On réfléchit mieux avec les idées claires

Pour que les choses soient claires pour tout le monde, j’ai fini par mettre la main sur des chiffres comparatifs des différentes méthodes de production d’électricité, en terme de rejets de gaz à effet de serre. Ils semblent cohérents, même s’ils datent un peu. J’ai trouvé ça dans un document qui présente le projet de réacteur à fusion ITER. Des chiffres qui expliquent bien évidemment la position de trois Nobels français (de Gennes, Charpak, Lehn) qui signent aujourd’hui dans le Figaro une tribune pronucléaire. [NDLR. Effacé suite à une erreur de ma part, la tribune date de décembre 2006]

Dans le graphique que je vous donne ici, on voit les émissions de gaz carbonique (en grammes de CO2 émis pour produire 1 kWh d’électricité), avec —en jaune— ce qui vient du combustible, et —en vert— les autres rejets associés (fabrication, construction, etc.). Le chiffre marqué «Fusion» est une estimation, puisqu’aucun réacteur de fusion nucléaire ne produira de l’électricité avant longtemps! Dans l’ordre, de gauche à droite: charbon, pétrole, gaz naturel, charbon avec séquestration du carbone, gaz avec séquestration du carbone, éolien, solaire photovoltaïque (industriel et domestique), hydraulique, nucléaire à fission, fusion nucléaire. Mais bien évidemment, pour être complet, il faudrait aussi disposer des émissions de CO2 par kWh évité, par exemple en isolant un mur, une fenêtre ou en installant un chauffe-eau solaire. Pour la grosse voiture qu’on laisse à la maison, c’est —chaque kilomètre parcouru—, l’équivalent d’un kilowatt-heure produit par du pétrole ou du charbon.

Sources des données:

1. Y. Uchiyama, Report of Central Research Institute of Electric Power Industry, Y94009, Life Cycle Analysis of Electric Power Generation System (1995).

2. K. Tokimatsu et al., 6th IAEA TCM on Fusion Power Plant Design and Technology (1998).

46 commentaires

  1. alors que dans le cas de l’éolien, il faut actuellement 80 à 90% de back-up en fossiles pour 10 à 20 % d’éolien! Avec l’éolien offshore, on arrivera peut-être à 70/30? Donc au mieux 70 % de fossiles émetteurs de CO2! Et en quoi le HVDC arrangera-t-il sensiblement cette situation? Il y aura moins de pertes d’électricité en ligne, mais cela ne changera rien aux fondamentaux!
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    Parce qu’avec un réseau HVDC on peut stocker l’ensemble de la demande européenne dans l’hydroélectricité norvégienne, ce qui permettraitrait de tout réguler, d’où mon commentaire…

    Quant à la régulation de l’éolien par du fossile, c’est du grand n’importe quoi… La régulation de l’éolien se fait avec d’autres sources renouvelables. Pourquoi vouloir utiliser des énergies fossiles ou nucléaire alors qu’on peut utiliser des sources d’énergies qui sont bien meilleures pour l’environnement ? Surtout depuis que les allemands ont lancé une centrale décentralisée (http://www.kombikraftwerk.de/) qui a permis de prouver en pratique un système solaire, éolien, biomasse et stockage hydro peut exister de façon totalement indépendante de toutes sources polluantes (nucléaire ou fossile).

    Je me répète mais on a le choix entre la peste (le charbon), le cholera (le nucléaire) et un pique-nique à la campagne (les renouvelables)… alors pourquoi hésiter ?!

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    Ce qui veut dire que la production actuelle en Europe, c’est déjà trop!
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    M’étonnerait quand même vu que l’Europe importe 75% de ses besoins en protéine pour bétail de l’extérieur… Quant au fait que les cultures énergétiques (carburant soit-disant de 2eme génération) soit un mieux pour l’environnement : l’exemple de la monoculture d’eucalyptus montre bien que non. Encore une fois c’est pas le type de biocarburant qui pose problème, c’est le type d’agriculture…

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    ou même avec un mix 30% d’éolien offshore/ 70 % de fossiles comme le suggère implicitement Tilleul.
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    Non, non… 100% renouvelables c’est totalement possible à l’échelle européenne…

