n brevet, c’est sacré. Au point qu’une modification mineure d’un produit breveté ne peut pas être brevetée à son tour. C’est une bonne nouvelle pour la fabrication de médicaments génériques, après le rejet d’une procédure engagée par le suisse Novartis devant une Haute cour indienne. Le géant de l’industrie pharmaceutique contestait une disposition du code indien des brevets qui lui avait interdit de protéger une version rajeunie du Glivec, une molécule anticancéreuse. La molécule initiale était tombée dans le domaine public, ouvrant la voie à la fabrication de génériques.
L’Inde avait reçu le soutien de Médecins sans frontières (MSF) qui avait tenté de convaincre Novartis de lâcher l’affaire, en lançant une pétition signée par quatre cent vingt mille personnes, dont le Nobel de la paix Desmond Tutu et le patron du Fonds mondial contre le sida Michel Kazatchkine. Mais l’industriel a tenu à aller jusqu’au bout, sans succès. Le jugement du six août devrait freiner la course aux brevets en Inde, et simplifier la fabrication de molécules génériques pour soigner les personnes atteintes de Sida, entre autres, dans l’ensemble des pays du Sud.
Novartis devra se plier au jugement, même si l’industriel a protesté, expliquant que c’était un coup dur porté à la recherche médicale et à la qualité des soins en Inde, et ailleurs. Ça reste à prouver. En attendant, agences gouvernementales et ONG pourront se procurer des médicaments à bas prix pour les pays du Tiers-monde. Le Glivec générique est vendu 200 dollars par mois de traitement, soit treize fois moins que la version Novartis. L’industriel devrait méditer la thèse de deux économistes américains qui estiment que les brevets coûtent plus qu’ils ne rapportent (lire à ce sujet la note de Florent Latrive sur son blog).
Juste un petit commentaire pour signaler que le lien vers le post de Florent Latrive n’est pas valide et conduit vers un « http:/// ».
Les brevets à mon sens ont leur raison d’être mais on est typiquement dans un cas d’abus où la santé des gens est en balance avec les bénéfices d’une industries pharmaceutiques. D’autant plus si ces bénéfices tirés des brevets sont relatifs comme vous semblez l’indiquer avec cette thèse (d’ailleurs avez un autre lien vers celle-ci ?).
En tout cas merci d’avoir continuer ce blog que je suis assidûment depuis le début d’année, bonne continuation.
Je me rappelle avoir vu il y a quelques années le directeur du département de R&D européen d’une multinationale dans l’électronique… D’après ce qu’il disait une partie essentielle du travail du chercheur c’est le dépot de brevet, non pas pour protéger une invention mais pour servir de monnaie d’échanges dans les négociations. commerciales. Comme à chaque fois qu’un nouveau produit sort il y a forcément un aspect du produit qui a déjà été pensé par une autre multinationale et bien il faut que les deux responsables se rencontrent, sortent chacun un pile de brevets de plusieurs mètres de haut et s’échange les droits d’utiliser le brevet de l’un contre le droit d’utiliser le brevet de l’autre… Au final on a brassé beaucoup de papier et fait perdre beaucoup de temps aux chercheurs pour une efficacité totalement nulle… (et même négative maintenant que je vois les chiffres de l’étude signalée plus haut).