Il y a quelques jours, en rentrant chez moi, je me suis retrouvé nez à nez avec un sondeur d’Ipsos sortant de chez moi. Il avait réussi à convaincre ma jeune adulte de fille d’écouter le baratin pour lequel on le paie, mal probablement. Il s’agissait de répondre à quelques questions sur ses habitudes télévisuelles, puis de regarder un peu plus tard dans la journée une nouvelle série TV —sans s’arrêter, avait précisé l’enquêteur d’Ipsos—. Une enquête joliment baptisée «Next TV 606», le test d’un pilote de série testé avant diffusion, a-t-elle cru après avoir entendu le bonimenteur et lu la belle lettre à en-tête d’Ipsos qu’il lui a remis: «En tant que membre privilégié de notre AVANT PREMIERE TELEVISION, votre opinion est déterminante.» Un enquêteur devait rappeler exactement 24 heures après le moment choisi pour se taper la galette télévisuelle.
Avant de partir, notre homme a commencé à poser quelques questions sur les produits —d’une valeur de 45 euros— qu’elle souhaiterait avoir si son nom (tiens, il avait dit que c’est anonyme) était tiré au sort. Je vous passe le détail de sa liste (agrémentée de splendides photos, of course): désodorisant pour WC, lessive, gel douche, tampons, saucisson, dentifrice, éponges —grattantes s’il vous plait—, et j’en passe. Une fois obtenu ses réponses, il a fini par demander si ma fille préférait recevoir lesdits produits, ou un chèque cadeau du même montant…
Un peu plus tard, donc, ma fille se passe le DVD, dont plusieurs fonctions sont désactivées (avance rapide, retour rapide). Et pof, en plein milieu d’une série débile (dont on devine facilement qu’elle date de Mathusalem, ou alors c’est à désespérer), un long tunnel de pubs… Ensuite, le lendemain donc, coup de fil d’Ipsos pour poser quelques questions. Et là, surprise, on lui parle à peine de la formidable série TV qu’elle a regardé pour concentrer les questions sur la liste des lessives, saucissons et autres dentifrices qu’elle aimerait recevoir! Ma fille s’énerve, son interlocutrice se défend en expliquant qu’elle n’est pas responsable de ce machin, et la conversation s’arrête. On vous a vu avec vos gros sabots, messieurs les as du marketing et du sondage, et vos « temps de cerveau disponible »! C’est comme ça que vous faites vos enquêtes électorales? Parce que là on comprend vite leur précision… En tous cas, la prochaine fois qu’un sondeur sonne, c’est la porte au nez!
héhé billet sympa.
Votre conclusion est claire, rien a rajouter. Ces gars sont prêt à tout.
Et bien moi je me suis fait entubé en achetant un bouquin de cuisine, je me suis rendu compte après lecture que ce livre ressemblait à s’y méprendre à une plaquette de pub vantant les bienfaits de plusieurs produits, qui se sont associés pour créer le bouquin. On réunit quelques chefs qui nous livrent quelques recettes, et entre on bénit les bienfaits de ces produits (une vraie gloire, sans rire), et on vend ça 15€, alors que ça devrait être gratuit, ou presque.
Et puis j’ai appris que ce bouquin avait eu un prix : le meilleur livre d’entreprise !
Comment un truc pareil a pu se retrouver en rayon : l’influence de ces entreprises sur l’image de la région et de l’identité locale, donc c’est vendeur.
Faut vraiment se méfier des emballages !
Sur le fond ça ressemble un peu à votre histoire. J’ai l’impression que cette nouvelle technique de vente a de beau jour devant elle.
Il fut un temps où la question de l’environnement était un point clé dans les sondages téléphoniques ; j’en ai un mémorable ou après un blabla de 5 minutes, on vous annonce la visite dans votre quartier d’un conseillé qui viendra étudier votre isolement pour faire baisser les frais de consommation en tout genre… Si cela n’avait pas été un matraquage de plusieurs entités responsables (ou non) j’aurai probablement eut un regard différent ! Tout les évènements sont bons pour se faire de l’argent.