Il y aurait des agrocarburants plus bio que l’alcool de maïs… C’est ce qui ressort d’un travail passionnant conduit aux Etats-Unis et publié mardi par les Annales de l’académie américaine des sciences. Dix fermes des grandes prairies américaines ont cultivé pendant cinq ans une herbe graminée, panicum virgatum. Et les agriculteurs ont tenu quotidiennement leur journal de bord, recensant les apports d’intrants, la consommation de pétrole des tracteurs, etc. pour permettre un bilan complet de cette culture. Le verdict est très positif, annoncent des chercheurs du Ministère américain de l’agriculture (USDA) et de l’Université du Nebraska: tout compris, l’éthanol tiré de cette herbe émettrait 94% de gaz carbonique de moins que le diesel. Et ces champs produiraient presque six fois et demi plus d’énergie qu’ils n’en consomment… Des chiffres à comparer avec le bilan des éthanols tirés du maïs, dont le bilan est négatif selon plusieurs études…
Hormis la première année, qui a servi à préparer les sols, ce sont les engrais (67%), le carburant des tracteurs (18%) et les herbicides (8%) qui sont les dépenses énergétiques les plus importantes dans les cultures de panicum virgatum étudiées. Chaque hectare cultivé a permis, en moyenne, de produire 3500 litres d’éthanol. Les chercheurs soulignent que la productivité pourrait encore être améliorée de moitié grâce aux progrès en terme de techniques agricoles (d’hybridation et de génie génétique) réalisés depuis 2001, année de départ de l’étude.
De plus, les sols utilisés sont pour beaucoup des terres qui sont aujourd’hui plantées de prairies, avec le principal objectif de réduire l’érosion des sols. Selon les chercheurs, entre 3 et 20 millions d’hectares pourraient être ainsi cultivés aux Etats-Unis avec panicum virgatum ou d’autres graminées offrant de meilleurs rendements.
Il reste que cette étude porte un lourd biais: faute d’installation de production, l’éthanol de ces champs est resté virtuel. (1) Car la conversion de cellulose en éthanol reste un procédé de laboratoire et non un procédé industriel. Mais bon, on ne va pas faire la fine bouche. Pour une fois qu’on met la main sur un agrocarburant potentiellement bon sur la planète… Les Etats-Unis disposeront de plusieurs installations pilotes de raffinage dans trois ans. On en saura alors plus sur les promesse de la prairie-caburogène…
Mais que les fous de voiture ne se réjouissent pas trop vite, l’herbe même miracle ne règlera pas tout, loin de là, comme le montre ce petit calcul à la louche: avec un rendement même amélioré de 50%, disons 5000 litres d’éthanol à l’hectare, et 20 millions d’hectares de cultures aux USA, ça fait 100 milliards de litres d’éthanol par an (80 millions de tonnes d’alcool), soient 55 millions de tonnes équivalent pétrole, grosso modo la consommation française du secteur des transports… pas mal, mais si peu à l’échelle d’un pays comme les Etats-Unis qui brûlent chaque année pas loin de 800 millions de tonnes de pétrole dans les transports…
Et comparée au Jatropha sur lequel Mercedes investie beaucoup, comment ça se positionne ?
En Belgique,aussi,il est question d’agrocarburants mais issus de peupliers génétiquement
modifiés par les bons soins de chercheurs de l’université de Gand.Ces arbres,d’ailleurs,
comme tous ceux ainsi manipulés,sont beaucoup plus fragiles que les sauvages.Ces
chercheurs ont l’intention de leur faire produire de la cellulose,afin d’abreuver,ensuite,
les réservoirs des voitures.La dissémination inéluctable de fleurs de ces peupliers,risque
bien de contaminer plein d’espèces sauvages,loin de leur lieu de croissance forcée.Alors
qu’il existe d’autres carburants,qui ne saccageraient jamais la nature.Par exemple,l’hydro-
gène qui permet à des voitures de rouler sans soucis.Le moteur à hydrogène,d’ailleurs,est
sorti du stade de prototype.Des autobus madrilènes et suédois roulent,déjà,grâce à lui.Il
manque encore des pompes spécifiques un peu partout pour,enfin,le populariser.
