Un PV pour l’Australie

Lundi en huit, Kevin Rudd, le nouveau premier ministre australien, se rendra à Bali (Indonésie) pour participer à la seconde semaine de discussions du forum climatique de l’ONU, qui ouvre ses portes lundi 3 décembre. Il devrait avoir la confirmation de l’addition laissée par son prédécesseur, faute d’avoir ratifié le protocole de Kyoto à temps pour faire plaisir à George Dobeulyou.

Car dans les prochaines semaines, l’Australie quittera le camp des lâches, en ratifiant le protocole abandonné depuis des années par la droite. Et bien évidemment, faute d’avoir agi à temps, le pays devra payer, massivement, pour acheter les crédits de gaz carbonique qui lui font défaut. Un afflux d’argent qui devrait profiter aux investissements dans les énergies propres dans les pays du sud, et donc à la fois aux pays eux-même (rappelons que le soleil est gratuit, et que la réduction de consommation d’énergie se retrouve sur le compte en banque) et à la planète.

Voilà qui mettra sans doute du baume au cœur des négociateurs des Nations-Unies. Ces derniers jours ont mis leur nerfs à rude épreuve, après les réactions très vives de pays en développement au rapport du Programme des Nations-Unies pour le développement qui préconise d’imposer —à partir de 2020— des objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre aux nations du tiers-monde, à commencer par la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Indonésie.

Le rapport souligne —à raison— qu’il ne reste pas dix ans avant d’engager des actions énergiques, faute de quoi, le réchauffement serait irréversible. Quant à la France, elle enverra probablement son ambassadeur climatique fraîchement nommé par Borloo, l’ineffable Brice Lalonde. Peut-être notre guide suprême de la révolution verte (aka Nicolas Sarkozy 1er, empereur du pouvoir d’achat) pourrait-il déléguer aussi Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva pour fourguer ses EPR aux frais du contribuable?

Si mes calculs de coin de table sont exacts, il faudrait dix mille réacteurs nucléaires, juste pour répondre à la demande supplémentaire en énergie d’ici 2050. A 3,5 milliards d’euros pièce, ça fait 35 000 000 000 000 euros à dépenser pour la planète, sauf si le gouvernement français continue à les vendre à moitié prix. Dans ce cas, nous aurions, nous autres électeurs du guide suprême de la révolution verte 17 000 000 000 000 euros à débourser pour sauver la planète. Vous parlez d’un PV! Kevin Rudd peut aller se rhabiller…

• Mise à jour: L’Australie a ratifié le protocole de Kyoto.

Image © Denis Delbecq

27 commentaires

  1. Voyons ce calcul. La consommation actuelle est de 10 Gtep * 12000 kwh/TEP => 120.10^12 kwh, et une centrale a une puissance d’environ 1500 Mw => 13.10^9 kwh, autrement dit on consomme aujourd’hui l’équivalent de 10000 centrales. En regardant chez Jancovici on voit un doublement de la consommation dans les quarante dernières années. Donc *2 en quarante ans ça colle parfaitement avec vos +10000 centrales nécessaires d’ici 2050. Vous avez fait exactement ce calcul?

    http://www.manicore.com/documentation/serre/consommation.html

    Par contre je ne suis pas sur de où vous voulez en venir en calculant le cout total. A fin de comparaison, en supposant un cout d’extraction de 10$/b des ressources équivalente en pétrole ont nécessité 1 000 000 000 000 de dollars par le passé: 17 fois moins (un rapide calcul amène à comprendre que 1.7 milliards la centrale correspond au prix de production de 3 cents le kwh annoncé par EDF -autrement dit les ventes de Sarko ont été faites à prix coutant ou peu s’en faut). Est-ce que ce que vous voulez suggérer c’est que cette différence sera difficile, voir impossible à financer?

  2. ‘scusez: le coût d’extraction passé était plutôt de 5$/b. Ca change pas ma question, au contraire, mais c’est juste pour préciser que l’ordre de grandeur des investissements nécessaires est plutôt *30 que *17.