  2. Author

    @BMD. Vous avez le droit de penser que la part de l’électricité dans le bilan énergétique global est une aberration. J’ai parfaitement le droit de penser le contraire, non? Vous n’avez pas la science infuse, pas plus que moi, cher BMD. Sinon, ce n’est pas ici que vous trouverez le moindre papier, la moindre phrase qui nie le fait que les émissions de carbone de l’énergie nucléaire sont faibles. Si je ne suis pas très favorable à ce mode de production d’énergie, c’est pour un tas d’autres raisons que j’ai déjà longuement expliqué, notamment dans nos débats avec Lecture. Sur les peak, encore une fois sachons de quoi on parle. La fin du pétrole gratuit, oui, est toute proche, mais du pétrole, il y en a bien trop. En attendant, le pétrole n’est pas cher: à peu près 10 minutes de Smic le litre d’essence aujourd’hui, contre trente minutes il y a 25 ans.

  3. @Tilleul, la production d’électricité Norvégienne est de l’ordre de 100 TWh par an et la Norvège utilise déjà ses STEP pour réguler sa production d’électricité. Sans doute est-il possible d’utiliser un peu plus de la puissance disponible en Norvège pour réguler de l’électricité intermittente, c’est d’ailleurs le service que la Norvège rend au Danemark, qui sans cela ne pourrait pas atteindre le taux de 18 % d’éolien ( et donc 82% de fossile!) sur son réseau ( et cet appel à l’hydroélectricité Norvégienne montre que le Danemark triche quand il annonce 18% car le taux effectif d’éolien devrait être rapporté au réseau Scandinave et non au seul réseau Danois). Utiliser 5 GW de puissance des STEP Norvégiennes pour réguler l’électricité intermittente en Europe, çà me paraît le bout du monde! Ce n’est pas à l’échelle du problème et votre proposition me paraît complètement irréaliste!
    Quand à la démonstration Allemande de la possibilité de réguler l’intermittence par une combinaison de sources renouvelables, je ne doute pas que cela soit possible pour une quantité limitée, cela me paraît irréaliste pour des quantités importantes. Pour l’instant, les Allemands ont fait des réalisations intéressantes mais qui ne sont pas transposables à grande échelle et ont surtout fait la preuve, après 20 ans de recherche, de leur incapacité à fonctionner sans centrales thermiques. Ils se préparent, par peur irraisonnée du nucléaire, à enfumer l’Europe avec de nouvelles centrales à charbon, dont j’ai cru comprendre qu’ils avaient essayé de les sortir du protocole de Kyoto, heureusement sans succès.
    J’en profite pour répondre à votre bizarre argument sur le N+1: les centrales à charbon modernes ont des puissances de l’ordre du GW, comme celles des réacteurs nucléaires, vous pouvez vérifier sur la base Carma. Une centrale de cette taille, par an, consomme de l’ordre de 3 millions de tonnes de charbon , produit 500 000 tonnes de cendres, lâche plusieurs tonnes de mercure dans l’environnement et environ 100 plus de radioactivité qu’une centrale nucléaire de même puissance.
    Tilleul, je suis d’accord qu’il faut faire tous nos efforts pour développer le renouvelable, mais il faut avoir conscience des limites et des ordres de grandeur! Et la priorité devrait être les économies d’énergie!

  4. L’équilibrage du réseau électrique se fait au niveau européen… Sans les centrales fossiles des voisins, la France ne pourrait pas non plus avoir 80% de nucléaire…

    Quant au Danemark, 60% de leur électricité vient de la cogénération, si vous voulez faire des comparaisons avec d’autres pays vous ne pouvez donc pas dissocier chaleur et électricité quand vous parlez de ce pays…

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    Quand à la démonstration Allemande de la possibilité de réguler l’intermittence par une combinaison de sources renouvelables, je ne doute pas que cela soit possible pour une quantité limitée, cela me paraît irréaliste pour des quantités importantes.
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    Cette expérience c’est justement un moyen de prouver que ce qui était d’ores et déjà prouvé pour des quantités limités pouvaient être réalisé pour des quantités importantes à grande échelle…

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    Tilleul, je suis d’accord qu’il faut faire tous nos efforts pour développer le renouvelable, mais il faut avoir conscience des limites et des ordres de grandeur! Et la priorité devrait être les économies d’énergie!
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    Les économies d’énergie ça fait partie des énergies renouvelables (REEE = Renewable Energy & Energy Efficiency). Dans un système à énergies renouvelables on travaille autant sur la production que sur la consommation… Maintenant sur les limites et les ordres de grandeur : il n’y a pire aveugle que celui qui ne sait voir.

