C’était un grand bonhomme. Le climatologue Stephen Schneider est décédé lundi à l’âge de 65 ans. Spécialiste notamment des modèles numérriques, c’était l’un des piliers de la recherche climatologique américaine, et l’une des fortes personnalités du Groupe d’experts de l’ONU pour le climat (GIEC). C’est à ce titre qu’il avait reçu le prix Nobel de la Paix en 2007. Il avait aussi été conseiller de 7 administrations, de Nixon à Obama. Il avait travaillé à la Nasa, à l’Université de Boulder, puis, depuis 1996, à l’Université de Stanford.
Schneider, je ne l’avais jamais rencontré, mais il m’est souvent arrivé de discuter avec lui au téléphone, ou d’échanger par mail. J’avais évoqué dans ces colonnes l’un de ses tous derniers travaux sur le CV des négateurs du réchauffement climatique. Scientifique infatigable, il était aussi investi dans la prise de conscience de l’état de notre climat, n’hésitant pas par exemple à organiser, en 2008, un festival de musique sur le thème du réchauffement, qui avait attiré plus de 40 000 personnes à Rothbury, dans le Michigan. C’était aussi une des cibles privilégiées des négateurs, lui que le New York Times avait qualifié de «climate warrior», à l’instar de son collègue James Hansen. Ironie de l’histoire, c’est dans un avion que son cœur l’a lâché. Schneider devait rejoindre les Etats-Unis via Londres —où il est décédé— après avoir participé à un congrès en Suède.
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