Un peu de tenue, monsieur l’écologiste

Je reçois à l’instant un court communiqué de presse d’Agir pour l’environnement qui croit avoir trouvé la preuve que le nucléaire français altère le climat. Le kilowatt-heure électrique dédié au chauffage émettrait 600 grammes de gaz carbonique et non 180 g comme il était admis jusqu’à présent. Et comme chacun sait, l’électricité française est très très nucléaire, CQFD.

Comme vous le savez, je ne suis pas très favorable à cette source d’énergie. Nous en avons longuement débattu dans ces colonnes. Mais ce n’est pas une raison pour dire n’importe quoi. L’objet du litige est la lecture faite par l’association écologiste d’une note rédigée par l’Agence de l’énergie (Ademe) et RTE, qui gère la distribution le transport de l’électricité en France (1). Loin de vouloir réévaluer à la hausse le coût en carbone de telle ou telle source d’énergie, les experts des deux organismes ont cherché à savoir combien rejette un kwh d’électricité supplémentaire. En s’appuyant sur le rythme d’utilisations des différents appareils électrique (chauffage, éclairage et usages de base), ils ont tenté de voir dans quelle mesure une consommation supplémentaire à un instant donné (été/hiver, jour/nuit) provoque l’utilisation de sources de production d’appoint (centrales à charbon, gaz et pétrole) ou le recours à l’importation depuis nos voisins, en tenant compte de leurs modes de production.

Sur cette base là, et parce que le nucléaire ne peut répondre à une hausse de la demande que 25% du temps, il faut donc faire appel à d’autres sources d’énergie. Et nos voisins européens émettent beaucoup plus de carbone que nous pour produire leur électricité, compte-tenu d’un parc de centrales à hydrocarbures, notamment le charbon, très important. Et effectivement, allumer un radiateur de mille watts pendant une heure provoque l’émission de 600 grammes de gaz carbonique supplémentaire.

La morale de tout cela? Ce n’est pas ainsi que les écologistes pourront gagner leur bataille contre le nucléaire. Car si ce kwh « marginal », comme disent les experts, est riche en carbone, c’est d’abord parce que l’appoint se fait avec les centrales hydrocarbures. Les producteurs allument d’abord les installations les moins chères (charbon). La morale de l’histoire, c’est une fois de plus qu’il faut éviter de dépenser ce kwh supplémentaire. A chaque kilowatt évité dans l’hexagone, on économise du carbone, pour moitié en France, et pour moitié à l’étranger. Prendre prétexte de ce chiffre de 600g pour qualifier le nucléaire de «climaticide» comme le fait Agir pour l’environnement est une connerie. Avec ce genre d’arguments, ils ne pourront que pousser leurs adversaires à pousser pour beaucoup plus de nucléaire en France et en Europe. Car chaque kwh sorti d’un réacteur nucléaire dégage 6 grammes de gaz carbonique (2). Ça c’est une réalité! Si donc EDF construisait assez de centrales nucléaires pour couvrir le plus intense des pics de consommation (heureusement c’est un non-sens économique), on diviserait par trente le coût carbone (180 g aujourd’hui en moyenne sur la consommation passée) du chauffage électrique.

Tout cela pour dire que l’Ademe fait son boulot, qui est de pousser à la maîtrise de l’énergie. Et RTE, qui se coltine la gestion des pics de consommation électrique, aussi. Et qu’une grande partie de la réponse au réchauffement réside non pas dans le développement de sources pauvres en carbone (nucléaire, éolien, solaire) mais en réduisant la consommation. Et c’est là que je retrouve mon antinucléarisme de base, diront certains lecteurs fidèles (suivez mon regard): il est beaucoup plus efficace de réduire la consommation que de construire des centrales qui emmerderont longtemps la planète avec leurs déchets! Je vais finir par radoter, mais le kilowatt le moins cher et le plus pauvre en carbone, c’est celui qu’on ne consomme pas…

(1) Pour une raison qui m’échappe, cette note n’est pas sur le site de l’Ademe. Elle est en revanche disponible sur le site d’Agir pour l’environnement qui se l’est procurée.
(2) Lire On réfléchit mieux avec les idées claires.

• Lire les autres «Coups de gueule».

77 commentaires

  1. Attention, RTE, comme son nom l’indique, gère le transport de l’électricité, et non la disribution, qui est la mission d’ERDF (Electricité Réseau Distribution France)…

  2. Entièrement d’accord. Consommer moins (c’est-à-dire mieux) est la solution : nous disposons là d’un véritable « gisement d’énergie »; mais beaucoup ont du mal à en prendre conscience.
    Il pourrait être pédagogique de calculer les économies réalisables et de les transcrire en équivalent pétrole. On pourrait ainsi dire que le gisement d’économie d’énergie français est équivalent à la production pétrolière de tel pays (Norvège, Gabon ?) et cette présentation spectaculaire permettrait de faire avancer les choses.
    Qui peut s’attaquer à cette tâche ?
    Ensuite, il faut penser plus souvent en terme de production d’électricité décentralisée : on est trop « bonapartistes » en France et l’on raisonne trop souvent en terme de gros système qui fournit toute le demande. Or, surtout si l’on tient compte des pertes d’électricité due à son transport sur longue distance, la petite production répartie sur tout le territoire* peut considérablement soulager les problèmes de pic de la demande pour un coût financier et écologique assez réduit.
    * solaire, mini-éolien, nouveaux systèmes de « turbines fluviales » installées par des particuliers, communes etc.

