La population américaine avait payé un lourd tribut au cyclone Katrina quand il balaya la Lousiane et le Mississippi en août 2005. Depuis ce matin, on sait que la planète entière en subira les conséquences. La destruction de 320 millions d’arbres a tout simplement effacé le rôle positif, sur l’atmosphère, de la totalité des forêts des Etats-Unis pendant un an…
L’article publié dans Science ce matin est court. L’équipe de scientifiques conduite par Jeffrey Chambers (Université de Tulane, Louisiane) n’a pas eu besoin de s’étendre pour démontrer, à partir d’images satellites, l’ampleur du déboisement. Après avoir corrélé les informations tirées de Landsat par des observations de terrain, les chercheurs ont donc dressé une carte qui donne l’impact du passage de Katrina, quantifiant les sols qui ne produisent plus de photosynthèse (arbres, végétation morte et déchets végétaux) et qui ne pompent donc plus de carbone dans l’atmosphère. Il manque donc plus de trois cents millions de grands arbres (au moins 10 cm de diamètre de tronc, en rouge sur la carte). Pire, la végétation détruite émet et émettra (le processus est lent) du carbone au fur et à mesure de sa décomposition. Au final, ce sont donc l’équivalent de 95% du carbone absorbé chaque année dans les forêts américaines (la fourchette d’incertitude donne 50%-140%) qui manquent à l’appel.
Ce constat n’est pas très rassurant. Il confirme le rôle d’amplificateur, au même titre que la déforestation massive pratiquée dans les forêts humides, que peuvent jouer les cyclones dans le réchauffement climatique. De plus en plus d’indices laissent penser que ces cataclysmes gagneront en intensité au fil de la hausse de la température de la planète, ce qui n’est pas franchement rassurant.
Fort heureusement, il y a eu une bonne nouvelle sur le front du climat ces derniers jours. Des chercheurs français de l’INRA ont montré que les sols «profonds», en deçà de 20 cm, stockent mieux le carbone qu’on le pensait grâce à une activité microbienne moins intense que prévu (1). Ces réserves de végétation ancienne (2000 à 10000 ans) ne joueraient donc pas de rôle d’amplification du réchauffement. Et même si ces observations ne s’appliquent pas partout, et notamment aux sols inondés ou gelés, ce sont plus de deux mille milliards de tonnes de carbone qui devraient rester bien sagement au frais dans les sols, à moins que des changements de pratiques agricoles ne viennent réveiller le petit monde des micro-organismes des profondeurs.
(1) Nature du 8 novembre
Intéressant une fois encore, même si de base on devrait avoir saisi l’incidence multi support des arbres, figures de proues de la végétation des continents s’il en est.
Au delà de cette constatation élémentaire et sur un sujet un peu tiers, n’existe t’il aucune corrélation entre la tempête de la mer du Nord puis celle de Mer Noire ? Dans les deux cas une vague de 5 mètres, surprenantes dixit les marins ainsi que des vents filants a 120km/h, pour qu’un phénomène météo de ce type, rare au mieux se produise en deux point géographiquement aussi distincts y a t’il une explication avancé ?