Polluons gaiement, la Chine encaisse les bénéfices

Si vous lisez l’anglais, vous devez absolument lire le reportage d’un journaliste d’Associated Press à Xiaoxi (Chine). Il raconte les effets d’un barrage hydroélectrique sur la population. Et surtout, c’est une longue plongée dans cet étrange mécanisme mis en place dans le protocole de Kyoto, qui permet à des industriels du Nord de continuer à cracher du gaz carbonique en finançant, pour compenser, des projets « propres » au sud.

Je vous passe les détails sur les déplacements de population. J’ai largement évoqué la question à propos du pharaonique barrage chinois des Trois-Gorges. Si j’ai choisi d’évoquer ce sujet en Une, c’est que la démonstration est éclatante: tel qu’il a été conçu, le fameux mécanisme de compensation, le CDM, est du pipeau.

AP rappelle que la Chine a placé plus de sept cents barrages dans le dispositif d’approbation mis en place par l’ONU dans le cadre de Kyoto. Vingt-cinq nouveaux projets sont ajoutés chaque mois… En 2012, selon AP, malgré la déprime sur les marchés du carbone, ces installations auront reçu quatre milliards de dollars de subventions venues du Nord. Beaucoup de ces barrages auraient été construits sans apport de capitaux extérieurs, parce que la Chine a besoin d’alimenter sa formidable machine économique en électricité. A sa décharge, la délocalisation massive de l’industrie des pays de l’OCDE vers l’Asie, et notamment vers la Chine, évite le rejet de centaines de millions de tonnes de gaz carbonique dans les pays riches.

L’Allemagne est l’un des grands bailleurs de fonds de l’énergie chinoise. Notre voisin se débat avec avec le carbone recraché par ses centrales à charbon. Faute d’une action énergique pour faire baisser la demande d’électricité, le boom spectaculaire de l’éolien allemand n’a pas permis de réduire l’usage du charbon. les électriciens se ruent donc sur le système de CDM pour honorer leurs engagements.

A vrai dire, personne ne peut vraiment dire de manière fiable si la construction de barrages évite des émissions de gaz carbonique. Dans certaines régions de la planète, ces derniers sont même de gros émetteurs: en noyant des forêts, les lacs artificiels génèrent des émissions de gaz carbonique, et même de méthane, un gaz plus réchauffant encore.

Evidemment, tout n’est pas si noir. Car sans l’argent frais apportés par les crédits de carbone, Pékin serait sans doute tentée de construire des centrales à charbon, au lieu de barrages. Et donc a doper les émissions de gaz carbonique qui contribuent au réchauffement climatique.

L’idée généreuse derrière les CDM était d’aider les pays pauvres à se développer, en évitant qu’ils se rabattent sur les sources d’énergie à forte teneur en carbone. Mais faute de ressources suffisantes (les crédits ne financent rarement les projets à 100%), les pays pauvres bénéficient peu du mécanisme. Mécaniquement, vu sa dimension et ses ressources financières, c’est la Chine qui se taille la part du lion avec 25% des programmes financés par les crédits de carbone dans le monde. Cherchez l’erreur.

14 commentaires

  1. Pour information j’avais déjà pu rencontrer un membre de la GTZ qui travaille sur des projets d’électrifications dans l’Est de la Chine. Il avait défendu l’idée qu’il était possible de produire autant d’énergie que le barrage des trois gorges à l’aide de multiples centrales au fil de l’eau (ie peu d’impacts sociaux et environementaux) mais ce n’était pas intéressant vu que c’était une génération locale et que l’électricité du barrage est destinée principalement aux usines de la cote Ouest (transport par ligne continentale HVDC).

    Pour obtenir les CDM il faut passer par toute une procédure administrative qui coute plusieurs millions d’euros. Même s’il est possible de regrouper plusieurs projets en un seul il est impossible de s’en servir pour réaliser des projets en zone rurale parce qu’ils ne sont pas assez gros, alors que ce sont justement les projets les plus importants en terme de développement.