  3. « Qui peut s’attaquer à cette tâche ? »

    #2, si vous ne vous êtes pas attaqué à calculer ce qu’on peut « économiser » en consommant moins (pourtant, toutes les données sont disponibles), comment pouvez-vous alors affirmer que ce serait la solution ? C’est pas logique.

    Et puis tous ces citoyens égoïstes des pays riches qui refusent d’économiser, il y a un moyen sûr et efficace pour les obliger à réduire leur conso au niveau d’un Indien ou d’un Chinois (dans un premier temps, ensuite, on visera le niveau d’un Cubain): c’est de les appauvrir. Je connais peu de smicard adepte du shopping et de maisons à 3 salles de bain.
    Etonnant que personne n’ait pensé à appliquer d’urgence une méthode aussi infaillible.

  4. >Il pourrait être pédagogique de calculer les économies réalisables et de les transcrire en équivalent pétrole.

    Tout à fait d’accord. Je serais curieux de lire l’estimé de DD, ou le votre. 🙂

  5. Pas la peine de calculer, il suffit de regarder ce qui s’était passé quand on s’était mis à investir dans les économies d’énergies…

    http://www.vie-publique.fr/cdp/817009200.html

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    QUESTION.- Pensez-vous que la politique menée actuellement en-matière d’économies d’énergie est satisfaisante ?
    – LE PRESIDENT (NdT : VGE).- Des résultats très importants, vous le savez, ont été obtenus dans ce domaine. En sept ans, les Français ont économisé plus de 100 millions de tonnes équivalent pétrole soit l’équivalent d’une année d’importation pétrolière. D’autre-part, les économies d’énergie ont atteint 24 millions de tonnes équivalent pétrole en 1980, soit l’équivalent des importations de gaz naturel de la France.
    – Sur la période 1974 – 1980, le total des économies d’énergie atteint 102 millions de tonnes équivalent pétrole. Avec le charbon, qui représente 117 millions de tonnes équivalent pétrole’, mais avant le nucléaire, qui représente 42 millions de tonnes équivalent pétrole, l’économie d’énergie a donc été notre première ressource énergétique nationale.
    – En second lieu, le lien, entre la croissance économique et la consommation d’énergie a été rompu. C’est ainsi qu’en six ans, pour une croissance économique, c’est-à-dire un accroissement de la richesse des Français, de 22 %, la consommation d’énergie n’a augmenté que de 7,5 %. Ce résultat global est confirmé et précisé par une analyse sectorielle. Ce n’est donc pas à l’austérité ou à la pénurie que doivent être imputées les économies d’énergie réalisées.
    ‘Réponse’.
    – Je vous ferai observer ensuite que les investissements d’économie d’énergie ont décuplé en cinq ans. Ils sont passés, en effet, de 0,7 milliards de francs en 1975 à 7,5 milliards de francs en 1980. Ces investissements, je tiens à le souligner, ont assuré de l’activité à 100000 personnes à la fois, directement ou par effet induit.
    – Enfin, on peut constater que les performances ainsi réalisées placent la France au premier rang dans le monde. Des sept grands pays industrialisés – Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Allemagne fédérale ‘RFA’, Italie, Japon, France – notre pays est, avec le Japon, en tête pour la réduction de la part du pétrole dans son bilan énergétique entre 1973 et 1979. Notre consommation pétrolière a baissé en valeur absolue. Par ailleurs, la France est restée nettement en tête pour ce qui est de la « performance énergétique » de son économie. Alors qu’une tonne d’équivalent pétrole de consommation d’énergie permet 960 dollars de PIB aux USA, 1200 dollars en Grande-Bretagne et 1700 dollars en Allemagne ou au Japon ce chiffre est en France supérieur à 2000 dollars.
    – La position relative de la France s’est en outre améliorée de 1973 à 1979, comme l’indique le graphique ci-dessous.
    – La France réalise la plus forte production par tonne d’énergie consommée (en équivalent pétrole). Notre aptitude à réaliser une croissance sobre en énergie constitue un atout dans la compétition internationale des prochaines années, puisque l’on peut prédire, sans risque de se tromper, que l’énergie sera de plus en plus chère.
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  6. @DDq, je dispose de cette note depuis plus d’un mois et j’ai eu tout le temps de la lire.Je confirme votre démonstration de la connerie, il n’y a pas d’autre mot, d’ Agir pour l’Environnement , qui n’est pas malheureusement la seule dans son genre dans la nébuleuse antinucléaire. Et il y a des journalistes pour emboîter le pas ( cf un récent article du Monde). Comme cette note n’a rien de particulièrement difficile à comprendre, et que je n’ai aucune raison de croire que ces associations ne sont composées que d’ignorants ou d’idiots, j’en conclus qu’il y a volonté de tromper!
    Dans ces discussions sur le contenu carbone du chauffage électrique, qui comme vous le dites est dû au fait qu’on fait appel à des combustibles fossiles en période de pointe et non à la production de CO2 par le nucléaire, il manque deux types de données que peut être des participants à ce forum ont en leur possession ( Tilleul?):1 Des courbes détaillées de l’évolution du contenu CO2 au cours de l’année, en France et dans quelques grands pays Européens,qui permettraient de voir clairement la moyenne dans les périodes de pointe.2 le contenu CO2 du kWh thermique dans le cas d’un chauffage de l’habitat avec du fuel et avec du gaz. J’ai fait pour ce dernier point le calcul approximatif suivant: en supposant un rendement global de 60 % de la transformation de l’énergie thermique du combustible en énergie disponible dans l’habitat, ce qui me semble actuellement très bon, le contenu en CO2 de la chaleur produite dans l’habitation est de l’ordre de 450 g/kWh pour le fuel et de 300 g pour le gaz, soit bien plus que les 180 g du kWh d’origine électrique, qui est transformé à 100 % en chaleur dans l’habitation!
    A noter que les 6 grammes du nucléaire, c’est en carbone: en gaz carbonique, cela fait 22, dus pour l’essentiel à la construction des centrales. L’allongement de la durée des centrales conduit donc àune diminution

  7. #5
    La France a économisé le pétrole (et non l’énergie) grâce au … nucléaire. CQFD !
    D’ailleurs, avec votre grille de lecture toujours aussi sélective, vous vous gardez bien de citer longuement les couplets de VGE sur le nucléaire pour faire votre « démonstration ». Pas très joli joli comme procédé.

