Voilà qui va ajouter un peu de piquant aux discussions en cours au Sénat français sur la loi encadrant les OGM. Car le coton transgénique cultivé aux Etats-Unis vient de prendre une sacré claque. Une étude solide qui confirme, dans des cultures commerciales, ce qu’on savait déjà en laboratoire: à force d’être agressés par une toxine secretée par une plante OGM, les insectes s’adaptent au point de finir par résister. C’est le cas de Helicoverpa zea, qui résiste désormais à des doses de toxines BT parfois cinq cent fois supérieures à celles qui tuaient ces insectes avant l’introduction du coton BT. Et ça va vite, puisque cette variété transgénique a commencé à être cultivée en 1996, si mes souvenirs sont bons. Selon les chercheurs, rapporte Le Monde du jour, d’ici neuf ans, la totalité des H. zea seront résistants au coton BT en Arkansas. Et pourtant, là-bas, près de 40% des champs sont cultivés en variétés traditionnelles, signe qu’il faut une sacrée surface de zone refuge pour éviter ces mutations.
Bien évidemment, les industriels, Monsanto et consorts, ne resteront pas les bras croisés. Ils nous concoctent sans doute déjà d’autres variétés. En attendant, les agriculteurs vont reprendre leurs bonnes vieilles habitudes d’aspersion de pesticides… Ça me fait un peu penser à ce technicien de France Telecom, qui racontait il y a plus de vingt ans comment il jouait au chat et à la souris avec les fraudeurs de cabine téléphonique à pièces, en inventant des parades contre leurs bidouilles. Finalement, cette bataille s’est achevée par l’introduction de la carte à puce. Mais je ne vois pas très bien ce qui pourrait jouer le rôle de carte à puce dans la lutte entre les OGM et la théorie de l’évolution. Le plus simple ne serait-il pas d’en revenir aux bonnes vieilles méthodes de culture et d’amélioration des espèces?
Encore une information que les médias traditionnels négligent de mettre en avant. Merci de ta vigilance.
Etrange votre commentaire. Je cite Le Monde ici, qui me semble bien être un média traditionnel. Ils ont pourtant été encore plus vigilant que moi, non?
Ce qui est marrant dans l’article c’est que les concepteurs de cet OGM préconise d’avoir des champs de coton non ogm pas trop loin pour mixer les insectes résistants et non résistants. Bref, pour que l’OGM fonctionne, il faut des non OGM pas trop loin. C’est excellent de bétise !!
Moi, j’ai tendance a croire que cette etude est serieuse, et elle me parait a priori tout a fait interessante
On a cree un mais qui secretait une molecule toxique pour les insectes. En une dizaine d’annees, il est apparu un insecte qui a developpe dans son genome la capacite a resister a (probablement la degrade-t-il) la molecule. Cela a deja ete observe avec des insecticides classiques, mais c’est nouveau que cela soit observe sur un insecicide secrete par une plante.
Au fond, ce phenomene est normal. Dans ce cas, semblable a celui des insecticides classiques, on va mettre en oeuvre des techniques classiques, telles que celles utilisees en Camargue pour maintenir la population des moustiques dans des limites raisonnables. La bas, il est apparu depuis longtemps des resistances aux insecticides, et on etudie en detail la dynamique des populations pour maintenir un taux d’insectes resistants permettant un controle.
En effet, l’apparition d’une resistance est un processus du aux mutaions aleatoires dans une population ET a l’existence d’une pression selective, en Camargue, l’insecticide. Or, sans pression selective, la mutation n’est en general pas stable: il coute de l’energie a l’insecte de maintenir une resistance, et le gene tend a disparaitre si on supprime l’insecticide. Donc on apprend a vivre avec la resistance, mais la gestion du probleme est toujours plus compliquee…et milite en faveur de la diversite genetique….
Cela est illustre dans le cas de ce mais, ou on insiste pour que l’on ne pratique pas une monoculture!
Par ailleurs, cela montre aussi qu’il est idiot de faire croire que les OGM ameneront des problemes tres differents de toutes les methodes de culture deja pratiquees.
Pour revenir sur l’hexagone (debat au Senat), je pense que le refus de toute coexistence OGM-nonOGM ressemble au refus des cagots d’accepter l’avortement pour les non-croyants dans un pays, et que l’avis des associations autoproclamees ecologistes ne peut etre mis sur le meme plan que les etudes scioentifiques:
Si on veut interdire tout OGM, qu’on en assume la decision politique, mais qu’on ne demande pas alors leur avis aux scientifiques, qui n’ont rien trouve contre les OGM deja mis sur le marche!
Karva
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Cela a deja ete observe avec des insecticides classiques, mais c’est nouveau que cela soit observe sur un insecicide secrete par une plante.