    Un barrage hydroélectrique façon dictature ça métonnerait que ce soit plus cher qu’une centrale à charbon… De toute façon la Chine ne fait pas du charbon parce que c’est pas cher, elle fait du charbon parce qu’elle a la possibilité de faire du charbon et qu’elle construit tout ce qu’elle peut construire comme centrales parce que la consommation électrique augmente trop vite… Si les barrages hydro ne sont pas construits ça se traduira plutot par des délestages que par la construction d’une nouvelle centrale.

  2. En conclusion,

    les allemands paieraient moins de compensations s’ils émettaient moins de CO2. La, il y a deux solutions: la solution Tilleul, bien simple: « serrez-vous la ceinture ». Je doute que cela soit bien pratiqué par nos amis allemands, et aussi par aucun autre peuple. Désolé pour Tilleul, même pas par ces chinois qui ont l’audace de vouloir se développer!

    Pour les allemands, je connais un moyen qu’ils vont bien finir pas admettre pour faire de l’électricité sans émettre de GES. Mais je crois qu’il convient d’être plus délicat que notre président pour le leur dire: ils s’en rendront bien compte tout seuls…

    Pour les Chinois, il me rappelle que, jeune Rhone-Alpin, j’ai vu le fleuve voisin se transformer en un ascenceur à péniche et en escalier à turbo-alternateurs. Le côté sauvage du fleuve n’y a pas gagné, mais le résultat est économiquement réussi: Suez, qui possède les barrages de la CNR se fait avec des couilles en or (l’électricité ne revient qu’à moins de 20 Euros/MWh, moins que les 32 Euros des centrales amorties de EDF!).

    Les Chinois font en ce moment les investissements que nous avons faits il y a près d’un demi siècle. Je trouve ridicule qu’on le leur reproche: après tout, ils n’ont pas eu la drame de Malpasset! Comme il est évident que le renouvelable (qui sera longtemps essentiellement de l’hydoélectricité) ne suffira pas à étancher la soif d’énergie d’un pays moderne, souhaitaons que le programme de construction d ecentrales nucléaires chinois se développe sans anocroche: on me parle de 300 réacteurs en 2030…

    Croyez-vous que vos appels à décroissance de la consommation énergétique aient quelque chance d’être entendus?

    Karva

  3. @Karva, les Chinois n’ont pas eu Malpasset, mais ils ont eu beaucoup plus grave: en 1975, la rupture en chaîne dans le Sud de la Chine de toute une série de barrages suite à la rupture de celui de Banquiao, puis de celui de Shimantan ayant entraîné de 25 000 à 100 000 morts selon les estimations( difficile de retrouver les personnes ensevelies dans la boue). C’est la plus grave catastrophe de tous les temps due à l’ingéniosité humaine civile. Cela représente en proportion de la population des effets 10 fois plus graves qu’à Malpasset. Elle s’est produite 11 années avant Tchernobyl ( 31 morts directes), mais elle n’a pas trouvé et de loin la même résonance dans l’opinion.Comme quoi il est beaucoup plus dangereux de mourir du nucléaire que noyé.

    La deuxième plus grave catastrophe est due à la ruture du barrage de Morvi en Inde. Les estimations varient ici entre 2000 et 30 000 morts.

    Mais il y a tant de monde en Chine et en Inde n’est-ce pas?

    L’Institut Paul Scherrer en Suisse a fait une base de données nommée ENSAD sur la mortailté directe entraînée par l’usage des différentes énergies. Son estimation de la mortalité immédiate par accident est de 20 000 morts par an pour le charbon dont la moitié en Chine. Mais le pétrole et le gaz, ce n’est pas mal non plus. Encore 110 morts au Kenya il y a deux jours! On aura oublié çà la semaine prochaine, et çà m’étonnerais qu’on en ait même seulement parlé à Global Chance! Pour le nucléaire, pas d’accident ayant entraîné la mort immédiate de plus de 5 personnes,Tchernobyl excepté.

  4. Les grands barrages hydroélectriques sont généralement exclus des statistiques EnR parce que leur utilité environnementale n’est pas prouvée (d’où l’expression « nouvelles énergies renouvelables »)… On se limite à la petite hydroélectricité au fil de l’eau qui permet de ne pas perturber les grands équilibres naturels.

