L’Australie a une parole

Chose promise, chose faite. Le nouveau gouvernement Australien a signé le protocole de Kyoto, au moment où s’ouvre le sommet onusien sur le climat à Bali. Une signature chargée de symbole puisqu’elle constitue le premier acte officiel de la législature travailliste sous l’égide du nouveau premier ministre Kevin Rudd.

L’Institut climatique australien a rendu public ce lundi un rapport qui tend à démontrer que l’Australie peut s’engager fortement dans la lutte contre le gaz carbonique sans menacer sa prospérité, rappelant que le pays est, parmi les pays riches, l’un des plus vulnérables au réchauffement climatique. Pour l’Institut, lancer un effort pour enfin renverser la tendance, puis réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre et viser la “neutralité en carbone” trois décennies plus tard, ne réduirait que de 0,1% le taux de croissance annuel du pays, et ne menacerait pas l’emploi. La réduction de la consommation d’énergie permettrait aux australiens de réduire de 6% à 4% de leurs revenus leur dépense annuelle d’énergie.

Plus étonnant, le scénario “vertueux” de l’Institut climatique propose de viser la neutralité en carbone à l’horizon 2050, et sans recourir à l’énergie nucléaire… L’Australie aurait être trouvé le Graal du gaz carbonique?. Ne rêvons pas, rappellent les experts, cela ne tiendra qu’en compensant des rejets réels par des achats de crédits de carbone sur le marché international, ou des investissements dans d’autres pays. Sans ces “importations”, l’Australie ne réduirait que de 50% à 60% ses rejets de gaz à effet de serre.

Le détail de ce scénario baptisé leader montre néanmoins que l’Australie continuerait à dépendre massivement du charbon pour produire son électricité. Les énergies renouvelables ne pèseraient que 20% du mix, le charbon plus de la moitié, pétrole et gaz fermant la marche. Le scénario ne tient donc debout que dans la mesure où les technologies de séquestration du gaz carbonique des sources d’énergies fossiles seront fiables et efficaces.

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