Apparemment, la cuisine interne de nos amis qui vivent depuis la fin 2008 à Concordia, au milieu de l’Antarctique, doit rester confidentielle. Il y a quelques semaines, un papier publié dans ces colonnes, en direct de la base franco-italienne, racontait le point de vue de l’une des deux occupantes (pour douze personnes au total). Sous le titre «Plusieurs jours sans une parole échangée», il était un témoignage personnel, riche, rare, brutal aussi, sur la manière dont douze humains peuvent vivre encerclés par un environnement à moins quatre-vingts degrés.
Comme l’internet marche à deux sens, ce témoignage est revenu sur la base de Concordia, où il a été mal vécu. J’avais proposé aux contradicteurs un « droit de réponse », ou plus exactement un témoignage contradictoire, pour rééquilibrer le propos. Je vous passe les palabres, la sanction est tombée. En tant que directeur de publication de ce site, je respecte la volonté des parties, et j’accepte, malgré moi, de retirer l’article incriminé à la demande de l’auteur.
J’en profite pour vous annoncer officiellement que la vie à Concordia ne m’amuse plus. Et que je cesserai donc de publier le moindre texte en provenance de cet ilot humain au cœur du continent glacé. Je laisse aux différents acteurs de ce psychodrame le loisir de poursuivre leurs batailles, leurs conflits, leurs bisbilles pourrait-on dire. Sans doute l’exercice de la démocratie et de la liberté d’expression n’est pas compatible avec les expéditions extrêmes. C’est dommage, j’espérais mieux…
[MAJ du 9/10/09] Suite à ce texte, le Dr Eric Lotz, médecin et chef de la mission DC-5 à Concordia a tenu à répondre. Lire sa lettre.
C’est dommage , moi qui est vécu cette expérience j’aurais aimé en apprendre d’avantage. Mais je suis ne suis pas étonné que les concepts les plus nuisibles de notre civilisation transpirent dans tous les groupuscules et finissent par détruire l’ambiance. Cela remet en cause les tests de sélections ? et Quid du suivi de l’expérience pseudo médical d’isolement …