Six ans, et l’Arctique ne serait plus de glace

Il ne resterait six ans. Six ans pour imaginer ce que sera l’océan Arctique sans un glaçon… C’est ce que calculent des chercheurs américains, qui l’ont annoncé lors du congrès de l’Union américaine de géologie.

Pendant longtemps, les scientifiques estimaient que cette disparition totale de la glace polaire arctique n’interviendrait pas avant la fin du siècle. Puis, la date limite de péremption avait été ramenée à 2050. Selon Maslowski (Naval school, Monterey, Californie) et des collègues de la Nasa, l’Arctique ne serait un banal océan, l’été, dès 2013. Et selon ses propos rapportés par la BBC, ce calcul serait conservateur puisque les travaux ne tiennent pas compte des trois dernières années, avec en particulier l’été 2007 qui a vu la banquise réduite à son minimum historique (de mémoire d’enregistrement). Maslowski affirme avoir mieux pris en compte les apports de chaleur par les océans.

Il reste désormais à vérifier ces tristes prédictions. Et à faire tourner les modèles climatiques. Car privé de la glace qui réfléchit une partie du soleil (effet frigo), l’océan Arctique serait alor, en été, un radiateur pour le climat de la Terre… De quoi accélérer le réchauffement par l’effet de feedback. Nous autres humains n’avons pas de chance: plus ça va, et plus les effets du réchauffement accélèrent le réchauffement…

3 commentaires

  1. vous ne trouvez pas que c’est un peu la course à qui annoncera la disparition estivale de la banquise Arctique le plus tôt possible ?
    on va bientôt la prédire pour l’année dernière 🙂

    juste pour signaler, il y a un pari en cours entre W.Connoley, J.Annan (auteurs de Realclimate), un troisieme larron B. Schmidt que je ne connais pas, contre Joe Romm (auteur du site Climateprogress) sur le fait que la banquise arctique estivale sera inférieure à 10% de la moyenne 79-2000 (c’est-à-dire, grosso modo libre de glace..) d’ici 2020 – les trois premiers que j’ai sités ayant pris le pari … que non.
    voir:
    http://scienceblogs.com/stoat/2007/12/betting_on_sea_ice_following_t.php
    http://julesandjames.blogspot.com/2007/12/another-bet-on-not-so-much-climate.html
    http://climateprogress.org/2007/11/27/arctic-sea-ice-greenland-antartic-ice-sheet-collapse/

  2. Bravo pour la richesse d’informatrions de ce blog!

    Une bête question d’un belge habitant en Camargue: ces conclusions scientifiques ne reviennent-elles pas à annoncer la fin de mes régions d’ici un petit bail?

    On nous bassine à longueur d’année sur la croissance et les retraites d’une part, et de s2paratisme de l’autre, mais il me semble que là, on est face à un cataclysme annoncé…

    Un plan de déplacement des populations des villes côtières ne devrait-il pas être mis en place? (Sans parler du Bengladesh, car il n’y a que des pauvres là bas, donc tous les décideurs s’en foutent)

  3. Author

    Merci! Il ne faut pas confondre la fonte des glaces de mer, la banquise, dont il est question ici, et les glaces continentales du Groenland ou de l’Antarctique. Quand la glace de mer fond, l’été, le niveau de la mer ne change pas. Faites l’expérience en mettant un glaçon à fondre dans un verre d’eau! C’est la débâcle (terme consacré) des glaces continentales qui élève le niveau de la mer, puisqu’elle ajoute de l’eau dans les océans, qui ne s’y trouvait pas. La fourchette de prévisions du groupe d’experts de l’ONU donne 18 à 59 centimètres en un siècle sous l’effet de dilatation (plus chaude, l’eau prend plus de place) et des apports d’eau douce. Mais l’accélération constatée notamment dans les glaciers du Groenland (l’en ai parlé il y a quelques jours) pourrait faire grimper cette fourchette. Et ce sont les côtes basses et sableuses qui sont le plus touchées. La Camargue en fait partie, même si le problème est bien plus grave au Bengladesh.

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