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@ Karva,
Ce n’est pas nouveau. C’est déjà observé et étudié sous serre sur des plants OGM. C’est pour ça que tout agriculteur d’OGM est obligé par contrat d’aménager des parcelles refuges pour s’assurer que la résistance soit supprimée (un mutant résistant au Bt a peu de chance de survivre face à un non mutant). Donc contrairement à ce qu’affirme le titre absurde de le Monde « Un insecte parvient à résister au coton OGM censé l’éradiquer », le coton OGM n’a jamais été censé « éradiquer » un insecte !!!
Et ce n’est pas « un insecte parvient à résister ». C’est : « sur quelques parcelles sur les dizaines de millions d’h d’OGM planté dans le monde depuis 10 ans, on a trouvé des vers résistants d’une espèce sur les 4 existantes et uniquement sur le coton Bt, résistance qui peut être supprimée si on augmente la proportion de parcelle refuge comme dans les autres régions de culture où aucune résistance n’est apparue même après 7 ans de culture de ce coton Bt, résistance observée déjà depuis longtemps sur des cultures non ogm bien moins étendues pulvérisées avec du Bt naturel en guise d’insecticide ».
Tout est écrit dans en clair dans le communiqué de presse de l’Université d’Alabama à l’origine de la publication. Pour être informé correctement, il suffit de consulter à la source au lieu de se fier à la propagande anti-OGM des médias français.
Autre remarque, parler de « plantes secrétant des insecticides » est un non sens. Toute plante sécrète a un insecticide ou un autre, sinon, elle ne résisterai pas à la pression évolutive exercée par les ravageurs. Croquez un poireau ou un brocolli et vous avalez un coctail d’insecticide « naturel » (comme le Bt) que vous n’imaginez même pas.
J’ai l’impression que que les connaissances de miniTax en botanique sont aussi abyssales que ses connaissances en économie…
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Si on veut interdire tout OGM, qu’on en assume la decision politique, mais qu’on ne demande pas alors leur avis aux scientifiques, qui n’ont rien trouve contre les OGM deja mis sur le marche!
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D’un autre coté on ne leur a jamais posé la question aux scientifiques ! La question qui se pose dans le cas d’une plante insecticide (totalement différente des plantes non transgènes puisque les quantités relachés et leur fonctionnement n’ont strictement rien de commun avec les défenses habituellement constatés chez les autres plantes – miniTax vos connaissances en botanique sont aussi abyssales que vos connaissances en économie) est : faut-il la controller comme une plante ou faut-il la controller comme un insecticide ? Avant que le sujet fasse partie du n’importe quoi médiatique les deux camps en présence c’était les généticiens qui défendaient de la première option et les biologistes la seconde…
Les Etats-Unis ont choisi de les considérer comme des plantes donc les controles qu’ils peuvent faire sur ce sujet sont fortement limités… De plus le droit chez eux a plutot pour tradition la responsabilité illimité de l’entreprise et si quelqu’un se plante il se plante vraiment (voir les sommes folles mis en jeu par les procès du tabac ou la condamnation des responsables d’Enron a plusieurs années de prison!), donc les précautions moindres sont contrebalancés par des sanctions à la hauteur du préjudice…
Du coté de l’Europe on penche plutot vers la responsabilisation des administrations à partir du moment ou elles donnent leur feu vert. Adoptez une position américaine avec un droit à l’européenne me parait le moyen le plus certain d’encourager les dérives : on fait moins de controles et en plus on est couvert si quelque chose se passe mal parce que ce sera la faute de l’administration qui nous a autorisé à faire des bêtises !
Sur l’apparition des résistances il ne faut pas oublier que les toxines BT sont aussi utilisés en tant que traitement biologique : l’apparition de résistances est donc une charge financière que les utilisateurs et vendeur d’ogm vont reporter sur ceux qui n’en utilisent pas.
Et il y a une différence fondamentale entre une plante insecticide et un traitement insecticide : le traitement insecticide on peut choisir de se limiter à l’employer uniquement quand on en a besoin ou qu’on soupçonne qu’on va en avoir besoin. La plante insecticide elle, va diffuser des toxines continuellement même quand les parasites sont présents dans des quantités trop petites pour poser de réels problèmes. Il est beaucoup plus facile d’avoir une apparition d’une résistance quand l’utilisation est systématique que quand l’utilisation est circonstanciée.
Si je comprends bien, il me semble que « Minitax » connait mieux le probleme technique, ce qui est finalemnt normal: je ne suis que Physicien. Donc il a raison: je n’ai pas pris le temps de lire le communique et je n’ai qu’essaye de reinterpreter un article de journal.
