Google, consommation géante d’énergie

© D.Dq
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On en sait un peu plus sur le poids d’internet dans la consommation mondiale d’énergie. Le géant Google a pour la première fois donné des indications sur la puissance électrique consommé par ses infrastructures: 260 MW, le quart de la puissance moyenne consommée par une ville comme Marseille, soit une consommation de 2,27 TWh (0,5% de ce qu’on utilise en France). 85% de la puissance tirée par Google sert à faire fonctionner ses milliers de fermes de calcul. Google affirme que 25% de sa consommation a été fournie par des énergies renouvelables, un chiffre qui pourrait monter à 30% cette année.

Pour la petite histoire, j’avais publié mes propres calculs dans un papier de Terra Eco paru en avril 2009. J’annonçais un chiffre de 1,75 TWh par an. Ce qui, compte-tenu de la croissance de Google, était pile dans la cible des données publiées il y a quelques jours par l’entreprise (les 260MW correspondent à 2,27 TWh). Comme quoi, les estimations sur le nombre de serveurs de la firme suffisaient à connaître sa consommation…

Fin 2008, une polémique avait éclaté entre Google et le Times, qui affirmait qu’une recherche sur internet revenait à émettre 7 grammes de CO2. J’avais calculé 6 grammes eq-CO2, et Google annonçait 35 fois moins. Ce qui revient, devinez quoi, aux 0,3 Wh d’électricité qu’annonce Google aujourd’hui, et montre qu’entre 2008 et 2010 son efficacité ne s’est guère améliorée.

Mix énergétique. De fait, le géant joue probablement sur les mots… Pour un internaute, faire une recherche sur internet revient parfois à cliquer dix, vingt fois, trente fois et donc à faire autant de requêtes, par exemple pour afficher les résultats suivants ou modifier des termes de recherche. Tandis que Google n’est pas très clair sur ce qu’il mesure… Bref, mon chiffre de 6 grammes de CO2 par visite semble bien être proche de la réalité. Il faut y ajouter une quantité équivalente rejetée par l’ordinateur de l’internaute (sauf en France, puis que le mix électrique émet nettement moins de carbone en raison de la prédominance nucléaire).

Selon un expert cité par Technology Review, Google possèderait 3% des centres serveurs de la planète. L’ensemble représenterait donc une puissance totale de 8500 MW (soient 74 TWh sur la facture). C’est probablement très au delà (5, 10 fois plus?), puisque Google semble beaucoup plus efficace que ses concurrents, comme semblent le montrer les calculs faits par l’entreprise sur son service de messagerie:  GMail serait 80 plus efficace que les messageries gérées en interne par les entreprises. Trois jours de You Tube équivaudraient, en termes de CO2, à la fabrication, l’emballage et le transport d’un DVD. Tandis qu’un an de Gmail consommerait moins que de fabriquer une bouteille, la boire, y glisser un message et la jeter d’ans l’océan… On a le sens de la formule, chez Google…

12 commentaires


  1. 2,27 Twh/an / 260 MW = 8 730 h/ an d’heure de pleine utilisation (HPU) sur … 8 769 h possibles / an …
    J’aime bien, les ratios …
    Ca veut donc dire que chaque fermes travaillent à 99,5 % du temps, donc que la ferme qui, par ex, gère les requêtes des Ouest-européens reçoit aussi une partie de celles du reste du monde, pour travailler qd les européens ne demandent pas grd choses. C’est les vendeurs de câble qui sont contents !
    – côté production: si une centrale nucléaire est à pleine puissance 70% du temps = env. 6 00 HPU, c’est positivement notoire. PV: 1 000 h/an; éolien terrestre: 2 000; en mer: 3 000
    – côté consommation: un projet bois-énergie commence à être envisageable à partir de 1 000 h/an.
    Google fait vraiment ts ts fort .
    simon.gaillard@gmail.com

