Une campagne d'affichage lancée par France Nature Environnement avait provoqué un tollé © FNE

Verte, bleue ou blonde, l’algue pourrissante pourrit bien des étés

Dans la presse, les sujets qui reviennent périodiquement sont baptisés marronniers. Mais sur les plages, on appelle ça des algues. Avec l’été, elles prolifèrent, odeurs et risques sanitaires compris.

A tout seigneur, tout honneur. Commençons donc par les célèbres algues vertes bretonnes, qui défraient la chronique depuis que 36 sangliers ont été retrouvés morts dans les Côtes d’Armor, non loin de zones de dépôt de ces satanés algues, dont le pourrissement produit du sulfure d’hydrogène, un gaz à l’odeur d’œuf pourri qui n’est pas réputé bon pour la santé (1). Cinq des six animaux autopsiés avaient des taux significatifs d’hydrogène sulfuré dans les poumons. Mais le mystère reste entier, puisque le sixième n’avait visiblement pas respiré ce gaz à l’odeur de l’œuf pourri. (Notons à ce sujet que le quotidien Sud-Ouest souffre d’une certaine forme de schizophrénie, comme le montrent deux articles publiés aujourd’hui: dans le premier, on explique la piste des algues vertes se renforce tandis que l’autre laisse planer le doute, évoquant que le marcassin qui n’a pas eu le plaisir de respirer d’odeur d’œuf pourri aurait ingéré un peu de poison. Rappelons que notre gouvernement décidément très écolo avait lancé en 2009 un plan de lutte contre les algues vertes, qui privilégie le ramassage au détriment de la prévention, et notamment la réduction de la teneur en nitrates des cours d’eau.

Un autre coin de notre douce France est lui aussi en proie aux affres de l’œuf qui pue. Mais loin des yeux, loin du cœur, les déboires des collectivités martiniquaises attirent peur les regards métropolitains. A la Martinique, c’est une algue blonde qui a fait son apparition en plusieurs lieux de l’île, incommodant les baigneurs, même si les relevés sur le terrain sont très en deça des chiffres bretons. L’Agence régionale de santé a néanmoins déconseillé aux personnes sensibles de fréquenter les quatre sites martiniquais touchés.

Plus à l’Ouest, on se bat contre une micro-algue, bleue-verte, cette fois. Nettement plus néfaste pour la santé, puisqu’elle libère dans l’eau des toxines qu’il ne fait pas bon ingérer, et qui résistent à l’ébullition. Dans l’Oregon, le Nebraska et le Kansas (Etats-Unis), où de nombreux lacs sont touchés. Idem au Canada, où un lac de l’Alberta est lui aussi colonisé cet été par cet hôte indésirable. Même en Chine, les algues prolifèrent même si personne ne semble s’en émouvoir, ce qui donne d’étonnants clichés (voir aussi ceux publiés par China Daily ).

Vertes, bleues-vertes ou blondes, les algues sont donc une fois de plus à la fête. Tout comme des méduses, qui se sont mis en tête d’envahir les installations de pompage d’eau de centrales nucléaires au Japon, Israel et en Ecosse, obligeant les industriels à arrêter leurs réacteurs. Finalement, on est peu de chose.

(1) Voir le rapport de l’Ineris sur les seuils de toxicité aigüe d’exposition à l’hydrogène sulfuré

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