Dean Kamen, vous ne le connaissez peut-être pas. Cet inventeur américain a notamment créé (et fabriqué) le Segway, ce drôle d’engin électrique à deux roues parallèles qu’on rencontre parfois sur les trottoirs parisiens. Pourquoi je vous parle de Kamen, l’homme aux quatre cent quarante brevets? Par ce que ce petit malin, dans le bon sens du terme, se penche sur les technologies au service des pays du Sud, après avoir beaucoup bossé dans le domaine de la santé (pompe à insuline, machine à dialyse, fauteuil-roulant électrique qui gravit les escaliers, etc.)
Il y a quelques jours, Kamen a évoqué lors d’une conférence sur les technologies émergentes l’usage d’un moteur Stirling à haut rendement pour produire de l’électricité à partir de bouse de vache. De même, il travaille depuis quinze ans sur un système de purification d’eau portatif présenté comme révolutionnaire (semble-t-il un distillateur qui recycle l’énergie), qui pourrait être alimenté en électricité par le Stirling évoqué précédemment.
Je me méfie par essence des avancées spectaculaires présentées par les innovateurs en tous genre. Kamen est-il différent des autres? A condition qu’il soit un jour capable de faire fabriquer ses inventions à un prix abordable. Parce que la technologie, c’est bien beau, mais encore faut-il qu’elle soit accessible quand on prétend s’attaquer aux problèmes du Sud. Mieux encore, elle doit pouvoir être fabriquée par les gens eux-même, pas exportée depuis nos belles usines. Et là, Kamen a encore fort à faire. Aussi séduisant soit le Segway, à sept mille euros pièce, il n’est pas près de remplacer la bicyclette des facteurs des pays riches…