    Pour le nucléaire on fait tout un foin de Tchernobyl parce que c’était la première fois que la pollution nucléaire atteignait l’Europe, mais les catastrophes nucléaires c’est commun : Mayak (contamination plus importante que Tchernobyl mais totalement ignorée parce que les autorités occidentales l’ont classé secret défense pour limiter l’opposition au nucléaire « civil »), Mailuu-Suu, Tomsk-7, Krasnokamensk, Wismut, le Hunan, etc,etc… C’est à ce prix que vous regardez vos écrans plasma en Europe.

    Ce qui est magnifique avec les nucléocrates c’est qu’il n’y a que les morts directes qui importent… Par exemple quand à Muslimovo on observe que la moitié de la population est stérile et un tiers des bébés naissent avec des déformations, et ben ça n’existent pas puisqu’ils sont vivants… Quand à coté de la mine 712 le taux de cancer est de 8% contre moins de 2% dans le reste de la région ça n’a aucun rapport avec l’uranium on vous le dit… Quand l’espérance de vie à Krasnokamensk est de 42 ans ça ne doit pas être compté… Le nucléaire c’est une question de confiance, parce que vous comprenez si on commence à demander des preuves et des études…

    Le photographe Robert Knoth était allé à la rencontre des victimes de quelques catastrophes nucléaires, vous pouvez voir quelques une des ses photos sur son site (www.robertknoth.com) allez dire à ces personnes qu’elles devraient se féliciter parce qu’il vaut mieux avoir une vie de souffrance plutot que des éoliennes…

    Bon Karva vous voulez pas profiter de votre retraite en allant pêcher plutot que d’essayer de vous lancer dans des analyses du futur énergétique du XXIe siècle avec des préjugés des annes 50 ? Parce que les économie d’énergie ça se traduit plutot par plus de confort que moins. Les Allemands qui vivent dans une maison passive ont une meilleure qualité d’air intérieure et des factures d’énergie quasi nulle, le plus gros problème d’un éco quartier c’est de répondre à la demande des gens qui veulent s’y installer, etc… En 2007 les allemands ont diminué leur consommation d’énergie primaire de 5,6% (BP statistics) et ils ont un objectif de réduction de la consommation d’életricité de 11% pour 2020.

    Quant au nucléaire en chine, l’objectif chinois c’est de passer la part du nucléaire dans l’électricité de 2% à 5% en 2020. Les objectifs dans les renouvelables c’est de passer de 7% à 15%. Pas les mêmes ambitions…

    Après il y a ce qui est annoncé et ce qui a été fait… A l’époque des programmes nucléaires français, les nucléeux ont vendu un marché du nucléaire s’élevant à 4000 GW dans les années 2000 et qu’on allait en exporter partout… finalement il y en a eu plus de 10 fois moins d’installer à cause des couts et des retards et on a du tout installer en France pour ne pas que la filière s’écroule… Dans les énergies renouvelables c’est l’inverse, en 98 l’IEA annoncé pour le solaire un objectif à 2020 qui va être réalisé l’année prochaine, pour l’éolien c’est encore mieux puisque les objectifs de 2020 ont été atteint… en 2004!

    (à noté que l’IEA s’est toujours systématiquement planté dans son estimation du développement des EnR, ce qui a un peu motivé la création de l’IRENA…)

    Pour continuer sur la Chine… Evidemment qu’il vont devoir changer leur façon de fonctionner… La Chine c’est près de 20% de la population mondiale mais seulement 8% des réserves d’eau douce… Ils n’ont pas le choix, puisque comme le faisait remarquer Pan Yue ils ne peuvent pas faire comme les pays riches qui exportent la pollution en dehors de leur frontières. L’expérience de l’URSS a montré que l’écologie est la force d’opposition la plus difficile à contrer dans un pays communiste parce que c’est une opposition non-bourgeoise.

