On se rappelle cette drôle d’affaire des glaciers himalayens. Mais si l’année 2035 avancée pour leur totale disparition était fantaisiste, les langues glacières du massif asiatique n’en sont pas moins en recul. Du moins sur 65% de la région, selon une étude conduite à partir d’observation par satellites de 2000 à 2008 et publiée dans Nature Geoscience. Car dans le massif de Karakoram, plus de la moitié des glaciers étudiés sont stable, voire progressent.
Bizarrement, les glaciers du Karakoram (là où se trouve le célèbre K2) étaient connus pour sonner eux aussi la retraite. Mais il semblerait que la tendance se soit inversée à la fin des années 1990. Non parce que les conditions météorologiques ont évolué, mais parce que les glaciers disposeraient d’une couverture naturelle de roche qui les protège. Dès qu’elle dépasse 20% de la surface du glacier, celui-ci se stabilise.
Il y a de quoi surprendre, car les glaciologues savent bien que les poussières déposées sur les glaciers modifient l’albédo (la capacité à réfléchir la lumière), et amplifient la captation d’énergie solaire. C’est d’ailleurs l’un des mécanismes qui expliquerait l’accélération de la fonte des glaces de mer dans l’océan Arctique. Et sans doute l’une des raisons du retrait rapide de la majorité des glaciers himalayens. Mais dès que la couverture s’épaissit de cailloux et de rochers venus des hauteurs environnantes, elle isole le glacier, ce qui semble se passer dans le Karakoram, en dépit de conditions météorologiques défavorables.
Reste une inconnue à laquelle les chercheurs n’ont pas répondu. Car du ciel, avec leurs images, ils observent la surface des glaciers. Mais ne peuvent rien dire de leur épaisseur. Bref, il serait sage d’aller sur le terrain pour tenter de comprendre le mystère du Karakoram!
2035 c’était une coquille, c’était en fait 2350.
C’est bien évident et toute personne de bonne foi l’admet.
Mais pour certains tout argument est bon n’est ce pas?