Si je devais tenir compte de ce que vous écrivez dans ces colonnes, je devrais changer d’angle pour Effets de Terre. Car à regarder les compteurs, c’est le climat qui sort grand gagnant, avec cinq articles dans les dix plus commentés, parmi les 378 textes publiés cette année. Vient ensuite le nucléaire (trois entrées dans le top 10). A noter la présence d’une tribune signée par Thierry Salomon, à propos des manifestations contre l’éolien. Les questions plus environnementales figurent bien plus loin dans le classement.
Cette prédominance du climat dans les débats a sans doute deux raisons. D’abord, c’est évidemment le sujet sur lequel j’écris le plus. Mais aussi, et surtout, le thème où les affrontements sont les plus violents, qui portent sur l’origine humaine du réchauffement climatique. En cinq ans d’existence, Effets de Terre a toujours été visité par les négateurs du caractère anthropique de l’évolution du climat depuis le début du XXe siècle. Mais, sans doute parce que la notoriété de ce site a quelque peu grimpé en 2009, ces négateurs sont venus en nombre s’exprimer dans ces colonnes, leur fréquentation grandissant d’autant plus que le Sommet de Copenhague approchait. Sans doute devaient-ils s’ennuyer sur les sites qui dénoncent la lutte contre le réchauffement climatique!
Ce que je regrette, finalement, n’est pas d’avoir du expulser deux commentateurs. L’un parce qu’il avait pour principale activité de vanter les thèses d’un parti politique douteux. L’autre parce qu’il tenait un discours à base d’invective et d’insulte, reconnaissant même qu’il sévissait dans ces colonnes pour pourrir le débat. Et si c’était à refaire, je le referai. Non pas parce que je refuse la discussion, mais parce que c’est le fond qui importe, et que ce fond était pollué par une forme pénible pour moi, et pénible aussi pour de nombreux lecteurs qui n’osaient plus s’exprimer.
Ce que je regrette, surtout, c’est le peu de réactions sur des sujets de grande importance. Démographie, pandémies, déchets, pollution, biodiversité, alimentation ou surpêche. Il n’y a pas que le climat dans la vie! Mais après tout, on a les commentateurs qu’on mérite! Allez, fin du blabla, voici donc le classement des articles les plus commentés de cette année.
Le Climategate a fait long feu (337 commentaires)
Le réchauffement fait du yoyo (277 commentaires)
Y-a-t-il un chef d’orchestre dans la salle? (173 commentaires)
L’Amérique croit (enfin) au réchauffement climatique (169 commentaires)
La négation du réchauffement en appelle aux barbouzes (138 commentaires)
Montalto di Castro, ses plages, son nucléaire retrouvé (136 commentaires)
La France bientôt malade de son nucléaire? (129 commentaires)
Soldes géantes pour les négationnistes du climat (121 commentaires)
Déchets nucléaires, le culte du secret(119 commentaires)
Les jolies filles d’Eole (108 commentaires)
En même temps, c’est logique que les articles aux sujets les plus pointus ou les moins médiatiques soient moins commentés : c’est alors beaucoup plus difficile d’avoir un avis tranché formalisé en 2 mn devant la télé ou en lisant lepost.fr.
Bon courage au blogueur de fond que tu es. 🙂
Et bonne année !
Je rejoins Bix sur son constat.
En même temps, il est clair que la plupart des autres problèmes écologiques cités au dessus sont, comme le changement climatique, liés à notre consommation de matières premières et d’énergie. Ce n’est que parce que notre consommation de matières premières et d’énergie est considérable que l’on peut espérer nourrir une telle population (démographie), produire autant sans se préoccuper des pertes tout au long des processus de production ou de la vie de nos produits, qui s’accumulent dans les puits d’absorption naturels (déchets, pollution), détruire les systèmes naturels aussi rapidement et aussi efficacement (biodiversité, surpêche).
Tout indique que de s’occuper de tous les autres problèmes écologiques tout en ignorant le changement climatique et son origine ne changerait pas fondamentalement les problèmes auxquels l’humanité sera confrontée durant le siècle qui vient ; alors que de s’occuper de la cause du changement climatique résoudrait, au moins en partie, les autres problèmes écologiques (puisque, encore une fois, le fond du problème est notre consommation toujours croissante de matières premières et d’énergie).