    Non mais il faut arrêter de croire au Père Noel. Si l’économie d’énergie était LA solution et qu’en plus, ça rend riche (bah voyons), il faudrait expliquer pourquoi depuis le temps que c’est connu, il faut encore de nouvelles réglementations et l’argument bidon du réchauffement climatique pour inciter les gens à s’y mettre.
    C’est surtout LA solution pour sortir l’excuse facile du « vous autres d’abord » et pour se donner bonne conscience avec quelques ampoules basse conso.

    Le rationnement énergétique, c’est une mesure idéologique anti-économique et anti-sociale. Si vous n’êtes pas convaincu, regardez ce qui ce passe en GB et ce qui est en train de se passer en Europe avec les nouvelles lois préparées par Bruxelles pour limiter le CO2 (puisque la première phase de Kyoto a tourné en eau de boudin, comme prévu depuis des années par les sceptiques). Pendant que les USA, la Chine et l’Inde (et maintenant le Japon et le Canada) se fichent du CO2 comme d’une guigne, nous on prépare consciencieusement notre suicide économique basé sur des projections à 100 ans de modèles qui ne sont pas fichus de savoir si dans 1 an, la planète se refroidit ou se réchauffe.

  8. #5 Je n’ai pas vu votre estimé là-dedans.

    #7 S’il fallait faire la liste de toutes les âneries développées par certains anti-nucléaires…

    #8 Je vous rappelle que l’intensité énergétique a été divisé par deux en quarante ans: l’économie d’énergie se fait donc tout naturellement, contrairement à ce que vous dites. Le problème n’est pas économique, il est écologique: les réductions « naturelles » sont très insuffisantes pour contrer le GW.

    #8′ vous ne vous grandissez pas avec cet argument bidon sur les modèles. Je suis incapable de vous dire le temps de la semaine prochaine, mais je vous parie ce que vous voulez qu’il fera plus chaud l’été prochain que l’hiver suivant. Rien de mystérieux: c’est de la physique. Le GW aussi.

  9. @DDq, un point d’information: le charbon n’est pas fait d’hydrocarbures  » solides », comme vous semblez le croire, et d’autres avec vous. Par définition, les hydrocarbures sont formés exclusivement d’hydrogène et de carbone. Le pétrole courant est formé essentiellement d’hydrocarbures, mais contient cependant de l’ordre de 15 % de molécules contenant , outre du carbone et de l’hydrogène, du soufre, de l’oxygène, de l’azote et même parfois du vanadium et du nickel.Ces molécules posent en particulier des problèmes aux raffineurs.Le charbon ne contient pas d’hydrocarbures: c’est un « pudding » d’éléments microscopiques provenant de débris végétaux dont l’essentiel provient de la gélification dans les sédiments du  » bois » ( donc cellulose+lignine) constitutif des végétaux dits « supérieurs ». Cela a son importance si l’on considère en particulier le contenu en hydrogène des différents combustibles fossiles: 4 atomes d’hydrogène par atome de carbone pour le gaz naturel, 2 pour le pétrole, mais seulement 0,5 à 0,9 pour les différents variétés de charbon. Faire du pétrole à partir de charbon a donc forcément un mauvais rendement, sauf à apporter de l’hydrogène de l’extérieur. Le charbon contient une proportion importante d’oxygène, ce qui, joint à sa pauvreté en hydrogène diminue sensiblement son pouvoir calorifique par rapport au pétrole ( 1/3 en moins en moyenne) et bien sûr augmente notablement ses émissions de CO2 par quantité d’énergie produite à la combustion.
    Si quelqu’un a des informations précises sur le contenu CO2 d’un kWh de chauffage direct au gaz, au fuel et au charbon, je suis très intéressé.

  10. #9 dire que l’intensité énergétique a été divisé par 2 (ce qui est d’ailleurs un chiffre exagéré), c’est ne raconter que la moitié de l’histoire. En France, en 40 ans, l’utilisation d’énergie a été multipliée plus que par 2, en passant de 2 Tep à 4,5 Tep/habitant, tout simplement parce que le PIB/habitant a été multiplié par 5 (au niveau national, la conso d’énergie augmente encore plus vite puisque la population augmente).

    Il ne faut pas se raconter d’histoire, il n’y a PAS d’économie d’énergie possible sans appauvrissement. La conservation, c’est des foutaises tout simplement parce que personne, à part des dérangés , ne veut volontairement s’appauvrir.

    #9 Il ne s’agit pas de prévoir que l’été sera plus chaud que l’hiver, excuse bidon qu’on entend par exemple chez Jouzel ou Le Treut, les grands prêtres de l’église de l’apocalypse climatique française. Parce que si des milliards de $ et une floppée de « chercheurs » grassement payés ne servent qu’à pondre des modèles qui ne disent rien de plus que ce qu’on trouve dans n’importe quel almanach de jardinier, on est mal barré.

