Flatulences océaniques

En matière de lutte contre l’effet de serre, il y a la réduction de nos émissions quotidiennes, et il y a le reste. Comme le méthane qui jaillit spontanément des planchers océaniques… Une équipe de l’université de Californie à Santa Barbara s’est penchée sur une source de méthane qui jaillit au large de la ville californienne, dans le but d’évaluer la proportion de gaz qui échoue dans l’atmosphère. A long terme, sur un siècle, le méthane de l’atmopshère affiche un pouvoir réchauffant vingt-trois fois plus élevé que celui du gaz carbonique de nos usines. Et au large de Santa Barbara, ce sont plus de 50 000 mètres cubes de gaz qui jaillissent chaque jour au fond du Pacifique…

Après de longs mois d’études en mer, les chercheurs calculent que moins d’un pour cent du méthane est évacué dans l’atmosphère (1). Le reste se dissout dans l’eau, où il nourrit des micro-organismes. Bref, malgré les milliers de sources de ce type qui existent dans les océans, elles pèsent peu dans le bilan climatique. Mais le mieux serait encore de récupérer ce «gaz de ville» qui s’échappe naturellement de la croûte terrestre, non? Je vous en dirai bientôt plus là-dessus, promis!

Image. Une source de méthane au large de la Californie © University of California Santa Barbara
(1) à paraître dans Geophysical research letters

6 commentaires

  1. De toute façon, la durée de vie du méthane dans l’atmosphère est beaucoup plus courte que celle du dioxyde de carbone. Ça lui laisse juste le temps de commettre quelques gros dégâts.

  2. Si ce méthane nourrit des micro-organismes, il entre dans la chaîne alimentaire, non?
    Si l’on commence à le capter, ne risque-t-on pas de porter atteinte à la vivacité, déjà altérée, du biotope marin?

  3. Les fuites de méthane au-dessus de gisements d’hydrocarbures peu profonds ou, comme dans le cas étudié, à l’aplomb de fractures dans les zones mobiles de l’écorce terrestre sont connues de longue date: à Bakou on peut observer un bouillonnement de bulles de méthane près du rivage de la Mer Caspienne, et un édifice religieux Parsi où brûle depuis des siècles une flamme de méthane. En Irak des fuites de méthane s’enflamment parfois spontanément au-dessus du gisement de Kirkouk. Dans le lac Kiwu, du méthane d’origine bactérienne produit dans les sédiments en cours de dépôt ( cf biogaz) s’échappe du fond du lac. En mer du Nord des fuites de méthane se signalent par des concrétions calcaires produites par des bactéries se nourissant du méthane etc..Ces situations sont très nombreuses et très variées. Cette étude californienne a le mérite de mesurer ce que l’on savait déjà, c’est-à-dire que le méthane s’échappant ainsi en eau suffisamment profondes se dissolvait pour l’essentiel dans l’eau de mer et était utilisé comme source d’énergie par des microorganismes, mais ne permet de tirer aucune conclusion à l’échelle mondiale quant aux quantités de méthane s’échappant de l’écorce terrestre àterre ou en mer et rejoignant l’atmosphère.

  4. A ce propos des superbes photos de la vie qui s’est développé autour de la chimiosynthése (production d’énergie à partir d’éléments chimiques comme le méthane, les sulfures et l’oxygène, en opposition à la photosynthèse qui utilise l’énergie solaire) dans ce type d’endroits…

    http://www.ifremer.fr/comarge/fr/Gallerie_Biozaire.html

  5. «  »Après de longs mois d’études en mer, les chercheurs calculent que moins d’un pour cent du méthane est évacué dans l’atmosphère … malgré les milliers de sources de ce type qui existent dans les océans, elles pèsent peu dans le bilan climatique » ».

    _ Quel est donc la probabilité de cette thèse, alors que que les scientifiques ont annoncé déjà l’irréversibilité du réchauffement climatique et que nous savons tous que le méthane 24 fois supérieur au CO2 contribue à l’accélération du réchauffement en cours.
    comment comprendre que malgré le seuil de l’irréversibilité est atteint, les scientifiques disent qu’il ne faut pas s’inquiéter, alorsque de plus en plus on observe l’accroissement des cheminées de méthanes, avec augmentation du débit.
    _l’Irréversibilité voudrait dire que l’on plus aucune chance de réhabilité l’équilibre climatique de la terre et que par conséquent nous serons codamner à subir les pires méfaits de ce dérèglement, reste t il une dernière chance à l’homme de se sauver des défis climatique et de contourner ce grave phénomène?

    «  »Au large de Santa Barbara, ce sont plus de 50 000 mètres cubes de gaz qui jaillissent chaque jour au fond du Pacifique » »…

    _Et la masse de toutes les cheminées planétaire qui se libère quotidiennement quelle aura été son impact sur l’irréversibilité franchis du réchauffement climatique actuelle?

    «  »Si ce méthane nourrit des micro-organismes, il entre dans la chaîne alimentaire, non?
    Si l’on commence à le capter, ne risque-t-on pas de porter atteinte à la vivacité, déjà altérée, du biotope marin? » »
    _tu as parfaitement raison, mais cependant la quetion reste poser: comment stopper le réchauffement planétaire et le risque de multriplication des fuites et risque d’explosion des énormes réserve de méthane marins pour la sécurité de la vie et avenir du monde de l’enfance de nos descandant, les seuls vraies malheureux héritiers de ces catastrophes avenir ?

  6. Author

    Bonsoir. Juste une réponse sur un point. Les cheminées océaniques existent depuis des lustres, bine avant que l’homme n’ait commencé à émettre des quantités significatives de gaz à effet de serre. Ce qui est important dans ce type d’études, c’est de déterminer si telle ou telle nouvelle source de méthane joue un rôle dans le réchauffement. Si elle est importante, cela relativise le poids du méthane lié aux activités humaines dans le bilan climatique, et réduit l’intérêt à lutter contre ses émissions maitrisables (bétail, fuites de gaz, rizières, etc.). Si elle est faible, on peut donc concentrer nos efforts sur d’autres gaz.

    Quant aux hydrates (le méthane marin), ils semblent à l’abri pour très très longtemps du réchauffement. La pression à grande profondeur est telle, qu’ils ne sont pas près de remonter à la surface. Tout comme le Gulf Stream n’est pas près de s’arrêter…

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