  3. Author

    Pour le calcul j’ai fait à la louche, comme vous. D’où les dix mille. Pour le prix, j’ai fait beaucoup plus simple: j’ai multiplié le coût d’une tranche EPR par le nombre de centrales… A priori, le réacteur EPR se vend 3,5 milliards (en théorie, parce qu’en pratique, ça brade sévère en ce moment dans le nucléaire français). D’où les chiffres que j’ai donné. Mais j’abuse: je n’ai pas compté le prix de l’uranium et de sa filière, et celui du démantèlement des centrales en fin de vie, et donc ce prix total est un minorant.

  4. Author

    J’oubliais. Effectivement, il n’y aurait pas assez d’argent pour construire tous ces réacteurs. Sans compter ensuite avec tous les petits malins qui se serviront sur les ruines de tel ou tel pays pour récupérer des produits à vendre sur le marché noir. Par exemple pour fabiquer des bombes sales. (252 affaires de trafic en 2006, soit 386% d’augmentation depuis 2002, selon l’AIEA.)

  5. >Effectivement, il n’y aurait pas assez d’argent pour construire tous ces réacteurs.

    Voilà un point très important. Sur quoi basez-vous cette opinion SVP?

  6. En y réfléchissant, une façon de répondre à ça est de mettre en rapport cette somme avec les dépenses militaires. Ce sont des dépenses non productives, donc elles nous donnent une idée de ce qu’on peut tirer de l’économie mondiale quand la contrepartie est nulle ou négative.

    En 2006 on est autour de 1200 milliards, ce qui fait par simple interpolation 48 000 000 000 000 dollars sur 40 ans, soit à peu près trois fois les investissements nucléaires qui seraient nécessaires pour poursuivre la croissance de la demande énergétique… mais seulement 50% au dessus de ce qu’il faudrait pour remplacer complètement les énergies fossiles. Etant donné les pertes de transformations et de stockage liées à ce que l’électrique est moins pratique que l’essence, c’est maigre.

    De plus, je ne pense pas en réalité que ce soit une comparaison très valide. Augmenter les prix de l’énergie revient à mettre de l’inflation, ce qui augmente le prix des centrales, ce qui augmente le prix de l’énergie, ce qui augmente le prix des centrales, ce qui… je ne vois pas comment faire ce calcul proprement, ni même comment savoir si la somme converge ou diverge et en fonction de quels paramètres.

    Une idée quelqu’un?

  7. Bon ça tombe bien histoire de mettre tout le monde d’accord je viens de recevoir ce rapport ( http://usaid.eco-asia.org/programs/cdcp/reports/From%20Ideas%20to%20Action_Complete%20Report.pdf ) dans ma boite mail qui donne des clefs pour la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre en Asie sur le court terme (3 à 5 ans)

    Le classsement des technologies par ordre de priorité en terme de possibilité d’application régionale, potentiel pour réduire les gaz à effets de serre, cout de l’énergie, cout de réduction de CO2, emploi créé, temps pour disséminer la technologie, potentiel de réduction des couts dans le futur

    1) Efficacité Energétique dans l’éclairage et les appareillages électriques
    2) Clean Coal (c’est à dire récupération des gaz les plus nocifs dans les centrales, que je traduirais par : mettre les centrales aux normes…)
    3) Eolien terrestre et cogénération biomasse
    4) Capture du méthane
    5) Biocarburant dans les transports
    6) Efficacité énergétique dans les transports
    7) Génération d’électricité à partir de la biomasse (gasification)
    8) Efficacité énergétique dans le batiment et les centres de production
    9) Solaire thermique
    10) Génération d’électricité à partir de la biomasse (classique)
    11) Petite hydroélectricité (ie centrales au fil de l’eau donc pas de barrage)
    12) Gaz Naturel (cycle combiné à gaz) sans séquestration de CO2
    13) Charbon pulvérisé (avec séquestration de CO2)
    14) Advanced Coal (centrale thermique à gazéification de charbon intégré à un cycle combiné)
    15) Eolien off-shore
    16) Photovoltaïque connecté au réseau
    17) Gaz naturel (cycle combiné à gaz) avec séquestration de CO2
    18) Génération d’électricité nucléaire
    19) Photovoltaïque non connecté au réseau
    20) Charbon pulvérisé sans séquestration de CO2