    Il s’agit d’expliquer pourquoi la température en 2007 a été plus basse que celle de 2003 alors que les émissions de CO2 augmentent de plus de 3%/an. Et ça, les modèles climatiques en sont INCAPABLES, tout comme ils ne savent pas dire si l’été prochain sera plus froid ou chaud que l’été dernier.
    Dire que des modèles incapables de prévoir le climat à 1 an ou à 10 ans seraient capables de prévoir à 100 ans ne relève pas de la science mais de la pure croyance. Si on nous annonce au GIEC des prédictions à 100 ans, c’est parce qu’il y a une raison technique très simple : ceux qui en sont à l’origine savent très bien qu’ils ne courent aucun risque d’être contredit car à ces échéances, ils seront déjà tous morts.

  11. Author

    Cher miniTAX, votre mauvaise foi vous aveugle. Vous nous avez déjà fait le coup du lobby nucléaire qui fabrique un complot politico-climatique pour nous vendre ses réacteurs. Je n’aime pas le nucléaire, mais arrêtez de délirer. Aujourd’hui, vous accumulez les idioties. D’abord prétendre que les chercheurs sont grassement payés est un mensonge. Regardez les salaires de l’éducation et de la recherche et vous comprendrez. Ensuite, économiser de l’énergie n’est pas synonyme d’appauvrissement. Baisser la température du chauffage, ou rationaliser l’usage de sa voiture est même un facteur d’enrichissement. Et ce que le particulier fauché ne peut faire tout seul, isoler ses murs et changer ses vitrages, par exemple, il peut le faire avec l’aide publique, des emprunts à taux bonifiés etc. Et une fois encore, il s’y retrouvera financièrement.

    Quand à vos affirmations sur la nullité des modèles, j’aurai plusieurs choses à répondre. Oui, les modèles ne sont que des modèles. Dès modèles qui ne sont pas des idées en l’air, guidées par je ne sais quel lobby, mais le résultat d’un travail pointilleux basé sur les données réelles. Pour être opérationnel, un modèle doit d’abord être capable de reconstruire l’évolution sur des décennies du climat passé.

    Vous semblez aussi oublier que le Giec ne produit pas d’études scientifiques. Ses experts étudient l’ensemble de la littérature scientifique sur le sujet, pour tenter de dégager un consensus. C’est d’ailleurs pour cette raison que les rapports du Giec sont souvent jugés conservateurs par de nombreux scientifiques, qui viennent de publier des travaux plus pessimistes que le consensus établié tous les cinq-six ans. Et tout le monde a raison puisque par définition, le Giec ne peut tenir compte des derniers travaux publiés, compte-tenu du temps que prennent ces « meta-analyses ».

    De plus, les travaux du Giec ne s’appuient pas sur un ou deux modèles. Mais plus d’une dizaine, très différents, qui tous donnent la même tendance à long terme. Vous oubliez une chose, décidément: tout cela est de la physique, et la physique des interactions rayonnement-matière est incontestable. Plus vous concetrez de gaz qui absorbe le rayonnement dans une enceinte isolée (c’est le cas du système terre-atmosphère vu de la physique) et plus vous réchauffez. Ça fait plus d’un siècle qu’on sait cela. Ensuite, ce n’est pas parce que le climat présente une variabilité d’une année à l’autre, qu’il ne peut pas montrer une tendance à long terme.

    Ce n’est donc pas parce que chaque année passée n’est pas plus chaude que la précédente qu’il n’y a pas de tendance à long terme à l’augmentation de la température de l’atmosphère et des océans. Vous me décevez, cher miniTAX, vous confondez tout simplement météorologie et climatologie… J’attendais mieux de votre part.

  12. #12, je ne vais pas rentrer dans les détails économiques mais prétendre que l’économie d’énergie peut se faire sans affecter la richesse nationale, sans détourner les richesses (par les subventions) qui autrement serviraient ailleurs et sans réduire la qualité de l’infrastructure est une utopie.
    Si ça existe, il faudrait nous citer un exemple, UN SEUL. Les « économies d’énergie » ont commencé dès les premier et 2nd chocs pétroliers, si ça marche, on doit bien le trouver ce pays qui a réduit sa conso d’énergie tout en devenant plus riche. Si vous ne pouvez pas, alors le principe de réalité doit s’imposer: c’est une chimère théorique.
    Bon allez, je ne vais pas être vache, je vous renvoie au paradoxe de Devon formulé il y a plus d’un siècle: le gain financier que les gens feraient en économisant l’énergie (grâce aux subventions dans le cas de l’isolation d’une maison, on ne peut pas rêver mieux comme mesure discriminatoire socialement entre locataire et propriétaire !) sera fatelement utilisé dans d’autres dépenses énergivores. CQFD.

    Quant aux modèles climatiques, contrairement à beaucoup, j’en parle parce que j’en connais le principe. J’ai été chercheur, j’ai passé des années à construire des modèles d’abord dans la recherche publique puis dans l’industrie, je sais ce qu’ils permettent et surtout ce qu’ils ne permettent PAS de faire. Ressortir la rengaine du « météo n’est pas climatologie », c’est répéter encore toujours la même faute de logique: il ne suffit pas de dire que parce que les modèles météo ne savent pas prédire à 10 jours pour démontrer que les GCM pourraient prédire à 10 ans, ni parce que les GCM reposent sur des lois physiques que ces lois seraient appliquées avec de bonnes hypothèses et des paramètres réalistes ou qu’on ait pris en compte toutes les lois.
    Si les GCM étaient prédictibles, ce serait parce qu’on aurait validé leurs prédictions par rapport à la réalité, et non par une démonstration a contrario les opposants aux modèles météo ou par quelques vagues principes épistémologiques qui donnent un vernis de science à ce qui n’est que spéculation.
    Parce qu’à ce compte, on pourrait dire que les modèles macro-économiques aussi seraient prédictibles. Vous croyez aux modèles économiques (et Dieu sait s’il y en a) qui faisaient encore tant illusion dans les années 70, tout comme les systèmes-experts, tellement à la mode dans les années 80 ? Alors pourquoi croiriez-vous aux modèles climatiques? Parce que les échéances sont trop lointaines pour pouvoir les vérifier ?

