Tout ce qui rentre ici est un déchet, sauf vous

Usine de la Hague. Des portes difficiles à ouvrir © D.Dq
Usine de la Hague. Des portes difficiles à ouvrir © D.Dq

Quid des déchets? Après la séparation de l’uranium et du plutonium, la soupe de fission est séchée dans un calcinateur, puis mélangée pendant plusieurs heures dans un verre en fusion. «on appelle ça l’affinage, explique notre interlocuteur. Ensuite on déverse le mélange de verre et de déchets —en deux fois pour éviter les débordements— dans un container universel.» Universel parce qu’il reçoit aussi bien des déchets vitrifiés que les déchets métalliques compactés. Ensuite, le container est décontaminé, puis sablé. «Nos clients japonais n’aimaient pas la couleur un peu bleutée prise par l’acier à cause de la chaleur. Donc on fait un léger sablage pour donner un aspect uniforme. La couleur bleutée ne change pas la qualité du confinement, mais c’est le client qui décide.» Ensuite, les containers sont placés dans des puits, dans un bâtiment anti-sismique: on empile neuf conteneurs dans chaque puits. Ensuite, la seule opération qui reste à faire pendant toute la durée du stockage, c’est de refroidir les puits, à l’aide d’air pulsé. «Les premières générations de puits sont refroidis avec des ventilateurs. Dans le dernier stockage, qui est en cours de construction, le refroidissement est passif: il se fait par circulation naturelle de l’air. C’est un design qui peut tenir 100 à 150 ans.»

Sous les dalles, trente ans de déchets nucléaire nous contemplent © D.Dq
Sous les dalles, trente ans de déchets nucléaire nous contemplent © D.Dq

Nous arrivons dans le bâtiment T7, qui héberge l’un des trois grand halls où tous les déchets de fission français sont stockés, le temps qu’une solution définitive soit trouvée (les déchets étrangers sont retournés à leur propriétaire, après avoir été stockés temporairement). Une sorte de cathédrale, dont le sol est jalonné de dalles circulaires numérotées, point d’entrée des fameux puits de stockage. «On appelle ça des plaques de propreté, qui sont en acier et pèsent 2-300 kilos. En dessous, il y a un bouchon de plomb, pour protéger des radiations, qui pèse deux tonnes. Les neuf conteneurs empilés dans chacun des puits se trouvent en dessous. Deux puits représentent les déchets vitrifiés d’un an de production d’un réacteur de mille mégawatts, autrement dit correspondant à la consommation d’énergie d’un an pour un million de personnes. Tout le monde imagine une quantité énorme de déchets dont on ne sait pas très bien où ils se trouvent. Et bien ils sont là, et ça prend aussi peu de place que cela.» Tout ça paraît si simple… «L’extension de stockage qu’on est en train de construire, elle a été conçue pour plus de cent ans. Vous savez, c’est jamais que du béton et une cheminée. Mais celle-là sera en titane, on est sûr qu’elle sera là dans cent ans!»

Fausse alerte

Un pied contaminé? C'est la sonde qui ne marche pas © D.Dq
Un pied contaminé? C'est la sonde qui ne marche pas © D.Dq

