Vidons l’océan pour améliorer le bétail

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Il ne vous aura pas échappé que le pet de vache (ou plus exactement le rot) est une source importante de gaz à effet de serre. Tout cela parce qu’une bactérie impliqué dans le phénomène de rumination flatule du méthane à tout va. Résultat, près d’un tiers des rejets de méthane seraient directement liés à l’élevage.

Alors que faire? Trafiquer génétiquement les animaux pour qu’ils hébergent des bactéries émettrices de gaz carbonique? Elever le bétail en chambre étanche pour récupérer le précieux gaz? Une équipe irlandaise pense avoir trouvé the solution: filer des omégas 3 à manger aux bestioles. Il paraît que ça améliore la qualité de la viande, tout en réduisant les flatulences de méthane. Pourquoi irlandaise? Sans doute parce que l’agriculture est là-bas la première source de gaz à effet de serre. Alors un peu d’huile de foie de morue, et le pays pourrait enfin atteindre ses engagements de Kyoto…

Il y a juste un bug. Car pour que ça marche, il faut refiler 2% de la diète du bétail sous forme d’huile de poisson… Calculette en main, à l’échelle de la planète, ça veut dire pas moins de 13 millions de tonnes d’huile de poissons à trouver chaque année. Je n’ai aucune idée de la teneur en huile d’un poisson, mais si c’était 10% (un chiffre sans doute optimiste), il faudrait donc trouver 130 millions de tonnes de poisson tous les ans.

Facile? Le dernier rapport de la FAO, le bras de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture est sorti au début du mois de mars. Il souligne que pêche et aquaculture ont permis de produire 110 millions de tonnes de poissons et autres produits de la mer en 2006. Bref, il faudrait au moins doubler les prise de pêche pour réduire les pets de vache. Ce ne serait pas plus simple de manger moins de viande?

13 commentaires

  1. Pas besoin de faire de la surpêche. Les omega3, cela se trouve aussi dans des végétaux comme les graines de lin ou la luzerne. Quand on en ajoute à la ration des animaux, cela améliore la qualité de la viande et du lait produit qui contient plus d’omega3. Et des études montre que cela diminue de 30% la production de méthane. La filière bleu blanc coeur commercialise déjà de la viande produite de cette manière en France depuis plusieurs années.
    Référence : Martin C. et al : Journal of Animal Science. 2008 ; “Methane output and diet digestibility in response to feeding dairy cows crude linseed, extruded linseed,or linseed oil”.

  2. Salut !
    Je pense aussi que la solution est de manger le moins de viande et de produits laitiers possible. Non seulement c’est pas bon pour le climat, et en plus ça acidifie l’organisme.
    Et au sujet des océans… que dire ? Les requins, qui régulent entre autre les populations de poissons mangeurs de plancton, source d’oxygène considérable, sont en voie de disparition ( – 90% selon Rob Stewart, le réalisateur de Sharkwater) tout ça pour faire des gelules contre l’arthrose des occidentaux et de la soupe pour les asiatiques ! C’est clair que c’est pas les pets des dents de la mer qui vont faire chauffer la planète !

  3. D’accord avec bene
    Et puis il faut respecter La Nature et donc les animaux. Et si demain on vous oblige à manger des cafards parce que c’est bon pour je sais pas quoi ! C’est déjà bien que les animaux acceptent de nous nourrir. Et puis l’avenir c’est la viande de bison, d’autruche et autres et sûrement pas les vaches à viandes fabriquées par l’industrie agroalimentaire « Tricatel »

  4. Bonjour,
    La pêche minotière capture actuellement entre 25 à 30 millions de tonnes de poisson par an (soit 25 à 30% des captures mondiales) pour les réduire en farine et huile.

    100 tonnes de poisson donnent de 20 à 25 tonnes de farine et en moyenne 3 tonnes d’huile (3%).

    Il est nécessaire d’augmenter votre conversion de 3 fois !!!