    Les Arup, les Foster, les McDonough… toutes ces sociétés sont déjà en Chine pour mettre au point la ville chinoise du futur. Et quand, en plus, leur ministère de l’environnement a la possibilité de faire tomber des têtes au sens littéral du terme, ça aide à mettre en place très rapidement la transition. Et cette transition va évidemment se faire aussi par la diminution de l’utilisation de l’énergie puisque ce pays utilisent 10 fois plus d’énergie que les occidentaux pour rendre le même service et même deux fois plus que l’Inde (Pan Yue encore)…

    Et il y a une relation entre production, consommation et déchets… Les chinois produisent (et donc consomme de l’énergie) pour nous faut pas l’oublier… comme on a mis en place les structures administratives et les avantages sociaux et financier pour favoriser la production de mauvais produits uniquement dédiés au court terme, ils fabriquent des mauvais produits destinés au court terme avec tout ce que ça comporte comme dégats, si on décide de changer ces structures pour favoriser des produits de meilleurs qualité dédiés au long terme ils répondront aussi à la demande…

    Mais c’est vrai que maintenant que les USA sont de nouveau dans le camp des gentils il faut bien un méchant qui permet de se donner bonne conscience à moindre frais, alors pourquoi pas le retour du péril jaune ?

  5. a BMD:

    vous avez raison, les chinois (je ne connaissais pas cet accident que vous citez, a-t-il été exagéré par suite de l’opacité de l’époque?)) et les indiens (Malvi est connu et habituellement considéré comme le plus gros accident d’hydroélectricité) ont eu leurs Malpasset, et ils montrent que le progrès a un prix…qu’il faut à tout prix réduire!

    a Tilleul, je reprends vos phrases (il me sera toujours impossible de reprendre toute votre logghorée):

    « Quant au nucléaire en chine, l’objectif chinois c’est de passer la part du nucléaire dans l’électricité de 2% à 5% en 2020. Les objectifs dans les renouvelables c’est de passer de 7% à 15%. Pas les mêmes ambitions… ».

    Les ambitions chinoises sont dans l’hydraulique, où les Chinois ont des projets importants. Je trouve idiot d’opposer la grande hydraulique à l’hydraulique « au fil de l’eau, et il me semble que les organismes internationaux ont depuis longtemps fait un sort à ces idioties.

    Quant aux investissements nucléaires chinois, ils sont en train d’être relevés: 70GW (plus que la France) installés en 2020 et 300GW en 2030 (trois frois les USA actuels)! Cela veut dire entre 2020 et 2030 autour de 20 grandes centrales nucléaires installées par an! En 2020, ils produiront autour de 7% de leur énorme consommation d’électricité (400 TWh sur probablement 5000TWh) et avec 300GW en 2020, près de 2000TWh/an, sur une consommation difficile à prévoir. Ils ont produit en 2006 autour de 2800TWh d’électricité (436 hydraulique et 2300 avec du charbon), la France autour de 500…

    Même si ça n’est pas la panacée, je remarque qu’ils produiront en 2030 autant d’électricité nucléaire qu’en ce moment avec du charbon. Alors, ils auront une industrie dans ce domaine telle que l’Europe regrettera bine d’avoir mégotté l’investissement dans ce domaine! C’est là que sera la grande contribution à la lutte contre les GES.

    Karva

  6. @Tilleul, les nucléocrates, comme vous dites, se préoccupent des morts directes mais tout autant des morts différées, mais ils en font une catégorie différente alors que les écolocrates, dans le but d’affoler le pigeon vert, font constamment l’amalgame.

    C’est ainsi que certains ont annoncé en boucle sur Internet et dans les médias des centaines de milliers de morts à Tchernobyl, sans préciser qu’il s’agissait de leur estimation de la mortalité totale par cancer qui serait provoquée, selon eux,par l’augmentation de radioactivité pendant les 60 ans à venir. Il ne s’agit donc pas de mortalité directe, qui représente à peu près deux fois celle d’AZF, mais de mortalité différée. Mais, par une omission calculée, le but est de faire croire au bon peuple à une mortalité directe. Et c’est réussi :Même des gens qui n’ont pas de plumes vertes, mais qui n’ont bien sûr aucune connaissance dans ce domaine, y croient dur comme fer. Le but, qui était de faire peur, est donc atteint.
    Ces écolocrates jouent sur le velours car ils savent bien qu’il y a très peu de risques que le pigeon vert se pose la question que devrait se poser toute personne sensée après une telle annonce: Mais comment diable ces estimations ont-elles été faites?
    Eh bien la réponse est qu’il s’agit d’annonces faites aux médias, avec le raisonnement suivant, jusqu’où puis-je pousser le bouchon sans perdre toute crédibilité même auprès d’un pigeon vert ou d’une ménagère de 50 ans?

