Energie verte ou EPR: avantage à l’emploi

Lierre
Bon, c’est assez évident, l’écologie politique connaîtra sans doute le plus grand bide de son histoire dans quelques semaines. Ce n’est sans doute pas par hasard, tant les formations qui se revendiquent de l’écologie se chamaillent depuis des lustres. Lire à cet égard le Rebonds de Michel Villeneuve (Génération Ecologie) publié dans Libé le 13 mars. Il y a sans doute du vrai dans ce que dit ce porte-parole du groupuscule écolo.

En repensant aux manifs contre l’EPR du 17 mars, je me suis mis à chercher une réponse à une question qui me tarabuste depuis longtemps. Depuis près de trente ans pour être franc. En voici la version «euro»: Quand je met 1 euro dans le nucléaire, que crée-je comme richesse? Que se passe-t-il si je met cet euro dans l’efficacité énergétique (l’art de moins consommer) ou dans des énergies vraiment durables?

En cinq minutes je suis tombé sur une étude passionnante réalisée par un petit bureau d’études pour le réseau Sortir du nucléaire. Et j’attends encore que Voynet lui fasse la retape qu’elle mérite, mais je ne me fais pas trop d’illusions: ça fait longtemps que les Verts ont abandonné l’environnement aux associations de terrain.

Au fait, que dit cette étude? Que l’argent qui sera investi dans l’EPR atomique pourrait être mieux utilisé au profit de l’Ouest de la France: en cumulant des programmes d’économies d’énergie et d’énergie durable (le grand-ouest n’est-il pas suragricolisé, ça fait plein de biomasse et de fermentation d’excréments), on produirait 2 fois plus d’énergie pour les mêmes milliards, et on créerait 15 fois plus d’emplois durables. Même si c’était seulement 2 ou 3 fois, ce ne serait pas si mal. Parce que l’emploi nucléaire n’est pas durable: une fois la construction achevée, tout est automatisé (c’est un progrès question sécurité) et il reste peu de jobs, soumis à une très forte pression (lire à ce sujet les papiers parus dans Libé sur les suicides à la centrale de Chinon, ici et surtout là).

PS: si ce n’est déjà fait, lisez le papier de Sylvestre Huet sur le match qui opposait des scientifiques français sur les causes du réchauffement climatique (Allègre n’y était pas, mais il avait des copains)

24 commentaires

  1. Vous auriez pû vous abstenir de faire de la retape pour l’article de Huet sur la séance à l’Académie des Sciences…
    Un article sans intérêt, écrit sur le mode « supporter de foot », où l’invective est plus importante que le débat scientifique

  2. Vous avez raison. Laissons tomber le nucléaire. Je viens de lire hier un article sur la remontée en puissance des centrales EDF au charbon. Ca ne donne vraiment pas envie…
    Polluons doncc les côtes françaises avec des éoliennes. Pendant ce temps, en allemagne, 5 stations services expérimentales sont disponibles pour délivrer de l’hydrogènes aux voitures équipées de piles à combustibles. Aux US, Ford va vendre une série limitée de voitures équipées de piles.
    En France, il est interdit d’utiliser de tel modèles…
    Mais vous avez raison. Arrêtons le nucléaire et revenons au charbon et à la bougie. Et que les écolos qui n’ont JAMAIS été capable de défendre les paysages et les plages françaisess contre la spéculation immobilières arrête de me les casser…
    Bib

  3. @Astre noir. A lire votre réaction en pied de l’article mentionné, vous ne l’avez pas apprécié. C’est votre droit. Mais c’est aussi le mien de le porter à la connaissance des lecteurs de ce blog. Ne vous en déplaise cher Astre Noir. Et je ne partage pas votre opinion sur cet article de Sylvestre Huet.

    @Bib. Refuser l’EPR ne signifie pas forcément demander l’abandon du nucléaire. Je me suis déjà exprimé plusieurs fois là-dessus, notamment sur les problèmes rencontrés par l’Allemagne. Mais ne vous méprenez pas sur l’hyrogène: on le fabrique à partir d’hydrocarbures, et les belles piles à hydrogène produisent donc elles aussi beaucoup de carbone: pas dans la voiture, mais à l’usine de carburant. Aujourd’hui, l’hydrogène permettrait de respirer un air plus pur, notamment en ville, mais il ne règle en rien le problème des gaz à effet de serre.

