Un climato-sceptique vire sa cuti

Patagonie Argentine © Tripledee.net
Patagonie Argentine © Tripledee.net

Le camp des climato-sceptiques a perdu l’une de ses cautions scientifiques. L’équipe de Richard Muller, à l’université californienne de Berkeley, a rendu le verdict de sa ré-analyses des données de température terrestre. La température moyenne au dessus des zones émergées de la planète a grimpé d’environ un degré depuis les années 1950 (1). Par le passé, Muller avait mis en doute la réalité de ce réchauffement, critiquant la manière dont les températures sont mesurées.

En cours de soumission dans des revues scientifiques, les résultats de Muller sont particulièrement intéressants. Car le chercheur et ses collègues (dont le fraîchement nobélisé Saul Perlmutter) ont reconstruit une gigantesque base de données, rassemblant, à partir de 15 sources de données, plus de 1,6 milliards de relevés de température effectués depuis 1800. Et là où les climatologues opèrent généralement une sélection sur les stations de mesures qu’il prennent en compte dans leur calcul, Muller a tenté de déterminer le biais qui pourrait en résulter: tout d’abord en conduisant des calculs à partir de la totalité des stations pour lesquelles des données sont disponibles. Puis en pratiquant des sélections, sur une base aléatoire, dans ces jeux de données. Et les chercheurs ont aussi tenté de voir si —comme le prétendent certaines figures climato-sceptiques— la prise en compte de stations de météo urbaines fausse les études, puisqu’on sait qu’en ville, un phénomène d’îlot de chaleur tend à se développer. Et bien c’est l’inverse: il y a bien un écart d’environ 0,2°C sur cent ans, mais les stations urbaines conduiraient à sous-estimer le réchauffement terrestre. Mais c’est en fait tout à fait négligeable puisque les zones urbaines représentent moins de 1% de la surface de terres émergées.

Dans un communiqué publié il y a quelque jours, Richard Muller s’est avoué surpris par l’accord entre ses résultats et les précédentes études sur le sujet. Ce qui, explique le chercheur, «montre que les études précédentes ont été conduites avec soin, et que les biais potentiels identifiés par des climato-sceptiques n’affectent pas les conclusions de ces études». Muller tient à préciser que les stations météorologiques jugées « mauvaises » par le climato-sceptique Antony Watts n’affichent pas d’autre tendance que celles qu’il avait jugées « bonnes ». «Leur température absolue est moins fiable, mais l’évolution de température relevée est la même.» Des affirmations qu’il faut encore prendre avec des pincettes, en attendant que les quatre articles soumis par l’équipe de Berkeley Earth soient publiés dans des revues à comité de lecture.

A noter, pour les candidats à l’analyse statistique, que le jeux complet de températures utilisés par Muller dans le cadre de ce projet Berkeley Earth est disponible sur internet. Son équipe va désormais se pencher sur les données concernant les océans.

(1) 0,91°C avec une incertitude statistique de 0,042 °C, pour être précis.

27 commentaires


  1. Il est étrange qu’une personne généralement bien informée comme Denis Delbecq ignore apparemment que les climato-sceptiques sérieux ne contestent pas qu’il y ait eu une variation de température au cours du siècle passé.
    Pour mémoire, ce que les climato-sceptiques contestent, c’est l’importance accordée au CO2 anthropique par les carbo-centristes.
    Ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

    1. C’est quoi un « climato-sceptique sérieux » – à part un oxymore?

    2. «  » » »Pour mémoire, ce que les climato-sceptiques contestent, c’est l’importance accordée au CO2 anthropique par les carbo-centristes. » » » »

      Oui Pierre-Ernest, mais jusqu’à preuve du contraire on n’a rien trouvé d’autre pour expliquer cette amplification du réchauffement, et on sait que ce n’est pas le soleil.

      1. Correction : On ne pense pas que ce soit le soleil.

      2. C’est quoi alors ?

      3. Certains scientifiques font observer que la faible augmentation de température constatée au cours de ces 100 dernières années (<0,3%), n'est pas unique : une augmentation similaire a été constatée au Moyen-Âge (Optimum Médiéval) tandis qu'une baisse (d'ailleurs plus importante) était constatée au 18ème siècle (Petit Âge Glaciaire). Ces variations ne peuvent pas être attribuées au CO2 atmosphérique dont la concentration est restée , semble-t-il, assez constante. Il y a donc des facteurs non connus capables de faire évoluer la température.
        De plus, on constate, pour ces 10 dernières années, une stabilisation de la température (et non une "augmentation du réchauffement"). Cette observation, qui n'est pas la première, est en contradiction avec l"augmentation du taux atmosphérique de CO2 qui a elle, nettement accéléré. Elle n'est, d'autre part pas la première constatée et laisserait plutôt penser que la variation de température est la conséquence d'oscillations naturelles dont la période peut être longue. Il apparait de plus en plus que la période de 30 ans choisie tout à fait arbitrairement pour définir une tendance climatique est la cause principale de la confusion qui a fait accuser le CO2 d'être la cause principale du réchauffement. En réalité, cette période devrait plutôt être fixée à 100 ou 200 ans.

