La baisse du pétrole, une chance pour l’avenir

N’ouvrez pas les robinets. Certes, le baril a poursuivi sa descente, se négociant parfois jusqu’à 56 dollars en Asie, près de trois fois moins cher qu’en juin dernier…

Mais qu’on ne se précipite pas sur les chaudières à fioul pour autant. L’Agence internationale de l’énergie s’attend à un rebond vers cent dollars, puis une hausse progressive au cours des vingt prochaines années. Et si l’Agence n’a pas brillé par la justesse de ses prévisions, le baril ne restera à un prix faible que le temps pour l’économie mondiale de reprendre ses esprits. Car plus ça va, et plus le prix de l’énergie sera élevé. Que ce soit le pétrole, mais aussi l’uranium, dont la difficulté et le coût d’extraction iront en croissant.

La chute du prix du pétrole n’est pas une bonne nouvelle, même si une partie est effacée en Europe par la baisse de l’euro. Car elle retardera d’autant les investissements qui permettent d’améliorer notre efficacité énergétique. Mais n’est-ce pas le moment de revoir complètement la politique énergétique de l’Europe?

Je l’ai déjà dit dans ces colonnes, l’une des méthodes de sevrage de nos économies réside bien dans la gestion autoritaire du prix du pétrole. Puisque le pétrole est revenu à un niveau raisonnable, très inférieur en euros à ce qu’était le baril au milieu des années quatre-vingt, pourquoi ne pas décider d’augmenter son prix volontairement, en créant une taxe ou plus simplement en modifiant les mécanismes de calcul de la TIPP? Par exemple en décidant une hausse de sept pour cent par an. A ce rythme, on obtiendrait un baril l’équivalent de 200 dollars par an en 2030, en démarrant à 60 dollars cette année. Et pourquoi pas appliquer ce mécanisme au gaz et même à l’électricité?

Cette taxe serait versé à un « fonds pour les générations futures », à la manière de ce que prélève la Norvège sur les recettes de son pétrole. Et l’argent investi, par exemple pour garantir des emprunts pour la transformation des logements, les financer à faible taux, etc. Au passage, on pourrait aussi fixer les bénéfices de Total et consort à l’avance, et verser le surplus dans les caisses du Fonds.

Pourquoi fixer la hausse à l’avance? Parce que chacun, particulier, industriel ou collectivité locale, saurait à l’avance ce qu’il paiera pour son énergie dans trois ans, dans cinq ans, etc. Et gouverner c’est prévoir. Chacun connaîtrait à l’avance le prix du pétrole, que son cours mondial soit à la hausse ou à la baisse. Si le cours baisse ou croit moins vite que 7%, les recettes du Fonds augmentent et les travaux peuvent être accélérés. Et si le cours du pétrole s’envole, le Fonds servirait d’amortisseur pour les particuliers, notamment les plus pauvres, qui souffrent de l’envolée des prix.

66 commentaires

  1. @54 Je vais interpréter votre message comme une tentative sérieuse de donner de l’information. Pourriez-vous indiquer quelle quantité d’énergie thermique et mécanique a été injectée, pour quelle quantité de gaz recueillie? Un détail: merci d’indiquer le gaz en poids plutôt qu’en m3, puisque évidement un m3 de gaz sous pression ou non, c’est pas la même chose. N’est-ce pas?

  2. « @miniTax, 1500 m3/jour au maximum sur 5 jours, c’est l’équivalent énergétique d’environ 5 à 6 tonnes de pétrole au total! voilà ce qui a été tiré de ce gisement qualifié d’exceptionnel! »
    ————————————————
    @BMD, le forage de Mallik n’a rien « d’exceptionnel », vous inventez des choses qui n’existent pas. L’emplacement a été choisi parce que c’est à proximité des zones d’exploitation pétrolière, avec les facilités logistiques offertes.
    Vous ne devriez pas sous-estimer la capacité des clathrates, la preuve, on est passé en quelques heures de « quelques m3 » à plusieurs milliers de m3 EN CONTINU.

    @Lecture, #6, 61, le gaz est quantifié par convention en m3 (à 1 bar), c’est comme ça. Si vous voulez l’équivalent en poids, il suffit de retenir l’ordre de grandeur 1.000 m3 équivaut à environ 1 tep (ça doit être un peu moins pour le méthane).

    Pour ce qui de stocker l’énergie du nucléaire par les hydrocarbures, ce n’est pas le futur, c’est déjà en cours! Hyperion a reçu l’homologation du NRC pour vendre ses « piles » nucléaires, et 6 sont déjà commandés par TES, livraison 2013, avec en option 12 piles supplémentaires : http://www.associatedcontent.com/article/1193370/_hyperion_nuclear_bringing_nuclear.html
    C’est destiné notamment à l’exploitation minière donc, pourquoi pas, les sables bitumineux et autres joyeusetés à gros effet de serre.

