Verra-t-on des anacondas dans l’océan? C’est ce que croient dur comme fer les inventeurs britanniques de l’Anaconda, un système de récupération de l’énergie des vagues qui entame ses derniers tests en bassin sur une maquette de huit mètres. Un tube creux dans lequel est enfermée de l’eau se met à osciller avec les vagues. Quand le serpent souple se déforme, l’eau qui se trouve à l’intérieur est chassée vers sa queue, où se trouve un petit générateur électrique.
Faute de parties mobiles, ce dispositif est de l’avis de ses inventeurs bien moins sujets à des pannes que d’autres projets de récupération de l’énergie des vagues, comme le Pelamis, un serpent articulé en acier, qui connaît bien des déboires au Portugal, dans la première centrale à vagues de la planète (1).
Selon un communiqué publié mercredi, les essais en bassin de l’Anaconda se sont révélés «extrêmement concluants». Le patron de Checkmate Seaenergy, qui construit le prototype, affirme que son objectif est de rendre l’Anaconda compétitif, sans aucune subvention… Compétitif, oui, mais avec quoi? «Avec les sources d’énergies renouvelables», de l’aveu des inventeurs. Ce n’est pas gagné…
Prochainement, Checkmate Seaenergy entamera la fabrication du premier serpent à sa taille réelle: deux cent mètres de long. Aucun chiffre précis n’a été donné, si ce n’est qu’un Anaconda pourra alimenter l’équivalent de mille foyers britanniques en électricité. Un élément de comparaison qui n’est pas bien clair! L’Europe de l’Ouest dispose d’un fort potentiel d’énergie, notamment en Angleterre, Ecosse, Espagne et Islande. Chaque mètre de vague y transporte une puissance pouvant atteindre 50 kilowatt. Mais il y a du boulot pour la récupérer!
(1) Installés en septembre dernier au Portugal, les trois Pelamis ont été remorqués à terre après avoir connu des avaries. Ils devaient fournir une puissance maximale de 2,25 MW. Le projet est suspendu, le temps de modifier les machines pour les rendre plus costauds.