Certes cher Balade, mais comment produit-on l’hydrogène aujourd’hui, je vous le donne en mille… Avec du pétrole, cherchez l’or noir, il est toujours quelque part…
L’utilisation de l’hydrogène pour faire rouler les voitures est devenu un mythe. Mais , comme le fait remarquer DDq, comment fabriquera-t-on cet hydrogène puisqu’il n’en existe pas de gisement dans la nature?
Actuellement on le fabrique essentiellement par « réformage à la vapeur » à partir du gaz naturel, dont le méthane contient comme chacun sait 4 atomes d’hydrogène et un atome de carbone. Mais on peut montrer qu’il est moins coûteux et énergétiquement plus efficace d’utiliser directement le gaz naturel directement! On peut aussi en fabriquer à partir du charbon par un procédé voisin. Mais le charbon ne contenant que 0,8 atome d’hydrogène par atome de carbone, l’hydrogène ainsi fabriqué est encore plus coûteux ( et sa fabrication encore plus polluante) . A partir du charbon, Il est bien plus intéressant, et cela se développe rapidement, de fabriquer directement des carburants liquides ( gaz de synthèse +Fischer-Tropsch) utilisables directement dans les véhicules actuels. On peut le fabriquer par électrolyse de l’eau: c’est encore plus coûteux qu’à partir du charbon, et cela n’a aucun intérêt si l’électricité est faite à partir de charbon, ce qui est actuellement le mode dominant de production d’électricité.Si un jour nous vivons dans un monde sans combustibles fossiles où l’électricité est produite par du nucléaire ( surgénérateurs ou fusion) ou espérons-le du solaire, l’utilisation de l’hydrogène produit par électrolyse deviendra peut-être intéressante, mais elle sera en compétition avec l’utilisation directe de l’électricité.
Reste une méthode qui consiste à produire de l’hydrogène par craquage thermique de l’eau à 900 °C à l’aide de catalyseurs. A nouveau, si la chaleur doit être produite par des combustibles fossiles, cela n’a aucun intérêt. Mais on peut envisager ici de la chaleur produite par des centrales solaires à concentration, ou par des réacteurs nucléaires à très haute température!
Bref, l’utilisation de l’hydrogène comme carburant, c’est encore largement de la science fiction! Et il faudra aussi convaincre les conducteurs que s’asseoir sur des bouteilles d’hydrogène à 7 ou 800 bars, cela ne comporte aucun danger!
Un lien intéressant qui donne les performances actuelles des différents carburants et des différentes motorisations en énergie dépensée du puits à la roue et en production de CO2 par référence à un véhicule actuel à carburant classique est celui du Concawe ( http://www.concawe.be )
Le moteur à air comprimé est la seule solution écologique. C’est de plus un très bon moyen de stocker l’électricité (d’origine solaire, éolienne etc) pour tous ceux qui répètent à l’infini que « l’électricité ne se stocke pas » ah la bonne blague des anti-écologistes. Les français, ultra-conservateurs (et arriérés de tout temps) ont essayés de saborder le moteur à air comprimé. Grâce à Dieu, les indiens sont moins bornés et viennent de signer un accord historique avec Guy Nègre, le génial inventeur français de ce nouveau procédé qui règle définitivement les problèmes de batteries des véhicules électriques. Sortie en France prévue en 2009. La RÉVOLUTION du siècle.
@ics, je ne doute pas qu’après un tel coup de brosse à reluire vous allez être capable de nous expliquer en quoi le moteur à air comprimé de Guy Nègre est plus écologique qu’un moteur électrique utilisant l’électricité accumulée dans une batterie embarquée. Et de nous expliquer pourquoi il vaut mieux stocker l’électricité ( solaire, éolienne..) grâce à la voiture du génial inventeur plutôt qu’avec la dite batterie?
Ce qui est marrant, c’est que ça doit bien faire pas loin de 10 ans que le monde attend de voir une démo de l’invention de Guy Nègre…et attend toujours d’ailleurs.
Après pour le côté écologique…BMD a tout dit.
@ BDM
les batteries sont très difficiles à mettre au point pour un usage sur véhicule électrique, elles ont une empreinte écologique élevée et sont polluantes (plomb etc).
