Moins y’a de soufre, plus il fait chaud

Il en aura fallu du temps. L’Organisation Maritime internationale (OMI) est enfin parvenue à mettre tout le monde d’accord pour réduire la teneur en soufre des carburants de navire. Elle sera ramenée de 1,5% à 0,1% d’ici 2015. Mais uniquement pour la navigation dans les zones de contrôle des émissions de soufre (SECA)… Autant dire que la montagne de négociations a accouché d’une souris puisqu’il n’existe pour le moment que deux régions, la Mer du Nord et la Baltique, qui bénéficient de ce label.

OK, ce n’est pas simple de tout changer d’un claquement de doigt. Car il faudra que les pétroliers (qui sont des entreprises très pauvres qui n’ont pas d’argent à investir comme chacun sait) soient capables de mettre sur le marché assez de fuel désulfuré. Mais bon, puisque seuls les navires qui croisent dans les deux SECA sont concernés, ça ne devrait pas être trop difficile. Il reste donc à accélérer la cadence dans la déclaration des zones protégées. L’UE, les Etats-Unis, le Japon, Singapour et l’Australie devraient recevoir le pavillon SECA d’ici une paire d’années, à ce qu’on dit.

Alors maintenant, on croise les doigts que les petits malins ne décident pas de magouiller pour contourner efficacement la législation adoptée par l’IMO. Par exemple en installant plusieurs cuves pour le fuel dans leurs navires. Une pour les zones surveillées, et l’autre remplie de fuel puant pour la quasi-totalité des mers du globe où la pollution est libre, acidifiant un peu plus les océans…

Au fait, savez-vous que la lutte contre cette pollution au soufre est une mauvaise nouvelle pour le climat? Car la combustion du soufre libère des particules sulfurées réfléchissantes qui, une fois dans la haute atmosphère, masquent un peu l’ampleur du réchauffement. Moins tu pollue, plus tu réchauffes, pas sympa cet adage.

Lire: L’air marin peut tuer.

3 commentaires

  1. C’est très révélateur du syndrome de la stigmatisation sur un aspect non globale de la pollution. Ici on voit que l’écologie c’est une manière différente de penser contrairement à ce que prétendent les pourfendeurs. L’intérêt de garder un monde viable en évoluant vers un déséquilibre terrestre acceptable. J’utilise pas le terme ‘développement durable’ qui est absurde étant donné que nous sommes déjà trop évolué ( dans le mauvais sens ). Je trouve idiot de combattre exclusivement ou presque le co2 tellement les particules émissent par les moteurs diesel non filtrés sont dangereuses par exemple. En traversant vers la Corse j’ai d’ailleurs constaté les énormes différences des panaches de fumées des ferries de différentes compagnies. La journée était sans vent et l’atmosphère souillée de rubans nauséabonds de plus de 20 kms. La compagnie Corsica F se distinguait par la noirceur des extrusions tandis que Dreyfus par un panache blanc, Sncm et Moby par des émanations plus grisâtres. Qui polluaient le plus ? De toutes façons il est sain d’agir.

  2. Le fuel lourd, c’est la contrepartie des carburants pétroliers. Comme me l’a fait remarquer un éleveur de bovins, s’il n’y avait pas de MacDonald, que ferait-on de la partie avant des carcasses de vaches? Désulfurer, ou mettre des fitres à particules, çà coûte cher! Doit-on jeter le fuel lourd( où çà?)?Et que faire du soufre? Comme dit Ratmanoff, le problème est global.


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