Je vous en avais parlé il y a quelques semaines, la «Conférence internationale sur le changement climatique» organisée par le Heartland Institute, le fer de lance des contestataires du réchauffement climatique a ouvert ses portes dimanche à New York. Le New York Times lui consacre un long papier dans son édition de dimanche, pour constater l’essoufflement du mouvement.
A New York, donc, se sont retrouvé plus de six cent personnes, activistes, hommes politiques, un astronaute, et l’ineffable président Tchèque, Vaclav Klaus, président en exercice de l’Union européenne, qui a prononcé un discours dont il a le secret, expliquant que les alarmistes du réchauffement climatique «ne s’intéressent ni à la température, pas plus au gaz carbonique, aux hypothèses scientifiques contradictoires et leur mise à l’épreuve qu’à la liberté et aux marchés. Ils sont intéressés par leur business et les profits qu’ils réalisent avec l’aide des politiciens» (1). Concluant devant une foule enthousiaste: «Il est évident que les environnementalistes ne veulent pas changer le climat, ils veulent changer notre comportement… nous contrôler et nous manipuler.» Il avait déjà fait le coup quelques jours plus tôt, lors d’une conférence ECO:nomics organisée par le Wall Street Journal en Californie.
Le discours de Klaus n’a malheureusement pas été mis en ligne sur le site de la conférence de New York. En revanche, on pourra y lire le speech de Joseph Blast, le patron du Heartland, et ce lui de l’inévitable Richard Lindzen, météorologue au MIT et autrefois souffleur d’idées de l’administration de Dobelyou. Mais on attend toujours de lire les publications scientifiques capable de démonter l’hypothèse d’un réchauffement principalement provoqué par les rejets de gaz à effet de serre des activités humaines, retenue par le Groupe des experts de l’ONU pour le climat (GIEC), qui motive l’action de nombreux pays.
Lindzen ne s’en est pas spécialement pris à la science du climat. Il s’est surtout efforcer de démontrer que le consensus sur le réchauffement climatique des responsables des grandes institution scientifiques du pays (Académie des sciences, Association américaine pour le progrès des sciences) est dicté par des jeux d’influences et non par la science. Une manière de retourner les politesses qu’entendent souvent les activistes du non-réchauffement sur leurs liens avec de gros émetteurs de gaz à effet de serre, notamment l’industrie pétrolière.
De fait, relève le New York Times, les opinions au sein de cette communauté de sceptiques sont loin d’être unanimes. Certains expliquent que la Terre ne se réchauffe pas, d’autre qu’elle se réchauffe mais sans que l’homme y soit pour quelque chose, ou encore qu’elle se réchauffe, peu-importe que les gaz à effets de serre jouent un rôle ou pas, mais qu’on ne se portera pas plus mal dans une planète réchauffée. Le quotidien souligne aussi les difficultés financières des organisations qui croisent le fer avec l’ONU, depuis que certains grands sponsors désintéressés, comme Exxon Mobil, ont retiré leurs billes. Ce dernière avait versé plus de sic cent mille dollars au Heartland depuis 1998, avant de cesser tout financement, officiel en tous cas, en 2006. Un porte parole a confirmé au NYT que sa société avait cessé d’aider «plusieurs instituts d’études politiques dont la position sur le climat pourrait détourner l’attention du débat important sur la manière dont le monde pourra sécuriser l’énergie nécessaire à la croissance économique d’une manière responsable sur le plan de l’environnement». Et le combat du Heartland ressemble désormais à une cause perdue depuis qu’Obama a pris ses fonctions à Washington, prépare un marché du carbone et envisage des normes d’émissions. C’était justement pour éviter ça aux Etats-Unis que le Heartland se bat depuis des années, tout chantre du libéralisme débridé qu’il est.(2)
Aujourd’hui, le physicien Fred Singer, auteur d’un rapport peu convaincant sur le climat pour le Heartland Institute, doit tenir des sessions publiques et privées sur l’argumentaire du parfait sceptique du climat. Genre, la température n’a pas grimpé depuis quelques années, donc la Terre ne se réchauffe pas, etc. Mais on se demande bien pourquoi certains de ces séminaires seront privés, et donc interdits aux médias…
(1) Compte-rendu de la conférence du 9 mars 2009.