Au cours de l’un des nombreux contrôles de contamination subis par les visiteurs, une sonde «main et pieds» a sonné. Un pied gauche serait contaminé. «Pas de panique, explique l’un des responsables de l’usine qui nous accompagne. c’est sans doute la sonde qui ne marche pas. Vous croisez les pieds, et vous recommencez le test. Vous allez voir que c’est l’appareil qui ne fonctionne pas.» La «victime» un peu surprise s’exécute, et croise les jambes. Le même capteur (gauche) annonce une contamination, alors qu’il mesure un pied déclaré bon pour le service quelques secondes plus tôt par le capteur de droite. «Tant qu’on aura un doute, on vérifie». Un test sur le second appareil placé à côté confirmera le verdict. Quant à la sonde de test que le technicien de radioprotection a apporté pour vérifier mes appareils photo… Elle refuse de fonctionner. Une autre, fixée au mur, répond présente. «Elle peut détecter un centième de becquerel par centimètre carré.» Un frottis de l’appareil à l’aide d’un petit disque de papier chargé de collecter d’éventuelles poussières contaminées —«c’est imposé par la législation»— permettra de descendre plus bas encore en seuil de détection, nous explique le radio-protecteur, qui remet le disque dans la boite remplie d’autres neufs. Devant notre surprise, il se justifie. «Je vais aller tester votre disque. S’il y a un souci je jetterai toute la boite, et je vous alerterai. Mais ça ne m’est jamais arrivé. Ça peut vous paraître bizarre, mais de procéder ainsi me permet de ne pas avoir les poches trop pleines.» Comme promis, nous n’entendrons plus jamais parler de radioactivité de notre matériel.

Contrôle du matériel © D.Dq
Contrôle du matériel © D.Dq

Sortie du hall du T7. On s’arrête devant un drôle de boîtier d’où s’échappe un bruit d’air pulsé. «C’est un capteur de contamination. Il y a une pompe qui fait circuler l’air du bâtiment de stockage à travers un filtre. Comme on veut des niveaux de détection très très faibles, il faut beaucoup d’air. La sonde est en face du filtre, et ses données sont renvoyées en salle de contrôle, c’est là que ça sonnerait s’il y avait un problème. Vous savez c’est très sûr, on a des portes coupe-feu, on a de la sectorisation, on a de la ventilation. Et là, c’est comme à la maison, on essaie d’améliorer les choses, on trie nos déchets, tout ce qui est incinérable, l’aluminium, le cuivre… par principe, tout ce qui rentre dans un bâtiment est considéré comme un déchet radioactif. A part vous…» On respire!

Contrôle de contamination du corps entier © D.Dq
Contrôle de contamination du corps entier © D.Dq

Quelques enjambées, une série de portes pas si facile à ouvrir, dépressurisation oblige, et on entre dans le local de contrôle «corps entier». Pas question d’y échapper, la sortie passe forcément par un sas. Pour les humains, c’est facile. On entre dans le sas, on glisse ses bras dans des orifices, en se collant à la paroi, recouverte de sondes de contamination. Puis demi-tour, on se colle cette fois le dos, et on place ses mains au bon endroit. Mais avant cela, il faudra attendre de longues minutes qu’un technicien de radioprotection vienne vérifier le matériel photo. Parce que s’il sonne, il finira dans les bacs de tri. Les appareils photo sortent blanchis, reste à passer le sas. «Prenez position face au compteur, dit une voix enregistrée. Placez-vous plus près du compteur.» Le blogueur n’a pas été contaminé.

Vérification faite par le dosimètre électronique de nos hôtes, les trois heures passées dans les bâtiments sous radioprotection de l’usine auront induit une exposition aux rayonnements ionisants de seulement 0,1 micro-sievert. Il en faudrait plus de cinquante pour provoquer l’exposition infligée par la première cigarette fumée par les visiteurs accrocs au tabac, une fois dehors… La Hague serait-elle une usine comme les autres? Rien n’est moins sûr.

Poudre de homard… Bon appétit © D.Dq
Poudre de homard… Bon appétit © D.Dq

La surveillance radiologique de l’environnement du site est peut-être sérieuse. Mais la visite du laboratoire chargé de cette mission s’est faite au pas de course, donc difficile de se faire une idée. En gros, on surveille l’air, l’eau ainsi que la vie aquatique, les plantes et le lait. Dans un laboratoire puant —on y dessèche tous les prélèvements avant d’en faire de la poudre: vase, chair de crabe, de homard ou de poisson, etc. Avant de les passer aux sondes de détection de contamination. Dans le laboratoire règne un fumet dont on se rappellera longtemps.

