Ainsi donc, les pays d’Asie sont concernés par le climat. Tellement concernés qu’ils ont publié une déclaration commune, lors du Sommet de l’Est Asiatique (EAS) qui se tient à Singapour. Une sorte de pacte présenté comme une base de discussions lors du sommet de l’ONU qui se déroulera à Bali début décembre. Le blogueur a le cœur qui palpite d’avance, le sourire presque aux lèvres. Enfin un progrès dans cette assemblée de l’EAS (1) dont les membres ne sont pas leaders en terme de lutte contre le réchauffement! Trèves de blablas le blogueur, lis-nous la prose commune à ces seize pays…
«Les nations de l’EAS se sentent concernés par l’impact négatif du changement climatique sur le développement socio-économique, la santé et l’environnement, notamment dans les pays en développement et soulignent la nécessité d’améliorer leur capacité d’adaptation, de même qu’au niveau de la communauté internationale, d’agir urgemment pour gérer la hausse globale des émissions de gaz à effets de serre.
—Reconnaissant que le développement économique rapide, tout en contribuant au développement durable et l’éradication de la pauvreté dans la région, pose de nouveaux défis dans la gestion d’une consommation d’énergie plus importante, la sécurité énergétique locale et globale; et que l’urbanisation croissante accroît le besoin d’une gestion environnementale, étant donné les prévisions de doublement de la population urbaine en Asie (1,7 milliards de personnes) entre 2000 et 2030;
Les pays de l’EAS déclarent:
-Faire un effort pour que tous les pays jouent un rôle dans le défi du réchauffement climatique, en respectant le principe d’une responsabilité commune, mais différenciée, et selon les possibilités de chacun; les pays développés doivent continuer à montrer l’exemple sur cette question.
-Se conformer à l’objectif d’une stabilisation à long terme de la concentration atmosphérique en gaz à effet de serre, à un niveau qui pourrait empêcher les interférences dangereuses avec le système climatique.
-Soutenir l’effort pour une compréhension commune sur les objectifs de réduction à long terme des émissions globales pour ouvrir la voie à un accord international plus efficace pour l’après-2012.»
Avec ça, la planète est sauvée. Le reste de la déclaration ne donne aucune indication, aucun chiffre, aucun engagement, à l’exception d’un objectif de reforestation de 12 millions d’hectares en 13 ans. Le reste est classique: on coopérera mieux sur la technologie, on utilisera plus d’énergies vertes, et on développera le nucléaire. Avec des bases de discussion aussi vagues que ça, on n’est pas tiré d’affaire… Bali ne risque pas de déboucher sur grand chose.
Image © Denis Delbecq – 2007
(1) Les dix membres de l’ASEAN (Singapour, Indonésie, Philippines, Thaïlande, Brunei, Vietnam, Malaisie, Laos, Birmanie, Cambodge) et Chine, Japon, Corée du sud, Inde, Australie et Nouvelle-Zélande.