    A bientôt

  5. « Et puis l’avenir c’est la viande de bison, d’autruche et autres et sûrement pas les vaches à viandes fabriquées par l’industrie agroalimentaire “Tricatel” »
    ————————
    Histoire qu’on arrête de vouloir inventer des non-solutions à des non-problèmes, je peux vous parler d’expérience (pas personnelle, heureusement) ce qu’il en est de « l’avenir » de la viande d’autruche

    L’autruche, contrairement aux animaux domestiqués et sélectionnés depuis des milliers de générations, est un animal sympathique mais sauvage donc capricieux. Vous pouvez avoir un troupeau d’autruche qui devient collectivement fou en l’espace de 2h pour n’importe quelle raison, la lune, le vent qui change de direction, l’odeur des gaz d’un vieux camion de passage… et là bonjour les dégâts surtout la nuit, tant aux installations (c’est qu’un animal adulte incontrôlable a une force démentielle) qu’aux animaux eux-mêmes, ce qui peut faire un gros shoot dans le portefeuille de l’éleveur plusieurs fois par an.
    Quand vous amenez l’autruche à l’abattoir, contrairement à un mouton, une vache ou une poule, elle est submergée par le stress, fait une poussée d’adréaline, la viande se raidit et sa texture et son goût peut varier du tout au tout. Et comme peu d’abattoir savent les prendre en charge, on vous facture une fortune pour la transformation. Une fois abattue, vous vous retrouvez avec une quantité minuscule de viande valorisable (le reste part en broyat pour chat à des prix dérisoires) comparé au poids de l’animal et surtout a la quantité de nourriture et d’amour que vous lui apportiez.

    Mais là votre calvaire n’est pas fini, la viande d’autruche, il faut la vendre. Si vous tombez sur une grande surface assez charitable (c’est aussi courant qu’un usurier bénévole à la Croix Rouge) pour la mettre en tête de gondole, votre fenêtre de tir n’est que de 2 à 3 semaines/an à tout casser, lors des fêtes de fin d’année. Les quelques amateurs (au sens « profanes ») assez aventureux et fortunés qui veulent bien vous aider à équilibrer votre trésorerie se retrouvent avec un bloc de viande plein de promesse et plein d’incertitudes qu’il va falloir cuisiner. Le problème, encore un, c’est que contrairement à un rôti de boeuf, qui accepte sans broncher les outrages d’un cuisinier du dimanche et qui se laisse machouiller sans problème même avec une cuisson approximative, la viande d’autruche ne tolère aucun faux pas. Un degré de plus ou de moins, qq minutes de trop ou pas assez dans la cuisson, une attente trop longue pour servir et vous vous retrouvez, soit avec un équivalent de viande pour bourguignon roti (les chicots ne vous disent pas merci), soit avec un bloc de protéine sanguignolant à l’odeur de la mer. Vous pouvez tenter de masquer votre désastre culinaire avec une sauce bien épaisse mais vos convives risquent de penser que vous cherchez à maquiller de la viande javellisée d’animaux inconnus abattus dans le 13e, ce qui enlève totalement l’intérêt d’avoir dépensé une fortune pour « se faire de l’autruche ». Et un consommateur malheureux est un consommateur qui va voir ailleurs la fois suivante (ou plutôt la fin d’année suivante), au hasard le rayon des sangliers ou des cailles, bien moins exotiques mais aussi bien plus sûrs. Avec pour conséquence que vous vous retrouvez avec une tonne d’invendu sur les bras et une tonne de dette dans le portefeuille.

    Résultat, après un départ fulgurant la fleur au fusil sur les bons conseils de Ratmanoff et 3 années pleines à faire (de) l’autruche malgré les dettes qui s’accumulent, vous arrêtez les frais avant que l’huissier ne viennent saisir même les grillages, comme tous vos collègues autruchiens. Vous envoyez tout à l’abattoir pour ne garder quelques femelles qui pourront toujours pondre pour qq amis collectionneurs d’oeufs peints. Et vous jurez devant tous les Dieux de l’Olympe qu’on ne vous y reprenne plus jamais avec les fausses promesses qui finissent en vraies dettes… jusqu’à la visite prochaine d’un VRP-sélectionneur de bison.