Dernier passage obligé: la censure photographique. Garés sur un parking avec le bus qui nous accompagne, nous attendons donc le censeur. Un type fort sympathique au demeurant, tout désolé qu’il est de devoir se pencher sur les prises de vues. «Vous n’avez pas de vidéo au moins, parce qu’une heure de vidéo, ça prend une heure, et vous avez un train.» En une paire de minutes et trois cents images, l’affaire est faite, même si l’œil censeur semble un peu absent, blasé de cette drôle de mission. Le vent souffle toujours sur la Hague, le train sera à l’heure. Merci aux nombreux lecteurs d’Effets de Terre qui ont sorti leur «carnet de chèques électroniques» pour financer ce reportage!

Cinq suicides en douze mois

© D.Dq
© D.Dq

A l’usine de la Hague, cinq employés se sont donnés la mort au cours des douze derniers mois. Cela fait beaucoup pour un site qui emploie plus de 3000 personnes. «C’est dramatique, explique Christophe Neugnot. Mais rien ne permet de faire de lien direct entre ces suicides et notre usine. Nos personnels sont très suivis, toujours par le même médecin, beaucoup plus que dans la plupart des entreprises. Nous n’avons pas relevé de critère particulier de stress sur le site, après étude d’un cabinet indépendant, qui a trouvé à peu près deux fois moins d’hyper-stress que ce qu’on trouve ailleurs. De plus, il n’y a pas eu de demande des familles de requalifier ces suicides en accident du travail, comme cela a pu se produire dans d’autres entreprises, et aucun de ces suicides dramatiques ne s’est produit sur le lieu de travail. Mais on ne se contente pas de dire qu’il n’y a pas de lien avéré. Nous avons lancé une cellule d’écoute, qui s’appuie notamment sur les médecins, les infirmières et la psychologue d’entreprise. Et nous avons re-sensibilisé les managers pour qu’ils soient à l’écoute des problèmes de vie personnelle de nos salariés.»

Lire l’épisode I: A la Hague, visite très encadrée dans un des temples du nucléaire.
Lire l’épisode II:
Une piscine peu ragoûtante.
Lire l’épisode IV: «Chronique d’incidents ordinaires.»

Voir le volet photographique du reportage (en cours de mise en ligne)

16 commentaires



  1. DDq, quelle est selon vous la cause de ces suicides?

    1. Author

      Ce que qui me fascine, avec vous, c’est que vous êtes à ce point prévisible. Seriez-vous en train de me reprocher de faire mon travail de manière la plus complète possible, en évoquant ces drames regrettables, qui plus est en donnant la parole à un dirigeant sur ces cas douloureux? Vous pourriez plutôt me reprocher de ne pas avoir interrogé des responsables syndicaux, et de n’avoir donné qu’un son de cloche à ce sujet… Je ne connais pas les raisons qui ont poussé cinq personnes, salariées de l’usine de la Hague, à se donner la mort. Elles leur appartiennent.

      1. Mais, mon cher DDq, j’en ai autant pour vous. Comme je vous l’ai expliqué, dans un blog environnemental, comme en politique, vous êtes maintenant constamment obligé de donner des gages à l’antinucléarisme militant sous peine d’être rejeté par la famille (regardez ce qui arrive à Nicolas Hulot!).
        Vos compte-rendus sont globalement objectifs, me semblent-il ,mais ils sont émaillés de remarques qui donnet une connotation négative à l’entreprise. L’histoire des suicides, si cela n’a pas de rapport avec la marche de l’entreprise, pourquoi en parler. C’est trop, ou trop peu.
        Vos articles dans la Recherche sont bien plus équilibrés. Mais vous vous adressez à un public différent, qui ne vous prend pas en otage.
        J’observe aussi que vous n’avez pas commenté les déclarations de l’UNSCEAR selon lesquels il n’y aurait pratiquement pas de conséquences sanitaires dans la population à Fukushima, tandis que vous avez abondamment commenté les déclarations pessimistes. Vous n’avez pas non plus commenté l’histoire de la bactérie tueuse issue d’une ferme bio qui a contaminé l’Allemagne du Nord, peut-être pour très longtemps, et qui a fait déjà bien plus de morts et d’handicapés à vie que n’en fera Fukushima. Car il ne faut pas déplaire aux antinucléaires, sous peine etc…

