Ainsi donc cette quinzième conférence des parties de la Convention des Nations-Unies sur le changement climatique s’est achevée ce soir. Sur ce qui était prévisible, un texte digne d’une palabre, qui n’apporte rien ni ne change rien. Du grand néant.
Ce sommet était celui de tous les égoïsmes. L’Amérique était venue portée par un immense espoir —partagé en dehors de cette puissance, mais surtout pas à l’intérieur—. La Chine, avec un art de l’entourloupe linguistique, digne de la dictature que reste ce pays. L’Europe, avec quelques velléités vite noyées, notamment parce que le vrai patron qu’elle s’est choisie, Barroso, s’est empressé de dynamiter toute envie de prendre le leadership. Et la France, parce qu’elle a élue, un soir de 2007, un pantin gesticulateur, beau parleur, qui n’a rien dans le caleçon quand il s’agit d’agir.
Ce soir, je me sens Africain…Mais finalement, je ne suis pas surpris. Copenhague c’était quoi? Une foire à la ferraille, une brocante des idées. Et tout le monde est coupable. Les gouvernements, les Etats? Qui aurait pu croire une seconde qu’il en serait autrement. A force de jouer au jeu de la barbichette, tout le monde finit par perdre. Les ONG? Elles ont mis du bonheur, de la fête, du combat, affairées qu’elles étaient à se faire entendre plutôt qu’à prendre en otage ceux qui méritaient de l’être. Les journalistes? Ils ont découvert Twitter, et ont bien rigolé à nous raconter le prix de la bière danoise, la petite phrase à la con d’un Chavez trop heureux d’avoir un tel auditoire incapable de se rappeler qui il est, et où il conduit son pays.
Ça fait mal d’avoir tant donné pour qu’un grand journal, un ex-grand journal, devrais-je dire, se penche enfin sur ces grandes questions du monde. Libération, celui de Joffrin, pour ceux qui n’auraient pas compris. Cela fait mal de voir que ce qu’il en reste joue à balancer des textos high tech racontant qu’un correspondant américain vient de finir son n-ième quart de rouge. Désolé pour vous, mais franchement, cela faisait plutôt pitié. Finalement, ce sont sans doute les journaux qui ont décidé de regarder cette farce de très loin qui avaient raison. C’est le choix qui était le mien dans cette modeste tribune.
Copenhague, c’était l’endroit où tout bien pensant devait être. Où les lobbies, les industriels, les journalistes et les marchands de soupe se donnaient rendez-vous pour se regarder le nombril pendant que les candidats en quête de perpétuité dans les livres d’histoires rivalisaient de discours creux, et de SMS vengeurs…
Finalement, je suis assez content d’avoir échappé à cette farce, cette fête de l’huma du climat. Ce festival d’Avignon de la bien pensance. Ce Roland-Garros environnemental. Ce Stade de France du grand soir. C’est selon. Montre-toi, ton compte en banque grossira. C’est la nouvelle devise de la lutte contre le réchauffement climatique.
Même sans l’intervention des bouffons sceptiques cette conférence était vouée à l’échec, d’ailleurs Hansen l’appelait de ses voeux, pour des raisons diamétralement opposées à celles des sceptiques (c’est quand même pas bien malin…).
Il n’y a plus qu’à espérer que les réserves fossiles que l’on peut extraire à des coûts raisonnables soient moins importantes que prévu, ce qui est sans doute le cas, mais est-ce que ce sera suffisant ? Ce n’est sans doute pas le cas !
Quand les gens ont froid ou qu’ils sont soumis à la propagande négationniste, ils n’ont pas peur du RC,
Quand il fait trop chaud ou que des catastrophes climatiques interviennent, les médias en font trop et relient ces événements (parfois à tort) au RC.
Il faudrait prendre des engagements fermes (contraignants et durables) et ne pas faire fluctuer leur application au gré de la météo…
« On ne peut agir face au changement climatique en perpétuant la pauvreté des pays émergents »
– Manmohan Singh, Premier Ministre de l’Inde, 1100 millions d’habitants
J’apprécie particulièrement l’emploi du terme de scepticisme quand il s’agit de parler ceux qui mettent en doute des affirmations non parfaitement étayées.
Le terme de propagande négationniste pourraient choquer la sensibilité de certains qui craindraient d’être confondus avec des gros vilains.
Il faudrait que le GIEC et IPCC prennent des engagements fermes et contraignants de nous mettre en évidence ce qui pourrait bien n’être qu’une fable.
Ce qui ne se mesure pas n’existe pas, je n’ai pas encore compris où étaient les mesures et leurs méthodes.