    En gros si on poursuit cette discussion je vais parler de choses réalisables et de problèmes existants, puis vous allez faire des recherches sur google et prendre la première source d’informations venues sans même la comprendre totalement et vous allez me faire une remarque comme quoi ce que je dis n’est pas réalisables ou que les problèmes que je donne n’existe pas. Je vais passer un bon paquet de temps à vous expliquez en quoi vos données ne sont pas valides ou en quoi vous avez fait un contre-sens sur telle ou telle affirmation et ensuite vous n’allez pas comprendre ou vous allez continuer à faire des recherches sur google qui vous emmeneront dans la même impasse… Alors autant arrête tout de suite, non ?

  5. @ddq, ne transportez pas la discussion dans le domaine de l’affectif ! J’ai dit et je répète que l’énergie finale n’est pas un critère pertinent pour l’électricité et j’ai essayé, sans succès apparemment, de faire comprendre pourquoi. D’autre part, le fait que je reste anonyme n’implique pas que je sois incompétent dans le domaine pétrolier! Avez-vous consulté le lien que je vous ai donné?L’auteur, qui lui a signé, Présente cette étude au nom de l’équipe de l’Institut Français du Pétrole qui est en charge de ces questions. Il se trouve qu’il est du même avis que moi. Peut-être aura-t-il plus de crédit à vos yeux!
    @Tilleul, je ne sais pas où vous avez trouvé ces 60 %de l’électricité danoise produite en cogénération! selon l’IEA ( http://www.iea.org) les proportions de la production d’électricité par source en 2004 étaient les suivantes: fossiles 74,7% ( charbon 46, gaz 24,7, 4 ) éolien 16, 3% ( en bonne partie grâce aux Norvégiens), biomasse 5,1% et déchets 3, 5%. Je doute que cela ait fondamentalement changé en 2007. Si vous avez de meilleures sources, citez les!
    Quand à la centrale solaire Californienne que vous citez, elle est annoncée pour 635 MW de puissance après déduction de la puissance utilisée pour la faire fonctionner. Comme de bien entendu, il n’est dit nul part dans les annonces Internet quelle sera la production d’électricité réelle, ni la proportion de cette électricité qui sera produite par la centrale à gaz associée destinée à pallier les diminutions de production en cas de ciel nuageux. La surface totale au sol n’est pas indiquée!
    J’ai comme référence la centrale de Kramer junction qui est du même type: la surface totale au sol est de 405 hectares et reçoit donc environ 8 TWh d’énergie solaire par an à cette latitude. Sa puissance est de 165 MW pour une production annuelle de 300 GWe, ce qui fait un rendement net de 3,7 % ( 300/ 8000 ). Encore n’ai -je pas déduit l’autoconsommation et la part de la production qui est assurée par une centrale à gaz. A titre de comparaison, le rendement de la centrale photovoltaîque de Brandis en Allemagne, calculé de cette façon, sera de 2,5 %!
    Ce type de centrale étant relié au réseau, l’intermittence est régulée par les centrales thermiques de ce réseau. Si le réseau ne devait être alimenté que par ce type de centrales, il faudrait comme je l’ai dit les surdimensionner pour être sûr de pouvoir fournir la demande en hiver.
    D’autre part je ne peux certes tout savoir, et je serais ravi d’en savoir plus, mais suggérez comme vous le faites que je me contente de lectures mal comprises sur Internet, je vous trouve plutôt gonflé. Et décider que les économies d’énergies c’est la même chose que les renouvelables, c’est pour le moins curieux.
    Quant aux ordres de grandeur, il n’est pas très difficile de connaître les limites quantitatives de l’éolien, de l’hydroélectricité, de la géothermie et même de la biomasse sous ses différentes formes ( bois-énergie, biogaz, biocarburants, déchets agricoles et forestiers) . Reste le solaire, dont le potentiel est considérable et dont j’espère que l’on pourra tirer meilleur parti, mais qui est handicapé pour l’instant par le rendement net des installations ( à ne pas confondre SVP avec celui des panneaux solaires) et par l’intermittence ( surtout été/hiver).