    De nombreuses études qui comparent les prédictions des modèles climatiques aux observations et les modèles entre eux ont été faites. Citez nous une étude (et non le Résumé pour Décideur du GIEC), une seule qui concluent que les modèles seraient prédictibles et à quelle échéance (dans le genre du « skill » en météorologie). Vous ne pouvez pas ? Dommage pour vos préjugés.

  13. J’ajoute que c’est toujours amusant d’entendre l’argument de la « variabilité naturelle ». Quand la température baisse (et pas qu’en comparant 2 années, elle baisse en tendance depuis 5 ans), c’est la variabilité naturelle, quand elle augmente, c’est dû à l’homme.
    Comme quoi, la version moderne de la danse de la pluie a encore de beaux jours devant elle.

  14. Author

    Pour info, miniTAX, les observations des climatologues s’appuient sur des tendances à l’échelle de plusieurs décennies, et non de quelques années, justement pour gommer la variabilité « rapide » du climat.

  15. @Cher miniTAX, Il est bien évident qu’il faut avoir constamment en tête une claire conscience des limites des modèles ( y compris informatiques), ce qui n’est pas toujours le cas de leurs utilisateurs, mais il est tout aussi évident qu’ils sont un support indispensable à la réflexion dès qu’un nombre important de facteurs entre en jeu dans les phénomènes dont ils prétendent rendre compte, comme c’est le cas pour le climat. Malgré votre grande science du climat, je doute fort que vous puissiez vous passer de modèle, ne serait-ce que pour vérifier la cohérence de vos affirmations. Et l’établissement de modèles, ainsi que leur remise en cause, sont des piliers de la démarche scientifique.
    Quant aux économies d’énergie qui diminueraient automatiquement la richesse, encore faudrait-il avoir une mesure de la richesse. Quelle est la vôtre? Si vous parlez de PIB , ce n’est qu’une comptabilité de l’activité rémunérée, qu’elle soit utile ou inutile sinon dangereuse: plus il y a d’accidents sur les routes, et plus il augmente, car il faut des médecins et des garagistes pour réparer les dégâts. Il augmente aussi si nous décidons vous et moi d’aller faire le ménage l’un chez l’autre contre paiement avec bulletin de salaire! Le PIB de la France est paraît-il redevenu supérieur à celui de l’Angleterre depuis la récente dépréciation de la livre par rapport à l’Euro. Et le doublement du prix des logements en quelques années a également fait augmenter le PIB français!
    L’efficacité énergétique me paraît au contraire une très bonne méthode pour s’enrichir, en diminuant la quantité d’énergie nécessaire pour obtenir le même résultat, car l’énergie a un coût, qui est présumé augmenter au fur et à mesure de sa raréfaction. Mais le fait de transférer comme le font actuellement les pays développés les activités très consommatrices d’énergie en Chine, si cela augmente l’efficacité énergétique des pays développés, diminue par contre l’efficacité énergétique globale de l’humanité car l’efficacité énergétique de l’industrie chinoise est plus faible que celle de l’industrie des pays développés.
    Quant aux quantités totales d’énergie consommées par l’humanité, elles finiront de toute façon un jour par se réduire, ce monde étant matériellement limité. Mettez des animaux dans un enclos, il leur faudra bien un jour que leur nombre et leur activité s’adapte aux possibilités de cet enclos. Quelle méthode nous proposez vous pour faire face à cette situation?

  16. « les observations des climatologues s’appuient sur des tendances à l’échelle de plusieurs décennies, et non de quelques années, justement pour gommer la variabilité “rapide” du climat. »

    #15 Vous pouvez peut-être alors leur rappeler ce voeu pieux que vous ressortez à chaque observation « qui dérange » le dogme de l’alarmisme climatique. Car si les climatologues se basaient sur les observations de plusieurs décennies comme vous le prétendez, pourquoi alors les voit on sur toute les antennes faire des interprétations apocalyptiques du recul de la banquise d’été arctique de 2007 (banquise dont la surface revient et dépasse maintenant la valeur de l’année dernière) – et ce n’est qu’un exemple ?

    #16 si le PIB ne vous plaît pas comme mesure de richesse, prenez la part de salaire moyen consacré à l’alimentation ou plein d’autres indicateurs statistiques disponibles, faites le calcul et vérifiez par vous-même s’il y a un pays qui arrive à s’enrichir grâce à l’économie d’énergie (il faut déjà trouver un pays qui a réussi à réduire sa conso d’énergie, bon courage). Dès que vous trouvez, pensez surtout à prévenir tout le monde de votre découverte.

    Quant à la limite d’énergie disponible, bien sûr qu’elle existe, seulement personne ne la connaït. D’ailleurs, qui a la légitimité pour décider du niveau « raisonnable » ?

