Il y a juste trois ans, j’avais évoqué cette idée formidable d’aller chercher de l’eau de mer à quelques mètres de profondeur comme source de chaleur en hiver, et source de fraîcheur en été. Un climatiseur géant dont les travaux avaient démarré en 2007 à La Seyne sur Mer, dans le Var. Ce week-end, l’idée m’a pris de savoir où en était ce projet, censé chauffer et climatiser 60 000 mètres carrés de logements et de bureaux. Je n’ai pas été déçu.
Dans un papier datant de novembre 2009, le quotidien Var Matin a fait le point sur cette «pompe à chaleur qui brasse du vent». Depuis 2007, l’échangeur de chaleur tourne à vide, faute d’avoir trouvé une clientèle pour la chaleur et le froid. Il tourne parce que sinon, c’est la détérioration garantie… Pour des raisons de calendrier, les bâtiments de la première tranche du projet immobilier « Porte Marine » n’ont pas été raccordés. Et les pompes à chaleur (PAC) patientent en attendant la livraison prochaine (à la fin de ce trimestre) de la seconde tranche de travaux immobiliers… En attendant, la commune se tape 20 000 euros de frais de fonctionnement par an à vide, qui s’ajoutent à un coquet investissement de 2,5 millions d’euros (dont la moitié de subventions).
Est-ce à dire que les « PAC maritimes » n’ont pas d’avenir? Pas si sûr. A Monaco, par exemple, 70 000 mètres carrés du Forum Grimaldi sont chauffés en hiver et climatisés en été avec l’eau Méditerranéenne.
Des infos complémentaires sur le site de l’ADEME fiche EAS réseau eau tempérée Seyne sur Mer.pdf
http://www.synomia.fr/search/index.php?mid=6be7682b47cdedcecf17438ccec36c1f&l=fr
A priori l’idée semble bonne.
Manifestement, à La Seyne, il y a un problème de coordination entre différents projets dans une même ville.
L’évaluation de l’aspect économique global, au-delà du coût de construction, de raccordement, d’utilisation ou d’entretien sera intéressante
Une installation de production de chaleur commune devrait faire baisser le coût individuel, même si le système de plancher chauffant (je suppose) revient plus cher.
Quel sera le coût de chauffage demandé aux locataires ou propriétaires ?
Au-delà, l’évaluation globale économique, énergétique et environnementale sera très utile.
L’impact sur le biotope marin devrait être faible.
Ce qui m’interroge, c’est l’expérience de Monaco qui existe depuis 40 ans. Le bilan parait très intéressant, pourtant l’idée n’est pas reprise. Pourquoi ?
Voir http://www.ecolopop.info/2007/08/monaco-se-chauffe-a-leau-de-mer/1395
Le réseau de froid de la ville de Paris (qui climatise le Louvres par exemple) tire ses frigories de la Seine.
Dans la même veine, une étude récente (mais je ne sais plus du tout où) parlait de la possibilité de récupérer les calories des eaux usées. Selon cette étude, les eaux usées de 10 logements suffiraient à en chauffer un onzième.
Cela passerait par des échangeurs de chaleurs disposés dans le réseau des égouts. L’idée n’est-elle pas intéressante ? Comme ca, vous vous sentiriez moins coupable à vider l’eau de votre bain ( horreur !) encore chaude. Pas besoin d’attendre qu’elle se transforme en whisky on the rocks sans whisky, puisque la chaleur en sera récupérée !