  6. @Tilleul, encore une affirmation inexacte de votre part: ce n’est pas grâce aux centrales fossiles de l’Europe que la France peut faire 80 % de son électricité avec du nucléaire. Les centrales fossiles et hydrauliques françaises suffisent pour assurer les pointes. Le réseau Européen donne bien sûr une souplesse supplémentaire, mais cela marche dans les deux sens, et l’approvisionnement du réseau par les centrales françaises a été déterminant lors de la grande panne du 4 Novembre 2006 pour éviter le pire. Cette grande panne est partie je vous le rappelle d’Allemagne . Elle a été initiée par la coupure volontaire d’une ligne à haute tension pour laisser passer un navire et a pris une tournure catastrophique à cause des éoliennes allemandes. Vous pouvez consulter à ce sujet le rapport du Sénat n°357 , 2006-2007  » Approvisionnement électrique: l’Europe sous tension », Bruno Sido et al.

  7. Author

    Si j’en crois ce que je lis de la référence que vous citez (Mathieu, IFP, 2006) le peak oil mentionné en 2020-2028 correspond à un scénario « Avec les investissements actuels ». Mais vous savez comme moi que les pétroliers peuvent aussi augmenter leurs investissements, non? Par exemple pour récupérer plus de pétrole des gisements qui sont considérés comme épuisés bien qu’il reste de grandes quantités d’hydrocarbures (25% à 80% vous iraient?): 1% de taux de récupération de mieux de l’ensemble des réserves connues, c’est un an de la consommation mondiale actuelle, si ma mémoire est bonne. Reste la question de l’anonymat. Ce n’est pas affectif, juste que j’aime bien savoir à qui j’ai affaire.

  8. @cher ddq, vous n’avez pas pris le temps de bien lire la référence que je vous ai indiquée: elle prévoit , avec les investissements actuels, un maximum de production en 2010 et un plateau de 2010 à 2030, puis un effondrement. une fois le pic de la production en Arabie Saoudite atteint. D’autre part, le taux de récupération du pétrole d’un gisement dépend en premier lieu de la géologie de ce gisement et de la physique des interactions entre le pétrole et les roches, et la possibilité de l’augmenter indéfiniment de 1% par an est une vue de l’esprit. L’exemple de la Mer du Nord, ou le maximum de production a eu lieu en 2000 et où l’on assiste depuis à un effondrement de la production, et cela avec les meilleures technologies actuelles et malgré tous les investissements est là pour nous en faire la démonstration! Cette augmentation du taux de récupération est d’ailleurs prévue dans le scénario que vous avez vu: il s’agit de ce qu’on appelle la récupération améliorée et de la recupération assistée qui sont chiffrées dans ce qui est appelé sur la figure pétrole high tech. Le scénario est indiqué comme étant le plus probable, mais un autre scénario indiqué comme possible avec des investissements très importants est également proposé. Il prévoit, non plus un plateau de 2010 à 2030 mais une rupture de pente en 2010 correspondant à une augmentation de la production à un rythme nettement plus faible entre 2010 à 2030. Le peak oil serait donc atteint en 2030 et serait suivi d’un effondrement encore plus rapide en 2030, ce qui est normal car on aura raclé au maximum auparavant. Reste à savoir qui aura le cran de faire ces investissements supplémentaires dont la rentabilité est de plus en plus douteuse. L’augmentation actuelle en termes monétaires des investissements en exploration ne doit pas faire illusion. En termes matériels elle est faible, car les prix des matériels et des services nécessaires ont énormément augmenté!
    Il y a bien sûr d’autres scénarios, mais les scénarios optimistes et les scénarios pessimistes sont devenus maintenant très proches et la fourchette des incertitudes est donc faible.
    Ce que ces scénarios permettent de comprendre, c’est qu’au rythme où nous consommons nous aurons un problème de robinet, c’est-à-dire un problème de débit à la production, bien avant d’avoir épuisé nos réserves. Par conséquent, nous aurons dans quelques années un décrochage de l’offre par rapport à la demande, si nous ne réduisons pas de manière très importante notre consommation d’ici là. .L’augmentation des prix contribuera à cette réduction de consommation, mais trop tard et au prix d’une crise économique que nous pourrions atténuer si nous entreprenions dès à présent d’économiser le pétrole.
    Ce phénomène de pic de production s’applique bien évidemment au gaz , au charbon et à l’uranium, même si en ce qui les concerne le tour de la question n’a pu être fait avec la même précision qu’avec le pétrole et qu’en ce qui concerne l’uranium le passage au surgénérateurs, s’il est possible, change considérablement les données du problèmes. Il faut donc très vite maîtriser la demande par des efforts considérables d’économie d’énergie au lieu de chercher à tout prix à augmenter l’offre comme l’on fait par exemple jusqu’à présent les Etats-Unis, ce qui ne peut que rapprocher la date de ces pics! Et une bonne maîtrise de la demande permet d’augmenter considérablement le poids des énergies renouvelables dans notre mix énergétique et de diminuer dans des proportions très importantes nos émissions de GES.

