Les bidasses n’aiment pas les moulins à vent

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

Après le bruit, la transformation en hachis des chauve-souris, la fin des paysages et j’en passe, l’éolien n’a pas fini de susciter des causes de rejet. Dernière en date, c’est la Bundeswehr, comprendre l’armée allemande, qui s’inquiète de l’abri que les fermes à vent de mer du Nord pourraient fournir à des agresseurs. C’est en tous cas ce que raconte une dépêche de Reuters ce soir, en expliquant que les bidasses allemands bloquent plusieurs projets (pour un milliard et demi d’euros tout de même).

En gros, les radars de nos voisins ne seraient pas capables de distinguer un avion de chasse pétri de bombes d’une armada de vulgaires moulins à vent à pales de carbone qui, c’est bien connu, se déplacent au dessus des airs à quelques centaines de kilomètres de l’heure. C’est étonnant que l’ineffable Giscard, grand pourfendeur d’éolien devant l’éternel, ne se soit pas encore emparé de l’argument. Mais bon, il préfère sans doute s’inventer une histoire de cul avec une princesse de la couronne britannique.

Giscard, certains s’en rappellent, reniflait le pétrole à distance. A défaut d’autres humeurs, plus royales sans doute. L’Ex devrait s’engager comme porte-parole de la Bundeswehr, ça ferait chic. Ou dénicher un inventeur capable d’éviter les dégâts d’un 747 (1) s’écrasant sur un réacteur nucléaire. Cela serait très utile si le petit Nicolas parvient à fourguer ses EPR chez les dictateurs qu’il aime à convaincre.

Il conviendra bien sûr de surveiller les investisseurs qui misent leur fortune dans les projets de fermes éoliennes off-shore. On ne sait jamais. Si ça se trouve, le grand démocrate iranien qu’est Ahmadinejad sait déjà que les radars de notre moderne Europe ne savent pas faire la différence entre ce qui bouge et ne bouge pas. Tel qu’on le connaît, il serait bien capable d’avoir déjà investi dans une foule de leurres éoliens, capables de masquer ses premiers forfaits nucléaires.

(1) Pour ceux qui préfèrent le cocorico, on peut aussi dire A380.

10 commentaires

  1. Je ne sais pas si la situation s’est arrangée, mais pendant des années il était interdit de construire une éolienne proche d’une base militaire exactement pour les mêmes raisons. Apparemment, un bout de pale se déplace à qqs centaines de km/h et cela crée des fausses échos.
    Déjà à l’époque on suggérait de masquer ces points statiques, mais je ne l’ai pas l’impression que la situation ait changée. Probablement que le problème a disparu car le préfet créera ses ZDE là où cela ne gêne personne.

  2. MERCI !!!! Enfin un article qui n’enterre pas l’éolien avec des arguments plus qu’horripilants et complétement ahurissants… C’est toujours avec intérêt que je lis vos articles et là je dois dire que je suis soulagée de constatez que vous ne descendez pas l’éolien ! Sans oublier l’article-témoignage parut hier « les jolies filles d’éole » par Thierry Salomon. Ca fait plaisir de voir qu’il y a des personnes clairvoyantes sur la question de la valorisation énergétique. Or il y a encore malheureusement trop peu de gens qui ont compris l’enjeu initial : enrayer le réchauffement climatique. Bonne continuation !

    1. Merci …
      Sur ces questions énergétiques, il nous faut débattre ensemble sans œillères, en faisant preuve de créativité, en ayant une vision systémique. Ainsi la question de l’effet de serre ne doit pas être l’unique critère pour juger de la pertinence d’une technologie de production énergétique : il y en a de nombreux autres tels la reproductibilité, la pérennité de la ressource, le gain en autonomie territoriale, les possibilités d’appropriation citoyennes …
      C’est toutes ces questions qui irrigueront la troisième Université d’Automne de l’association négaWatt qui réunira les 9 et 10 octobre prochain à Mèze dans l’Hérault 150 « négaWatteurs » venant de toute la France :
      http://www.negawatt.org/v12%20UnW2009/UnW2009a.htm
      La notion de « sobriété énergétique » sera au cœur de nos débats qui visent à inventer ensemble un nouveau paysage énergétique. Et à ne pas laisser toute la place aux conservatismes de tous poils …
      « La patrie des sarcastiques, c’est l’inaction. Il existe en effet deux grandes catégories de personnes : les actives, et celles qui critiquent les actives » nous dit avec justesse dans le Monde de ce jour l’écrivain-cycliste Guillaume Prébois, qui rajoute à l’attention de ceux qui pensent qu’il n’y a rien à faire :
      « Ce que la chenille appelle fin du monde, le reste du monde l’appelle papillon : toute fin est le début d’autre chose, voilà tout. »

      1. Mais ce n’est pas forcément une bonne chose et la transition peut-être trés douloureuse (Glasnost, Grand bond en avant de Mao, fanatisme nazi,…).
        Cette transition peut aussi conduire à une impasse.

      2. Quand vous dites que l’effet de serre ne doit pas être l’unique critère, vous avez bien raison. Après tout, ce n’est pas parce que le maison brule qu’il faut négliger les fleurs du jardin.

      3. « Des questions qui irrigueront une université. »

        C’est vraiment très fort.

      4. « On le m’a dit, dague à rouelle,
        Que de moi en mal vous parlez :
        Le vin que si bien avalez
        Vous le met-il en la cervelle ? »

        C’est de Marot, cher Marot.

    2. Eh minh, croyez-vous que l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne soient en train d’enrayer le réchauffement climatique avec leurs éoliennes? Donnez-vous alors la peine de comparer les émissions de CO2 de la production électrique de ces pays qui ont choisi l’éolien avec celles des pays qui ont choisi le nucléaire , France, Suède et Suisse. C’est vous qui êtes ahurissant!

  3. C’est pas le trou dans la couche d’ozone?

  4. Du grand n’importe quoi! J’espère que quelqu’un en poste devant un radar s’empressera de démentir! Mais ça serait sans compter sur le super « secret militaire »! D’ailleurs les controleurs aériens n’ont-ils pas des radars? (C’est une vrai question, j’en sais rien en fait). N’a t’on pas un exemple de site éolien proche d’un aéroport?

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