Une banquise manque, et tout est dépeuplé

Il y a des mythes comme cela qui s’effondrent en quelques minutes. Combien de fois n’ai-je utilisé la métaphore du glaçon qui fond dans un verre pour expliquer que la fonte de la banquise ne change pas le niveau de l’océan. Et bien j’avais tout faux, expliquait New Scientist: ces dernières années, calculent des chercheurs britanniques, la disparition de la banquise fait grimper l’océan d’un chouia: 49 millièmes de millimètres par an (1). Un nombre à comparer aux 3,1 millimètres de hausse annuelle relevés par les satellites.

Comment une telle chose est-elle possible? Tout simplement parce que, faute de sel, l’eau douce est légèrement moins dense que l’eau de mer. En fondant la glace dilue l’océan, dont la densité diminue, et son volume augmenterait donc de manière infime, mais réelle, du moins à une échelle régionale.

Bon, le plus rassurant dans tout cela, c’est que si la métaphore du glaçon ne s’applique pas tout à fait à l’océan, la physique qui est derrière n’a pas changé. Vous pouvez le vérifier (il faudrait d’ailleurs faire la «manip» avec de l’eau douce, et divers alcools de titre différent!).

(1) A paraître dans Geophysical Research Letters.

7 commentaires

  1. Tite question qui me vient là comme ça : je me dis que la fonte de la banquise, et par là même l’ajout massif d’eau douce dans les océans, permettra-t-elle de remonter le PH des océans ?

  2. Bonjour,

    C’est le processus de dissolution dans l’eau (douce ou salée) qui joue sur le pH, pas le mélange.

    La fonte des glaces contribue pour moins d’un % à l’eau de mer, donc même avec un pH très très extrême (et il ne l’est pas, le pH reste modéré), cette fonte ne ferait pas bouger le pH des océans.

    Une fonte rapide et excessive peut changer la température et/ou la salinité de l’eau de mer, et par là (temporairement) influencer la circulation « thermohaline ».

  3. Attention de ne pas confondre banquise (glace de mer) avec calotte glaciaire ou inlandsis (glace terrestre). La fonte de la banquise n’entraîne pas de changements excepté une diminution de l’albédo. On peut aussi ajouter que l’absence de banquise peut favoriser le vélage d’iceberg en se servant plus de « frein ».

    Je voudrais dire à Denis que l’exemple du glaçon dans le verre est mal choisi car n’étant pas présent initialement il fait monter le niveau de liquide dans le verre lors de son ajout. c’est la même chose pour les icebergs ou les langues glaciaires.

    1. Author

      Justement, Robert, c’est de cela qu’il s’agit. De la banquise, d’où le ton de ce papier! Pour le glaçon, c’est bien évidemment à partir du moment qu’il flotte dans le verre que le niveau de l’eau ne change plus.

      1. La première partie de mon commentaire était surtout adressée à Romu;
        Pour l’augmentation de niveau des océans, les gens oublient souvent les modifications de pression que ça implique, demandez aux hollandais, ils sont au courant eux.

    2. Oui bonne remarque, la banquise est de l’eau mer glacée. J’aurais du me relire.

  4. L’article du New Scientist calcule que « si toute la glace de mer actuelle flottant sur les océans venait à fondre, cela pourrait augmenter le niveau de la mer de 4 à 6 centimètres. »
    C’est déjà peu. En plus il faut diviser ce chiffre par 2, car les 2 banquises réagissent à l’opposé (hiver pour l’une égal été pour l’autre), sauf si les 2 fondaient en même temps sans se reconstituer en hiver, mais là i n’y aurait surement plus de vie sur terre….
    Si a métaphore est fausse d’un point de vue strictement scientifique, elle reste vraie dans « l’esprit » au vu du peu de changement induit dans la réalité.

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