    J’ai demandé à ces écolocrates de m’envoyer le rapport décrivant les données utilisées et la méthodologie employée. Je n’ai jamais obtenu ces rapports. On m’a fait des reproches du genre terrorisme sentimental: Mais qui êtes-vous donc pour mettre en doute nos affirmations? Alors que tout ce que je demandais, c’était un rapport écrit. Tilleul, vous qui connaissez tant de choses, et qui semblez avoir des amis chez les écolocrates, savez-vous où l’on peut se procurer ces rapports?
    Il en existe quand même un de public, le rapport STORCH, commandité par les Grünen. Il pousse le bouchon aussi loin qu’il est possible sans provoquer une grosse colère de scientifique, et bien sûr il n’arrive pas à approcher, et de très loin, les annonces faites aux pigeons verts et à la ménagère de 50 ans par les écolocrates purs et durs.

    Il existe aussi un rapport qui a l’avantage à mes yeux d’avoir été rédigé par des chercheurs connaissant vraiment la question. C’est celui du Centre International de Recherche sur le Cancer, qui annonce que pour les 60 ans à venir, le nombre total de cancers mortels qui pourrait être dus à la radioactivité dégagée par l’accident de Tchernobyl pourrait se situer quelque part entre 6700 et 38 000 parmi les 570 millions de personnes de la population européenne concernée, soit de l’ordre de 0,01 % de la mortalité total par cancer et plusieurs milliers de fois moins que la mortalité par cancer due au tabac! A comparer également aux 600 000 morts qu’entraîneront pendant cette période les fumées des centrales à charbon dans la population Allemande.
    Mais la question additionnelle que devrait se poser toute personne sensée, c’est comment obtient -t-on ce résultat? Car cette personne sensée aura remarqué que si le total de la mortalité attribué à Tchernobyl n’est que de 0,01% du nombre total de cancers mortels, et qu’il n’y a aucun moyen de distinguer ces cancers des autres, ce qui est le cas sauf pour certains cancers tels ceux de la thyroïde chez les enfants, il est parfaitement impossible de discerner sur les tables de mortalité par cancer l’effet Tchernobyl, car il est bien trop faible.
    Eh bien, la méthode utilisée, c’est d’affirmer que les effets léthaux de la radioactivité existent proportionnellement à la dose reçue, aussi faible soit-elle. Pour faire une comparaison, cela revient à affirmer qu’il y aura autant de décès par cancer du poumon dus au tabac dans une population de 30 millions de personnes fumant une cigarette par mois que dans une population de 50 000 personnes fumant 20 cigarettes par jour. Ce modèle est bien sûr impossible à vérifier expérimentalement, car il faudrait pour cela pouvoir suivre sur 50 ans le sort de  » cohortes » de dizaines de milliers de personnes irradiées en laboratoire à différentes doses! Et il y a divers modèles empiriques qui s’affrontent, et qui donnent des résultats différents.
    Ces modèles ont été développés au titre du principe de précaution. Il s’agit en fait d’estimer quelle est la dose maximale de radioactivité qui peut être reçue pour que le risque d’effets physiologiques puisse être considéré comme tout à fait négligeable, en particulier chez les travailleurs du nucléaire. On peut comparer cette démarche à celle qui fixe la concentration maximale d’un polluant autorisé dans l’eau potable à des valeurs 100 fois inférieures à celles pour lesquelles il a parfois été observé des effets toxiques. En ce sens, on peut considérer que la relation de proportionnalité aux faibles doses telles que celle utilisée par le CIRC donne probablement des estimations de mortalité exagérées, mais on ne peut pas le démontrer.
    Tilleul, pourquoi tout ce discours me direz-vous? Essentiellement pour vous dire que je suspecte toujours fortement les affirmations d’écolocrates qui ne peuvent produire à l’appui de leurs dires aucun rapport dont on puisse évaluer les données et les méthodes. Cela existe parfois: c’est ainsi que j’ai pu lire celui d’une association écologique au sujet des mines d’Areva au Niger. Il ne m’a pas convaincu, car c’était très journalistique, mais c’était sympathique de produire un rapport!
    Cela-dit, je ne suspecte pas votre bonne foi au sujet de tous les sites que vous citez. Mais ce serait tellement mieux d’avoir des rapports à condition qu’ils soient établis sur des bases scientifiques et non journalistiques.
    J’observe d’autre part que tous ces sites se trouvent dans la zone d’influence soviétique, dont les instances dirigeantes se préoccupaient fort peu à l’époque de ce genre de choses, tout comme les dirigeants Allemands actuels se préoccupent très peu des effets sur les populations de leurs centrales à charbon..

