Une poudre verte, et le climat est sauvé

Saupoudrer de l'olivine sur la forêt Amazonienne, y'a qu'à!
Saupoudrer de l'olivine sur la forêt Amazonienne, y'a qu'à!

Les cuisiniers du climat ont désormais un nouvel ingrédient. Une poudre minérale qui, déversée massivement dans les bassins du Congo et de l’Amazone pourraient parait-il faire des miracles pour «nettoyer» l’atmosphère de son excédent de gaz carbonique. C’est tout le sens de travaux publiés il y a une semaine dans les Annales de l’académie américaine des sciences (PNAS).

Cette nouvelle poudre de perlimpinpin, nous la devons à une équipe allemande, qui propose de broyer de l’olivine, un minéral abondant, et de la répandre sur les sols dans les régions tropicales. L’olivine est un silicate de magnésium qui, en présence d’eau et de gaz carbonique, produit des carbonates, piégeant le carbone. Lessivés par les eaux de pluies et transportées vers les océans, ces carbonates iraient piéger le carbone au fond de la mer. Selon les chercheurs allemands, le procédé permettrait en théorie de séquestrer durablement 1 milliard de tonnes de carbone par an à l’échelle de la planète. A l’échelle des bassins du Congo et de l’Amazone et en tenant compte aux émissions liées à l’extraction, et au transport du minéral, il «suffirait» de déverser chaque année entre 400 millions de tonnes et 1,8 milliards de tonnes de poudre d’olivine (soit jusqu’à 2,7 kg au mètre carré…), pour séquestrer au final 100 à 500 millions de tonnes de carbone (soit environ 0,36 à 1,8 gigatonnes de CO2) par an.

Recette pour un climat contrôlé.
Disperser de la limaille de fer dans l’océan austral. Sans oublier un zeste d’urée. Saupoudrer l’olivine sur les forêts africaine et amazonienne. Arroser régulièrement la stratosphère d’un produit soufré. Brumiser l’eau de mer à volonté. Laisser mariner et le tour est joué.

C’est vraiment épatant cette histoire, en plus l’olivine présent un excellent atout pour les communicants: le minéral est vert, d’où son nom. Et hop, je dynamite, je disperse, et je ventile une poudre verte et la planète est sauvée… Ah, j’oubliais un détail, nos valeureux chercheurs ont quand même regardé ce qui se passerait dans l’eau de ces bassins hydrologiques… Une bagatelle: le pH —qui mesure le niveau d’acidité ou de basicité de l’eau— grimperait à 8,2… une eau bien basique donc, qui j’en suis sûr ferait le bonheur la vie aquatique…

Le petit Nicolas devrait s’inspirer de ça demain, pour le premier conseil des ministres de son nouveau gouvernement. Pour la photo de groupe, on requiert un huissier de l’Elysée pour faire tomber une pluie de poudre d’olivine sur nos sympathiques ministres. De nuit avec un bon projecteur (vert pour accentuer l’effet), ça serait du plus bel effet, de quoi achever de nous convaincre qu’on a le pouvoir le plus écolo de la planète.


6 commentaires

  1. Bonjour,

    Quatre questions, pour laquelle je n’ai pas la réponse (et pas vu dans l’article du PNAS):
    1. Quel est l’impact sur le bilan acide/alcalin de l’océan? A première vue l’alcalinisation de ce procédé pourrait contrecarrer l’acidification des océans pas dissolution directe du CO2.
    2. Quel est l’impact estimé sur la biomasse terrestre de ce lâchage en gros de poussière, que ce soit les apports sur-supplémentaires de magnésium, de l’acide silicilique, de la dispersion des ‘poussières’ d’olivine…
    3. Quel est le bilan carbone net, tenant compte de l’énergie considérable à dépenser pour miner, broyer, transporter et disperser l’olivine?
    4. Qui paie la facture?

    1. Author

      Pas de réponse non plus là-dessus. Quant à la facture, on peut toujours l’adresser aux producteurs de pétrole et de charbon, non?

    2. J’ajouterais une question :
      5. Quel est le bilan en émission de GES d’une telle démarche ? Car l’extraction, la réduction en poudre et la dispersion se va pas se faire par bonne volonté du Saint Esprit …


  2. Cela me fait penser à « l’Apprenti-Sorcier »… version Walt-Disney !
    Trop génial cette poudre, on peut continuer à jouer avec nos 4×4 dans le désert ?

    « Et hop, je dynamite, je disperse, et je ventile… »
    C’était pas dans « les tontons flingueurs » ça ?
    🙂

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