Papavirus

PapalAlors que le monde pleure le pape, je ne peux m’empêcher de penser à sa responsabilité dans la propagation du sida, notamment en Afrique subsaharienne.

Il aurait sans doute suffit d’une phrase, comme beaucoup de hauts responsables religieux l’ont fait, pour que des des centaines de milliers de personnes (des millions?) échappent au sida. Une phrase pour dire haut et fort que la capote est le premier instrument de lutte contre le HIV. Ou un silence pour ne pas gêner les efforts de tous ceux qui se battent tous les jours sur le terrain pour freiner l’épidémie.

A la place, JPII a martelé un discours moraliste, abondamment repris par des chefs d’Etat trop heureux de pouvoir justifier l’absence de politiques de promotion du préservatif. Ironie de l’histoire, la mort du pape a même obligé les responsables de France 2 à interrompre la diffusion du sidaction…

PS: pour ceux qui se demandent ce que vient faire le sida sur ce blog, je ne peux que conseiller de relire un vieil échange.

33 commentaires

  1. La question de 1962

    1962, l’année où le Saint-Office, non encore rebaptisé Congrégation pour la
    doctrine de la foi, laissait un appel « exhortant les responsables de
    l’enseignement religieux « à défendre les esprits, particulièrement ceux des
    jeunes? contre les dangers des ouvrages de P. Teilhard de Chardin et de
    ses disciples » au prétexte selon « Le Petit Robert » que « redonnant au
    Christ une dimension cosmique, sans nier la grâce et le surnaturel, Teilhard
    de Chardin put paraître adopter des positions presque panthéistes ».

    Cet appel est-il resté en vigueur ? Frère Jacques, vous qui me renvoyez à
    Teilhard, seriez-vous donc un hérétique ? Où alors êtes-vous assez grand pour
    comprendre ? En tout cas l’église catholique a moins d’oeillère en la
    matière que certaines de ces épigones dites protestantes ou réformées,
    évangéliques et apostoliques tout aussi bien qui sévissent principalement de
    manière endémique dans de fortes parties des Etats-Unis d’Amérique foyer de
    propagation d’un obscurantisme tout aussi meurtrier que celui que distille l’Eglise
    romaine, un peu partout dans le monde en Afrique jusqu’à
    envoyer des missionnaires en Chine (dur, dur, là, quand même…
    sans parler du Japon qui n’a toujours pas digéré sa bombe sur Nagazaki,
    première ville chrétienne du pays ). Le procès du singe est toujours
    d’actualité et pourtant, nous en descendons, voire y remontons…

    Ce genre de scrupules théologiques n’embarassent guère, je crois, la
    tranquille activité de l’enseignement dispensé sous la tutelle de Rome, bien
    peu religieux mais bien rémunérateurs en prébendes publiques et privés dans
    un pays aussi laïque que la France. La vielle Catho, Université catholique,
    de Lyon, par exemple (http://www.univ-catholyon.fr/ ) ne s’en soucie guère,
    je crois, pas plus que ses grands et petits laboratorantins de
    biotechnologie, ses enseignants fonctionnaires, ni les étudiants empressés
    de sa faculté des sciences qui pourtant ne semble guère se poser d’autres
    questions que celle des dites des Sciences de la vie, théoriques et
    appliquée, elle qui se divise en département de « Biologie générale (Ecole
    Pratique des hautes Etudes), Ecole Supérieures (sic) de Techniciens
    Biochimie-Biologie (ESTBB), Institut de Formation de Techniciens en Analyses
    Biomédicales (IFTAB), Enseignement Scientifique Supérieur pour l’Excellence
    Professionnelle en Biotechnologies (ESSEP BIO), Ecole Supérieure pour la
    Qualité, l’Environnement et la Sécurité dans l’Entreprise (ESQESE) et année
    de spécialisation en biotechnologie (Biotech Lyon Catho Ye!) »
    (http://www.univ-catholyon.fr/fr/formation/sciences.htm ). Mais qu’en dit la
    faculté de théologie : http://www.theologielyon.org/ ? Avrai dire qui s’y
    intéresse. Et les frères prêcheurs à la solde du grand pontife de Rome
    manquent de voix depuis l’extinction de feu leur idole Jean-Paul II, car
    qu’on-t-il à nous raconter? Plus à nous cacher de leur turpitudes secrètes
    sûrement…