    1. Author

      En l’occurence, cher Simon, si les installations de production d’électricité affichent des taux moyen de fonctionnement de 14% (PV en France en 2010) à quelques 80% (nucléaire), les fermes informatiques achètent du courant 24h/24, parce qu’on n’éteint pas les serveurs. Et quand Google annonce 260 MW de puissance moyenne, c’est donc bien à multiplier par 8760 heures, le nombre d’heures annuelles (dans ce genre de calcul, on ne tient pas des années bissextiles et tutti quanti)… Google possède des milliers de fermes, dont la charge est répartie suivant le trafic (il y a des installations pour cela, voir Akamai). Un paquet de données fait parfois un tour du monde pour relier deux sites distants à vol d’oiseau de quelques centaines de kilomètres. Avec Internet tout est possible, et il est fort possible que le contenu de cette réponse ait transité par les Etats-Unis et le Japon, pour aller de Paris en Suisse, où Effets de Terre est hébergé 😉 Pour vous donner un exemple, mon hébergeur annonce une disponibilité de 99,9% par an (soit neuf heures de panne annuelles)

    2. L’année, comme le rappelle DD, comprend 8760 heures. Point barre. Et chipoter sur les virgules n’a aucun sens, dans un domaine où le deuxième chiffre n’est déjà plus très significatif.

      Dans un autre ordre de grandeur, la consommation énergétique horaire moyenne de l’humanité est aujourd’hui de l’ordre de 10 TW (10TWh/h, pour ceux qui me signaleraient que des TW, c’est une puissance et pas une quantité d’énergie).

      La consommation d’internet, même en multipliant Google par ses 10aines de concurrents, si elle n’est pas négligeable, reste quand-même à un niveau qui montre que le problème énergétique de l’humanité ne se situe pas encore là (çà viendra peut-être un jour, mais j’en doute).

      Au regard du quart de millième de TW de Google, il faudrait mettre en exergue ce que cet outil permet d’économiser en énergie. J’ai commencé à travailler il y a 30 ans, et à l’époque, une simple recherche documentaire réclamait parfois plusieurs journées de travail, et de nombreux déplacements par divers moyens (métro, bus, voiture, train, …), sans compter le temps à lire les docs au bureau pour en faire la synthèse ou trouver l’info recherchée (éclairage, chauffage, téléphone, surface occupée, …). Internet est probablement l’outil le plus sobre en énergie inventé depuis le début de la révolution industrielle, au regard de sa puissance de travail.

  2. C’est le monde moderne ?
    NON !
    Je viens de voir sur le journal Nice Matin une photo de rentrée étudiante :
    chacun son PC portable ! c’est pas une stylo et du papier !
    C’est édifiant !
    Le choc dans le mur y va faire des morts ! yo

  3. @  » Armand  »
    « au regard de sa puissance de travail. »
    ou de destruction à mon avis !

    1. éteins vite ton ordinateur, tu risque de te faire du mal, si ce n’est de t’autodétruire 😉

  4. Ces grands chiffres survoltent les grandes idées.

    Petite réflexion tout de même : si on voulait supprimer tout accès moderne à l’information, que faudrait-il en équivalent CO2 pour « nourrir » autant en informations tous ces esprits avides ?

    Comprenez ! S’en est finit d’épier son voisin de village par la fenêtre (quoi-que … ^^), s’en est finit d’acheter une encyclopédie de 50kg pour atteindre le fin mot des maux, s’en est finit de véhiculer en pétrolette nos écrits à l’autre bout du monde… etc.

    Nos besoins, à nous les hommes, n’a de limite que celle de l’ingéniosité dont nous sommes capable. Vu la demande en information, pour le coup, je trouve que ne nous nous en sortons plutôt bien niveau énergétique.

    Devinette : J’ai mis 15min à poster ce commentaire que je ne pense pas inutile … j’ai consommé combien avec mon alimentation de PC de 650W (max) et mon écran 22 doigts ? 😉

  5. et combien d’énergie à vivre pendant tout ce temps ? Et à chauffer votre maison pendant ce temps ? Et pour tricoter votre pull-over ?
    Il y a une solution très dans la ligne deep-écologie à l’américaine sur laquelle on est ppartis là : c’est de se suicider.
    (ah non ! de nos jours ça n’est même pas écologique : on brûle les gens, maintenant, energie !)



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