  17. Author

    Je ne répondrai que sur le premier point, puisque BMD se fera sans doute un plaisir de répondre à votre remarque. Si les climatologues ont beaucoup commenté le recul de la banquise arctique cet été, c’est parce qu’il s’inscrit dans une tendance à un fort recul de la surface de l’océan arctique qui reste couverte de glace, d’une part, et d’un recul non moins important, sur le long terme, de l’épaisseur des banquises qui sont encore éternelles. Comme le faisait remarquer Lecture en #9, il fait plus chaud l’été que l’hiver. Et donc, la banquise se reforme l’hiver avant de fondre au printemps et l’été, le minimum de surface se produisant en général à la fin de l’été, et le maxima à la fin de l’hiver. Ça, c’est de la variabilité annuelle. Quand au recul constaté de la surface gelée lors du minima depuis des décennies, c’est de l’évolution climatique, et ce n’est pas de bon augure même si les chercheurs de pétrole et les compagnies de navigation se pourlèchent déjà les babines…

  18. @Cher miniTax, tous ceux qui ont en France réduit leur vitesse sur les routes et pensé à moins chauffer leur habitation plutôt que d’ouvrir leurs fenêtres en hiver ont fait des économies d’énergie et ils ne sont pas pour autant plus pauvres. De plus ils ont fait preuve d’intelligence. Et si l’on regarde l’évolution des consommations d’énergie par habitant des 3 principales puissances économiques européennes, la France, l’Allemagne et l’Angleterre depuis 3 ou 4 ans, on observe une légère diminution de la consommation énergétique par habitant, alors que le PIB par habitant a sensiblement augmenté, au rythme d’environ 2 % par an. Donc voici déjà 3 exemples de pays qui se sont enrichis, du moins au sens du PIB, tout en diminuant leur consommation d’énergie. D’autre part la réduction de la vitesse sur les routes en France a économisé de nombreuses vies humaines et des blessés graves encore plus nombreux. La qualité de la vie a donc augmenté.
    Quant à dire que personne ne connaît la limite des quantités d’énergie disponibles, certes, mais personne ne sait non plus s’il sera possible d’utiliser en quantités suffisantes les sources d’énergie pouvant relayer les combustibles fossiles actuellement dominants et encore moins quand. Se placer du point de vue de Sirius n’est pas d’une grande utilité car le problème est pour le pétrole en tout cas, et bientôt pour le gaz et le charbon, un rythme de consommation qui devient supérieur à celui des possibilités de production.
    Personne n’a selon vous la légitimité de dire ce qui est raisonnable et ce qui ne l’est pas: Avec ce raisonnement, pourquoi s’embarrasse-t-on de la police routière? Dans ce domaine comme dans d’autres, qui a la légitimité de prétendre qu’une vitesse est excessive ou ne l’est pas? La communauté des citoyens je suppose!
    Quant au climat, vous aurez probablement bientôt la réponse à vos doutes, si la Chine fait ce qu’elle a programmé, c’est-à-dire une augmentation de sa consommation de charbon de 2,4 Gt par an actuellement à 6 Gt en 2030. Et comme l’Inde ne sera pas en reste! Heureusement, il n’est pas sûr que ces deux pays aient suffisamment de charbon pour cela!

  19. Ma réponse à miniTax :
    Malheureusement, je ne suis pas journaliste, ni fonctionnaire au ministère de l’Environnement, c’est pourquoi je fais appel aux autres pour trouver un chiffrage, cela n’a rien d’outrecuidant me semble t-il… C’est même tout à fait dans l’esprit d’internet…
    Mais si je ne connais pas le chiffrage, il n’est pas pour autant illogique que je dise que les économies d’énergie sont un vrai gisement, car c’est une évidence absolue.
    Savez-vous qu’en orientant correctement une maison on peut diminuer son besoin en chauffage d’environ 30% ?
    Savez-vous que ma voiture consomme environ 50% de moins que le modèle équivalent il y a une quinzaine d’année ? Et sans sacrifice : elle moins chère, plus fiable, confortable, silencieuse !
    Que les constructeurs pourraient encore diminuer cette consommation en modifiant très légèrement les moteurs ?
    Savez-vous qu’il y a un véritable bras de fer actuellement entre Areva et EDF, le premier essayant de fourguer 2 centrales EPR au second qui n’en veut qu’une ?
    EDF verse des primes aux particuliers pour qu’ils s’équipent en renouvelable et en systèmes diminuant les consommations car c’est plus rentable pour qu’eux que de se ruiner dans des installations EPR qui seront obsolètes avant même d’être amorties. En effet, un réacteur EPR s’amortit sur 60 ans et on peut être sûr que de nouveaux procédés apparaîtront d’ici là, peut-être même de nouvelles formes d’énergie.
    Savez-vous que dans de nombreuses copropriétés parisiennes on vit avec ses fenêtres ouvertes tout l’hiver parce que les chaudières sont vétustes et mal réglées ?
    Tous vos propos sont une longue suite d’approximation, de suppositions, de procès d’intention, d’amalgames, de caricatures de la position adverse.
    Votre discours est exactement celui que tenait le CGT et le PCF dans les années 60, considérant les écologistes comme des petits bourgeois voulant restreindre encore plus la consommation des couches populaires.
    Personne ne veut vivre comme un chinois pauvre, je vous rassure. Mais les pauvres seront les premières victimes de la hausse des prix de l’énergie (ils commencent déjà à souffrir) et un moyen de limiter cette hausse des coût est de faire baisser la demande par des économies.
    Le problème, c’est que vous confondez économies et privation. Tout l’intérêt des nouvelles technologies écologiques, c’est qu’elles permettent d’économiser les ressources naturelles sans se priver.
    A titre personnel, je n’ai pas coupé le chauffage chez moi, mais j’ai balancé mes horribles convecteurs pour un système de chauffage Héliosphoton qui consomme 50% en moins pour un confort absolument inouï.
    J’ai payé mon installation 1 300 €, intégralement remboursée (amortie) en 3 hivers seulement.
    Les économies que je réalise chaque année (- 50% sur la facture de chauffage) peuvent être réinvesties dans de nouveaux systèmes d’économies donc, ça ne pénalise même pas la croissance !
    En conclusion, je me permets de vous faire remarquer que cette question des économies d’énergie fait l’objet de très nombreuses études par de nombreux spécialistes de tous domaines et de haut niveau rassemblés au sein de l’association Négawatt. J’ai pu assister à l’une de leurs conférences au sein d’une université parisienne et croyez-moi, ce ne sont pas de doux rêveurs barbus (projection d’une centaine de graphiques et tableaux pendant la conférence).