  9. [quote]Et décider que les économies d’énergies c’est la même chose que les renouvelables, c’est pour le moins curieux.[/Quote]

    L’économie d’énergie EST une énergie renouvelable. L’énergie qu’on utilise pas est même la plus renouvelable de toute, c’est pour ça que le Rocky Mountain Institute a inventé l’expression de production de négawatt…

    Ensuite, excusez-moi mais là c’est de l’art une réponse pareille :

    « Tilleul, je ne sais pas où vous avez trouvé ces 60 %de l’électricité danoise produite en cogénération! selon l’IEA ( http://www.iea.org) les proportions de la production d’électricité par source en 2004 étaient les suivantes: fossiles 74,7% ( charbon 46, gaz 24,7, 4 ) éolien 16, 3% ( en bonne partie grâce aux Norvégiens), biomasse 5,1% et déchets 3, 5%.  »

    C’est exactement ce que je vous disais : je vous donne un argument et vous allez chercher n’importe quoi sur internet sans comprendre ce que vous raccontez… Je mets donc clairement en doute vos compétences pour discuter de ce sujet.

    Je vais quand même en profiter pour régler son compte aux âneries largement répandues sur le Danemark :

    Les danois sont passés de 6% d’électricité renouvelables dans les années 90 à 29% en 2005. L’essentiel de l’effort ayant porté pendant les années 2000 (ce qui rend totalement absurde l’utilisation de statistiques de 90 – et même de 80 !- par Jancovici soit dit en passant). Cette production électrique est d’abord éolienne (18%), ensuite biomasse énergétique (7%) et enfin biomasse déchets (4%). Au niveau production énergétique renouvelable (c’est à dire en comptant l’électricité et la chaleur), le Danemark produit 20% de son énergie renouvelable avec du vent et 80% avec de la biomasse (bois, paille, biogaz déchets).

    Le Danemark a développé énormément ces investissements dans les réseaux de chaleurs, 50% des habitations y sont d’ailleurs branchés. 60% des centrales électriques au Danemark sont à cogénération et il est même interdit de construire une centrale au gaz ou au charbon sans récupération de chaleur.

    Paradoxalement c’est cette grande efficacité énergétique qui est délicat gérer pour le Danemark qui se retrouve a devenir exportateur d’électricité ( l’éolien, lui, pose peu de problèmes).

    Pour l’instant le Danemark respecte Kyoto (20%) et continue à baisser régulièrement ce qui est la preuve que les renouvelables remplacent bel et bien les énergies fossiles…

  10. Author

    @BMD. Qui a dit de l’augmenter d’un 1% par an? Vous y mettez de la mauvaise foi! Pour le reste, sur les économies massives d’énergie, notamment dans l’habitat et les transports, je suis d’accord avec vous, comme quoi tout arrive. Avouez que la combustion est l’usage le moins noble qu’on puisse faire du pétrole!

