Vive la crise ou vive le pétrole cher?

Les éoliennes ne sont plus ce qu'elles étaient © Denis Delbecq
Les éoliennes ne sont plus ce qu'elles étaient © Denis Delbecq

C’est la plus forte baisse des émissions américaine de CO2 depuis près de trente ans. En 2008, les rejets de gaz à effet de serre des Etats-Unis ont baissé de 2,8%, selon les premières estimations de l’administration américaine. La consommation d’énergie aurait baissé de 2,2%, tandis que le PIB s’accroissait de 1,1%, signe d’une amélioration de l’intensité énergétique de l’économie étatsunienne, la quantité d’énergie consommée pour produire un dollar de PIB. Cette dernière baisse régulièrement depuis 1990 (-29,3% au total), mais pas assez rapidement pour faire baisser les émissions de GES du pays, qui depuis 1990, ont augmenté de 0,8% par an en moyenne.

Pour le Département américain de l’énergie, c’est d’abord la flambée des cours élevés du pétrole (au cours des six premiers mois de 2008) qui alimente cette baisse des émissions de gaz carbonique et de la consommation d’énergie. Les émissions de GES liées à la combustion de pétrole ont chuté de 6%, quand celles de gaz baissaient de 1% et celles du charbon de 1,1%. Mais bien évidemment, cette embellie sur la consommation de carburants automobile ne doit pas masquer que cette dernière a cru en moyenne de 1,1% par an depuis 1990.

Bien évidemment, la crise n’est pas neutre dans cette affaire, et la production d’électricité —premier poste d’émissions de CO2 aux Etats-Unis— a chuté de 1%. L’usage des énergies fossile a baissé, tandis que la production d’énergie sans carbone a légèrement grimpé, notamment avec le développement de l’éolien.

Forte de ces bons chiffres, l’administration Obama s’est permis de dire à ses alliés, lors de la réunion sur le climat de Paris cette semaine, que les Etats-Unis font au moins autant d’effort que l’Europe pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais avant que la politique Obama ne porte ses fruits, c’est d’abord l’essence chère et la crise qui ont pu faire baisser, une fois n’est pas coutume, les rejets de gaz réchauffants aux Etats-Unis. Et là-bas, les gros 4×4 et autres SUV ne sont plus en odeur de sainteté. Tandis que chez nous, on assiste à des trésors d’imagination pour inciter les français à s’en offrir, comme la campagne de «Ventes flash» organisée sur internet par Peugeot pour fourguer quelques centaines d’exemplaires de son 4007 à coup de rabais d’au moins 25%.

A se demander pourquoi l’Etat français aide ses constructeurs automobile à vendre des voitures à fortes émissions de gaz à effet de serre, une sorte de bonus polluant? Dans le même temps, l’administration américaine envoie un signal fort à ses industriels en préparant des normes automobiles qui font grincer leurs dents…

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