      2. Ne pas parler d’une bactérie tueuse d’une ferme bio pour ne pas déplaire aux antinucléaires !!?? Je ne comprends vraiment rien à ce que vous dîtes moi…

      3. Author

        Je ne donne de gages à personne, et je n’ai pour famille que celle qui m’a donné le jour, prolongée par celle que j’ai fondée. Que vous trouviez mes articles parus ailleurs équilibrés est bien normal: quand j’enquête pour un journal, je suis uniquement journaliste, j’oublie mes opinions, une règle absolue. Ces colonnes en revanche sont un lieu où je suis libre d’exprimer mes convictions. Ai-je dit ici qu’il y aurait un désastre sanitaire à Fukushima? Il me semble qu’Effets de Terre n’a pas participé à l’hystérie catastrophiste de certains médias. Cela fait plus de dix ans que je me fais autant critiquer par les pro que par les anti-nucléaires, y compris dans ces colonnes. Signe que je ne dois pas être très loin d’un certain équilibre.
        Quant à l’affaire de la bactérie, je ne l’ai pas traitée, faute de temps, et que tout ce foin me paraît bien indécent: des millions de gens meurent tous les jours de bactéries liées à l’absence de traitement des eaux. Et tout le monde s’en fout…

      4. Vous n’avez pas dit qu’il y aurait un désatre, mais vous n’avez pas dit non plus le contraire, et vous avez abondamment commenté le contre, et jamais le pour. Et quand je vous ai sollicité à ce sujet, vous vous êtes défilé.
        Si vous pensez que la bactérie tueuse est un détail par rapport à tout le reste, pourquoi parler autant de Fukushima, qui est un détail également.
        Je vous rends crédit que vous n’avez pas eu la même attitude que le média moyen qui vit de la paranoïa et qui refuse par conséquent tout article qui n’entretient pas cette paranoïa. Ne serait-ce que parce que vous acceptez mes commentaires, qu’un journal vivant de paranoïa refuserait..
        Je trouve curieuse votre remarque sur l’objectivité et vos opinions. Dois-je conclure que lorsque vous parlez du nucléaire, vos opinions ne sont pas objectives. C’est précisément ce que je reproche aux antinucléaires. J’attends avec un impatience un article de vous sur Fukushima dans un journal ou vous serez contraint à l’objectivité

      5. Author

        Pour l’observateur que je suis (je vous rappelle que je ne suis affilié à aucune organisation ni parti), l’accident de Fukushima n’est pas un détail. Et le fait qu’il n’y aura pas ou peu de victimes n’y change rien: par sa nature même, cet événement va lourdement peser sur l’avenir énergétique de la planète. Je n’y peux rien, pas plus que vous, c’est comme cela. Vous le regrettez, moi j’y vois plutôt une occasion de repenser notre manière de vivre et de produire. Et je préfère mille fois que l’essentiel des dommages de Fukushima au Japon ne soient qu’économiques.

        J’ai publié récemment plusieurs papiers sur Fukushima et le nucléaire dans la presse française (La Recherche, Terra Eco, Alternatives internationales, le Monde des ados, etc.). Aucun n’a cédé au catastrophisme ambiant, parce que j’ai pour principe de ne pas me laisser envahir par les sirènes idéologiques ou marketing. Ma prochaine enquête sur le nucléaire —à caractère économique, cette fois— paraîtra dans quelques jours, je pense qu’elle ne manquera pas de faire réagir. J’y reviendrai quand le journal en question sera sorti.

        Si vous me permettez une remarque: vos convictions pro-nucléaires semblent vous empêcher de voir ce que beaucoup d’experts en énergie ont compris: l’avenir économique du nucléaire est derrière lui, hormis dans quelques économies dirigées, souvent d’une main de fer. Dans les démocraties occidentales, on ne parviendra même pas à remplacer les parcs existants, et les antinucléaires n’y sont pour rien.