  4. Juste une précision, il est désormais possible de produire de l’hydrogène par hydrolise de l’eau sans dégagement de CO2. Mais pour ce faire, il faut une grosse energie electrique… pourquoi pas nucléaire. Et juste à titre indicatif l’argent investit dans l’EPR, n’appartient pas à l’état mais à EDF. Alors je veux bien qu’une entreprise public soit sympa, mais je ne pense pas qu’elle va s’amuser à subventionné les particuliers pour qu’ils isolent leurs maisons… ce n’est tout simplement pas son role. De plus le scenario Megawatt n’est pas à une abération prêt. Attention aux sources

  5. @Sakharov. L’électrolyse de l’eau a été découverte en 1800… Et se pratique dans tous les lycées en TP. Mais cette méthode est beaucoup plus chère que le crackage d’hydrocarbures. Sur EDF, il ne vous aura pas échappé qu’EDF est une entreprise publique et que l’Etat décide donc… Sinon, vous paieriez votre électricité beaucoup plus cher d’ailleurs.

  6. Ben alors pourquoi on se priverait, c’est tellement facile de taper sur Voynet et les Verts et comme tout le monde le fait pourquoi on se priverait. Il ne vous a pas échappé tout de même, que Voynet au eu 650 signatures et qu’une centaines est arrivée quasimment toute seule sans que l’on vienne mettre la pression sur les maires (à la différence de cerains). Allez, je lance une hypothèse, peut être que le programme des Verts est considéré comme tellement crédible et intéressant que des élus de gauche non encartés n’imaginent même pas que ce programme ne soit pas représenté à la présidentielle. C’est vrai que les Verts ne parlent pas d’écologie : ce n’est pas eu qui mettent en place les agendas 21 dans les régions, les pédibus, les logements HQE, se battent contre les OGM en plein champs, seront demain en très très grand nombre dans les manifs anti epr!!!!, etc etc. Mais c’est quoi ce procès… on ne vie pas dans le même pays ou vous vous êtes donné le mot pour faire planter les Verts… arrêtez la caricature, regardez les actes quotidiens et le programme et on en reparle. Un citoyen atteré par cette campagne.

  7. J’ai trouvé votre charge contre les verts un peu facile D. Delbecq et surtout pas argumentée. Effectivement vit-on dans le même pays ?Pour un parti de 9000-10 000 adhérents avec plusieurs centaines d’élu-e-s, je trouve qu’ils s’en sortent plus qu’honorablement au regard du nombre d’élu-e-s des autres « grands » partis et de leurs centaines de milliers d’adhérents. Suivez ce qu’ils font dans les régions et certaines mairies de province… en nord pas de calais par exemple. C’est toujours l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein…

  8. je n’arrive pas à comprendre l’énergie que déploient à taper sur les verts des gens qui prétendent défendre l’écologie politique. 1) comme évoqué par damien ils font bcp pour l’écologie, concrètement, sur le terrain, 2) voynet a cité ls résultats de l’étude en question pas plus tard qu’aujourd’hui dans libé (réponse aux questions), et le livre « l’économie verte expliquée à ceux qui n’y croient pas » (ainsi que voynet très régulièrement) évoquent les chiffres européens sur l’avantage des économies renouvelables par rapport au nucléaire en terme d’emplois.
    Si vous avez un problème avec les domaines du projet de société des verts qui ne traitent pas spécifiquement de l’environnment (sans papiers, homosexuels, temps de travail ou autre)) dites le, mais arrêtez de dire que les verts ont abandonné le terrain de l’écologie ou qu’ils ne font rien !!! Et ne nous parlez pas des « divisions », pas plus fortes qu’ailleurs (vous avez entendu parler de la rivalité fabius-DSK, ou Royal-Jospin ? de la candidature Chirac + Balladur en 95 ? de la guerre Robien-Bayrou ou Veil-Bayrou ?) mais nettement plus médiatisées, ou alors ne nous citez pas un Rebond de quelqu’un qui entretient et cultive ces divisions en pleine campagne électorale en le citant comme « quelqu »un ui a raison » !!!!
    et que Bib critique les écolos pas capables de défendre les paysages et les plages, je trouve ça hallucinant !! Ils essaient (et réussissent parfois), ils se battent pendant que d’autres ne font rien (quand ils ne le favorisent pas), et c’est encore sur ceux qui se démènent qu’on gueule !!!

  9. Bonjour,

    Je confirme que D. Voynet a déjà fait référence plusieurs fois à l’étude des 7 Vents du Cotentin.
    Quant à moi, militant chez les Verts et chroniquer dans une radio associative, j’y ai consacré un édito entier, et j’ai déjà parlé de cette étude en réaction à un article de Libé pro-nucléaire d’il y a quelques mois si ma mémoire est bonne.