    A court terme le nucléaire n’est CLAIREMENT pas le bon choix, ça prend trop de temps, c’est trop difficile à mettre en place, c’est pas adapté donc ça peu pas se mettre en place partout et ça prend trop d’argent. Tout ce qui sera dépensé en nucléaire sera de l’argent perdu pour d’autres mesures qui sont bien plus efficaces que le nucléaire en terme de réduction de gaz à effet de serre. Le nucléaire est en plus handicappé par les problèmes de déchets, de formation nécessaire et surtout de financement : aucun investisseur privé n’accepte de financer une centrale nucléaire sans obtenir de garanties significatives de la part d’un gouvernement.

    La stratégie à court terme c’est donc de développer les mesures les plus efficaces : BAT (meilleur technique disponible) efficacité énergétique et énergie renouvelable. La relance d’un programme nucléaire ne peut se justifier que d’ici une dizaine d’années avec le développement de modules de plus petites capacités.

  8. >A court terme le nucléaire n’est CLAIREMENT pas le bon choix

    Tilleul, encore une fois vous me laissez bouche bée. Vous êtes en train de dire que grâce à ce classement vous pouvez dire que le nucléaire n’est pas le bon choix. Or ce classement ne concerne que les technologies déployables SUR LE COURT TERME (3 à 5 ans), c’est-à-dire évidement plus qu’il ne faut pour construire une centrale, surtout si on inclue les études préalables.

    Autrement dit, si du moins on s’intéresse à plus loin que le 3 à 5 ans à venir, c’est un CLASSEMENT A LA CON. Si vous y pensez deux minutes, vous vous rendrez compte que vous venez même de donner un des arguments les plus forts pour le redémarrage précoce du nucléaire: ça prend du temps construire des centrales et donc on ne peut pas, comme Mr Delbec et d’autres le souhaiterait, attendre à la dernière minute pour mettre en place des capacités supplémentaires.

  9. « Autrement dit, si du moins on s’intéresse à plus loin que le 3 à 5 ans à venir, c’est un CLASSEMENT A LA CON. Si vous y pensez deux minutes, vous vous rendrez compte que vous venez même de donner un des arguments les plus forts pour le redémarrage précoce du nucléaire: ça prend du temps construire des centrales et donc on ne peut pas, comme Mr Delbec et d’autres le souhaiterait, attendre à la dernière minute pour mettre en place des capacités supplémentaires. »

    Vous avez déjà géré un budget ? Le monde a des ressources finies vous savez, on ne peut pas à la fois avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière… On ne peut donc pas dépenser nos ressources humaines et matérielles dans des solutions abracadabrantesques : quel est l’intérêt de dépenser toutes nos ressources dans un programme nucléaire qui ne commencera a produire des effets que d’ici 10 à 20 ans puisque dans l’intervalle nous serons tous morts vu que ce programme nucléaire nous empéchera d’appliquer les mesures nécessaires à court terme ?