  20. @miniTAX, un ajout à mon post: les quantités d’énergie disponibles ne sont bien sûr pas également réparties: la plupart des pays développés n’ont pas chez eux les ressources suffisantes pour assurer leur consommation. Certes, cela alimente le commerce mondial, car il leur faut acheter leur énergie à d’autres et pour cela produire des biens suceptibles d’intéresser les exportateurs d’énergie. Mais leur dépendance énergétique augmente sans cesse, tandis que le développement en cours chez les exportateurs va progressivement y tarir les exportations d’énergie. La Russie et l’Arabie Saoudite préfèreront un jour, qui n’est sans doute pas très lointain au train où vont les choses, utiliser chez eux le gaz naturel et le pétrole qu’elles exportent pour l’instant. Les pays les plus menacés par cette évolution sont les pays très consommateurs n’ayant que peu de ressources énergétiques: Europe, Japon, Corée du Sud, Taïwan et bien des petits pays, Israël par exemple. Dans ces pays, les économies d’énergie vont être bientôt une nécessité.

  21. #18, M. Delbecq,
    Vos explications sont logiques. Mais ça n’explique pas pourquoi la banquise en Antarctique s’étend depuis 20 ans et a atteint son record cette année 2007.
    C’est bien la théorie mais il faut que ça puisse tout expliquer, surtout quand on parle de réchauffement GLOBAL, et non seulement les faits qui vous arrangent.
    La science « à la carte », ça s’appelle de la superstition.

  22. Author

    On ne doit pas avoir les même lunettes, cher miniTAX: globalement, sur l’ensemble du continent, la calotte glaciaire Antarctique recule à un rythme qui s’accélère. Seul l’est du continent semble être à l’équilibre, avec des apports de précipitations qui compensent le retrait des glaciers. Lisez par exemple ce papier publié dans le Monde il y a une quinzaine de jours qui explique notamment que la contribution des glaces de l’Antarctique à la montée des océans serait de 0,54 mm au lieu des 0,20 mm pris comme consensus dans le dernier rapport du GIEC. http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/01/14/la-perte-des-glaces-de-l-antarctique-s-est-acceleree-depuis-une-decennie_998973_3244.html#ens_id=853716

  23. #19
    BMD, où sont vos sources qui montrent que la conso d’énergie/habitant ont diminué svp ?
    Pour ce que je sais, l’efficacité énergétique des 3 pays en question n’a pratiquement pas changé. Ce qui veut dire qu’avec la croissance, la consommation d’énergie a augmenté/habitant et encore plus à l’échelle du pays avec la croissance démographique.
    Quand on demande des chiffres, des faits précis pour illustrer les plans sur la comète, il n’y a plus personne.
    Ma question est pourtant simple: où trouve-t-on un exemple de création de richesse avec des négawatts, sur le plan macro-économique (et non avec des exemples personnels bidons). Je parle de création de la vrai richesse, non d’artéfacts court terme et destructeur d’emploi comme la délocalisation d’industries ou le basculement du charbon au gaz (cas de l’Allemagne avec le gaz russe ou la GB avec le gaz de la Mer du Nord).

    Au passage, parler de croissance de 2%, c’est justement montrer que SI économie d’énergie il y a, ça entraîne une croissance molle. Les Américains, sur la même période ont eu des croissances annueles de plus de 4% et les chinois ou indiens supérieurs à 7%. Ce n’est sûrement pas en misant sur LA solution de l’économie d’énergie. Les Japonais ont beaucoup économisé d’énergie en effet dans les années 90, mais c’était la décennie où leur croissance était nulle voire négative !
    Espérons que ce genre d’exemple fasse réfléchir les allatoyahs de la « conservation ». Espérons…

  24. #24 Je ne parle pas de la calotte glaciaire des continents. Je parle de la banquise de mer ce qui n’a rien à voir !

  25. L’article du Monde ne fait que reprendre un papier de Rignot, le même alarmiste (formé comme il se doit à l’école de Jouzel avant de s’en aller en Amérique) qui a annoncé la démise du Groenland il y a 1 an.
    Et savez-vous comment Rignot « sait » que la perte de glace s’accélère et par rapport à quel « équilibre »? Je vous donne dans le mille: par rapport à un équilibre calculé par son modèle (mais ça, il faut lire la publi pour le savoir, chose qui dépasse totalement les compétences de nos journalistes « scientifiques » modernes).

    Bref, de la science virtuelle, que le Monde est bien sûr incapable de distinguer de la réalité scientifique.

