Il y a eu l’affaire des OGM Monsanto, la province canadienne du Saskatchewan est le siège d’une nouvelle controverse (1). Un couple de fermier s’estime victime du gaz carbonique injecté dans un puits de pétrole en sous-sol.
Le programme de séquestration de carbone de Weyburn est la plus ancienne expérience d’enfouissement de gaz carbonique. Chaque jour, huit mille tonnes du gaz sont injectées dans un gisement de pétrole, pour améliorer la récupération des hydrocarbures. Une manière aussi de mettre sous une épaisse couverture les rejets de CO2 d’une usine américaine. Bref, un projet scruté par tous les pays de la planète, et financé par plusieurs gouvernements et même par l’Union européenne.
Mais Cameron et Jane Kerr ne l’entendent pas de cette oreille. Voilà des années qu’ils tempêtent contre cette expérience, s’estimant victimes de fuites de gaz carbonique. Dans des étangs de leur propriété, il y aurait des développements spectaculaires d’algues. Des bouillonnements et de l’écume. De petits animaux auraient été retrouvés morts à proximité. Ces étangs seraient-ils des lac Nyos en puissance? (2) Pour en avoir le cœur net, les agriculteurs ont donc payé un consultant pour faire des mesures. Son rapport affirme que le sol de ses clients contient un taux anormalement élevé de CO2.
Problème: plusieurs organisations affirment le contraire, et démentent l’existence de fuites. C’est le cas de Cenovus, l’exploitant du gisement pétrolier, et du Centre de recherches sur la technologie pétrolière, un organisme financé par les pouvoirs publics canadiens mais aussi par l’industrie des hydrocarbures. Pour taire la querelle, le gouvernement du Saskatchewan avait promis une longue enquête scientifique en 2007. Mais le dossier a suivi le chemin du CO2, il a été enfoui… Il faudrait peut-être commencer par l’exhumer et tenir sa promesse, non?
(1) Une longue saga judiciaire a opposé Percy Schmeiser, un agriculteur canadien qui estimait que ses cultures avaient été contaminé par des semences de colza transgénique à Monsanto, lequel accusait l’agriculteur de contrefaçon. Un arrangement a finalement été trouvé, et les deux parties ont crié victoire.
(2) En 1986, une brusque éruption du gaz carbonique naturellement accumulé au fond du lac camerounais avait tué 1700 personnes. Depuis, des opérations de dégazage sont conduites régulièrement.
atchoum ! oh ben y’a pas que du co2 … :- ))