D’autre part, tout le monde sait que les batteries sont très chères, (même pour des téléphones ou ordi portables). On envisage actuellement de vendre des véhicules électriques et de LOUER leur batterie au mois, vu le prix de ces batteries !
D’autre part, l’air comprimé peut se stocker en grande quantité, puis être transféré en quelques minutes dans les véhicules, grâce à des stations services spéciales qui devraient voir le jour par la suite. Mais rien n’empêche, grâce au compresseur situé dans la voiture, de fabriquer son air comprimé soi-même avec les surplus d’électricité nucléaires nocturnes et bon marché d’EDF ou avec son propre système de production éollien ou autre.
A noter au passage que de nouveaux systèmes de production d’électricité d’origine solaire, à base de moteur Sterling, conçus aux USA, vont être commercialisé prochainement, procédé offrant un rendement exceptionnel comparé au photovoltaîque. De même de nouvelles petites éoliennes horizontales de toiture pour un usage « familial » vont bientôt être commercialisées, toutes ces nouvelles technologies écologiques de pointe permettront à beaucoup de produire leur air comprimé pour un coût quasi nul.
@ics,il y a bien longtemps qu’existent les véhicules électriques fonctionnant sur batterie. Leur principale limite était jusqu’à présent une autonomie trop faible par rapport à celle des véhicules thermiques. Les progrès dans les batteries ont été considérables ces derniers temps et les batteries au lithium -polymère qui sont montées sur la Blue Car de Bolloré , dont un certain nombre de prototypes ont déjà été montrés et essayés, ont une capacité massique 4 à 5 fois supérieures aux batteries au plomb. Ce sont des batteries »sèches », sans liquide. La Blue Car est une voiture de ville tout à fait convenable. Mais surtout, les véhicules hybrides tels que la Prius de Toyota sont parfaitement opérationnels. La prochaine étape sera celle du véhicule hybride rechargeable pour lequel Toyota a par exemple passé un accord avec EDF.General Motors vient d’annoncer qu’il compte se lancer dans la commercialisation de ce type de véhicule en 2010. Un obstacle important est la vitesse de charge des batteries, mais c’est en bonne partie une question de débit électrique ( taille de prise) et cela peut être notablement amélioré.On parle maintenant dans les laboratoires de recherche de recharge en 10 minutes. Rien n’empêchera que l’on puisse utiliser de l’électricité solaire, si des quantités suffisantes sont disponibles ( mais il faudra des stockages intermédiaires à cause de l’intermittence du solaire) ou de l’électricité nucléaire. L’ intérêt d’un véhicule à air comprimé est dans ces conditions un prix sans doute nettement plus faible, mais un grave inconvénient sera l’autonomie, inférieure probablement à celle d’un véhicule électrique équipé d’une batterie au plomb. Le bilan énergétique du puits à la roue sera également nettement inférieur à celui d’un véhicule électrique, à cause des pertes d’énergie liées à la compression et à la décompression.
Quelqu’un a-t-il entendu parler de ceci http://en.wikipedia.org/wiki/EEstor
crédibilisé par cela http://pressmediawire.com/article.cfm?articleID=4628
« mais il faudra des stockages intermédiaires à cause de l’intermittence du solaire »
Stocker de l’énergie solaire dans des batteries pour juste pouvoir l’envoyer dans des batteries de voiture… intéressant comme concept, mais je me dis qu’il y a moyen d’en augmenter l’efficacité très très facilement 😉
Sinon sur l’autonomie des véhicules électriques il faut aussi considérer que dans beaucoup de cas (utilisation trajet domicile -> travail) l’autonomie est doublée parce que les infrastructures nécessaire à la recharge sont facilement disponible (et il vaut mieux avoir une recharge avec un courant faible sinon on va faire fondre les cables des lignes électriques avec toutes ces voitures… ou alors on importera encore plus d’électricité des allemands pour répondre à nos besoins de pointe).
@Tilleul, pour une fois je suis d’accord avec vous, l’autonomie des véhicules électriques est doublée pour les trajets domicile-travail si le lieu de travail est équipé. Et comme 70 % des trajets journaliers des Français font moins de 40 km, cette autonomie n’a pas besoin d’être énorme dans bon nombre de cas. Et une voiture comme la Blue Car de Bolloré est annoncée pour une autonomie de 200 à 250 kms avec deux personnes à bord, et une vitesse de pointe de 120 km/h ( et un coffre de 800 litres au-dessus des batteries)Une recharge très rapide implique à première vue un énorme ampérage et il faut pour cela un câblage et des prises adaptées.Portant, Subaru annonce des tests pour une version électrique de sa citadine R1, rechargeable à 80 % en 20 minutes!