        Concernant l’objectivité, je voulais simplement vous faire remarquer qu’on n’écrit pas de la même manière dans un journal et sur un blog « indépendant ». Mon opinion sur l’énergie repose sur plus de vingt-cinq ans d’analyse du domaine. Je crois savoir aussi que la vôtre repose sur des décennies d’expérience personnelle. C’est bien pour cela qu’un lieu comme Effets de Terre permet de confronter les idées et les faits. C’est évidemment une tribune personnelle, mais c’est aussi un lieu de débats ouvert à tous, où chacun peut défendre ses arguments, ce que le cadre contraignant d’un journal ne permet pas. Ici, la parole est libre, pour peu qu’on respecte les règles élémentaires de la vie en société. La vôtre, comme la mienne.

      6. Merci pour cette réponse. J’observe que vous reconnaissez implicitement que Fukushima fera peu de victimes. Quel besoin aviez-vous alors de ne pas le reconnaître plus tôt? Parce que vous pensez que c’est un moyen d’instaurer l’ordre nouveau que vous souhaitez. En somme , Fukushima est une bonne affaire! C’est ce qu’on appelle l’écologie politique. Je ne crois pas que ce soit la bonne méthode. Il vaut mieux dans ce domaine comme dans d’autres travailler à partir de faits réels.
        Quant à l’ordre nouveau, je ne crois pas que ceux qui vivent de l’imposture originelle (je ne vous vise pas ici, car vous savez ce quil en est), qui consiste à faire croire à l’opinion que la radioactivité est un poison mortel à très faible doses aient la capacité de le créer. L’imposture appelle l’imposture!
        Nous ne sommes d’ailleurs pas d’une opinion différente. Je pense que nous ne pourrons pas continuer bien longtemps encore sur les bases actuelles. Et ce qui va bientôt dominer l’actualité, ce sont les crises économiques nées de la pénurie graduelle de pétrole. Se mettre sur le dos les frais d’une sortie du nucléaire s’ajoutant à une crise du pétrole, alors que les risques du nucléaire sont fantasmés, ne me paraît pas très judicieux. Mais n’est-ce pas, quand on aime, on ne compte pas

      7. Author

        Sur les victimes de Fukushima, je l’ai écrit à maintes reprises, dans ces colonnes et dans les journaux pour lesquels je travaille. Il ne s’agit pas d’une catastrophe sanitaire, du moins jusqu’à preuve du contraire.
        J’observe que vous ne tentez pas de discuter l’ampleur du désastre économique que cet accident a provoqué. Pas plus que vous n’entrez dans le débat sur l’opportunité économique de défendre un mode de production énergétique fondé sur l’enrichissement des uns, multinationales par exemple, au détriment des autres, les citoyens «lambda».
        Fukushima n’est pas une bonne affaire, bien au contraire, mais cette affaire a le mérite de re-poser de bonnes questions sur les travers énergétiques de notre société, symboles si criant des travers —tout court— de notre société. Ce qui nous sépare, je crois, n’est pas l’atome et ses travers —selon moi— versus ses bienfaits universels —selon vous—. Ce qui nous distingue c’est que j’ai une fâcheuse tendance à penser que le caractère participatif que l’internet a suscité dans nos démocraties trouvera son prolongement dans notre manière de produire: localement, en partage, chacun à sa place, mais chacun participant. J’abhorre comme vous le caractère industriel et capitaliste qui se dessine de notre avenir. Sauf que c’est une question de principe pour moi —tout organe d’intérêt économique est mauvais en soi, parce qu’il nie l’individu et la collectivité—, tandis que votre rejet du lobby se limite à ceux qui défendent une autre opinion —énergétique s’entend— que la vôtre.

