Rendez-vous manqué

Un préalable indispensable. Je suis littéralement dingue de poissons. Et c’est justement pour cela que je regrette une fois de plus le énième rendez-vous manqué de Bruxelles. Une fois encore, c’est la vision à court terme qui a présidé aux discussions sur les quotas de pêche, cette fois ceux dévolus aux poissons d’eaux profondes. Trente-six heures de discussion, preuve que l’accord est équilibré nous dit l’AFP, citant un responsable européen.

Ou preuve plutôt que les tractations n’ont guère tenu compte de la
réalité: certains poissons seront bientôt une denrée plus que rare,
peut-être éteinte. La Commission, comme à son habitude, avait écouté
les scientifiques et préconisé des quotas drastiques, pour préserver
l’avenir. Et les ministres de la pêche sont passés par là. Plutôt que
d’entamer, chacun chez soi, une profonde et douloureuse restructuration
de la pêche, encore une diront certains, ils ont préféré assouplir les
quotas que proposait Bruxelles. Si on les écoutait, on irait chercher
la morue sur la lune. Quand nos enfants ne connaîtront plus que le
bâtonnet coloré à base de poisson reconstitué, il ne faudra pas se
plaindre. Et le cuisinier que je suis parfois n’aura plus qu’à se
rabattre sur la viande. Exit la sole, le cabillaud, la coquille
Saint-Jacques, ou le thon rouge de Méditerranée. N’oubliez pas de les
prendre en photo avant qu’il ne soit trop tard.

3 commentaires

  1. Pourquoi Effets de terre n’est-il pas reference parmi les blogs de Libe?
    Par ailleurs on ne peut pas mettre des accents avec un clavier qwerty dans les notes 🙁

  2. En outre, je note cyniquement que la France a joué un rôle prépondérant dans l’échec du projet initial, au nom de la défense de quelques centaines de marins-pêcheurs, allez, en comptant les familles, disons deux à trois mille personnes.

    L’équation c’est : dans deux décennies pénurie de poisson pour 65-70 millions de français, au nom de la sauvegarde de l’emploi de moins de mille français aujourd’hui.

    Si ce n’était pas bête à en pleurer ça serait bête à hurler de rire.

    Et soyons encore plus cyniques : je préfère largement mille chômeurs de plus qu’une pénurie alimentaire quand les bébés d’aujourd’hui arrivera à l’âge adulte.
    Et qui vous dit que si mille pêcheurs cherchent un nouvel emploi, mille échoueront à en trouver un autre, bon sang ?

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