  10. @ddq, sauf votre respect, voilà un exemple de calcul plutôt débile.Il y a actuellement 440 réacteurs nucléaires dans le monde qui produisent 16 % de l’électricité. Si l’on admet un accroissement de la consommation d’électricité au rythme actuel de 2% par an pendant les 42 ans qui nous séparent de 2050, il faut, pour maintenir ces 16%, multiplier par 2.3 le nombre de réacteurs et y ajouter le remplacement nécessaire des réacteurs actuels, ce qui nous amène à 3,3. Nous arrivons donc à 1450 réacteurs, et probablement plutôt seulement 1000 car les réacteurs gagnent en efficacité et en puissance. Et pour doubler la production d’électricité nucléaire dans l’électricité totale, il faut doubler cette valeur.
    D’autre part, la distribution de ces réacteurs n’est pas homogène. Il faut considérer les différents pays cas par cas. La France n’a pas besoin de doubler le nombre de ses réacteurs d’ici 2050 pour faire face à ses besoins d’électricité, qui ne croissent pas à 2% par an , mais à 1,3 %, et qui croîtront à un rythme plus faible si des efforts vigoureux d’économie sont entrepris. Le simple remplacement des réacteurs existants par des EPR et l’accroissement du taux de disponibilité des réacteurs devrait suffire.
    Enfin, le remplacement des réacteurs actuels par des surgénérateurs est à peu près toujours occulté dans les discussions. Celà ne change pas le problème du nombre des réacteurs, mais permet au moins d’espérer de ce typre d’énergie une durabilité que ne peuvent avoir les combustibles fossiles!
    Dans votre calcul, vous avez implicitement fait l’hypothèse que toute l’électricité mondiale serait produite avec des réacteurs nucléaires.
    Si vous préférez faire l’hypothèse que toute l’électricité sera alors produite avec des centrales à charbon d’une puissance équivalente à celle d’un réacteur nucléaire, ce qui est le cas des centrales standard actuelles, vous arriverez également au chiffre d’environ 10 000 centrales à construire d’ici là, consommant à peu près 25 milliards de tonnes de charbon par an, ce qui est intenable à court terme, et envoyant dans l’atmosphère, sauf stockage géologique du gaz carbonique, 70 milliards de tonnes de CO2 par an, et bien d’autres joyeusetés, soit plus de deux fois les émissions totales actuelles de gaz carbonique! Ces centrales sont moins coûteuses à construire, encore que les centrales équipées de dispositifs efficaces d’évitemment de la pollution atmosphérique ( SO2, NOx, aérosols etc.) coûtent actuellement la moitié du prix d’un EPR.
    Il est bien évident que des projections à 2050 qui sont la simple extrapolation des tendances actuelles n’ont pas de sens et qu’elles n’ont d’intérêt que d’alerter sur les dangers d’une prolongation indéfinie de ces tendances.Cette extrapolation est tout simplement physiquement impossible et un changement de cap est nécessaire. Ce changement aura-t-il lieu sous la pression des évènements ou sera-t-il organisé rationnellement. Je penche malheureusement pour la première hypothèse. La deuxième hypothèse suppose d’être rationnel, c’est-à-dire pour commencer d’arrêter de diaboliser telle ou telle source d’énergie et d’en mesurer sans passion les avantages et les inconvénients.

  11. Author

    Vous avez raison, ces calculs à cinquante ans n’ont guère de sens. Le but de cette démonstration était de montrer l’absurdité économique d’une généralisation du nucléaire. C’est pourtant ce que proposent certains, notamment en France, qui réclament un fort développement de l’usage de l’électricité. Après tout, on pourrait faire marcher voitures et navires au nucléaire (via l’hydrogène fabriqué par électrolyse d’eau de mer, par exemple)! Donc permettez-moi, mais vos calculs sont tout aussi débiles que les miens, cher BMD!

  12. @ddq, relisant votre post, je suis étonné de votre affirmation selon laquelle le soleil est gratuit! Je sais que çà se dit couramment, mais cela n’a pourtant aucun sens! Le pétrole est tout aussi gratuit dans son gisement tant que l’on n’entreprend pas de l’en extraire pour l’utiliser!Ce que l’on paye, c’est le travail nécessaire pour l’exploiter, le transformer et amener les produits de sa transformation au consommateur! Pour faire du soleil des produits de consommation, chaleur et électricité solaire, il faut actuellement payer beaucoup plus cher, pour une même quantité d’énergie utile, pour le soleil que pour le pétrole.

  13. Author

    Bien sûr que le soleil a un prix, mais une fois dépensé, la source ne coûte pratiquement plus rien, contrairement au pétrole dont chaque baril oblige à redépenser. L’idée était, si vous m’avez suivi, que les pays riches supportent le coût des investissements au travers des mécanismes de déveoppement propre prévus par Kyoto, les pays du sud n’ayant qu’à payer l’entretien des installations.