Je voulais juste dire que cela me paraissait etre finalement une manifestation supplementaire de la lutte sans arret recommence contre les insectes ravageurs, et qu’il ne fallait pas en faire une affaire emblematique du probleme des OGM.
Quant a la citation:
« Si on veut interdire tout OGM, qu’on en assume la decision politique, mais qu’on ne demande pas alors leur avis aux scientifiques, qui n’ont rien trouve contre les OGM deja mis sur le marche! »,
elle est de moi et pas de minitax, et elle fait allusion au debat du Senat et a l’interdiction du precedent mais Monsanto.
Je pretends que cette decision s’est faite CONTRE LA COMMUNAUTE SCIENTIFIQUE, avec l’execption de quelques energumenes mediatiques qui passent plus de temps sur les plateaux tele que dans leur laboratoire, et auxquels les journalistes offrent abusivement une tribune complaisante pour repandre leur lubies. Dans la commision qui a fourni les termes meme que Sarko voulait, il y avait une minorite de scientiques, et 12 sur 14-je crois-ont signe un communique de protestation.
Voila ce qui justifie mes critiques: on n’a consulte les scientifiques que pour avoir des arguments pour interdire ce mais, et on s’est arrange pour qu’ils soient minoritaires vis a vis des associations autoproclamees representantes d e la societe civile!
Je n’aime pas voir l’expertise des scientifiques niee de cette maniere, et si un pays veut interdire les OGM, ou la contraception, ou l’avortement pour des rasions religieuses ou politiques, qu’il n’essaie pas de demander leur avis aux scientifiques!
Karva
Déjà la communauté scientifique ça n’existe pas, c’est une expression de journaliste mais on entre pas en science comme on entre dans les ordres. De plus la lettre qui a été publiée était simplement un moyen pour les personnes concernées d’éviter que les politiques se couvrent en donnant l’excuse « c’est la faute à la science ». Mais en aucun cas ils n’ont affirmé qu’ils ne fallaient pas interdire (ou qu’il fallait autoriser) le maïs 810 mais on simplement rappelé leur avis à savoir que les faits scientiques : « représentent des interrogations quant aux conséquences environnementales, sanitaires et économiques possibles de la culture et de la commercialisation du MON810 ». Qu’une lettre qui ait pour thême « les scientifiques exposent leur démarche : ils ont exposé les faits existants sans prendre parti et c’est le pouvoir politique qui est responsable de la décision », se soit transformé dans l’imaginaire collectif en « 14 scientifiques dénoncent l’interdiction du Mon810 » en dit beaucoup sur la capacité des gens à être mal-informé…
Le scientifique expose ce qu’il sait, puis le politique décide si oui ou non celà répond à toutes ses interrogations. Ce n’est pas à la science de faire la politique car de ce qui est on ne peut déduire ce qui doit être. Pour caricaturer ce n’est pas parce que fumer donne le cancer qu’on ne peut pas choisir de fumer pour profiter des avantages qu’on y trouve au dépend de sa propre santé…. La politique est un art et non une science.
De plus le collège scientifique compose la moité de cette commission et dans l’autre moitié (qui regroupe aussi des industriels qui commercialisent des OGM) les opposants les plus médiatiques (greenpeace et la Conf paysanne) avaient refusé de siéger en pratiquant la politique de la chaise vide. La composition de la commission est ici (http://www.ecologie.gouv.fr/Composition-du-comite-de.html ) vous pourrez voir qu’il est impossible de bypasser le collège scientifique.
Dans le cas du Mon810, le pouvoir politique a estimé qu’en l’état actuel des connaissances il n’était pas rassuré et qu’il fallait mettre en place des vraies procédures de controle parce que l’avis scientifique fait plus penser la balance vers l’idée selon laquelle il faut controller le maïs comme un insecticide plutot que de le controller comme une plante classique (c’est à dire quasiment pas de controle). Ca n’a strictement rien à voir avec une interdiction de la transgénèse (contrairement à ce qui a été avancé par le lobby pro-« faisons n’importe quoi en laissons la collectivité nettoyer derrière nous » pour faire passer les personnes responsables pour de dangereux luddites) ou l’abandon des recherches mais c’est simplement une décision politique tout simplement banale compte tenu des différences entre la conception du droit et de la puissance publique qui existe entre les Etats Unis et la France et que j’ai expliqué tout à l’heure.
Karva,
Je ne crois pas que quelqu’un ait dit qu’il fallait interdire les OGM et encore moins la recherche dans ce domaine. C’est un peu comme le nucléaire, enfin il me semble, beaucoup souhaite que la recherche continue et que la mise sur le marché se fasse en TOUTE connaissance de cause, qu’il y ait un vrai débat objectif et non partisan sur le sujet. Et ce n’est pas le cas.