    L’autorité de l’Eglise est depuis longtemps moins d’ordre religieuse que
    disciplinaire et si la grand messe permanente de l’inépuisable Jean-Paul II
    pouvez encore lui attirer quelques attentions et ferveurs populaires et
    médiatiques à l’occasion de l’opportunité politique (ah la sacré Pologne pour
    laquelle se battent libéraux et démocrates depuis le XIXe siècle ! Notre
    bonne vieille nation martyre de l’Europe catholique !) ou de la faiblesse des
    esprits et l’habitude. Lui disparu, tout nous ennuie dans ce vaste édifice que nous a
    laissé les ans. « Pierre, sur cette pierre, je bâtirai mon église… » Que n’alla pas
    dire là Jésus à son disciple! Traduit dans la Vulgate romaine, ce n’est pas tombé
    dans l’oreille de sourds ! Ah ce peuple de bâtisseur ! La pierre qui ne ment pas.
    Ils sont fous ces Romains ! Quand la terre va, tout va…

    Ces vastes édifices hérités des ans, entretenus aux frais du contribuable
    pour y abriter l’enseignement catholique ou trois ou quatre
    moines et moniales qui tournent en rond au fond de leurs cloîtres désertés,
    les dominicains aphones (allo frère Jacques m’entendez vous ?), quand de faux
    bénédictins s’exhibent à la télé anglaise à la grande jubilation de Télérama
    qui y voient un miracle du fait qu’un participant a arrêté par la suite
    à produire du porno soft (avec ou sans capote ?) !

    Discipline quand tu nous tiens…
    … Nous marchons sur la tête.

    A+

    Adrien Laborde

  2. NOTES SUR LA NUISANCE ECOLOGIQUE DE L’EGLISE CATHOLIQUE

    Je profite d’un calme relatif sous la chaleur parisienne pour remettre de l’ordre dans mes contributions au débat qui s’est développé depuis que Denis a remis sur le tapis avec son « Papavirus » l’histoire de la capote et la calotte. Il me faut d’abord réparer quelques oublis qui rendent les discussions quelques peu inintellibles. Je m’aperçois avec confusion que je n’ai pas publié le message que j’avais envoyé le 23 avril aux grands centres intellectuels de l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine, amen, descendants des Inquisiteurs et autres frères prêcheurs les invitant à une disputation théologique et écologique sur ce site pour répondre à mes arguments et aux questions que nous soulevions sur le rôle avéré de l’Eglise dans la propagation du Sida en Afrique et notre inquiétude devant son silence.

    Erreur d’autant plus impardonnable que j’avais déjà publié la seule réponse que m’avait valu cette interrogation publique aux plus grands clercs de l’Eglise (décidé après plusieurs vaines tentatives de contact en privé, même le confesseur que j’avais choisi sur Internet ne m’a jamais répondu !) : http://terre.blogs.liberation.fr/terre/2005/04/la_fin_des_embr.html#c5248880
    Que des Dominicains mis à part peut-être quelques jésuites égarés, le Couvent des Jacobins, les édition du Cerf, l’école Biblique de Jérusalem, la mission de Mossoul, tous triés sur le volet et mis par ordre alphabétique pour ne pas faire de jaloux.

    L’université catholique de Lyon et en particulier ses laboratoires de biologie, la représentation pour la Paix des frères prêcheurs à l’ONU, leur sénateurs à la Curie et quelques obscurs monastères.

    Certains ont eu droit à un envoi personnalisé, mais peu. Et combien m’ont répondu des grands cerveaux du christianisme? Frère Jacques du convent Saint-Jacques, dont la réponse donc a déjà été publiée à l’adresse sus-mentionné (plus un hors-sujet que nous préférons taire pour son auteur). Je n’avais pris conscience qu’a posteriori que la question que j’avais posé à l’église (sa doctrine officielle et ses préconisations morales en matière d’écologie) était d’une redoutable voire insoluble complexité théologique, si on s’en tenait au dogme de l’Eglise, c’est-à-dire à Saint Thomas d’Acquin et même en battant le ban et l’arrière ban, en rappelant par exemple Teillard à la rescousse alors qu’il est toujours mis à l’index officiellement. C’est à l’occasion d’une discussion engagée avec http://ess.over-blog.com à propos d’un dessin de « Blog à Part » : http://www.wmaker.net/julo/index.php?id_article=143385&voir_commentaire=oui que je m’en suis aperçu et je crains qu’il me sera encore nécessaire de donner quelques précisions pour que chacun comprenne ce que j’entend par là et donc revenir encore sur cette vielle question de la scolastique dont nous ne parvenons pas à nous débarassser depuis des siècles. Mais en attendant, il faut d’abord que je poste ce texte qui aurais dû vous être communiqué depuis longtemps.

