Vous vous rappelez l’histoire des allumés qui voulaient écoper le carbone atmosphérique à la petite cuiller? Si, si, ils voulaient balancer de la limaille de fer dans certains océans pour doper la croissance du plancton. Et le zooplancton mort, c’est bien connu, coule au fond de l’océan, emportant à jamais leur squelette. Une ossature pleine de carbone pompé dans l’atmosphère.
Bref, la poussière de fer, c’était le nouvel eldorado d’investisseurs peu scrupuleux, et le Graal de la lutte contre les gaz à effet de serre. Et bien c’est terminé, pour un moment du moins. Le mois dernier, la Convention de l’ONU sur la biodiversité a imposé un moratoire sur cette drôle d’activité, réclamant plus de recherches. Et l’hebdomadaire britannique New Scientist explique aujourd’hui que l’astuce pourrait bien menacer la vie océanique. Car la limaille de fer ne dope pas que le plancton. Elle stimule aussi une algue microscopique qui produit une neurotoxine pas sympa avec les animaux. Substance qui peut contaminer les mammifères marins, les oiseaux, et même l’homme s’il mange des coquillages infectés.
Voilà qui n’arrangera pas les affaires, bien mal en point, des businessmen engagés dans une juteuse course au profit. En pompant le carbone avec leur petite cuiller de plancton, ils espéraient vendre des droits à polluer sur le marché du carbone. Planktos, dont je vous avais parlé il y a quelques mois, aurait mis la clé sous la porte. Son concurrent Climos ne trouve plus d’investisseurs… Une bonne nouvelle? (Lire aussi: « La petite cuiller écopera bientôt« , et « La petite cuiller ne sert à rien« )