L’ONU s’est avérée être une organisation peu contraignante vis à vis de nombreux génocides récents. Cette armée de fonctionnaires voudrait elle diriger le monde entier ?
Je vous propose de les appeler des chauffagistes, comme ceux qui installent et réparent les chaudières. A ne pas confondre bien sûr avec les réchauffistes, qui voudraient faire l’inverse.
En parlant de Chavez, le Venezuela a dû fermer son usine de raffinage, pour cause de sécheresse.
Comme quoi le désastre climatiquen finit par rattraper le peak-oil.
Pour info: la hausse de 2% la demande mondiale en pétrole a provoqué une hausse des prix de 99%.
Cela promet pour la sortie de crise tant espérée (un deal à Copenhague ou Bonn est toutefois plus probable qu’une sortie de crise, mais il n’est pas bon ton d’affirmer une chose pareille).
Egoïsme et Infotainement
« Notre soif d’illusion a fait de nous, comme le craignait Aldous Huxley, une nation de consommateurs passifs et nombrilistes, sans cesse distraits par la futilité et le manque d’à-propos, incorporés dans une matrice alternative à la réalité, saturés d’informations que nous ne comprenons pas, facilement embrouillés, et facilement embarqués dans des voies que nous ne voudrions pas prendre si nous étions clairement informés et si nous y réfléchissions clairement. »
http://www.getreallist.com/investing-in-an-empire-of-illusion.html
Même avec l’intervention des pantins et clowns réchauffistes des ONG, la conférence allait à l’échec.
Les négociateurs savaient que les 0,7 ° de réchauffement étaient du sable mouvant obtenu par manipulations secrètes des données.
Pourquoi alors se fatiguer sauf pour grapiller des subventions ?
David et Goliath, le combat inégal.
Dans un coin du ring, vous avez les sceptiques. Dans l’autre, vous avez les copenhaguistes.
L’arbitre, c’est la population de la terre.
Coup de sifflet – arrêt du combat –
match nul dans la médiocrité.
Les deux parties s’étripent à coups de statistiques. Les miennes sont bonnes, celles des autres sont trafiquées pour étayer leurs hypothèses.
Mais, les habitants du bord des océans, les riverains des zones désertiques vivent la réalité au quotidien. Ils ne vivent pas avec des chiffres. Ils vivent concrètement. Demandez aux habitants de TUVALU, du golfe du Bengale, aux habitants des zones subsahariennes, des autres zones riveraines de désert s’il n’y a pas de changement. Alors plutôt que de palabrer pour ne rien dire, messieurs les sceptiques ou non, que faits vous pour ces populations? C’est la seule question qui mérite d’être posée sauf si vous êtes prêts à les accueillir chez vous.
Le niveau de la mer à Tuvalu n’a pas bougé.
http://www.rac-f.org/article.php3?id_article=544
Le golfe du Bengale a gagné des terres.
http://www.nature.com/climate/2009/0902/full/climate.2009.3.html
La zone subsaharienne, le Sahel est beaucoup plus arrosée que dans les années 80.
http://www.fr.irc.nl/page/34598
Désintoxiquez-vous, c’est urgent.
Modérez bien.
Dans l’article cité par Marot sur Tuvalu:
En décembre dernier, les données de la station de Funafuti montraient que le niveau de la mer avait monté en moyenne de 0,5 cm par an au cours des dix dernières années. Ensuite, l’article parle de tous les dangers qui menacent – même si une inondation n’est pas pour tout de suite (d’autres sources montrent 30cm d’écart entre un niveau El Nino et un niveau El Nina).
Dans l’article cité par Marot sur la golfe de Bengale:
« There’s a lot of accretion, and a lot of erosion, and they’re almost in balance, » he says. « We are gaining land — but it is a net loss. »
Plus haut l’article parle d’autres menaces sur le delta, et plus loin, mentionne le risque de disparition sur les mangroves par hausse du niveau de la mer et sur-irrigation côté Indien.
Le Sahel semble en effet plus arrosé. Ce qui est une bonne nouvelle pour la population sur place, mais une mauvaise pour les autres, car cette humidification relative était annoncé dans les prévisions du GIEC, tout comme l’assèchement du S-O des Etats-Unis, la forêt Amazonienne ou l’Australie ou d’autres terres. Donc c’est une fois de fois une confirmation par les modèles climatiques si souvent dénigrés par les septiques.