    A+
    —-

    Original Message
    From: Adrien Laborde
    To: accueil@univ-cathol…
    Sent: Saturday, April 23, 2005 12:10 PM
    Subject: Question aux Clercs sur la Théologie et l’Ecologie

    Bonjour mes très chers frères et soeurs,

    Le Saint-Esprit consulté en vain, j’en appelle aux lumières des doctes non pour résoudre, pour avancer sur une question qui vous semblera peut-être toucher de loin la doctrine de l’église catholique, mais déjà plus la morale chrétienne. Pourrait-il déjà y avoir une doctrine en la matière? Une morale fixe sur le sujet? Je ne connais pas la position de l’église catholique sur l’écologie, ni les déclarations papales à son propos. Notre regretté Jean-Paul II n’a cependant pas pu ignorer son importance pour tous et y rester indifférent. Ce qu’il n’a pas pu manquer de préconiser a produit en tout cas moins de bruit, nous a voulu moins d’exégèse et de polémiques, causé moins de scandale, que les propos qu’il a tenus ou qu’on lui a prêtés sur le SIDA! J’avoue ne parcourir qu’à l’occasion la presse et la littérature catholique contemporaine, ne pas fréquenter la messe dominicale, me soucier de loin des affaires de Dieu. Mais je sais qu’il existe des courants de pensée dans l’église romaine sensibles à la question, la question de la relation entre la foi et les exigences d’un salut très terre à terre de l’humanité dans sa forme biologique. Je suis plus versé en écologie globale qu’en théologie, mais je laisse à d’autre le soin de comptabiliser l’effet du CO2 répandu par les papamobiles, les voyages de feu Karol Wojtyla, les fumées du conclave et les cierges brûlés. L’écologie ne se ramène pas à des comptes d’épiciers.

    Dans ce vaste programme comment nous retrouver? Pour que les choses soient claires entre nous, je vous invite avant de nous engager plus loin sur le chemin à lire un texte dont je suis l’auteur et que vous trouverez à cette adresse :

    http://terre.blogs.liberation.fr/terre/2005/04/co2_mon_amour.html#c5061094

    Je n’exige pas de réponse, un dialogue peut-être vain. Pourtant vous ne manquez pas de finesses. Que vous acceptiez de le nouer avec moi, très chers frères et soeurs, me surprendrait agréablement.

    Avec tout le respect que je vous porte.

  3. J’etais hier en Grande Bretagne, invité par un laboratoire pour un speech d’une heure environ aupres de chercheurs interessés par mon cursus (virologiste, bacteriologiste). Outre le fait que ce laboratoire universitaire payait l’integralité des frais de séjour (rare en France), j’ai pu constaté une ouverture d’esprit tres exemplaire. Un chercheur est jugé sur ses capacités et son « présent ». Il n’est pas vu à la mode française…

    Pour ce qui est des media anglosaxons j’ai pu voir l’extreme transparence au sujet de sujet de santé publique. Ainsi, pas de probleme pour trouver un sujet TV abordant la grippe aviaire. Evaluant avec rigueur les problemes d’une pandémie que le journaliste (Thomas Moore) présentait comme potentiellement inéluctable. La rigueur du reportage etait suffisamment importante pour que j’en garde un excellent souvenir. Ainsi, pas de blabla et de volonté de calmer les peurs. Un reportage clair, limpide et realiste… en France on prefere garder ce infos dans les couloirs des ministeres et au sein des rédactions.

    Outre cet aspect de transparence totale (à ne pas confondre avec la transparisation française qui rend les sujets totalement invisibles pour les citoyens)… il faut noter que des Labo presentaient des données encourageantes: ainsi, Glaxo aurait mis au point un porcédé de « genegun » qui permet de propulser un vaccin à ADN au travers de la peau. Le labo en question disait avoir un souci logistique pour avoir suffisamment de « genegun » et faisait un appel à l’aide d’état. Glaxo annonçait qu’il pouvait vacciner en quelques semaines deux fois la population américaine… grace à cette stratégie. Certes c’est un peu une publicité-reportage mais il faut noter qu’en Grande Bretagne on appelle un chat un chat et qu’on ne va pas par quatre chemin pour preparer la population.

    Notre ministre devrait s’inspirer de ces reportages qui passent dans la presse anglaise et egalement dans Skynews… les journalistes aussi…

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