  7. Sur Tchernobyl je vois déjà pas comment faire une seule étude scientifique sachant qu’une énorme partie des dégats directs c’est faite en Bielorussie et que ce pays est la dernière dictature d’Europe. Pour vous dire là bas ils interdisent même l’importation de papiers imprimés…

    Ceci dit si vous allez dans n’importe quel sauna publique d’ex URSS, vous remarquerez que tout en bas de la feuille indiquant les tarif réduits pour étudiants, retraités, chomeur, etc, la toute dernière catégorie qui paie le plus bas c’est vétéran de Tchernobyl. Ceci dit ce qu’on peut constater c’est que si on arrive à faire pousser des plantes rares sur les terrils du nord pas de calais, le no man’s land de Tchernobyl n’est toujours pas habitable…

    Et comme je l’ai expliqué plus haut à Tchernobyl les mecs ont eu de la chance parce que ça a touché les riches européens et donc les caméras, il y a donc eu une évacuation… Ce n’était pas les cas de Tchelyabinsk, ce n’était pas le cas des Navajos, ce n’est pas le cas des Uyghur, etc, etc.

    En 2006 l’ONU classé le Niger comme le pays le plus pauvre du monde avec une espérance de vie de la population de 45 ans. L’exploitation de l’uranium est directement responsable de ça, on est exactement dans le cadre de la malédiction des matières premières : l’uranium est acheté à un cout dérisoire mais ça reste un montant significatif qui fait que l’état n’a aucune dépendance aux impots des populations… Résultat vous avez des routes jusqu’à la mine d’uranium et la mine de charbon qui permet de faire fonctionner la mine d’uranium, l’électricité pour le charbon et l’uranium, l’eau pour le charbon et l’uranium… et pour les population rurale ? Rien… Soit elles vont bosser à la mine, soit elles crèvent parce qu’il n’est pas question de leur donner les moyens de se développer. La FAO indique des ressources renouvelables disponible pour l’irrigation de 0, rien, nada, que dalle. La seule possibilité d’avoir de l’eau là bas c’est d’utiliser des réserves d’eau fossile. Tout ça pour faire marcher des écrans plasmas c’est totalement ridicule.

    Si vous croyez qu’exploiter l’uranium ça ne pose aucun problème c’est que vous êtes un gros naïf. Ou alors vous êtes comme toutes ces personnes qui s’aveugle volontairement parce qu’elles ont peur que le discours qu’elles entendent de la part des écologistes depuis bientôt 40 ans soit vrai (alors que… il est vrai). C’est le cas de beaucoup de monde qui aurait sinon l’impression d’avoir gâcher leur vie… N’est pas Joachim Luther qui veut…

    L’idée de répondre au changement climatique par le nucléaire est déjà techniquement et économiquement impossible mais en plus ça part du principe qu’il n’y a rien de choquant à proposer de se mettre à la cigarette dans le but de perdre du poids…

