Sans précédent. Les incendies qui frappent la Californie de plein fouet n’auront jamais été aussi nombreux, puissants, étendus. Une quinzaine de sites sont touchés, de la région de Los Angeles à l’extrême-sud de l’Etat. Et cette fois, les muscles du gouverneur Schwartzenegger (1) n’y peuvent rien.
Plus d’un demi-million de personnes ont du évacuer leur domicile —la moitié dans la région de San Diego— pour éviter d’alourdir les pertes humaines (Deux décès et des dizaines de blessés à ce jour). Dix mille pompiers sont sur les charbons ardents, et le gros des moyens aériens de lutte anti-incendie des Etats-Unis ont été déplacés dans les régions en flammes.
La faute à qui, la faute à quoi. Cette période de l’année est propice aux incendies géants qui touchent régulièrement certains états de l’ouest américain. Une sécheresse remarquable et des vents de saison (dits «Santa Ana»), chauds et secs, souvent violents (ils ont fort heureusement faibli ces dernières heures).
Sans doute certains accuseront aussi la méthode américaine de gestion des incendies, très différente de celle pratiquée en Europe. Chez nous, dans les régions méditerranéennes, tout est fait pour tenter de détruire les incendies au plus vite. Aux USA, l’incendie est en général considéré comme profitable aux espaces naturels. Au départ des feux, les spécialistes tentent simplement de les contenir, sans forcément chercher à les éteindre à tout prix. Et parfois, la situation échappe à tout contrôle. C’était le cas en octobre 2003 et 2006, deux années marquées par de gigantesques brasiers en Californie.
Grâce à Spoutnik (nous fêtons le cinquantenaire de son lancement), la Nasa diffuse des images satellite spectaculaires des feux Californiens. Images qui montrent combien l’homme reste fragile, et nous transforment en spectateurs-voyeurs du drame vécu par des milliers de familles. Tout le monde est égal devant les feux: du milliardaire de Malibu au chômeur des banlieues de San Diego. Personne n’ira accuser quiconque d’être à l’origine de ce drame. Mais une chose est sûre, le cortège de phénomènes météo extrêmes décrits par les modélisateurs de climat n’améliorera pas les choses.
Images © Nasa
(1) A propos, rien à voir avec le sujet, mais le gouverneur a fini cette semaine par attaquer L’Etat fédéral pour obtenir le droit de légiférer sur les émissions de gaz à effet de serre des automobiles.