Des scientifiques qui essaient d’alerter là-dessus, il y en a plein, à commencer par Christian Vélot du CNRS à qui on coupe les subsides parce qu’il ose dire que les recherches à long terme, telles qu’on les pratique sur les médicaments, n’ont jamais eu lieu pour les OGM aujourd’hui répandus dans la nature.
Alors après qu’on vienne nous dire que c’est inoffensif et qu’il n’y a rien à craindre d’une quelconque contamination par les cultures en plein air, c’est quand même se moquer du monde.
Comme l’a dit Tilleul, le collège de la commission a dit que les recherches devaient être poursuivies et le président de ce groupe a dit « doutes sérieux » parce que Sarko le lui demandait pour entériner le moratoire. La communication des chercheurs a été justement de dire « nous n’avons jamais dit doutes sérieux, c’est notre président qui a changé la formulation exacte ».
Maintenant, y-a-t-il vraiment contradiction fondamentale entre « doutes sérieux » et « les recherches doivent être poursuivies » ? Pas vraiment il me semble.
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D’un autre coté on ne leur a jamais posé la question aux scientifiques !
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@7
Non, c’est un mensonge. Toutes les académies de sciences et de médecines, toutes les instances de bioéthiques (et Dieu sait si les OGM ont fait l’objet de débats éthiques) , toutes les agences sanitaires, tous les laboratoires publics de recherche agronomiques, épidémiologiques, de génie génétique ou toxicologiques du monde ont conclu au risque minime des OGM et ont approuvé leur utilisation en plein champ. Et depuis 10 ans que c’est cultivé en plein champ sur plus de 100 millions d’hectare partout dans le monde et des dizaines de milliers d’études, les scientifiques n’ont absolument trouvé aucun effet négatif de nature à remettre en cause les OGM, OGM dont la surface cultivée augmente de 2 chiffres chaque année.
Que vous persistez dans votre idéologie anti-OGM, ok, mais affirmer que les scientifiques « ne sont pas consultés » avec un argument sémantique bidon, c’est franchement ridicule.
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Sur l’apparition des résistances il ne faut pas oublier que les toxines BT sont aussi utilisés en tant que traitement biologique
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Et devinez quoi, le traitement « biologique » à base de toxine Bt naturelle entraîne aussi des résistances qu’on a découvertes bien avant celles sur le coton Bt. Et d’après vous, d’où vient la solution de toxine Bt utilisée par agriculteurs bio. Bingo, d’une « plante insecticide » qui sécrète NATURELLEMENT sa toxine. Et il y en a des milliers dans la nature tout aussi « dangeureuses » tel que le céleri, la courgette, la pomme de terre voire la canelle (qui sécrète un insecticide appelé coumarine, responsable d’allergie et atteinte hépatique et dont l’ingestion dépasse très facilement la dose journalière admissible dès qu’on consomme des pâtisseries ou du vin chaud à la cannelle). Mais ça, je suppose que vous, qui vous permettez de qualifier les connaissances des autres d’abyssales, le savez déjà même si vos exposés ne le laissent pas vraiment croire. Sans doute à cause une amnésie sélective passagère due à un trop fort aveuglement.
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Toutes les académies de sciences et de médecines, toutes les instances de bioéthiques (et Dieu sait si les OGM ont fait l’objet de débats éthiques) , toutes les agences sanitaires, tous les laboratoires publics de recherche agronomiques, épidémiologiques, de génie génétique ou toxicologiques du monde ont conclu au risque minime des OGM et ont approuvé leur utilisation en plein champ.
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Ben c’est faux, voir mon message sur Christian Vélot juste avant. Le problème est que dès qu’un scientifique parle un peu trop fort contre les OGM, on lui coupe ses moyens de travail. Après c’est sur, c’est beaucoup plus facile pour trouver des scientifiques qui sont pour. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a une réflexion sur la protection des lanceurs d’alerte. D’ailleurs C. Vélot, comme beaucoup d’autres je présume, n’est pas contre les OGM, il dit juste qu’on a pas fait assez d’études pour conclure, ou non, à leur inocuïté.
Christian Velot, dont on fait un martyr, n’est pas au CNRS, c’est un maitre de conference. Mais ca n’a pas d’importance, en fait. Je pense qu’il est juge par ses pairs sur son travail scientifique (ce jugement decide des credits de recheche qu’on lui attribuera, pas de son boulot d’enseignant: il ne risque pas d’etre licencie). C’est sans doute cela qui doit faire probleme. Mais je ne suis pas charge de son evaluation. J’ai tendance a faire confiance dans l’evaluation du travail scientifique faite par les commissions ad-hoc (ici l’INSERM????). Nous avons dans le passe deja ete confrontes a des problemes avec le sieur Benveniste qui a hurle a la repression quand on en a eu marre de ses elucubrations…
J’ai essaye de voir l’activite scientifique de l’equipe de Velot, mais je n’ai pas trouve de reponse claire: je ne suis pas qualifie. Mais je doute que mes collegues procedent ainsi simplement parce que ce Velot multiplie les interventions mediatiques anti-OGM.