  11. @ddq, 1% d’augmentation par an, c’est ce qui est annoncé couramment dans les médias » si l’on augmente le taux de récupération de 1% par an , sous-entendu on peut le faire, c’est l’équivalent d’une année de consommation mondiale, et patati et patata »! Ce que disent les géologues , c’est que l’on ne peut plus faire passer dans l’avenir le taux de récupération moyen, actuellement de 35 %, mais qui varie de 5 à 75 % selon la géologie du gisement, à ne serait-ce que 40%. Les progrès qui ont été réalisés sont dus aux progrès de la sismique 3 D, qui permet de mieux comprendre la structure des gisements, et au progrès des techniques de forage ( forage horizontal en particulier) qui permettent d’aller dans des zones du gisement auparavant inaccessibles ou accéder à de petits gisements satellites, et non à une augmentation du rapport de la quantité récupérée à la quantité en place. Ces techniques sont DEJA intégrées dans l’estimation des réserves, qui sont réactualisées chaque année et rapportées à l’année de mise en exploitation ou à celle de la découverte. Le problème de beaucoup des discours à ce sujet, c’est qu’ils sont faits par des gens pour lesquels un gisement est un objet théorique dont ils n’ont pas la moindre connaissance concrète. Ils connaissent encore moins les techniques d’exploitation.
    Je reviens sur le bitume de l’Alberta: il s’agit comme je l’ai dit à Lecture d’un ensemble de gisements de pétrole dont le contenu a été altéré par les eaux de surface et par évaporation, laissant dans les pores de la roche quelque chose qui est beaucoup plus proche d’un bitume routier que d’un pétrole classique. Le terme de tars sands ne signifie pas que ce sont des sables mélangés à du bitume: il s’agit de grès ( en anglais pétrolier on utilise le terme de sands pour désigner les formations gréseuses) dont la porosité est occupée par du bitume, encaissés dans des formations argileuses. Le taux de récupération , malgré des méthodes d’exploitation high tech, est très faible, au mieux 10% et les gisements sont aussi complexes géométriquement que peuvent l’être des gisements gréseux en Mer du Nord ou en Algérie. Même si les affleurements sont importants, la majeure partie du bitume se trouve à des profondeurs de quelques centaines de mètres, où une exploitation en carrière est inenvisageable. Tout ceci pour dire que l’augmentation du taux de récupération des sables bitumineux n’augmentera guère, que le débit de production de ce bitume augmentera effectivement, comme le dit Lescure, par l’augmentation de taille des exploitations, mais que cette augmentation de débit est déjà intégrée ,dans le scénario que je vous ai recommandé d’examiner , où il fait partie de ce qui est appelé pétrole High Tech., qui comprend également le progrès attendu des méthodes de récupération et les nouvelles découvertes. Il est anticipé que ce débit sera augmenté progressivement et pourrait être de 3 à 4 fois supérieur en 2050 à ce qu’il est maintenant. Cela ne suffit pas et de très loin à renverser les tendances actuelles, qui résultent d’une course de vitesse entre l’augmentation de la consommation et les possibilités techniques de la production. Par contre, la province pétrolière des tar sands de l’Alberta sera la dernière à atteindre son pic de production ( dans 50 ans?).
    En ce qui concerne la montée des prix, il n’existe qu’un seul gros producteur qui ait encore la possibilité de la contenir en augmentant sa production, c’est l’Arabie Saoudite. Mais sa marge de manoeuvre s’est rétrécie ces dernières années comme une peau de chagrin, ses possibilités d’augmentation de production n’étant plus que de l’ordre du million de baril par jour. Il serait bien plus efficace de maîtriser la demande que de chercher à tout prix à augmenter l’offre, mais cela suppose un volontarisme politique qui n’est pas à l’ordre du jour. Une crise économique aurait le même effet.