  26. Author

    Il va falloir, miniTAX, nous expliquer comment on fait de la science sans modèles… Quand à la banquise, permettez-moi de vous dire qu’il ne m’a pas échappé que la banquise et les glaces continentales ne sont pas la même chose. Simplement, comme l’Antarctique est beaucoup plus froid et qu’il ne vient pas être caressé par des courants chauds, la banquise ne fond pas. Car pour fondre, il faut que la température soit « douce », n’est-ce pas? C’est pour cette raison que le phénomène prédominant dans le grand sud, et de loin, c’est le déversement accéléré des glaciers dans l’océan.

  27. @miniTax, mes sources sont les statistique s sur l’énergie de la DGEMP,d’Eurostat et de l’Agence internationale de l’énergie, qui donnent des indications concordantes. Chacun peut s’y reporter

  28. ********************************************************************************************
    Bon allez, je ne vais pas être vache, je vous renvoie au paradoxe de Devon formulé il y a plus d’un siècle: le gain financier que les gens feraient en économisant l’énergie (grâce aux subventions dans le cas de l’isolation d’une maison, on ne peut pas rêver mieux comme mesure discriminatoire socialement entre locataire et propriétaire !) sera fatelement utilisé dans d’autres dépenses énergivores. CQFD.
    ********************************************************************************************

    C’est pas le paradoxe de Devon, c’est le paradoxe de Jevons… Bon comme pour la climatologie, vous balancez des grands mots d’économie mais vous avez un peu de mal avec ce qu’il y a derrière…

    Allez petit cours : déjà c’est abusivement appelé un paradoxe puisque c’est un phénomène qui est expliqué et prévu depuis longtemps et ensuite ce n’est pas une observation qui se rapporte à l’économie d’énergie mais à l’efficacité énergétique. Cette observation est la suivante : quand un progrès apparait qui permet d’utiliser de manière plus efficace l’utilisation d’une ressource, l’utilisation de cette ressource ne baisse pas forcément et peut même augmenter.

    L’explication est la suivante:
    Soit un service dont le prix ne dépend que du carburant dans un monde à la concurrence parfaite. Si le cout du carburant est fixe mais que l’efficacité de la conversion est doublé alors le prix du service rendu diminue de moitié et on obtient deux fois plus de service pour le même prix. A partir de ce moment deux choix sont possibles :

    Soit la demande est élastique (c’est à dire qu’une diminution de prix entraine une augmentation très vive de la demande), alors la quantité de service acheté va plus que doubler et donc la quantité de carburant nécessaire à l’économie va augmenter par rapport au cas précédent. C’est le cas des trajets en avions : augmenter le nombre de siège par avion aurait pu faire baisser le nombre de trajet et donc faire baisser la consommation de carburant. Seulement comme la baisse des prix à permis à une toute une partie de la population de prendre l’avion, le nombre de billets vendus à explosé et donc le nombre de trajets aussi et donc la demande en carburant. Mais jamais au grand jamais l’augmentation du nombre de place par avion n’a eu pour but de faire baisser la demande en carburant de façon globale, que cette augmentation de l’efficacité énergétique implique d’avoir besoin de plus de carburant est donc tout à fait normal puisque c’était même l’effet voulu !

    Soit la demande est inélastique (une diminution des prix entraine une faible augmentation de la demande et inversement), alors la quantité de service acheté va augmenter de moins du double et du coup la quantité de carburant nécessaire à l’économie va diminuer. C’est le cas de la plupart des économies de chauffage puisque ce n’est pas parce que la chaudière tourne mieux qu’on se décide à passer le thermostat à 30 degrés pour pouvoir se ballader à poil dans les couloirs de son entreprise…

    (je ferais bien des petites courbes d’offres et de demande en ASCII mais je suis pas certain que ça passerait bien à l’écran…)

    On peut en tirer comme conclusion que pour rechercher des économies d’énergie, il est plus hasardeux de se fixer comme but d’améliorer l’efficacité énergétique et qu’il vaut donc mieux se fixer comme but… l’économie d’énergie! (et j’ajouterais personnellement : sans blague ?!).

    Mais en tirer comme conclusion que l’économie d’énergie n’économise pas l’énergie est un sophisme.

    Je continuerais bien à parler de l’effet des infrastructures (« Combien coute un billet de train? »), d’Amory Lovins ou des rendements décroissants mais c’est déjà suffisant pour une première leçon… Pour résumer même si l’efficacité énergétique n’est pas un but qui permet d’atteindre l’économie d’énergie, il reste qu’il s’agit d’un outil qui permet de la réaliser s’il est utilisé avec cet objectif en tête.

    Par rapport à votre exemple de l’isolation :

    La situation actuelle est la suivante : tous les ans on subventionne les dépenses de chauffage pour éviter que des gens crèvent de froid ce qui ferait mauvais genre dans un pays qui a inscrit le mot « Fraternité » au fronton de ces mairies… Si on utilise cet argent pour mieux isoler les logements, est-ce que ça fait gagner de l’argent à l’ensemble de l’économie ou non par rapport à l’ancienne situation ? L’Allemagne a commencé à mettre en place un tel dispositif et on se rend compte que ça fait économiser plus d’argent à partir du moment où l’on vise les logements les plus énergivores.

    Quant à l’idée que ce genre de mesure implique une discrimination entre propriétaire et locataire je serais curieux d’en connaitre les raisons : d’un coté le propriétaire voit la valeur de son bien augmenter du fait de la meilleure isolation et de l’autre le locataire voit sa facture énergétique diminuer…

    pour approfondir:
    Does Energy Efficiency Save Energy? Jeff Rubin and Benjamin Tal
    http://research.cibcwm.com/economic_public/download/snov07.pdf

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