Cela dit, vous devez vous rendre compte que minitax a raison, les institutions scientifiques ont ete unanimes pour prendre le contre pied des « precheurs d’apocalypse ». Les specialistes des plateaux tele ou des meetings anti-OGM comme Belpomme et ce Velot sont totalement en marge de l’institution.
Il est de bon gout de contester la « science officielle », mais pour la remplacer par quoi? Va-t-on considerer qu’une campagne d’opinion publique bien menee vaut verite scientifique? Ca ressemble fort au Lissenkisme, ou au « la republique n’a pas besoin de savants » d’une autre epoque. Vous devez considerer qu’il y a la sphere des decisions politiques, mais que la recherche scientifique est tres differente de cela, elle ne donne pas les resultats qu’on lui demande, elle prend en compte des faits, pas des croyances.
J’ai une certaine experience des mouvements sociaux, et je suis tres attache a l' »esprit 68″, meme si je me sens irrite par la defense qu’en fait Joffrin…(sans doute chacun met derriere 68 ce qu’il a aime, moi c’etait le debat, la confiance dans l’avenir, la solidarite et le collectif) et j’ai eu a discuter a propos de l’avortement, de la contraception et du travail feminin, avec des opinions reactionnaires (en particulier le courant catholique dans la CFDT) qui essayaient de se parer d’arguments scientifiques tels que la specificite naturelle des femmes, le caractere « non naturel » de la contraception ou de l’avortement, voire le caractere cancerigene des contraceptifs…et j’ai l’habitude de voir les croyances a composantes religieuses se cacher derriere des arguments de type ecologiste pour refuser le progres.
Comme cela a deja ete dit, les OGM sont le nouveau totem des ecologistes et j’ai tendance a penser que notre pouvoir politique considere l’interdiction de ce mais comme une sucette lancee aux passeistes de tous poils. Je pense que la il fait une grossiere erreur. C’est vrai qu’aujourd’hui, ca ne pese pas trop lourd economiquement, mais cela obere profondement l’avenir de notre pays car je ne vois pas que ces techniques ne soient promises a un grand avenir.
Ailleurs qu’en France???? Adieu les Lumieres…
Karva
C’est vrai qu’aujourd’hui, ca ne pese pas trop lourd economiquement, mais cela obere profondement l’avenir de notre pays car je ne vois pas que ces techniques ne soient promises a un grand avenir.
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Encore une fois une mauvaise présentation du débat, la question n’est pas sur l’interdiction ou non des techniques ogm : ce débat a été entériné depuis belle lurette au niveau européen : il n’est pas possible d’interdire les ogm de manière globale mais il faut évaluer chaque ogm au cas par cas.
La question actuelle est : faut-il un controle des ogm insecticides ou non ?
Pour info une citation de JF Legrand :
« “J’ai commis une faute lors de la présentation de l’avis aux ministres Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet. J’ai dit : “Voilà le résultat écrit de nos observations” puis j’ai conclu, au regard des faits scientifiques nouveaux et des questions en suspens, qu’il existe des “doutes sérieux”. Cette expression ne figure pas dans le document. Mais le comité constate qu’il n’y a encore pas d’études sur les effets endocriniens, teratogènes et transgénérationnels du MON810 : il y a de quoi émettre des “doutes sérieux” ! On me rétorque que le MON810 est utilisé depuis des années aux Etats-Unis et qu’on n’a pas constaté d’effets particuliers sur la santé, mais aucune étude épidémiologique n’a été menée, faute de traçabilité. Là encore, il y a de quoi avoir des “doutes sérieux”. En tant que vétérinaire, j’estime que le doute doit bénéficier au consommateur. C’est le rôle de la haute autorité de procéder à une évaluation scientifique ; c’est mon rôle de parlementaire de m’associer à la gestion de ce risque. Il ne faut pas répéter avec les OGM les erreurs commises sur d’autres sujets, comme l’amiante ou la mise en marché de certains produits phytosanitaires dangereux pour la santé, sujets pour lesquels on a été sciemment aveugles pendant des années. »
Je pense que c’est très facile pour certaines personnes qui n’ont aucune responsabilité que celle de crier confortablement assises dans leur fauteuil, d’aller cracher sur le pouvoir politique qui lui s’engage par ses actions et se retrouve responsable de la vie de millions de personnes. Au lieu de crier aux martyrs, les gens qui souhaitent faire fortune avec des plantes insecticides feraient mieux de s’atteler à travailler sur ces études manquantes…
Je regrette, ca n’est pas a un elu, fut-il un veterinaire, de decider sur un sujet scientifique contre la communaute scientifique. Par contre, il peut tres bien prendre une decision politique. Il reconnait que ses paroles ne figuraient pas dans le documnent, et il n’etait pas fonde a donner un avis sur ce probleme le fait d’etre veterinaire ne le qualifie pas pour parler sur les OGM contre la communaute scientifique, tout comme le fait pour Nathalie Kozukio-Morizet ou Giscard d’Estaing d’etre polytechniciens ne leur donne qualite pour avoir un avis scientifique sur quoi que ce soit. Il n’est besoin que de voir les aneries du second sur les avions renifleurs et les betises proferees par la premiere sur les sciences pour le comprendre…
Karva
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Ben c’est faux, voir mon message sur Christian Vélot juste avant.