  12. @Tilleul, vous n’êtes pas très gentil pour l’Agence Internationale de l’Energie, qui est située rue de la Fédération au cas où vous voudriez leur rendre visite. Sur leur site, http://www.iea.org, vous trouverez toutes les statistiques que vous voulez sur l’énergie.
    Revenons au Danemark, cet exemple pour nous tous. Voici, selon l’A I E la répartition de l’approvisionnement en énergie PRIMAIRE du Danemark et sa comparaison avec celle de la France:
    Danemark: charbon 22%, pétrole 42 %, gaz 23 % ( total fossiles 87 %), renouvelables ( éolien , déchets, biomasse) 13 %
    France: charbon 5 %, pétrole 32 %, gaz 14 % ( total fossiles 51 %), nucléaire 42 %, renouvelables 7 % ( hydro, biomasse..)
    L’AIE ayant l’habitude de comptabiliser les électricités éolienne et hydraulique comme de l’énergie finale soit à 0,086 tep par TWh, méthode que je réprouve comme je l’ai dit, il faut selon moi augmenter un peu la part des renouvelables dans ces bilans, pour le Danemark comme pour la France.
    Il est clair que malgré des années d’efforts sur les renouvelables, le Danemark reste encore maintenant beaucoup plus dépendant que nous des combustibles fossiles et cela se traduit dans les émissions de CO2 par habitant, 8,77 t pour le Danemark, 6,19 t pour nous ( Allemagne 9,87 t). Par contre la consommation d’énergie par habitant n’est que de 3,62 tep au lieu de 4,4 chez nous ( Allemagne 4,2) . Cela traduit probablement les efforts faits par le Danemark en matière de cogénération, puisque la chaleur produite par les centrales à combustibles ( fossiles et biomasse) est utilisée en bonne partie dans des réseaux de chaleur comme vous le soulignez ,alors que cela ne peut être fait avec la chaleur perdue des centrales nucléaires) . Mais le revers de la médaille est que le système Danois reste scotché aux combustibles fossiles, les renouvelables n’étant pas arrivés après des décennies d’efforts à modifier profondément ce système. A noter que l’ utilisation majoritaire des combustibles ( fussent-ils renouvelables) dans la production électrique a des effets néfastes sur la santé publique, je ne me lasserai jamais de le souligner, mais on n’en parle guère ni au Danemark, ni en Allemagne.
    Et nos possibilités de progression sont me semble-t-il bien supérieures à celle du Danemark. Nous pouvons faire encore des progrès substantiels en renouvelables, alors que le Danemark me paraît avoir déjà joué l’essentiel de ses cartes. D’autre part au Danemark comme en France, l’essentiel de la consommation pétrolière est liée aux véhicules. Nous pouvons jouer la carte de la voiture électrique ou du véhicule hybride rechargeable pour faire fortement diminuer nos émissions de CO2 ( et en passant notre consommation de pétrole, ce qui n’est pas rien!) parce que notre production électrique n’en émet que peu, ce que ne peut pas faire le Danemark.
    Tilleul, plutôt que de me traiter d’incompétent, pourquoi ne me dites vous pas, chiffres à l’appui, dans quelle proportion le Danemark peut réduire sa consommation de combustibles fossiles, comment et quand? A noter qu’avec 4 EPR il lui est possible de produire toute son électricité sans polluer l’atmosphère

  13. @Tilleul, vous n’êtes pas très gentil pour l’Agence Internationale de l’Energie, qui est située rue de la Fédération au cas où vous voudriez leur rendre visite. Sur leur site, http://www.iea.org, vous trouverez toutes les statistiques que vous voulez sur l’énergie.
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    Bon je vais être gentil et vous expliquer… La conversation qu’on a eu c’est l’équivalent de celle-ci :
    <>

    Quand je vous ai dit que le Danermark produisait 60% de son électricité en cogénération vous avez voulu me contredire en me sortant les types de combustibles… C’est une information qui n’a strictement rien à voir puisque ce n’est pas parce qu’on sait qu’un pays produit de l’électricité à partir du charbon qu’on peut dire si ce charbon est brulé dans une centrale à cogénération (cas des centrales à charbon Danoise) ou si ce charbon est brulé dans une centrale qui laisse se perdre la chaleur (cas des centrales à charbon Française). Ca n’a rien à voir avec la justesse ou non des statistiques de l’IEA mais tout à voir avec une mauvaise utilisation de ses statistiques…

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    Mais le revers de la médaille est que le système Danois reste scotché aux combustibles fossiles, les renouvelables n’étant pas arrivés après des décennies d’efforts à modifier profondément ce système
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    Après des décennies ? Après quelques années il faudrait plutot dire : le déploiement à grande échelle des énergies renouvelables au Danemark a commencé en 1995…