  14. 0ddq, je suis d’accord, mes calculs sont tout aussi débiles que les vôtres et c’est bien pour cela que c’est une mauvaise manière de procéder! Quant à la répartition de notre approvisionnement entre les différentes sources possibles, il me paraît bien prématuré d’en préjuger.
    Tous les vendeurs ou les thuriféraires de tel ou tel type d’énergie ont le défaut, et c’est bien normal, de vanter les mérites de leur produit sans en présenter les inconvénients, ni même assez souvent sans en avoir conscience, qu’il s’agisse de l’éolien, du solaire ou du nucléaire. Certains ont malheureusement recours à des officines de Relations Publiques comme vous le montrez à propos du charbon. Les anti ont recours aux mêmes procédés. Il est donc très important qu’il y ait un débat public aussi honnête que possible, pour que le point d’équilbre entre pros et antis ne se fasse pas au détriment des populations. Votre site me semble un de ces endroits où un tel débat peut exister!
    Pour commenter les posts de Tilleul, il me semble avoir déjà vu cette liste! Je n’en comprends vraiment pas l’intérêt! Comment peut-on établir une liste générale de priorités entre ces différentes mesures, certes utiles et qu’il faut dans l’ensemble promouvoir, mais qui ne peuvent évidemment pas avoir la même priorité d’un pays à l’autre. A titre d’exemple, mettre en prioriité le « clean coal »( qui signifie en réalité dns l’esprit des auteurs charbon sans émissions de CO2, c’est-à-dire stockage de celui-ci) en France alors que nous n’avons pratiquement pas de centrales à charbon. Comment peut-on dans un domaine aussi complexe et pour la planète entière être capable d’évaluer les conséquences sur l’emploi, les émissions CO2, les réductions de coûts de l’une ou l’autre des mesures proposées. C’est absurde et cela me paraît plus faire partie d’une opération de relations publiques d’un groupe de pression que d’une analyse réelle.
    D’autre part, dans l’analyse des solutions à apporter, il est bien évident qu’il faut travailler à différentes échelles de temps: parler de mesures à 3 à 5 ans n’a de sens que dans le cadre d’une analyse des conséquences de nos choix à long terme!

  15. « Pour commenter les posts de Tilleul, il me semble avoir déjà vu cette liste! Je n’en comprends vraiment pas l’intérêt! Comment peut-on établir une liste générale de priorités entre ces différentes mesures, certes utiles et qu’il faut dans l’ensemble promouvoir, mais qui ne peuvent évidemment pas avoir la même priorité d’un pays à l’autre. A titre d’exemple, mettre en prioriité le “clean coal”( qui signifie en réalité dns l’esprit des auteurs charbon sans émissions de CO2, c’est-à-dire stockage de celui-ci) en France alors que nous n’avons pratiquement pas de centrales à charbon.  »

    C’est tout à fait normal que ça ne s’applique pas en France ni dans le monde entier puisque c’est l’analyse de la situation en Asie comme il est bien indiqué à la fois dans le titre du document, l’en-tête de ce document, l’introduction du document, le document en lui-même, l’url du document et mon commentaire…

    Maintenant dans l’esprit des auteurs (et dans l’esprit de tout ceux qui utilisent ce terme depuis les années 80) « clean coal » ne veut pas dire séquestration de CO2, mais il s’agit de laver chimiquement le charbon afin d’enlever les impuretés et d’éviter la formation de SOx et de NOx qui sont eux aussi responsable du déréglement climatique. Le but c’est de faire passer le bilan des centrales à charbon de « effroyable » à tout simplement mauvais sans demander de gros efforts. La séquestration du CO2 dans ce classement est indiqué par le terme « séquestration du co2 » (facile à trouver non ?) et se situe après l’essentiel des mesures sur l’efficacité énergétique et les renouvelables.