    Nous, les Verts, faisons de l’écologie, et communiquons sur l’écologie.
    Ce sont les médias qui n’écoutent pas ce qui a trait à l’écologie, depuis que le chouchou des médias Nicolas Hulot s’est tû. Et pour illustrer cette dernière phrase, je vais prendre des propos écolos qui ne sont pas de Voynet : Bayrou, que je ne porte pas dans mon coeur pourtant, a consacré environ 10 minutes de la présentation de son programme économique au problème de la dette environnementale, proposant taxe carbone et surtout développement des Nouveaux Indicateurs de Richesse (ou de de Développement).
    Pas une ligne dans les médias sur cet aspect de son programme.

    Pourtant, la popularisation des NIR est une étape indispensable pour que les gens prennent conscience des problèmes environnementaux. Cela fait des années que nous sommes nombreux à réclamer aux médias de parler des NIR au lieu de parler du PIB lorsqu’ils parlent de croissance.

    Nous préchons, nous préchons, mais les médias n’écoutent rien qui sorte du sérail préformaté.

    J’avoue être très déçu par votre promptitude à descendre Voynet alors qu’elle fait une campagne courageuse (refusant de répondre aux questions politiciennes, restant ferme face aux chasseurs, etc) et pas du tout relayée par les médias.

  10. j’ajoute ma voix aux quelques commentaires étonnés après la charge (gratuite) contre les Verts : oui, les Verts bossent, concrètement, sur le terrain, dans les régions, et les militants associatifs eux-mêmes le disent régulièrement. Quant à l’étude des 7 vents du Cotentin, elle a été présentée fin août à Coutances, lors des Journées d’été des Verts, en présence de ses auteurs. Et Dominique Voynet y a fait régulièrement référence !

    Mickaël Marie, secrétaire régional des Verts Basse-Normandie

  11. Salut, c’est clair, c’est la nouvelle mode des bobo de taper sur les verts maintenant ? Bon, perso, je suis un mochmoch, ouvrier et verts depuis plusieurs années, et je peux vous dire que ça commence à ma gaver cette caricature permanente. j’en profite pour rappeler que ce n’est pas Voynet qui a permis la cultutre d’ogm mais le ministère de l’agriculture de l’époque qui l’a imposé.(cf, J-P Berlan). Et cela doit être compliqué pour moi encore puisque je suis aussi dans une assos (aie, c’est grave ?)et que heureusement qu’il ya des verts élus dans les communes ou au conseil général parceque ce n’est pas grâce à l’udf ou au ps que des initiatives sont prisent !!(au-delà des discours, on connait la chanson). Donc,voilou, sinon, super pour le reste de l’article, il faut de plus en plus se poser ce genre de question pour juger de l’efficacité d’une décision. ah oui, et bib, à ton avis, qui spécule en bord de mer, les méchants écolos ? (j’habite Anglet)soit serieux, tu sais bien que qu’un beau paysage radioactif vaut mieux que quelques éoliennes, c’est clair. et la bougie, c’est ce qui risque d’arriver si justement on se met pas dés maintenant à se bouger pour vivre autrement.

  12. Considérer que Voynet ne connait rien a l’envirronement, et laisser entendre qu’elle soutien le lobby nucléaire ça fait pitié et d’ailleurs je n’ai meme pas lu la fin de l’article.

    Ah oui! pour vous renseigner la prochaine fois:
    http://www.voynet2007.fr/

  13. Moi aussi je n’ai pas lui la fin de l’article. On sait depuis déjà quelques années que la production d’énergie décentralisée génère plus d’emplois que le nucléaire. Et encore un gros coup de colère contre ceux qui se contentent de caricaturer sans chercher à connaître ceux qui donnent une partie de leur temps pour essayer que leurs descendants aient encore une planète habitable pour plusieurs générations. Vert, et fier de l’être.

  14. (le lien vers l’article de S. Huet pointe maintenant vers un article de Sonya Faure sur les conditions de travail dans le nucléaire.)

  15. Réduire nos émissions de gaz à effet de serre, sortir définitivement du nucléaire : deux objectifs nécessaires à mettre en œuvre pour l’avenir de tous.

    Mais concrètement comment s’y prendre ? Quelles mesures engager ? Quel peut être le rôle de chaque acteur de la société (puissance publique, monde économique, particuliers) ?