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@12,
Christian Vélot n’a pas apporté d’élément scientifique qui puisse remettre l’utilisation à grande échelle des OGM, juste des soupçons de risque potentiel. Ca fait mince comme argument face à tous les autres chercheurs et surtout face à la réalité de centaines de millions d’hectare d’OGM plantés depuis 10 ans dans le monde (ce qui veut dire que les tests avaient commencé il y a 20 ans au moins).
Si à chaque fois qu’un chercheur a peur d’un risque, on arrête tout, jamais on aurait eu de train, de pesticide, de vaccins, de médicaments modernes ou de téléphone portable. C’est totalement absurde comme raisonnement, surtout quand on sait pertinemment que l’absence de ce genre progrès, comme dans les pays pauvres, tue un paquet de gens.
« C’est totalement absurde comme raisonnement, surtout quand on sait pertinemment que l’absence de ce genre progrès, comme dans les pays pauvres, tue un paquet de gens »
Non, non et non! Marre d’entendre que les OGM vont sauver le monde de la faim. 75% de la population pauvre mondiale vit dans les espaces ruraux et forment le gros du régiment des crève-la-faim. Les premiers touchés sont les paysans non solvables!
De nombreuses expériences prouvent que dans ces pays, après une amélioration significative des rendements les premières années, les OGM deviennent par la suite un facteur de dépendance à des grosses entreprises semencières, jusqu’à la ruine et l’abandon de la terre. Comme tout le monde le sait, l’objectif numéro 1 des OGM n’est pas d’assurer un revenu stable et conséquent aux agriculteurs mais d’augmenter le bénéf des semenciers. Ils sont vendu par des gens sans scrupules qui font miroiter aux paysans des marges brutes mirobolantes. Il faut cesser de croire que les multinationales de l’alimentaire ont des objectifs philanthropiques monsieur Minitax.
De plus, tous les spécialistes du développement agricole convergent pour dire que faire appliquer à des paysans des méthodes fraîchement transposées de nos pays occidentaux n’a jamais fonctionné.
Par contre il est difficile de dire non à des OGM adaptés aux zones de sécheresse, tolérants au sel ou tout autre solution miracle capable de nous aider à relever les défis alimentaires. Cependant, ces semences ne sont pas encore près de voir le jour, car les semenciers préfèrent travailler sur des variétés qui rapportent beaucoup plus d’argent, comme le maïs assécheur de nappe phréatique. Là encore, il est probable que la sélection massale de semences traditionnelles ou des pratiques agronomiques adéquates puissent faire plus que les millions investis dans ces biotechnologies.
Karva et miniTax vous êtes quand même incroyables !!
@Karva : quand on émet des doutes on est anti-OGM !! Vous nous ressortez le discours de 2005 : « vous avez voté NON donc vous êtes contre l’Europe ». Y en a marre de ce genre de discours, Vélot n’a jamais dit qu’il était contre les OGM, juste qu’il faut faire plus d’études. Y a quand même une différence.
Sinon on va dire qu’on a tous les 2 raisons, C. Vélot est enseignant chercheur à l’université Paris-Sud en génétique moléculaire. Il est (ou était) responsable d’une équipe de recherche mixte université/CNRS à l’institut de Génétique et Microbiologie. Bref, c’est pas un Allègre s’exprimant sur le climat, la génétique c’est son rayon.