    Oui c’est important de faire ce genre de classement parce qu’on a pas 10 ans pour réagir, on a 10 ans pour réussir… Le long terme c’était en 1990 qu’on pouvait encore y penser là on est bientot 20 ans plus tard et on en est réduit à sauver les meubles. Et ça implique donc de trouver les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout de suite, de façon massive, avec des couts économique les plus bas possible et sans avoir le temps de construire des infrastructures. De ce point de vue je dirais que le seul projet nucléaire qui tient la route ce sont les centrales nucléaires flotantes russes…

  16. >quel est l’intérêt de dépenser toutes nos ressources dans un programme nucléaire qui ne commencera a produire des effets que d’ici 10 à 20 ans puisque dans l’intervalle nous serons tous morts vu que ce programme nucléaire nous empéchera d’appliquer les mesures nécessaires à court terme ?

    Nous serons tous mort d’ici 10 à 20 ans si on investit massivement dans le nucléaire? J’avais pas vu les choses comme ça effectivement. :p

  17. Un petit up pour Denis Delbecq

    >Effectivement, il n’y aurait pas assez d’argent pour construire tous ces réacteurs.

    Voilà un point très important. Sur quoi basez-vous cette opinion SVP?

  18. Bon je pense que j’aurais de réponse, ce que je vais interpréter par « je disais ça comme ça, j’en ai aucune idée en fait ».

    @Tilleul, et @quiconque pense que le réchauffement climatique va tous nous tuer dans les 10 à 20 ans à venir:

    Si vous pensez réellement cela, il est strictement inutile de vous battre pour la réduction des effets de serre. En effet le climat est un système qui a une inertie énorme: si toutes les émissions stoppaient demain matin, l’effet à 10 ou 20 ans serait à peu de chose près négligeable. Un coup d’œil aux scénarios du GIEC vous en convaincra rapidement, et c’est la raison pour laquelle raisonner sur le court terme n’a strictement aucun intérêt. Fait que… lâcher votre travail et aller prendre du bon temps, il vous reste juste 10 à 20 ans alors autant en profiter. 😉

  19. Sur la question de l’argent : aucun investisseur n’accepte de financer la construction de centrales nucléaires, c’est toujours les gouvernements qui doivent donner des garanties et porter l’essentiel du risque. Contrairement à tous les autres projets de générations d’électricité qui ont beaucoup moins besoin de l’argent public pour se développer (et qui coute bien moins cher à la construction, à la formation de personnel et aux infrastructures nécessaires : hardware, software et orgware pour reprendre des termes utilisés lorsqu’on cherche à introduire une nouvelle technologie)… Je pense utile de vous faire remarquer qu’offrir des garanties et des fonds c’est précisément le problème de la majorité des pays de ce monde…

    Vos arguments partent quand même tout azimuth et j’ai un peu de mal à y voir une certaine cohérence… On parle de l’urgence climatique alors vous débarquez pour dire que le nucléaire est la seule voie possible et quand on vous fait remarquer que le nucléaire ne peut pas se déployer d’un claquement de doigt vous vous justifier en disant qu’il n’y a pas urgence… Faudrait peut être choisir, on est pas dans un brainstorming d’agence publicitaire.

    Sur les possibilités d’action à court terme je me bornerai juste à rappeler que quand les Etats-Unis sont passés de l’état de pays neutre à l’état de superpuissance militaire pour battre l’allemagne nazi ça s’est fait au court terme (ce qui incluait de convertir en quelques mois les usines automobile de détroits en usine de bombardier). Plus près de notre sujet, la campagne « The Bet » a montré que les objectifs de l’union européenne (8% de réduction en 8 ans) auraient pu être atteint en 8 mois… La seule façon de faire avancer les choses c’est de se donner des objectifs à court terme ce qui évite aux dirigeants de faire de grandes promesses sur le futur qu’ils laisseront à leurs successeur le soin de tenir…

