Le «chouchou» de l’Elysée veut être plus fort que l’Opep

© Denis Delbecq
© Denis Delbecq

En Arabie Saoudite, on croit à la reprise économique. C’est ce qu’à expliqué Ali al-Naimi, son ministre du pétrole, lors d’une conférence de l’Opep à Vienne (Autriche). Il affirme que la demande repart, surtout en Asie, et que l’économie mondiale peut désormais supporter un pétrole à 75 ou 80 dollars le baril. C’est le prix minimum, selon l’Opep, pour reprendre la prospection de nouveaux gisements. L’organisation a généreusement choisi de ne pas réduire sa production, pour éviter une remontée trop brutale des cours. Un véritable cadeau pour des économies en difficulté. Merci qui?

Au fait, le cours a-t-il vraiment baissé au cours de cette crise? Entre 1985 et 2000, le baril s’est affiché en moyenne à 18 dollars. Depuis 2000, c’était plutôt 42$ en moyenne (source Cnuced). A chaque crise, depuis trente ans, le baril avait reflué autour de 10 à 20 dollars. Cette fois, il n’est jamais descendu sous les 30 dollars, et le voilà déjà reparti au double…

Le petit Nicolas, l’agité de l’Elysée, a décidé de prendre les pompes par les cornes. Et, promis, le «chouchou de Bruxelles»(1) fera des propositions lors du prochain G8 pour stabiliser les cours, avançant l’idée d’une fourchette de prix qui serait déterminée entre pays producteurs et consommateurs. Pas de quoi réveiller la moustache de Christophe de Margerie, le patron de Total, qui ne voit pas de «fourchette raisonnable».

A Abu Dhabi, on est resté poli, on n’a pas commenté la prose Présidentielle pendant sa visite. Le VRP le mieux payé de France était venu inaugurer une base militaire française dans les Emirats, et tenter de leur vendre des avions Rafale. Sans oublier des réacteurs EPR. Il y aurait au moins deux pour 25 à 50 milliards d’euros —selon l’AFP— mais plus sûrement 12 à 16, pour 40 milliards. (Hé, l’AFP, vous allez passer pour de dangereux écologistes en laissant penser qu’un EPR est vendu plus de dix milliards d’euros).

D’ailleurs, on se demande bien ce qu’ils pourraient en faire de tous ces réacteurs atomiques, les émirs d’Abu Dhabi. 16 réacteurs pour 3,8 millions d’habitants, ça fait beaucoup, non? Mais bon, les concurrents d’Areva peuvent se frotter les mains. «Chouchou» a une drôle de conception du métier de représentant de commerce. Il commence par leur dire qu’il va limiter les recettes du pétrole, avant d’essayer de leur fourguer des réacteurs atomiques. Joli coup, monsieur le Président.

(1) Lire le Canard enchaîné du 28 mai 2009

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