@miniTax : Oui C; Vélot a émis des doutes, ça fait donc au moins un scientifique qui en a fait part, donc TOUS les scientifiques ne sont pas forcément pour les cultures en plein air, là aussi faut arrêter les élucubrations !! Et concernant le danger des ondes des téléphones mobiles, je vous renvoie à un article récent sur la question:
Et concernant les ondes électromagnétiques, malheureusement de plus en plus d’études montrent une dangerosité potentielle :
http://www.actualites-news-environnement.com/14631-telephones-portables-stressent-tomates-sante.html
Sur les OGM, encore une fois, il n’est pas question d’interdire les recherches, juste d’arrêter les cultures en plein champ tant que l’on est pas SUR. Et jusqu’à preuve du contraire, c’est le encore cas.
Et Fab a raison, en mai 2007, un rapport de l’ONU concluait qu’on peut sans problème nourrir la planète rien qu’avec du bio :
http://www.fao.org/newsroom/fr/news/2007/1000550/index.html
Et le plus gros avantage des OGM, pour les fabricants, est juste une question de propriété intellectuelle qui va rendre les agriculteurs encore plus dépendants de leurs fournisseurs qu’il ne le sont déjà, les OGM étant stériles. Brevets, protection à tout va et tutti quanti…magnifique !!!
@Romu: là, je ne suis pas d’accord avec toi. Il ne faut pas rêver. Il est rigoureusement impossible de nourrir toute la population avec du bio, et moins encore quand elle aura grimpé à huit ou neuf milliards. Il faut évidemment trouver des moyens de faire de la productivité, en faisant le moins de dégâts possible, sinon il faudra raser toutes les forêts de la planète…
Ben écoute, c’est pas moi qui le dit, c’est le FAO (extrait du communiqué de presse):
“Ces modèles suggèrent que l’agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l’agriculture conventionnelle d’aujourd’hui, mais avec un impact mineur sur l’environnement”, selon la FAO.
J’ai tendance à penser que le problème est notre consommation viande. Si nous (les êtres humains) diminuons fortement notre consommation de viande, ça devrait déjà poser beaucoup moins de problème.
Sur France-Inter hier matin, Pascal LAMY (Big chef de l’OMC) disait : quand on mange 1 Kg de céréales, c’est…1 Kg de céréales, quand on mange 1 Kg de viande c’est 5 Kg de céréales…Tout est dit.
Je regrette, ca n’est pas a un elu, fut-il un veterinaire, de decider sur un sujet scientifique contre la communaute scientifique.
Si à chaque fois qu’un chercheur a peur d’un risque, on arrête tout, jamais on aurait eu de train, de pesticide, de vaccins, de médicaments modernes ou de téléphone portable. C’est totalement absurde comme raisonnement, surtout quand on sait pertinemment que l’absence de ce genre progrès, comme dans les pays pauvres, tue un paquet de gens.
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Ah ouais ? Et l’eugénisme aux USA c’était un progrès peut-être ? Pourtant vous aviez la « communauté scientifique » qui défendait cette solution pour sauver l’amérique… Et l’apocalypse nucléaire c’était un progrès ? Pourtant là aussi vous aviez la « communauté scientifique » qui défendait ça au moment ou l’URSS a acquis la bombe atomique au motif quand toute logique il vallait mieux faire tout exploser tout de suite plutot que d’attendre que la course au armement amène un arsenal capable de détruire irrémédiablement la terre…
C’est l’argument le plus ridicule qui soit : « Sapience n’entre point en âme malivole, et science sans conscience n’est que ruine de l’âme », ça se voit en classe de seconde… Faut pas confondre progrès et recherche de la performance !
Les améliorations apportés doivent être mis en balance avec ses inconvénients potentiels, ça s’appelle une étude de risque et c’est fait dans toutes les entreprises du monde… Pourquoi faudrait-il qu’un gouvernement soit plus insouciant ? Parce que c’est les citoyens qui paient ?
En Afrique de l’ouest, la résistance au DDT des moustiques est apparu quelques moi après la mise en place de pulvérisation systématique sur les champs de coton ce qui a réduit à néant l’utilisation de l’insecticide en utilisation raisonnée (pulvérisation sur les murs) en tant qu’instrument de lutte contre le paludisme. Même après plusieurs générations, cette résistance ne met plus que très peu de temps à réapparaitre. Merci les apprenti-sorciers : tous les inconvénients sur la santé et l’environnement du DDT et plus un seul de ses avantages ! Donc non l’apparition de résistances ce n’est pas un processus normal (comme on peut le lire dans les commentaires !), mais c’est un problème énorme dont on ne se débarasse pas facilement.
@Romu: c’est bien là le problème. Outre la démographie, les changements alimentaires au profit de la viande dans les pays asiatiques va accroitre la demande de céréales de manière spectaculaire.