    Quant au climat : il a peut être une inertie énorme mais il a surtout des boucles de rétroactions qu’il convient de ne pas briser… On ne peut pas forcément stabiliser le climat mais on peut réussir à limiter les dégats pour ne pas briser irrémédiablement le système régulée qui nous assure des bonnes conditions de vie (genre éviter qu’on arrive à un point ou le permafrost se mettra à fondre). Et pour réussir à limiter les dégats ça passe forcément à court terme par le développement économique et sociale des populations pour la bonne et simple raison que lorsque votre horizon se limite à la prochaine récolte et que votre choix de nourriture à vendre ou à consommer se situe entre le « trop peu » et le « pas assez », le long terme et les grands discours deviennent secondaires.

  20. Un conseil pour vous Tilleul: commencez par déformer ce que je dis, et ensuite vous pourrez affirmer que c’est incohérent.

    ************ Tilleul
    On parle de l’urgence climatique alors vous débarquez pour dire que le nucléaire est la seule voie possible et quand on vous fait remarquer que le nucléaire ne peut pas se déployer d’un claquement de doigt vous vous justifier en disant qu’il n’y a pas urgence
    ************* /Tilleul

    Ha mais je vois que vous maitrisez déjà la technique!

    Allons-y pas à pas pour une réponse en bonne uniforme, comme dirais Coluche

    >vous débarquez pour dire que le nucléaire est la seule voie possible

    J’ai dit ça? Jugeons sur ce que j’ai réellement écrit

    ************** Lecture
    Il faut plutôt lui préférer les économies d’énergie. Ensuite, puisque cela ne suffit pas, les renouvelables rentrent en compétition avec le nucléaire. Dans certains cas les renouvelables ont un prix de l’ordre de grandeur du nucléaire (solaire passif pour le chauffage, hydraulique, éolien dans les sites les plus favorables, géothermie, agriculture), et évidement ces solutions semblent alors les meilleures**. Malheureusement il y a un gap entre les besoins nécessaires*** et la quantité de sources renouvelables à prix compétitif. On arrive donc à devoir choisir entre le nucléaire et des prix plus élevés pour l’énergie.

    Soit on pense que le prix est un détail devant la pollution nucléaire ou les risques de prolifération, auquel cas il est logique et honorable de militer contre, soit on pense le contraire.

    http://effetsdeterre.fr/2007/11/20/presomptueux-gordon-brown

    ************* /Lecture

    > quand on vous fait remarquer que le nucléaire ne peut pas se déployer d’un claquement de doigt

    Perdu: dans les discussions que j’ai eu ici c’est moi qui l’ai signalé en premier (15 novembre, 16h36), justement pour dire à Denis Delbec que son approche préférée (qui passe par attendre le dernier moment avant de faire de nouvelles centrales) me semble un tantinet risqué.

    ************** Lecture
    en ce qui concerne le timing: c’est pas facile de déployer rapidement le nucléaire.
    http://effetsdeterre.fr/2007/11/15/on-reflechit-mieux-avec-les-idees-claires
    ************* /Lecture

    >vous vous justifier en disant qu’il n’y a pas urgence

    Grossière déformation de ce que j’ai dit plus haut, ou peut-être une simple incompréhension. Dire que le climat est un système à inertie considérable n’est pas dire qu’il n’y a pas urgence (c’est même précisément le contraire). Par contre cela entraîne naturellement, et je le dis encore une fois, 1) que prendre comme mesure l’effet à 3 ou 5 ans est profondément idiot, et 2) que penser changer le climat aussi rapidement que d’ici 10 ou 20 ans est faire preuve d’une incompréhension profonde de la physique du système climatique.

    A part ça deux petites perles amusantes:

    **** Tilleul
    Sur la question de l’argent : aucun investisseur n’accepte de financer la construction de centrales nucléaires, c’est toujours les gouvernements qui doivent donner des garanties et porter l’essentiel du risque.
    **** /Tilleul

    Marrant de dire ça quelques jours après un article de Denis Delbec concernant une centrale développée et vendue par un groupe privé. Vous avez décidément la mémoire sélective.