  6. Wow… Pour une fois non seulement minitax m’a fait rire mais en plus j’ai du mal à ne pas lui donner raison 😉

    Avant de commencer à aller élever le kangourou ou à cloner des mamouths on pourrait déjà commencer à limiter le gaspillage…

    Quand on se retrouve à gaspiller la moitié de la nourriture il y a pas à chercher loin la solution ( http://www.foodnavigator-usa.com/Financial-Industry/US-wastes-half-its-food … à une époque j’avais trouvé l’étude en question 15% des produits alimentaire étaient jetés sans même être ouvert… La BBC avait compilé des statistiques au Royaume-Uni ils arrivaient à 30 à 40% de nourriture gaspillé.. je serais curieux de voir ce que ça donne en France).

    Vu que le modèle des AMAP provoque l’engouement des consommateurs on pourrait tout à fait envisager la généralisation du modèle de l’abonnement au forfait pour les fruits et légumes…

  7. Oui Tilleul, 40% c’était le taux cité par Jean Zigler dans le document « We feed the world », au niveau mondial.

    Les Amap c’est pas mal, je suis membre d’une d’entre elles. Mais ça pose quand même quelques petits problèmes :
    – en hiver, on mange que des choux et des poireaux, d’accord y a plein de sortes de choux, mais quand même, (pareil pour les fruits d’ailleurs, en hiver c’est surtout des pommes),
    – et quand la cagette de légumes arrive…bien faut popoter tout ça, et ça prend quand même un temps non négligeable.

    J’ajoute que les Amaps c’est pas seulement les fruits et légumes, dans celle où je suis, nous avons les produits laitiers, les oeufs et le pain.

    Retour économique :
    – le pain est moins cher que chez le boulanger de mon quartier, donc tout bénéf bio et local (le gars va même produire lui même sa farine dans quelques mois)
    – pour les légumes on a pas encore de recul sur les prix vu que le producteur commence les livraisons ce printemps
    – pour les produits laitiers, c’est mitigé, les yaourts sont plus chers qu’en grande distribution et pas forcément meilleurs.

    Voilà un petit retour d’un amapien plutôt content.

  8. Quand j’ai posté je me suis rendu compte qu’il manquait des explications complémentaires. Une bonne partie des gaspillages viennent de problème de marché, c’est à dire des producteurs qui veulent faire un coup sur la bourse de Chicago et comme finalement ça ne marche pas ne vont même pas récolter.

    La généralisation du modèle de l’abonnement chez l’agriculteur permet d’éviter les problèmes de surproduction puisqu’on garantit sur le long terme le salaire de l’agriculteur et au moins il n’a pas à décider de sa production selon les cours de la bourse mais selon la nature du sol…

    Un gros problème c’est la restauration et la petite épiceri : la centralisation des achats (pas de fournisseurs locaux qui permetteraient de se réaprovisionner facilement en urgence) et l’absence de solutions de stockage (qui prend de la place) amène la difficulté de gérer les pointes de fréquentation et oblige à prévoir très large puis à jeter…

    Je sais qu’il y a un des restaurants du googleplex qui ne travaille qu’avec des produits locaux, par contre il faut une certaine flexibilité parce que le chef cuisinier doit faire son menu en ne sachant les ingrédients dont il dispose que le matin même.

  9. « Je sais qu’il y a un des restaurants du googleplex qui ne travaille qu’avec des produits locaux, par contre il faut une certaine flexibilité parce que le chef cuisinier doit faire son menu en ne sachant les ingrédients dont il dispose que le matin même. »
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    N’est ce pas là le sens même de ce métier ??? Mais on s’éloigne du sujet initial …

  10. @Tilleul
    Merci d’avoir ri.
    J’aurais voulu vous raconter une histoire équivalent avec « l’avenir » des éoliennes, surtout celle récente dans le pays de Don Quichotte mais j’ai trop peur de vous casser l’ambiance.

  11. Pitié ne gachez pas cet instant en me laissant penser que votre intervention n’était qu’une poussée de mythomanie…


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