On verra bien si ce machin tient ses promesses. Mais en tous cas, Clayton Jeffryes, Timothy Gutu, Jun Jiao et Gregory Rorrer ont eu une sacrée idée. Plutôt que de se fatiguer à fabriquer des structures à l’échelle nanométrique pour faire des cellules solaires à colorant, ils ont sous-traité le boulot à du plancton…
Les diatomées sont des algues unicellulaires. Au cours de leur croissance, elles absorbent du silicium dans l’eau qu’elles transforment en silice pour se fabriquer un squelette externe. Les quatre chercheurs de l’Oregon (Etats-Unis) ont eu l’idée de nourrir une culture d’algue de titane, en les soumettant à un régime pauvre en silice. Résultat de l’expérience, non contentes de survivre à ce drôle de traitement, les diatomées ont construit des squelettes à forte teneur en titane, qu’une réaction chimique a ensuite transformé en oxyde de titane, avec des cristaux d’une trentaine de nanomètres.
Bingo, puisque le TiO2 est justement un matériau clé pour la conception des cellules solaires à pigment photosensible, réputées moins chères à fabriquer que celles en silicium, mais à faible rendement (10% contre 20%) et piètre durée de vie. On est encore loin du miracle, et il y a de fortes chances que l’expérience ne se heurte un jour à quelque obstacle majeur. Mais le jeu en vaut la chandelle. Selon le quatuor de chercheurs, le rendement de cellules à base de squelettes d’algues titanisés pourrait atteindre 30%.