    **** Tilleul
    genre éviter qu’on arrive à un point ou le permafrost se mettra à fondre
    **** /Tilleul

    En me retenant rire, non sans mal, je vous ferais aimablement remarquer que la fonte du permafrost est amorcée depuis de nombreuses années, au point qu’elle provoque régulièrement des dommages aux infrastructures (affaiblissement des sols) dans le grand nord Canadien notamment.

  21. J’ai du mal à voir grand chose là dedans qui me fera changer d’avis sur le fait que vous vous attaquez à des problèmes qui sont au dessus de vos compétences et de vos connaissances… Je me demande bien de quelle centrale développée et vendue par un groupe privée vous êtes en train de parler… Ca ne peut pas être l’EPR en Finlande puisqu’entre la garantie coface accordée à ce projet, les 85% de l’état français dans Areva et le contrat en béton armé signé par TVO , ce sont les contribuables français qui apportent l’essentiel des garanties et de la prise de risque…

  22. ***** Tilleul
    vous vous attaquez à des problèmes qui sont au dessus de vos compétences et de vos connaissances…
    ***** /Tilleul

    C’est un peu l’hôpital qui se fout la charité, mais en vérité je suis parfaitement d’accord avec vous là-dessus. Je ne manquerais d’ailleurs pas de vous le rappeler le jour où vous fustigerez les décisions technocratiques et l’absence de démocratie sur ces questions.

    ***** Denis Delbecq
    Hypérion, même si son développement a été payé par le contribuable américain,
    ***** / Denis Delbecq

    Oui merci de me corriger là-dessus. Cela ne change pas ma réponse à Tilleul toutefois, puisqu’il prétendait que « aucun investisseur n’accepte de financer la construction de centrales nucléaires ».

  23. Dans cinquante ans, le nucléaire aura en pratique disparu, la production de pétrole sera 1/10e ou 1/20e de cele d’aujourd’hui, celle de gaz la moitié ou le quart de celle d’aujourd’hui, le charbon sera en lent déclin depuis 30 ans et amorcera sa phase de déclin accéléré.
    Lire les études citées ici : http://futura24.site.voila.fr/energie/ewg.htm

    Quant à l’impact du nucléaire sur l’effet de serre, il faut savoir que doubler la puissance nucléaire dans le monde ne ferait que réduire de 4% les émissions de gaz à effet de serre.
    Lire : http://futura24.site.voila.fr/electri/nucle_co2.htm

    Cet objectif de l’industrie nucléaire pour 2030 est d’ailleurs impossible à réaliser. L’industrie nucléaire n’en a ni les moyens humains, ni les moyens matériels. L’uranium ne sera pas disponible en quantité suffisante pour produire le combustible qui alimente les réacteurs. La 4e génération sera encore loin et il n’est pas sûr qu’un prototype ou un réacteur de pré-série soit réalisé à cette date.

  24. Author

    Sur la disparition du pétrole et du nucléaire, on trouve tout ce qu’on a envie de lire. Il suffit de se baser sur les rapports qui nous intéressent. Pour ma part, je préfère écouter les hommes de l’art, les scientifiques qui étudient la formation de ces gisements. Pour ce que je sais, ils ne sont pas très inquiets des quantités disponibles. Ils le sont beaucoup plus sur leur prix!

  25. @ddq, vous n’avez pas de chance, je suis justement un de ces hommes de l’art. Vous êtes superficiel dans votre approche et vous ne consulter effectivement que ce qui vous convient. Vous n’avez toujours pas réussi à comprendre que le problème immédiat n’est pas celui des quantités disponibles, mais de la vitesse à laquelle on peut les produire. Si vous voulez un dessin, faites par exemple Pétrole+ Yves Mathieu sur Google. Peut-être commencerez -vous alors à comprendre.

  26. Author

    C’est fou ce qu’il y a comme «hommes de l’art» anonymes qui s’expriment sur ce site. Mais moi, je signe tous mes écrits de mon nom…

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