Hummer, un symbole qui traversera le Pacifique

Hummer à Reykjavik © Denis Delbecq
Hummer à Reykjavik © Denis Delbecq

Il y a parfois des symboles qui en disent long. Empêtré dans sa faillite, General Motors avait choisi de se débarrasser de sa filiale Hummer. Un fabricant de 4×4 plus proches du tank que de la voiture, accusant plus de trois tonnes et une consommation qui tutoie les 30 litres de carburant aux 100 kilomètres.

Depuis cet été, un industriel chinois rôde autour de la marque (1). Il semble bien que le passage de Hummer sous pavillon chinois pourra se faire au début de l’année prochaine, si on en croit les informations en provenance de Pékin qui laissent penser que le gouvernement chinois ne s’y opposera pas. Et l’emblème de la bagnole qui pue, rendu célèbre par un certain Arnold Schwartzenegger avant qu’il ne devienne gouverneur de Californie tendance écolo-pipole, de quitter les rivages américain pour rejoindre la soif de consommation de la Chine moderne. Ça fera chic une voiture avec une plaque Sichuan Tengzhong Heavy Industrial Machinery Co. Remarquez, vu la taille de la voiture, il y a la place.

Il est vrai qu’un homme d’affaires qui a fait fortune a toujours besoin d’une danseuse. Comme le baron Edouard de Rothschild, dont on se demande encore —et son entourage sans doute plus— ce qui lui a pris quand il a signé son entrée dans le capital de Libé. Mais franchement, à quoi bon s’entêter à produire des simili-tanks quand un peu partout les émissions de gaz carbonique commencent à être régulées? Est-ce pour fournir tous les futurs milliardaires qui prévoient de s’enrichir en conquérant les ressources naturelles de l’Afrique?

Notre industriel chinois serait bien inspiré de s’offrir, que sais-je, une usine de lithium vu la frénésie de cette exploitation rendue nécessaire par la course à l’électrification de nos voitures. Ou une usine de moulins à vent, un producteur de chaudières nucléaires ou de panneaux solaires. Là, au moins, il y a de l’argent à gagner. A moins que la Chine n’ait mis la main sur de fabuleux gisements de pétrole sur la Lune, ce qui expliquerait peut-être son entêtement à vouloir y envoyer des hommes dans les années qui viennent.

Allez, les Hummer, messieurs les chinois, on vous les laisse sans arrières-pensées. Faites-bien joujou, et gardez-en quelques unes pour les musées qu’on ne manquera pas de construire à la mémoire de notre civilisation du tout-pétrole.

(1) Au final, GM n’en tirerait que 150 millions de dollars, soit 70% de moins que ce qu’il avait indiqué dans son plan de sauvetage devant la justice américaine.

3 commentaires

  1. Le chinois ont peut-être l’idée de remplacer les pousse-pousses et créer de l’emploi, il faut bien être une douzaine pour tirer ça , même si le monstre est allégé de sa propulsion polluante !

  2. Le Hummer est la version civile d’un véhicule de l’armée. Il y a des chances que les Chinois s’inspirent de la techno pour améliorer les véhicules de leurs armées.

  3. Ce qui est certain c’est que c’est pas pour en faire rouler en Chine vu que ce pays possède une des législations les plus contraignantes du monde sur la consommation des véhicules (pas plus de 6L/100 si mes souvenirs sont bons)…

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