    Pas de changement ? 29% d’énergies fossiles en moins dans le réseau électrique et ils ont remplacé la moitié de leur consommation de charbon de chauffage par des renouvelables… Vous m’excuserez mais en si peu de temps c’est plutot un changement très significatif…

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    Et nos possibilités de progression sont me semble-t-il bien supérieures à celle du Danemark. Nous pouvons faire encore des progrès substantiels en renouvelables, alors que le Danemark me paraît avoir déjà joué l’essentiel de ses cartes.
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    Au contraire…

    Gràce à ses réseaux de chaleur le Danemark a des possibilités de développement phénoménaux en continuant l’introduction des systèmes de stockage saisonnier de chaleur solaire pour lesquels il a le savoir-faire et les chercheurs… De plus on parle d’un pays qui était un des plus pollueurs en Europe il y a 20 ans, contrairement à la France qui doit ses faibles dégagements actuels à l’effet des programmes d’économies d’énergie, les efforts des industriels et l’introduction de normes sur le batiment un peu plus tot que ses voisins bien plus qu’au Nucléaire… Même si le Danemark tournait à 100% d’électricité éolienne il n’arriverait pas à émettre moins de CO2 que la France et c’est aussi le cas pour un grand nombre de pays européens. il me parait osé d’imputer au nucléaire le fait que la France doit moins chauffer dans sa partie Sud, a moins d’industries lourde que l’Allemagne, un parc automobile qui émets moins de carbone, etc…

  14. Lire :

    Bon je vais être gentil et vous expliquer… La conversation qu’on a eu c’est l’équivalent de celle-ci :
    « -Josette cultive des carottes sur la moitié de son potager »
    -Non ce n’est pas vrai Josette a une surface de jardin de 40 m²  »

    Quand je vous ai dit que le Danermark produisait 60% de son électricité en cogénération vous avez voulu me contredire en me sortant les types de combustibles… C’est une information qui n’a strictement rien à voir puisque ce n’est pas parce qu’on sait qu’un pays produit de l’électricité à partir du charbon qu’on peut dire si ce charbon est brulé dans une centrale à cogénération (cas des centrales à charbon Danoise) ou si ce charbon est brulé dans une centrale qui laisse se perdre la chaleur (cas des centrales à charbon Française). Ca n’a rien à voir avec la justesse ou non des statistiques de l’IEA mais tout à voir avec une mauvaise utilisation de ses statistiques…

    (ça m’apprendra à utiliser des guillemets français…)

  15. @Tilleul, pour une fois nous sommes d’accord et j’en ai pris acte dans mon post sur le Danemark. Mais celà n’enlève rien au fait que la consommation d’énergie primaire du Danemark provient à 87 % de combustibles fossiles, malgré ses efforts en renouvelables et en cogénération. La question est donc: Par quoi le Danemark, et les autres pays qui veulent suivre la même voie comme l’Allemagne, peuvent-ils remplacer leurs combustibles fossiles? J’attends avec intérêt de voir comment ils vont s’y prendre. Et ils ont intérêt à faire vite parce que pour l’instant ils ont une forte responsabilité dans les émissions de CO2 et ils poussent à la hausse le prix de l’électricité en Europe et donc en France, par le jeu de la libéralisation du marché de l’électricité. D’autre part, si l’on nous impose en France une diminution par 4 de nos émissions de CO2, je trouverais de bonne justice qu’on impose une diminution par 6 des émissions de ces pays.

  16. @Tilleul, je n’impute pas au seul nucléaire le fait que la France ait des émissions de CO2 par habitant d’environ 1/3 plus faible que le Danemark ou l’Allemagne. Il y a effectivement aussi un climat plus favorable, des automobiles moins gourmandes, les efforts dans l’industrie, j’en conviens. Mais le nucléaire entraîne à lui seul une diminution de l’ordre d’une tonne par habitant et par an. Je n’ai pas les chiffres de la production de CO2 par kWh au Danemark, mais en Allemagne, aux dernières nouvelles, elle était de 570 g/kWh contre 80 en France! Cela dit, Allemands et Danois auraient pu faire les même efforts que nous dans l’automobile!

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