Je serais curieux de connaître votre solution très très facile pour recharger une batterie de nuit en hiver avec de l’électricité solaire sans passer par un intermédiaire?
Un ouvrage facile et intéressant à lire : « vers la voiture sans pétrole » de F.Roby . Collection Bulles de Sciences chez EDP Sciences.
« Je serais curieux de connaître votre solution très très facile pour recharger une batterie de nuit en hiver avec de l’électricité solaire sans passer par un intermédiaire? »
Et je serais curieux de connaitre votre problème très très difficile qui empêche de la charger le jour 🙂
Sinon utiliser l’énergie solaire qu’on récupère avec une éolienne ça marche aussi la nuit… 😀
A noter que Venturi réponds partiellement au problème avec son Eclectic dont tout le toit est fait de panneaux photovoltaïque, soit 2.5 m2. Et une petite éolienne est aussi disponible.
Et avec une autonomie de 50 km, elle est largement suffisante pour la plupart des trajets domicile/travail.
http://www.venturi.fr/vehicules-eclectic-concept.html
Quel est le prix de vente de la « Blue Car » Bolloré ? Et la prix des batteries ou le montant de leur location mensuelle ?
Pour ceux qui veulent plus d’information sur la voiture à air comprimé, il y a un article de 3 pages sur le magazine « CAPITAL » de ce mois-ci, très bien renseigné et absolument passionnant.
Autrement, voir directement le site du constructeur, en cliquant (en bas de leur page d’accueil) sur les différents modèles pour avoir toutes les caractéristiques techniques.
http://www.mdi.lu/fra/affiche_fra.php?page=accueil
En tout état de cause il est vraiment stupide d’opposer un procédé écologique à un autre, compte tenu de l’ampleur du problème à résoudre : réchauffement, pollution urbaine, bruit, fuite de devises et dépendance géo-stratégique à l’égard des dictatures qui vendent du gaz et du pétrole etc.
Il y a de la place (beaucoup !) pour la voiture, le scooter et le vélo électriques, le tramway et le métro électriques, l’air comprimé, le biogaz pour les autobus et même, provisoirement, pour le GPL et le GNV !
Bonjour La voiture électrique est au point mais il n’y a pas les prises de recharges sur les routes. Pour la voiture à air comprimé c’est un gadget, elle manque de puissance.
La voiture à hydrogène, c’est bien mais c’est une voiture pour les riches.
Donc la seule solution, elle existe depuis la nuit des temps.
C’est la traction animal, pas de perte d’autonomie pas points en moins sur votre permis, pas de visite technique, enfin que du bonheur. Il faut simplement avoir les relais pour la bestiole, le bon vieux temps des auberges. Fini la vache à lait ?
@ Demaret
Voilà typiquement un commentaire qui n’apporte absolument rien. C’est du lard ou du cochon ?
bonjour la voiture a air est dent mais pris, se qui n’ai pas le qu’a de la voiture électrique 15 000 a 20 000 euros, hors de pris pour in retraitée comme mois , la voiture a air de 3500 a 6000 EUROS ???? qui dit mieux (quand a la traction animale je vous signale l’interdiction de circuler en ville avec un véhicule hippomobile ,depuis plus de 20 ans , je suis un ex cavaliere )(je dit ex plus les moyens vue ma retraite) jais pris un option d’achat pour faire avancée les choses ( les politiques absent comme toujours et pourtant on a la preuve que la voiture roule bien ) nos pays limitrophes l’aurons avant nous ,et on l’auras par la forte poussée de nos voisin frontalier , la bonne journée a vous BLASONS 44
Dans le billet:
« Pour une fois qu’on met la main sur un agrocarburant potentiellement bon sur la planète… »
Il n’y a pas pire que l’éthanol cellulosique.
Review of solutions to global warming, air pollution, and energy security
http://www.stanford.edu/group/efmh/jacobson/revsolglobwarmairpol.htm