Et d’ailleurs, c’est à peu près la même chose pour le poisson d’élevage. Un kilo de thon d’élevage, c’est entre 10 et 15 kg de farine de poissons. Pour bien faire, il faudra se contenter d’élever des poissons herbivores, et pas des thons, des bars et autres prédateurs.
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Ben écoute, c’est pas moi qui le dit, c’est le FAO (extrait du communiqué de presse):
“Ces modèles suggèrent que l’agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l’agriculture conventionnelle d’aujourd’hui, mais avec un impact mineur sur l’environnement”, selon la FAO.
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Non, c’est vous qui fantasmez en interprétant de travers la FAO. La FAO cite « des modèles » qui « suggèrent » que… Il s’agit donc de réalité virtuelle sur ordinateur transformée en vérité par quelques imaginations fertiles.
La réalité de terrain, elle, est décrite par le directeur de la FAO Jacques Diouf qui a tenu à faire taire cette stupide propagande en disant : « La FAO n’a aucune raison de croire que l’agriculture biologique puisse remplacer les systèmes agricoles traditionnels pour garantir la sécurité alimentaire mondiale »
source = http://www.developpementdurablelejournal.fr/spip.php?article1685
La FAO n’a en fait jamais dit officiellement que l’agriculture bio pouvait nourrir le monde. C’est un communiqué lors d’un colloque siglé FAO si je me souviens bien.
@Denis Delbecq
Oui, il faut intensifier bien sûr. Mais il existe d’autres moyens décrit par certains auteurs compétents (je pense à Parmentier et Griffon). Ils prônent de nouvelles techniques qui associent écologie et productivité (de toute façon on a pas le choix). Ils appellent ça agriculture écologiquement intensive ou révolution doublement-verte (en rapport à la révolution verte des années 60-70 dans les PED. Des bouquins très intéressants à lire!
Après le problème de la faim dans le monde est aussi éminemment économique.
D’ailleurs, les engrais azotés minéraux sont produits à l’aide de gaz naturel, dont les stocks sont limités (pour le P et le K, c’est pareil…). Donc, à long-terme,ça sera ou déboisement (avec tout ce que cela implique en terme de fin du monde…), ou autre solution technique (révolution doublement verte, fermes verticales pourquoi pas!!), ou on continue comme maintenant, en pire pour les pauvres. (ou alors tout le monde se met au régime végétarien 😉 )
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Non, c’est vous qui fantasmez en interprétant de travers la FAO. La FAO cite “des modèles” qui “suggèrent” que… Il s’agit donc de réalité virtuelle sur ordinateur transformée en vérité par quelques imaginations fertiles.
La réalité de terrain, elle, est décrite par le directeur de la FAO Jacques Diouf qui a tenu à faire taire cette stupide propagande en disant : « La FAO n’a aucune raison de croire que l’agriculture biologique puisse remplacer les systèmes agricoles traditionnels pour garantir la sécurité alimentaire mondiale »
source = http://www.developpementdurablelejournal.fr/spip.php?article1685
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Ben il fait bien de faire la mise au point J. Diouf, et il aurait été encore plus avisé de virer le communiquer du site, si vraiment il n’est pas d’accord avec ce que son organisation a publié.
Alors « fantasmer » ? Non pas vraiment, ma femme me suffit merci. Envie d’y croire ? Oui plutôt, tant pis ce sera pour la prochaine fois.
La source elle est plutot là :
http://www.fao.org/newsroom/fr/news/2007/1000726/index.html
« L’agriculture biologique peut contribuer à la lutte contre la faim Mais il faut utiliser des engrais chimiques pour nourrir le monde »
Même si des progrès énormes ont été fait dans la réduction des intrants (Jacques Diouf cite la culture du riz pour laquelle il est possible de se passer entièrement de pesticides gràce à la lutte biologique intégrée), dans d’autres domaines on reste dans la recherche appliquée. De plus le manque d’infrastructure et d’éducation fraine la mise en place de ce genre de technique. On aura beau mettre tout les moyens matériels à disposition si la situation moyenne c’est un paysan de 50 ans analphabète qui possède une parcelle de moins de 10 m² et n’a pas d’accès continu à l’eau, la récolte sera toujours aussi médiocre . Il n’y a que les publicitaires qui pensent qu’il suffit de distribuer des semences pour régler la faim dans le monde.
Je laisse la conclusion :
« Les principaux éléments nécessaires pour nourrir le monde aujourd’hui et à l’avenir sont les suivants: une augmentation des investissements publics et privés dans l’agriculture, le bon choix des politiques et des technologies et le renforcement des connaissances et des capacités, dans le cadre d’une gestion rationnelle des écosystèmes. Il n’y a pas de solution unique au problème de l’alimentation des victimes de la faim et des pauvres de la planète”, a conclu M. Diouf. »