Centrale nucléaire recherche propriétaire d’un aspirateur calciné

La centrale nucléaire de Ringhals © Vattenfall
La centrale nucléaire de Ringhals © Vattenfall

Comme le dit le directeur exécutif de l’organisation écologiste Bellona, les installations nucléaires ne sont fiables que dans la mesure où leurs employés ne commettent pas d’erreurs stupides. C’est pourtant ce qui s’est passé en Suède, où un incendie survenu en mai dans un réacteur à l’arrêt a été provoqué… par un aspirateur oublié dans l’enceinte de confinement. Le réacteur n’a toujours pas été remis en service.

En mai dernier, donc, le réacteur numéro deux de la centrale de Ringhals —la plus importante du pays— était à l’arrêt pour des opérations de maintenance. Lors de tests de mise en pression du réacteur avant sa remise en service, un incendie —sans gravité— s’est déclaré dans l’enceinte de confinement, obligeant à interrompre les essais. Et les opérateurs de la centrale ont découvert un appareil de nettoyage —une sorte d’aspirateur— qui, probablement mouillé, avait subi un court-circuit et pris feu, libérant des fumées qui se sont déposées un peu partout dans l’enceinte. Il aurait été oublié après les opération de nettoyage du printemps. Toujours à l’arrêt, le réacteur aurait déjà provoqué un manque à gagner de 200 millions d’euros pour l’opérateur Vattenfal, propriétaire de la centrale.

Les quatre réacteurs de Ringhals sont toujours stoppés, mais Vatenfall espère en redémarrer deux d’ici une semaine. Il faudra obtenir le feu vert de l’Agence suédoise de sûreté nucléaire (SNSA), qui ne semble pas pressée, un peu agacée du manque répété de respect des procédures qui a été observé sur le site. Un autre incendie s’était produit il y a cinq ans sur un transformateur du réacteur numéro 3 de Ringhals. La question de sa fermeture définitive est même posée, a affirmé le patron de l’Agence de sûreté, qui se demande s’il faut faire confiance à l’opérateur pour faire fonctionner la centrale. Ce serait un coup dur pour les partisans de l’atome suédois, qui avaient fini par faire abandonner l’idée d’une sortie du nucléaire. La Suède compte 10 réacteurs, dont les 4 de Ringhals.

2 commentaires


  1. Comme quoi les évènements les plus inattendus peuvent être la cause de problèmes plus ou moins graves dans un réacteur nucléaire (atomique), jamais pris en considération par les études de sureté nucléaire.

    Par exemple :
    – des méduses bloquent le système de refroidissement de deux réacteurs à Torness (Ecosse) en juin 2011,
    – le gel de la Loire en janvier 1987 bloque le refroidissement d’un réacteur à St-Laurent-des-eaux, site dont les réacteurs ont connus des incendies avec fusion de coeur,
    – problèmes de surmenages et de santé mentales de certains opérateurs de réacteurs nucléaires …

    Cela dit, un petit dossier avec quelques précisions instructives :
    http://energeia.voila.net/nucle/nucleaire.htm

    A noter le coût de production (éventuel) de l’électricité EPR (après fin 2016) à 81 euros le MWh …

    Une bonne étude aussi sur la sortie du nucléaire en Allemagne depuis dix ans (dossier électricité) et sur le prix moyen de l’électricité photovoltaïque (dossier solaire) : 180 euros le MWh.

    C’est le prix indiqué par l’UFE pour 2030 dans sa récente défense du nucléaire !

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