ieux vaut partir à point. C’est sans doute l’adage du blogueur, quand il vient à commenter les sujets chauds, polémiques. Il en est ainsi des OGM, qui ont cristallisé une partie des débats du Grenelle. Je n’ai rien dit, jeudi, après les propos du patron de la FNSEA publiés par le site internet de la Tribune. Jean-Michel Le Métayer y affirmait que son organisation était prête à accepter l’idée d’un gel des cultures d’OGM en plein champ en France jusqu’au vote d’une loi encadrant ces cultures. Je n’ai rien dit, non par souci de prendre le temps, je dois le reconnaître, mais parce que, bloqué sous ma couette avec quarante de fièvre, j’avais un peu levé le pied. Mais cette affection fut salutaire.
J’ai ainsi eu tout le loisir de suivre les déclarations des uns et des autres: des mouvements écologistes trop heureux d’entendre Le Métayer accepter ce qu’ils réclament, jusqu’à notre ministre Borloo qui y a vu une adhésion à ses déclarations de fin septembre, qui avaient fâché la FNSEA au point de claquer la porte des réunions préparatoires du Grenelle. Tout le monde est-il tombé dans le panneau, ou chacun fait-il semblant?
La FNSEA a découvert qu’il gèle en hiver dans les campagnes françaises. Puisque l’eau pratique le gel, et empêche les semailles, pourquoi pas ajouter celui des OGM? Allez, monsieur Borloo, pourquoi pas imposer par la loi l’interdiction de semer des OGM en hiver, tout le monde serait content?
Une chose est sûre. Quand le printemps sera arrivé et avec lui le temps des semences, la FNSEA remontera au créneau pour obtenir de mettre en terre des graines biotech. Qu’une loi soit votée ou pas dans l’intervalle. C’est une évidence. Tout comme il gèle en hiver, on sème au printemps. Ainsi va la politique: on recule quand ça ne mange pas de pain, et ensuite, on explique qu’il faut bien faire de la farine…
Sur la position de la FNSEA, à voir… Les quelques compte-rendu de Robin des Bois me font me demander à quel genre de jeu les multi-nationales de l’écologie sont en train de jouer…
http://www.robindesbois.org/grenelle/grenelle_robin_des_bois.html
« Des rapprochements inattendus se sont faits jour. Les propositions de FNE, de Robin des Bois et du collège des employeurs sur les résidus de médicaments dans l’eau sont presque interchangeables. Pour les pesticides à usage agricole, la FNSEA était prête à s’engager sur une modification des modes de commercialisation mais cette piste n’a pas été concrétisée à cause des difficultés de « l’Alliance pour la planète » à s’écarter de ses objectifs planifiés. Enfonçant les portes quand elles sont ouvertes et menaçant de les claquer quand elles sont fermées, l’Alliance pour la planète qui devrait s’appeler l’Alliage pour la planète a souvent fait preuve dans le groupe santé d’un esprit d’ouverture digne d’une légion romaine. »