Petit à petit, le solaire fait son nid. Du moins en laboratoire. Financée à tour de bras par le bras scientifique du département américain de la défense, la celèbre Darpa, la recherche étatsunienne progresse à grand pas: l’université du Delaware a produit à l’aide d’une machine de sa conception des capteurs solaires (photovoltaïques) capable de convertir en électricité près de 43% du rayonnement solaire… C’est grosso modo le triple de ce qui se fait aujourd’hui dans les centrales installées à coup de subventions dans les pays européens.
Bien évidemment, il faudra attendre un peu pour voir ces capteurs de nouvelle génération dans le commerce. Et la note risque d’être salée, vu la technologie développée: à l’entrée du capteur, la lumière est séparée en trois faisceaux, suivant la longueur d’onde, pour être dirigée vers un élément actif optimisé pour chaque gamme de «couleur». Selon l’université américaine, l’industrialisation pourrait démarrer autour de 2010. Demain, donc. Pendant ce temps, la Corée du sud travaille sur des cellules cheap, à base de plastique. Là, ça promet des prix très bas (vingt fois moins au bas mot), mais avec un rendement très faible: à surface égale ces cellules produisent sept fois moins d’électricité que celles de l’université du Delaware.
Si ça continue, on n’aura plus besoin de batterie, ou presque dans les ordinateurs et les téléphones, ça fera toujours moins de pollution. Si ces cellules se démocratisent, ça fera du bien au climat. Allez, au travail, on a besoin de cellules en plastique à haut rendement. Enfin, on peut toujours rêver…
Au fait, pourquoi l’armée américaine s’intéresse-t-elle tant au solaire, au point d’avoir fixé un cap de 50% d’efficacité dans son programme de financement? Parce que 20% du barda de ses soldats sont des batteries… Pas loin de neuf kilos!
Image. La marmite à cellules high tech. © Université du Delaware
Le climat c’est une chose, mais plus je lis et plus le gros mur me semble être la fin du pétrole. Les estimations semblent converger sur 2012/2015 pour le pic.
A propos de l’armée américaine et des énergies vertes, un mémo adressé au Pentagone par les le commandement des troupes américaine en Irak demandant d’envoyer des éoliennes et des panneaux solaire avait illustré la même problématique ( http://www.usatoday.com/tech/news/techinnovations/2006-09-07-army-green-power_x.htm ). Quand les équipements électriques sont alimentés par des générateurs diesel, il faut amener des quantités de carburants chaques jours aux différentes bases ce qui multiplie d’autant les chances de tomber sur une embuscade.
A propos des cellules à haut rendement, le « truc » pour réussir à diminuer la facture c’est d’utiliser une bête lentille de Fresnel à quelques euros et un système qui permet de suivre la course du soleil. Un exemple de réalisation par le Franhoffer Institue : http://www.ise.fhg.de/isesite/ise-print-media/flatcon-technologie-flyer