Quand Eco-emballage recyclait son cash dans des paradis fiscaux

Eco-Emballage, cous connaissez? Mais si, le petit logo double-vert sur les boites, cartons et autres blisters. Le truc qui vous fait croire que le truc en question est recyclable alors qu’il veut simplement dire que l’industriel a payé la taxe, qui est évidemment répercutée sur le prix de vente au consommateur.

Et bien Eco-Emballage, recyclait sa trésorerie, du moins en partie, dans un paradis fiscal. Pas moins de 60 millions d’euros pourraient être perdus dans ces placements malheureux au soleil des Antilles (ou d’ailleurs, les paradis, ça ne manque pas). A 0,6 centime en moyenne prélevé par unité, ça fait 916 millions d’emballages pour lesquels les français ont payé leur écot pour rien. Allez, je vous la fait à quinze boites par tête de pipe…

Bon, d’accord, ce n’est pas l’affaire du Crédit Lyonnais. Mais quand même. Investir des fonds publics sur des placements à haut risque aux île Caïman, sur Turks and Caïcos ou que sais-je? Y’a pas un Denis Robert dans la salle?

Après Cyclamed (le recyclage des médicaments) qui a été dézingué après un rapport accablant de l’IGAS en 2005 (1), voilà un autre acteur du recyclage à la française qui fait parler de lui… Deux ans avant la date de péremption de son agrément par l’Etat. Le petit contrat sera-t-il recyclé, après seize ans? En tous cas, le patron d’Eco-emballages a été convoqué fissa par le dir’cab’ de Borloo.(2) Tiens, tiens, va encore y avoir un chômeur de plus dans les comptes du lider maximo verde

(1) voir le rapport de l’Inspection générale des affaires sanitaires en 2005 sur le site de la Documentation Française. Il relevait notamment l’inefficacité environnementale du dispositif et accessoirement des fraudes de la part de pharmaciens qui revendaient les médicaments rapportés par les particuliers…

(2) Voir le communiqué diffusé par le ministère de l’écologie.

5 commentaires

  1. Au paradis comme au lendemain de la création du monde

    Eco-Emballage: structure mise en place en 1992 pour collecter les fonds afin d’ encourager la revalorisation des déchets par mise en place du tri sélectif.

    Pour inciter au tri, une vaste campagne d’information et de formation a été mise en place dés les années 1997-1998. De très beaux supports didactiques expliquant qu’à partir des emballages ayant terminé leur service et jetés dans des bacs de tri, on pouvait construire des blocs moteurs, des textiles synthétiques, des produits en plastique, de nouveau des cartons ou papiers spécialisés, ou tout simplement, de nouvelles bouteilles de verre.

    Eco Emballage ayant noué contrat avec les 36000 communes de France, et fait fabriquer ces supports par une agence de communication qui sous traitait. Mais d’un coût de l’ordre de 3 kFF fini, l’ensemble était vendu 8 fois cette valeur aux dites communes. Malgré cela, la fabrication fut transférée vers d’autres sous-traitants encore moins chers sans doute, et l’on monta en puissance en multipliant les « Ambassadeurs de tri ». Tant et si bien que malgré tous ces efforts pour rationaliser le traitement des déchets (généreusement armés par les publicitaires de l’ordre de 10 à 20% en papier du kilo/personne/jour d’ordures ménagères, et par les services R&D du marketing qui produisent toujours de nouveaux emballages, sur-emballages etc…) certaines communes ont vu leur taxe d’enlèvement des ordure ménagères augmentée de (à% voire de 100%. Alors que faire de tout cet argent?

    Ce ne sont pas les paradis fiscaux qui ratrappent Eco Emballage, c’est Eco Emballage qui atteint la case « Paradis Fiscaux ». Autrement dit, comme au Monopoly, c’est Eco Emballage qui termine la partie en vainqueur. Elle n’est pas belle la vie? enfin… pour Eco Emballage, non pour les contribuables et contractants à titres divers.

    Après transfert des fabrications effectuées chez un artisan, ledit artisan a licencié avec proposition au salarié d’un « arrangement à l’amiable » pour classer celui-ci avec motif de « faute grave » sur conseil de son « expert-comptable ». Ce qui n’a pas eu lieu dans ces conditions, l’entretien avec l' »expert-comptable ayant eu lieu devant témoin!

    P.S.: Ah oui! cerise sur le gâteau: Les « Gentils contributeurs » industriels producteurs des biens de consommation, utilisateurs des emballages, identifient leur participation (et contribution financière d’évidence) par une vignette imprimée sur l’emballage. Mais un nombre appréciable de ces emballages (films, petits conditionnements de toutes matières, barquettes, etc…) ne sont pas admis au recyclage, et selon les collecteurs, doivent être mis dans les ordures ménagères à incinérer. Alors que votre fournisseur de produit paie Eco Emballage (et vous le répercute dans votre achat) pour que l’emballage parte en fumée, cela s’appelle brûler les billets de banque…

    Quant au tri sélectif, depuis plus de 10 ans, tandis que l’on parvient à diriger dans l’espace à travers les planètes avec une précision incroyable les engins spatiaux, on ne parvient toujours pas à mettre en œuvre une technique cohérente de gestion des déchets. Règles de sélection non homogènes entre cités, critères de collecte différents, traitements différents selon les collectivités, mais aussi propos différents tenus par les filières de réemploi des matériaux, etc… Avec toutes les techniques actuelles, les moyens d’information, en matière de gestion des déchets, tandis que certains sont au Paradis, d’autres semblent bien dénudés au lendemain de la création du monde.


  2. Aujourd’hui nos sociétés admirent et restaurent les vestiges des civilisations anciennes.
    Les générations futures érigeront-elles des poubelles géantes à notre effigie ?
    Mais ne mettons nous pas en péril leur existence ?


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