Il n’a qu’à bien se tenir Aedes aegypti. Ce @#&%$€ de moustique est bien connu des épidémiologistes, et pour cause: il propage la dengue, la fièvre jaune et le chikungunya, célèbre en France depuis qu’il a frappé l’Île de la Réunion en 2005 et 2006. Mais une étape importante a été franchie avec le séquençage du génome de l’insecte (1): désormais, les as de la biologie moléculaire vont pouvoir tenter de comprendre les mécanismes qui permettent aux virus de se promener, par moustique interposé. En comparant aussi avec le «logiciel génétique» de Anopheles gambiae, vecteur du paludisme, on devrait aussi apprendre à mieux combattre ces fléaux.
En attendant, les moustiques propagent leurs saloperies aussi dans l’hémisphère nord: aux Etats-Unis le virus du nil occidental est apparu en 1999, et neuf cents humains en sont morts. Aujourd’hui, ce sont surtout les volatiles qui tombent comme des mouches… La population de corbeaux aurait chuté, aux USA, de 45% en six ans seulement…
Quant à Aedes albopictus, autre vecteur potentiel de maladies, il est arrivé en Amérique du nord dans des pneus importés d’Asie… Des travaux publiés en avril 2006 (2) ont montré une forte corrélation entre les voyages d’albopictus et les routes du commerce maritime. (Photo: l’infâme aegypti © Centre américain de contrôle des maladies, CDC)
(1) Sur le site internet de Science, avant publication dans le magazine à une date ultérieure
(2) in PNAS, les Annales de l’Académie américaine des sciences