    Si on décide de se passer des fossiles ça sera un changement énorme, alors on peut très bien se passer du nucléaire qui répond à des besoins encore moins nécessaire que le pétrole. Ca demande juste de faire un régime et un peu de sport ce qui est de toute façon ce que la majorité demande…

  8. Sur Tchernobyl je vois déjà pas comment faire une seule étude scientifique
    ===

    Traducteur à Tilleul: les études ont été faites, mais elle me donne tord donc elle ne sont pas valide. J’adore 🙂

    — le no man’s land de Tchernobyl n’est toujours pas habitable…—
    Officiellement inhabitable, de plus en plus habité dans les faits, région qui a connu un renouveau écologique avec le départ des hommes. Cela cadre pas avec ta vision d’un désert radioactif, mais c’est ça pareil.

    — le pays le plus pauvre du monde avec une espérance de vie de la population de 45 ans. L’exploitation de l’uranium est directement responsable de ça —

    Ridicule. Tu rentres dans la « plus c’est gros plus ça passe. »

    —Si vous croyez qu’exploiter l’uranium ça ne pose aucun problème c’est que vous êtes un gros naïf—

    Qui dit ça? Moi je dis « exploiter l’uranium, c’est ce qui fait le moins de mort et le moins de pollution par KWh de tous les types de production d’énergie de masse ». Si tu veux sortir du blabla prolixe qui te prend aujourd’hui, donne tes chifres qu’on démolisse tes préjugés une fois pour toute 🙂

  9. Author

    De grâce, arrêtons de parler de morts-par-kilowatt-heure. Un mort est un mort, avec sa cohorte de détresse pour les familles, et éventuellement d’orphelins…

  10. Un mort est un mort, mais quand tu essais de choisir la méthode de production la moins dommageable, tu dois ou diviser par la production et faire un choix rationnel, ou rester aveugle et faire un choix qui causera plus de détresse en bout de ligne. Un mort est un mort, ça n’empêche pas de réfléchir sur comment minimiser le nombre d’orphelin.

  11. Vas-y donnes moi le nombre de mort au kWh de l’efficacité énergétique que je me marre un peu ?

  12. Au passage si tu veux des études qui vont dans le sens contraire tu peux aller voir du coté de Vassili Borissovitch Nesterenko ou Youri Bandajevsky, t’as aussi le ministère de la santé ukrainien donne un chiffre de 2 millions…… Il y a quand même eu 600,000 liquidateurs qui ont du intervenir sans l’équipement nécessaire, et s’il n’avait pas été là ça aurait pu encore plus mal se passer…

    BMD le reconnait il n’y a aucun moyen de savoir sans avoir de données statistiques parce que les modèles on ne sait pas s’ils sont valables et qu’il n’est pas possible de faire une expérience… Et les données statistiques elles n’existent pas quand elles ne sont pas purement falsifiés et on ne peut pas les avoir actuellement. Cette question était même déjà super politique dans l’URSS parce que le mouvement écologiste là bas était une opposition qui pouvait difficilement être réprimé officiellement car non bourgeoise et qui a continué par la suite avec par exemple l’opposition aux mines de phosphore en Estonie.

    Quand au fait que le no man’s land est un endroit sans problèmes parce qu’il abrite des sdf c’est un peu comme si tu me justifiais que Aterro du Gramacho est un lieu de villégiature parfaitement sain parce qu’il y a 2500 personnes qui vivent sur cette montagne d’ordures…

  13. —-Vas-y donnes moi le nombre de mort au kWh de l’efficacité énergétique que je me marre un peu ?—

    Pourquoi, tu as déjà lu un message de ma part où j’oppose efficacité énergétique et nucléaire? Si tu me lisais, tu saurais que le premier a toujours eu ma priorité, et que la seule raison pour laquelle je suis pronucléaire, c’est parce que ça suffit pas (et qu’il n’y a pas de solution renouvelable encore).

  14. Euh c’est plutot l’inverse : il y a des solutions renouvelables qui sont déployées massivement à l’heure actuelle pendant que l’industrie nucléaire n’arrive toujours pas à se souvenir de comment on fait une centrale…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.