Quand twitter réveille le volcan Hekla

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S’il est relativement peu utilisé dans l’hexagone, le réseau Twitter est devenu un must outre-Atlantique. Twitter, ce sont de courts messages, sortes de SMS souvent associés à un lien, qu’on adresse à ses abonnés, pour raconter sa vie, signaler une info ou un article qui mérite d’être lu. Un instrument de diffusion virale, puisque chacun peut ensuite, en une paire de secondes, relayé un tweet à ses propres abonnés, et ainsi de suite.

Lundi dernier, le 19 avril, Twitter a connu l’un de ses premiers ratés de grande ampleur. Un rédacteur de la chaîne MSNBC avait découvert, sur le site de la météo islandaise, une webcam pointée sur le volcan Hekla, le voisin de l’Eyjafjall. Webcam qui montrait un panache, signe que ce dangereux volcan s’est réveillé. Image plausible puisqu’à force du matraquage volcanique sur les médias de la planète, personne n’aura échappé aux liens étroits qui relient les deux volcans (1).

Du moins c’est ce qu’à cru le journaliste, suite à une erreur de légende sur le site islandais. Etonné par la nouvelle, il l’a immédiatement diffusée sur @BreakingNews, le compte de MSNBC, qui compte plus de 1,7 millions d’abonnés. Lesquels s’empressèrent de relayer l’information, suivant le bon vieux principe du phénomène viral.

Moins d’une heure plus tard, le journaliste s’est rendu compte de l’erreur, et a adressé un tweet pour démentir le premier. Et depuis, MSNBC a multiplié les messages. Mais l’information a continué à circuler. A l’heure où ces lignes sont écrites, on trouve encore des messages tombés datant de quelques heures, censées montrées le Hekla en éruption… Une semaine plus tard, l’info bidon continue donc de se propager.

Il n’y a pas eu mort d’homme. Mais les concepteurs de Twitter n’ont sans doute pas imaginé la portée de leur outil, qui était plutôt destiné à contrer la puissance de Facebook en facilitant l’envoi de messages personnels à ses copains. Twitter est devenu un outil de diffusion de l’information particulièrement efficace. Il est donc urgent de lui ajouter une fonction de démenti, qui serait capable de suivre —automatiquement— tous les chemins suivis par un message original!

NB: Effets de terre dispose aussi, depuis février, d’un compte sur Twitter. Un moyen d’être alerté des nouveaux articles publiés dans ces colonnes, comme des infos glanées dans les médias, qui méritent d’être signalées. Pas pour vous raconter ma vie, promis!

(1) Si l’hypothèse d’un réveil de l’Hekla à cause de son voisin est plausible, une volcanologue me confiait récemment que la dernière éruption liée ne s’est produite qu’au bout d’un an.

3 commentaires

  1. Il est loin le temps ou on souhaitait une vrai traçabilité de l’info sur la toile ! Maintenant on efface même des données … Un journal imprimé ne peut pas être corrigé, il devrait en être de même pour le web , du moins une correction devrait être apparaitre conjointement à l’original ( rayé )… Le monde ne fait que décliné, et si je n’aime pas Séguéla (un GC ) je vais finir par croire qu’il n’a pas tord !

    1. Author

      Je n’ai pas dit “effacer”, j’ai parlé d’un canal qui permettrait qu’un démenti suive le même trajet qu’un message. (Mais il ne faut pas rêver, un message dont on ne connaît pas le nombre de destinataires par avance, on appelle ça un virus…)

  2. Au delà de la spécificité de Twitter, c’est surtout la course au scoop ou à l’immédiateté de l’info. qui me parait préoccupante. La plupart du temps, cela empêche tout recul, toute vérification, toute analyse du contexte et des enjeux. Internet ne fait qu’accélérer et amplifier le phénomène. D’ailleurs les spécialistes des rumeurs savent s’en servir. Le temps qu’un démenti arrive et soit largement diffusé, le mal est fait et c’est souvent la première info qui reste dans les têtes.
    On peut espérer que la personne qui reçoit fait jouer son esprit critique…..

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