      4. 1. La hausse de la température récente est inégalée depuis environ 800 000 ans. Dire le contraire est exhiber son ignorance.
        2. Dire que la température dépend du taux de CO2 est exhiber son ignorance; le taux ne joue que pour environ 50%.
        3. Vous ne donnez aucune raison pour laquelle la période de 30 ans serait un mauvais choix, et encore moins pourquoi une période de 100 ou 200 ans serait mieux. Mais cela ne vous empêche pas de pérorer sur des mini-périodes de 10 ans, où l’erreur sur la mesure est aussi grande la mesure elle-même.
        Et toujours pas de noms qui ces ‘certains scientifiques’ peuvent être.

    3. « ce que les climato-sceptiques contestent, c’est l’importance accordée au CO2 « ‘

      Pas Curry, ni Michaels, ni Pielke, ni Watts, ni Allègre. Je laisse charitablement de côté Morano, Monckton, Delingpole, etc. De même, je ne me penche pas sur les blogs, sur penseeunique.fr, usw.

      Serait-ce une anosognosie collective ?

      1. Ni même Lindzen, qui admet la responsabilité humaine et qui place le débat sur une autres sujet. ce qui démontre l’incohérence de l’argumentaire tous azimuts des scepticonégateurs comme Pierre-Ernest Allemand.

  2. Il y a certainement des gens fort sérieux parmi les climatosceptiques. Mais l’interprétation qu’ils font ( laquelle d’ailleurs?) de l’augmentation de la température est-elle sérieuse?

  3. Pierre-Ernest,

    Vous nous ressortez encore une fois les vieux arguments éculés sur l’OM et le petit-âge glaciaire alors que ni l’un ni l’autre n’ont existé de manière simultanément temporelle et spatiale. quant au 0.3° d’augmentation, je ne sais pas où vous êtes allé chercher ce chiffre plutôt fantaisiste. En ce qui concerne la stabilisation du réchauffement alors que le taux de CO2 continue à augmenter c’est assez bien documenté. Je m’étonne qu’une personne telle que vous ne soit pas aller fouiller la littérature pour y trouver ces éléments (second degré of course).

    «  » » »En réalité, cette période devrait plutôt être fixée à 100 ou 200 ans » » » » Non c’est trop court il faut au moins le millénaire….. Vous n’avez pas peur du ridicule vous au moins ….

  4. Robert
    Vous me paraissez bien affirmatif concernant la survenue de l’Optimum Médiéval et du petit Âge Glaciaire. Vous avez sans doute accès à des documents exclusifs contredisant les observations…

    Pour ce qui concerne « quant au 0.3° d’augmentation, je ne sais pas où vous êtes allé chercher ce chiffre plutôt fantaisiste » Je me relis avant de poster, contrairement à d’autres. J’ai bien parlé de pourcents et non de degrés.

    1. Piere-Ernest,

      Taratata, c’est vous qui parflez sans justifications d’un OM et d’un PAG généralisé ce qui est contredit par les observations, on sait par exemple que les températures du Groenland n’ont jamais été supérieures à celles connues auuourd’hui. Pour les températures je suis désolé mais on ne parle pas en % sauf quand on veut masquer la réalité des faits. En plus votre chiffre est faux. 0.9° ça ne fait pas 0.3%.

      Ce qui est remarquable c’est que bien qu’on vous mette les preuves sous le nez vous n’en continuez pas moins à désinformer continuant votre mission d’activiste politique.

  5. Toxymoron :
    Dire que  » La hausse de la température récente est inégalée depuis environ 800 000 ans » est disons un peu.. présomptueux. Un rapide coup d’oeil aux données de Petit et al.(ftp://ftp.ncdc.noaa.gov/pub/data/paleo/icecore/antarctica/vostok/deutnat.txt) concernant les carottages Vostok indiquent au moins 4 pointes de température supérieures à la température actuelle.Vous devez sans doute connaître quelqu’un qui possédait un thermomètre et qui a vécu très vieux…

    Robert :
    1) Très modestement, je voudrais vous apprendre que l’on peut très bien parler en % en ce qui concerne la température, pourvu que l’on prenne la température absolue.
    15°C ça fait 288 K. 0,9 K / 288 ça fait 0,0031 ou encore 0,3 %…

    2) Ce n’est pas parce que l’on vous donne l’évolution de la moyenne des températures que celle-ci est uniforme. Les données de BEST indiquent par exemple qu’un grand nombre de stations aux USA indiquent une baisse de la température moyenne observée localement. Je supose qu’il en était de même pour l’OM et le PAG….