(2) Ce qui ne veut pas dire que ces mécanismes de «cap and trade» soient efficaces pour lutter contre le réchauffement. C’est surtout le moyen le plus facile d’éviter de se poser la question d’une taxe sur les émissions de carbone.
« Le quotidien souligne aussi les difficultés financières des organisations qui croisent le fer avec l’ONU, depuis que certains grands sponsors désintéressés, comme Exxon Mobil, ont retiré leurs billes. Ce dernière avait versé plus de sic cent mille dollars au Heartland depuis 1998, avant de cesser tout financement, officiel en tous cas, en 2006. »
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Budget du Heartland Institute http://www.heartland.org/about/PDFs/2007Financial.pdf
2006 : 3,2 M$
2007 : 5,2 M$
Càd que depuis qu’Exxon s’est retiré en 2006, le budget du Heartland Institute a … augmenté de 60%, pas exactement ce qu’on peut appeler des « difficultés financières » ! Bref, les réchauffistes au NYT n’en sont pas à un mensonge près.
Au passage, le sempiternel argument du « financement de 600.000 $ en 8 ans par Exxon », soit même pas ce qu’Al Gore gagne en 1 mois en donnant des conférences sur le RC facturées >100.000$ chacune (!), est vraiment pathétique tellement c’est bas les pâquerettes. Savez-vous Denis, à combien s’élève le « revenu » de Greenpeace, qui consacre plus de 20% de son budget à « combattre le réchauffement climatique » (en clair à entretenir l’hystérie climatique) ? 23 millions/an en 2003. Le même Greenpeace qui a reçu de son plus grand donnateur, le milliardaire réchauffiste et malthuséen Ted Turner, plus du double en 5 ans que ce qu’a reçu en 8 ans Heartland d’Exxon : http://www.activistcash.com/organization_financials.cfm/oid/131
La paille et la poutre quoi.
C’est bizarre mais à chaque fois que vous ressassez un argument réchauffiste usé jusqu’à la semelle du prêt-à-penser anti-sceptique, il ne tient pas la route une seconde. Je serais vous, je chercherais activement ce qui cloche.
Il ne faut pas croire tout ce que raconte le NYT : le mouvement ne s’essouffle pas, il s’amplifie.
Il y avait 400 conférenciers l’année dernière, il y en a 700 cette année et une centaine de plus sont enregistrés pour demain.
Avec une désinformation patente comme l’exerce le NYT, on comprend que « certains séminaires soient privés et interdits aux médias ».
Ce qui est triste, c’est que l’institut Heartland se définit lui-même comme un organisme ayant pour but de promouvoir le libéralisme et d’étendre la sphère du capitalisme. Comment donner de la valeur scientifique à une manifestation qui se veut, dès le début, partisane ? N’est-ce pas ce même institut qui a tambouriné de tristes campagnes sur le fait que le tabagisme passif n’est « pas grave » et qu’il n’y d’ailleurs aucune corrélation entre cigarette et cancer du poumon ?
Vous comprenez, dire le contraire pourrait signifier réguler le marché… Quelle horreur !
Tout à fait d’accord avec Abitdol, le mouvement ne s’essouffle pas, mais prend de l’ampleur, de nouvelles preuves scientifiques demontrent chaque jour, la faillite du modele du rechauffement lie au taux de CO2, la plus significative etant certainement le refroidissement actuel lie a une faible activite solaire.
L’administration Obama veut faire sortir les US de leur dependance aux energies fossiles, devant le spectre d’une remontee inevitable du baril d’ici quelques annees, voire plus tot.
La theorie du GIEC est donc utile pour preparer cette transition, mais malheureusement ne s’attaque aux vrais enjeux ecologiques : pollution atmospherique (le CO2 n’est pas un polluant !), epuisement des ressources en eau, deforestation, etc… mais les aggrave (biocarburants…)