  2. Bonjour Monsieur,
    J’ai lu avec attention vos différents billets suite à votre visite de notre usine. Le compte rendu exhaustif que vous en faites montre combien cette visite vous a passionné, ce qui est à l’image des échanges riches que nous avons pu avoir durant cette journée passée ensemble.
    Les commentaires et la restitution que vous faites de cette visite vous appartiennent et n’appelle aucun commentaire de ma part à 2 exceptions.
    Concernant le contrôle des images à la fin de la visite, je pense très sincèrement que le terme de « censure » ne reflète pas le déroulé de votre visite. En effet, vous avez pu prendre les images que vous souhaitiez, sans aucun contrôle ni refus de notre part sachant que la règle du jeu de départ était claire entre nous : une vérification est effectuée à la fin de la visite afin de s’assurer que les images prises ne montrent pas de dispositifs de sécurité de notre site (ex : caméras de surveillance, visage des personnes chargées de la sécurité…). Cette vérification par une personne chargée de la sécurité ne vise aucunement à censurer votre reportage mais simplement à s’assurer que les images prises ne fragilisent pas le dispositif de sécurité.
    Concernant les contrôles radiologiques en sortie de zone réglementée, il est vrai que l’un des appareils était en dysfonctionnement. Nous avons plusieurs centaines d’appareils de ce type, et comme pour tout équipement, des dysfonctionnements peuvent se produire. Vous avez pu constater par vous même que nous disposions de plusieurs équipements de contrôles au même endroit afin de pouvoir réaliser les contrôles même en cas de dysfonctionnement de l’un d’entre eux et que toute détection par les appareils se traduisait par une nouvelle vérification pour en connaitre la cause, en l’occurence un dysfonctionnement d’appareils.
    Dans ces 2 cas, qui concernent la sécurité du site et des personnes, nous avons mis en place une politique et des procédures très rigoureuses sur le site de La Hague. Cette rigueur en terme de sécurité est nécessaire tout comme sont indispensables l’ouverture et le dialogue.
    Je tiens encore à vous remercier pour l’intérêt que vous portez à notre site.
    Bien à vous,
    Christophe Neugnot

    1. Author

      Sur les deux points que vous évoquez, une courte réponse. J’ai en effet pu prendre toutes les images souhaitées —je n’ai jamais dit le contraire—, sur la base des critères que vous aviez exprimés au début de ma visite. Le mot de censure peut vous déplaire, mais il n’en reste pas moins qu’il est nécessaire de présenter ses images avant de pouvoir quitter le site de la Hague. Le reste n’est qu’une question de vocabulaire.
      Sur le dysfonctionnement d’un appareil de radioprotection, il ne me semble pas avoir omis de préciser qu’un second contrôle, avec un autre appareil, a permis de lever tout doute.

  3. Assez drôle, cette hyper sensibilité de gens peu habitués probablement à la critique, fut-elle faite sur l’accent de l’humour.
    Mais il est vrai que nous sommes à La Hague dans un temple de la technologie « infaillible », et que toute allusion à ce sujet est mal perçue (suivez mon regard).
    Merci Monsieur Neugnot pour ce moment de franche rigolade à lire votre réaction épidermique.

    1. Mr Meugnot prend la peine du commentaire en jouant le jeu du forum, en ajoutant bien « Les commentaires et la restitution que vous faites de cette visite vous appartiennent et n’appelle aucun commentaire de ma part à 2 exceptions. ». Et Denis lui repond aussi tres correctement. Fin de l’histoire.
      Alors pourquoi rajouter un commentaire amer, en supposant que Mr Meugnot est « hypersensible » et n’est « peu habitue probablement a la critique »? Les personnels d’Areva ont ils le droit de s’exprimer sans se prendre des commentaires pseudo-blases du genre « ouais, enfin bon, on sait bien que… » digne d’un cafe du commerce populiste? Vous parlez de reaction epidermique mais j’ai l’impression que c’est vous qui avez cette reaction.
      Pas etonnant que le debat sur le nucleaire soit aussi inaudible et improductif.

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