    1. Enfumage et sophisme, le kelvin n’est pas une mesure relative, il n’est donc jamais utilisé pour les mesures de températures en dehors de la thermodynamique. vous pouvez mettre votre réflexion à la poubelle, elle est fausse.

      «  » » »Je supose qu’il en était de même pour l’OM et le PAG…. » » » »

      Vous supposez mal, faites une comparaison qui n’ a pas lieu d’être et vous allez vous attirer les foudres de vos coreligionnaires qui tirent à boulets rouges sur BEST.

  6. Robert :
    « le kelvin n’est pas une mesure relative, il n’est donc jamais utilisé pour les mesures de
    températures en dehors de la thermodynamique » .Quel joli galimatias pseudo-scientifique ! On pourrait appeler ça la « première règle de Robert » qui exclut donc le kelvin de la thermométrie…

    (La seconde règle étant qu’il n’y a pas lieu de comparer l’Optimum Médiéval ou le Petit Âge Glaciaire avec la période actuelle pour des raisons qui seront expliquées en temps opportun…)

  7. Pierre-Ernest,

    N’essayez pas de vous ratraper aux branches en critiquant mon phrasé, vous avez sorti une connerie incommensurable, Trouvez moi un exemple d’utilisation du kelvin dans des mesures météo ou climato; Quel serait votre point de référence ? Le Zéro absolu ? il est physiquement absent de manière naturelle sur terre. Si on vous écoute la différence entre le point de congélation de l’eau (0°) et le point d’ébullition (100°) ne serait que de 36,6%. l’intervalle est le même entre deux ° ou K, l’échelle n’est pas la même.

    «  » » »(La seconde règle étant qu’il n’y a pas lieu de comparer l’Optimum Médiéval ou le Petit Âge Glaciaire avec la période actuelle pour des raisons qui seront expliquées en temps opportun…) » » » »

    Je suis impatient de lire ces explications, il y a de grosses rigolades en perspectives. Vous êtes un âne en climato PE, au fait avez vous mis votre bidulator à la poubelle ?

  8. Les internautes qui ne connaîtraient pas le dénommé Robert sont je crois maintenant fixés sur les caractéristiques de ce personnage. qui pollue en permanence un certain nombre de sites.

    L’Internet possède la propriété de mettre à nu le caractère violent de certains individus qui n’hésitent pas à se lâcher bien à l’abri derrière leur pseudo, un peu comme certains automobilistes derrière leur pare-brise. C’est quelquefois un peu pénible.
    Heureusement, d’après l’expérience que j’en ai, ce genre d’individu disparaît un beau jour sans laisser de traces.

    1. C’est bien ce que je disais, vous dites des conneries (au kilomètre sur votre site) et en guise d’arguments vous ne savez qu’ essayer de diminuer votre interlocuteur par des propos calomnieux.


  9. Richar Müller écrit : http://berkeleyearth.org/Resources/Muller_Testimony_31_March_2011.pdf

     » Human caused global warming is somewhat smaller. According to the most recent
    IPCC report (2007), the human component became apparent only after 1957, and it
    amounts to “most” of the 0.7 degree rise since then. Let’s assume the human-caused
    warming is 0.6 degrees.
    The magnitude of this temperature rise is a key scientific and public policy concern. A
    0.2 degree uncertainty puts the human component between 0.4 and 0.8 degrees – a factor
    of two uncertainty. Policy depends on this number. It needs to be improved.
    Berkeley Earth is working to improve on the accuracy of this key number by using a
    more complete set of data, and by looking at biases in a new way »

    Le cocorico d’un Vouzel ce matin sur Euope 1 ne va-il pas trop vite en besogne ?

    1. Richard Müller et son équipe on donné leurs résultats (terrestres uniquement pour le moment), ils confirment le bon travail de Hadcrut, NOAA, et GISTEMP.

      Jouzel sait ce qu’il dit.

  10. La raison du plus fort est toujours la meilleure, alors continuons à tout faire pour nous assoir en première classe, dans un avion qui tombe en chute libre.

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