    Dans une demarche un peu similaire aux 7 vents du cotentin, l’association « Virage-énergie Nord-Pas-de-Calais » a pour projet d’étudier les moyens à mettre en œuvre à l’échelle de la région Nord-Pas-de-Calais, les communiquer, lancer le débat et convaincre, pour à terme se passer du nucléaire et respecter les objectifs du sommet de Rio pour les émissions de gaz à effet de serre.
    http://www.virage-energie-npdc.org

  16. Je figure parmi celles et ceux qui ne compennent pas votre aigreur et votre charge à l’égard des Verts. Je me demande si tout cela ne relève pas d’un vieux fond de poujadisme assez détestable. Vous est-il insupportable de concevoir que l’écologie politique soit aujourd’hui reconnue, à travers l’Europe, comme la force politique qui a non seulement entrevu la réalité des défis actuels, mais a de plus tracé la voie des solutions réalistes à mettre en oeuvre pour sauvegarder la planète? Bien à vous.

  17. Donner la parole à GE qui ne représente rien si ce n’est pro-nucléaire et pour couler le Clémenceau au large de Marseille avec son amiante, est un acte soit volontaire et démontre un parti pris, soit décalé et démontre que vous ne connaissez rien à rien.
    Les Verts sont aussi 50% des adhérents des réseaux dont on parle, et quand ils défilent avec le tshirt « sortir du nucléaire » on ne les voit pas « Verts ».
    Hier 50 personnes à Marseille pour un « die-in », 4 reçus en préfecture, 3 sont verts, mais 1 seul représentait les verts, les 2 autres sont resp d’assos locales …
    GE, la povre France Gamerre expliquait qu’elle était pour le nucléaire sans savoir pourquoi d’ailleurs

  18. En plus de la référence au travail pertinent des « 7 vents du cotentin », il ne faut pas omettre une variante dans la région Nord Pas de Calais.

    Avec les représentants locaux de France Nature Environnement, les Verts, et bien d’autres structures l’association Virage Energie Nord Pas de Calais a été créée dont le but est l’élaboration des scenrii de sortie de nucléaire dans cette région : http://virage-energie-npdc.org/

    La divulgation de cette étude sera fait aux assises nationales de l’énergie à Dunkerque en janvier 2008.

    Paulo-Serge

    Responsable des Verts de Dunekrque et co-porte parole du comité NPDC stop-epr

  19. A tout ceux qui citent l’étude des « 7 vents du Cotentin »: je l’ai lue in extenso, ce qu’elle montre, c’est que le potentiel d’éolien, de bois énergie et d’économies aisées du Grand Ouest permet de remplacer *un* réacteur nucléaire. Le problème, c’est qu’il y a dans le Grand Ouest *une dizaine* de réacteurs nucléaires. Avec quoi remplacera-t-on les 9 autres, lorsque tous les sites d’accueil d’éoliennes auront déjà été équipés, toutes les forêts exploitées, toutes les économies réalisées ?

    Les énergies renouvelables coûtent peu, et créent de l’emploi, mais leur potentiel total est dix fois plus faible que notre consommation d’aujourd’hui. Même les Danois ont moins de 20% d’énergie renouvelable, le reste, on ne le dit pas, mais c’est du gaz!

    Quand à l’association Virage Energie, on peut voir sur leur site web qu’ils ont écrit la conclusion de leur étude, mais pas le contenu…

  20. Bonjour,

    @Baptiste :
    Certes, mais le coût des autres centrales françaises n’est pas inclus dans les 3,3 milliards. D’ailleurs les 3,3 milliards n’incluent pas le coût de démantèlement de la centrale, dans 50 ans. En tous les cas, donnez-nous l’argent correspondant au prix des autres centrales, et on produira plus, ne vous inquiétez pas. On peut créer des ALE et des solutions alternatives dans toute la France, nous ne sommes pas obligés de nous restreindre au grand ouest (même si les solutions à développer dans d’autres régions seraient peut-être moins tournées vers l’éolien)

    En outre, l’étude des « 7 vents » tend à montrer qu’on peut produire l’équivalent de presque 2 fois plus d’énergie avec les solutions préconisées, donc : avec le prix d’une centrale, on en fait 2 (donc on peut en virer une autre :-))

    Enfin, si on a + d’argent, on pourra aussi développer la R&D dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie, parce que pour l’instant, les budgets R&D correspondant sont très nettement inférieurs à ceux consacrés au fossile et au nucléaire (je n’ai pas les chiffres actuels, mais en 2001, il y avait en France un budget 12 fois supérieur pour fossile+nucléaire que pour ER et économies d’énergie). Cela veut dire augmenter encore l’efficacité énergétique du solaire, la possibilité de produire avec de l’éolien pour des vents plus faibles, y compris en ville, etc.

    Enfin, vous dites « Les énergies renouvelables [ont un] potentiel total dix fois plus faible que notre consommation d’aujourd’hui ».
    1. Je conteste ce chiffre
    2. On gâche énormément
    3. On consomme n’importe quoi
    4. L’efficacité des ER ne peut qu’augmenter.