    Mais BMD, Tilleul et Denis ne manqueront pas de venir nous expliquer comment ce n’est PAS possible.

  3. @62 Pourriez-vous indiquer quelle quantité d’énergie thermique et mécanique a été injectée, pour quelle quantité de gaz recueillie?

    >et 6 sont déjà commandés par TES, livraison 2013, avec en option 12 piles supplémentaires

    Lettre d’intention et commande, c’est pas la même chose. 🙂

  4. @63, il ne s’agit pas de lettre d’intention mais de commandes, Lecture ! Il y a déjà une centaine de réacteur Hyperion en commande, la plupart par des compagnies pétrolières (on se demande bien pour quoi faire 😉 ) et la liste d’attente chez Hyperion est de 6 ans : http://nextbigfuture.com/2008/11/update-on-hyperion-power-generation.html

    Pour ce qui de l’énergie thermique ou mécanique pour l’extraction du méthane, peu importe puisque cette énergie pouvant très bien venir du nucléaire comme vous l’avez dit. Ce qui importe, c’est la rentabilité aux conditions technico-économiques le moment venu. Et ça, celui qui prétend la connaître est bien vaniteux : après tout, qui serait assez fou pour exploiter du pétrole à 2 km de fond ou pour faire des forages horizontaux il y a 20 ans et pourtant, c’est fait couramment de nos jours.
    P.S. L’extraction des clathrates ne se fait pas que par injection de chaleur mais aussi par dépressurisation (méthode préférée).

  5. >il ne s’agit pas de lettre d’intention mais de commandes

    Un peu d’esprit critique SVP: l’en-tête parle de 100 commandes fermes, puis quelques lignes plus bas indique que TES est le premier ordre confirmé… de 6 unités. Bref c’est nawak cet article.

    De fait, c’est le constructeur lui-même qui indique que c’est une simple lettre d’intention:

    http://www.hyperionpowergeneration.com/news/news081208.html

    Autrement dit du vent. Je ne dis pas que l’hypérion est condamné à ne jamais sortir. Peut-être que dans 5 ou dix ans ce sera un succès commercial, qui sait? Mais faut quand même pas prendre des vessies pour des lanternes… ou des lettres d’intention pour des commandes fermes.

    »Pour ce qui de l’énergie thermique ou mécanique pour l’extraction du méthane, peu importe puisque cette énergie pouvant très bien venir du nucléaire comme vous l’avez dit.

    Certes, et je renie pas ce raisonnement. Mais il y a quand même une limite: si ça prend plus d’énergie pour extraire le méthane que ce que ça prend pour faire du carburant à partir du CO2 atmosphérique, c’est évident que ça sera jamais utilisé.

    A ce sujet: http://effetsdeterre.fr/2008/03/13/de-leau-de-lair-de-lessence-nucleaire/
    (intéressant les commentaires…)

    Le problème (l’avantage de votre point de vue) de la tourbe et des sables bitumineux, c’est que c’est plus facile d’en faire du carburant qu’avec du CO2. Les schistes bitumineux et les hydrates de méthane seront peut-être dans ce pas aussi, mais actuellement c’est pas le cas en l’état de la technique… à ma connaissance. Peut-être pouvez-vous me détromper sur les hydrates?

    Encore une fois, vous n’avez qu’à indiquer combien d’énergie a été injectée (peu importe sous quelle forme) pour combien de gaz, ça donnera une idée de l’ordre de grandeur pour la rentabilité. A moins que vous en saviez rien, ce qui semble quand même le plus probable vu de mon clavier 🙂

  6. @miniTAX, si encore vous lisiez soigneusement les textes que vous proposez! Ce n’est pas la proximité d’une logistique pétrolière qui est le principal facteur du choix de Mallik, mais le fait que la lentille d’hydrates de gaz que l’on y a trouvé, avec ses 20 mètres d’épaisseur, est particulièrement riche. C’est indiqué explicitement dans le texte, où il est ajouté que les résultats ne sont pas transposables partout. Je vous répète que les hydrates de gaz, dans leur immense majorité, ne se trouvent pas dans des accumulations, fussent-elles mêmes aussi ridiculement petites que celle de Mallik. Je vous ai donné l’exemple du micropétrole du Bassin de Paris pour essayer d’éclairer éclairer votre lanterne,mais cela ne suffit pas!

    Quant à l’exploitation des sables bitumineux avec la chaleur nucléaire, c’est tout à fait possible et il y a longtemps qu’on en parle. Mais vous n’augmenterez pas ainsi le taux de récupération des sables exploités par forage (la majeure partie), c’est-à-dire les quantités que vous sortirez de ces gisements, ni le débit. Vous remplacerez la chaleur produite à l’aide de gaz par de la chaleur produite à partir d’uranium: économie de gaz,consommation d’uranium et même quantités de pétrole extrait.

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