Mais la meilleure pour la fin. Une citation de l’article sur le Sahel:
5. Qui considérez-vous comme un expert de pointe dans votre champ d’expertise, en dehors de votre propre organisation ? Je pense à la Climatic Research Unit de l’Université de East Anglia, à Norwich au Royaume Uni
A propos du Bangladesh, je ne sais pas de combien le niveau de la mer y est monté ces 20 dernières années, mais çà doit être de l’ordre de 5 cm! Je veux bien croire que les ouragans soient devenues plus violents, mais s’il y a bien un domaine qui ne fait pas l’unanimité, c’est bien celui là! Faire du Bangladesh la vitrine des effets déjà en cours du réchauffement climatique comme le fait Yann-Artus Bertrand, me paraît donc douteux. Par contre, il est totalement passé sous silence que les deltas sont des systèmes très instables, des décharges de sédiments qui finissent par s’enfouir et se compacter. Si les apports sédimentaires ne compensent pas le vide créé par la compaction, la mer gagne du terrain sans avoir à augmenter de niveau! Il faut donc s’intéresser à ce qui se passe très en Amont. Par exemple, la création de barrages en Chine sur le Brahmapoutre, qui est le fleuve qui charrie au monde le plus de sédiments par m3 d’eau, diminue l’apport sédimentaire dans le delta. A notre échelle nous avons le même problème en France avec la Camargue, du fait de l’existence de nombreux barrages sur le Rhône. Les Egyptiens ont pu constater que la mer a gagné sur le delta du Nil a la suite de la construction du barrage d’Assouan. Les Chinois vont avoir le même problème avec la construction du barrage des Trois-Gorges, et cela va poser des problèmes à Shanghaï.
Les phénomènes climatiques, en modifiant le débit du Gange et du Brahmapoutre, ont une influence, mais je n’ai pas l’impression qu’on en soit déjà là!
Il est également totalement passé sous silence que la population du Bangladesh a augmenté considérablement. La densité doit être de l’ordre de 1000 maintenant, ce qui doit être le record du monde à une telle échelle! Dans ces conditions, il est évident que les problèmes récurrents posés à ce pays par l’instabilité du delta sont passés de graves à dramatiques; Et la pression migratoire vient probablement beaucoup plus de l’augmentation de densité de la population que du réchauffement climatique!
Oui « de l’ordre de 5 cm » plus précisément 6 cm depuis 1992 d’après la base de données de l’université du Colorado.
http://sealevel.colorado.edu/
@BMD. Voilà enfin un participant qui admet que le véritable problème du développement durable passe aussi (mais pas seulement ) par des tentatives de limitation de la population de certaines zones du tiers monde.
Ce problème, s’il n’est pas abordé de manière volontariste et « raisonnable », risque de se « solutionner » de la pire manière (et prévisible) qui soit: bunkers, canonnières: on coule tout ce qui approche des côtes, guerres d’extermination, épandages de substances diverses….on a eu pas mal d’échantillons dans l’histoire, même récente, et les idées ne manquent pas dans ce domaine.
Pour ma part, je veux bien ne prendre qu’une douche au lieu d’un bain, mais je doute que cela soit très efficace.
A contrario, l’énorme densité du Bangladesh montre qu’il s’agit d’un endroit très propice (fort rendement de la photosynthèse et fertilité des sols) à l’existence d’une population fonctionnant initialement sur les principes de la civilisation néolithique, sans énergie fossile, et régulée par les catastrophes naturelles et les maladies. Le déséquilibre a été créé pour une part par l’introduction, encore minime, de ces énergies fossiles, pour une part bien plus grande par les progrès médicaux importés de l’extérieur,et de plus en plus par l’aide alimentaire.
Apprenez, Marot, qu’il est impossible d’être derrière vous 24h/24. Et que je ne modère pas les commentaires. Seulement il y a un dispositif anti-spam qui bloque tout message comportant plus d’un lien… Pour vous donner un ordre de grandeur, en deux ans : 7000 commentaires, et 14000 spams interceptés.
Merci pour cette explication on ne peut plus claire.
Et félicitations pour le succès de votre blog.
Il est un des plus animés.
15 jours de débats entre technocrates grassement nourris pour en arriver à ça !
condoléances aux naïfs qui ont pensé,l’espace d’un instant, qu’une poignée de salopards gavés allaient se repentir ! Mais non ! Ils en veulent encore PLUS ! Et comme ils le disent si bien » après moi le déluge ! »
Quel bonheur que cette hystérie de réchauffement médiatique se casse la figure, et tout ça sur le verglas.. on va enfin pouvoir s’occuper des vrais problèmes, on a malheureusement que trop le choix..
copenhague, vu de chez soi, a en effet donne l impression d’un happening. apres st trop, copen? et twitter renforce notre societe de consommation boulimique d’une info jetable, comme un bic.
Une question toute bête, où trouver le texte de « l’accord » de Copenhague en français ?