    Au final, il est possible qu’effectivement les ER/économies ne suffisent pas, mais si ça suffit pour rabaisser la consommation de pétrole et de gaz à un seuil 10 ou 20 fois inférieur, je vous garantis que les générations futures (à partir de vos enfants ou petits-enfants) vous remercieront.

    Constructivement votre

  21. @ben:

    vous dites: « donnez-nous l’argent correspondant au prix des autres centrales, et on produira plus, ne vous inquiétez pas », c’est précisément ce que je conteste. Ce n’est pas seulement une question d’argent, mais aussi d’espace, de « resource » en quelque sorte. Les premiers MW éoliens ou bois énergie coûtent très peu cher parce qu’on équipe les meilleurs sites (ceux qui ont le moins de riverains et le plus de vent), ou qu’on utilise le potentiel des forêts existantes. Mais ensuite, ça devient de plus en plus cher à mesure que la « resource » non exploitée devient plus rare. On ne peut pas extrapoler linéairement (on pourrait faire la même remarque concernant le combustible nucléaire, mais les réserves connues suffiront pour les 40 ans qui viennent).

    En ce qui concerne mon estimation du potentiel des ER, il s’agit du potentiel exploitable à très court terme (10-15 ans, c’est à dire la période où les centrales nucléaires existantes arriveront en fin de vie). Je suis bien d’accord avec vous que le potentiel à 40-50 ans est plus important (c’est d’ailleurs la période où les résultats de la recherche initiée aujourd’hui arriveront à pleine maturité).

    En ce qui concerne la recherche, il est effectivement important que les recherches intéressant directement ou indirectement les ER soient bien financées. Mais là encore, ce n’est pas qu’une question d’argent. La recherche sur l’énergie nucléaire est un travail au fond assez linéaire: les problèmes à résoudre pour un type donné de réacteur sont connus, on peut les traiter un par un suivant un plan et obtenir les résultats attendus à une vitesse proportionnelle aux moyens investis. Le recherche pour les EV est par nature plus complexe: nécessairement dispersée (on ne recherche pas une solution unique, mais beaucoup de possibilités adaptées à différents contextes), interdisciplinaire (physique, mais aussi géographie, urbanisme, sociologie pour les économies…). Le résultat obtenu en un temps fixé est donc moins prévisible.

    Je pense comme vous qu’il fait être ambitieux sur le long terme, mais le débat concernant les décisions immédiates doit tenir compte de la situation telle qu’elle est aujourd’hui.

    Cordialement, Baptiste

  22. bonjour,

    Revenons sur « l’étude passionnante ». Si on en crois les chiffres mis en avant, les propositions sont les suivantes:

    Optimiser les moteurs industriels:
    140 millions d’euros pour 0.8 TWh => 0,1750 euros le kWh
    Promouvoir les constructions « basse-énergie »:
    624 millions d’euros pour 0.7 TWh => 0.8914 euros le kWh
    Installer des poêles à bois à granulés:
    300 millions d’euros pour 3.5 TWh => 0.0857 euros le kWh
    Favoriser la production d’eau chaude solaire:
    27 millions d’euros pour 0.47 TWh => 0.0574 euros le kWh
    Valoriser le biogaz en cogénération:
    759 millions d’euros pour 2.96 TWh => 0.2564 euros le kWh
    Financer des études sur le capital éolien:
    22 millions d’euros pour 5.8 TWh => 0.0038 euros le kWh

    total:
    1.872 milliards pour 14.23 TWh => 0.1316 euros le kWh

    Le prix de revient du kWh serait ainsi assez similaire au prix du marché. C’est excellent n’est-ce pas?
    .
    .
    .
    .
    .
    Maintenant j’aimerais beaucoup que Denis Delbecq nous explique comment la filière éolienne peut produire 5.8 TWh à partir de 22 millions d’investissement.

    Quand vous citez une étude en la qualifiant de « passionante », vous lui apportez la crédibilité de votre réputation. Ce serait sympa que les chiffres soient pas démontables en 3 minutes de travail. :grrr:

  23. N’en déplaise à Lula ou à George Daboliou, l’éthanol ne peut être qu’une solution partielle à la lutte contre le réchauffement planétaire. S’il fournit de l’énergie, il prive en même temps certaines populations d’une source de nourriture indispensable.
    Une solution innovante et quelque peu iconoclaste est développée sur le blog http://www.thedino.org dans un billet intitulé “ETHANOL”.
    Bonne lecture et bisous

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.