Le barrage vertical, une histoire à produire de l’électricité debout

Comment stocker l’électricité? Alors que Hawaii a décidé de s’équiper de batteries géantes associées à des centrales solaires, une startup américaine propose une idée originale: le barrage vertical.

Certes, il existe déjà des barrages où l’on remonte de l’eau quand il y a trop d’électricité, pour la faire redescendre aux heures de pointe. Sauf que ces barrages, ça prend de la place, deux fois plus qu’une centrale hydroélectrique ordinaire, puisqu’il faut deux réservoirs.

Si je vous dis que le projet de Gravity Power est original, c’est parce qu’il l’est: au lieu d’étaler des réservoirs en noyant des hectares, cette startup propose de les construire verticalement: creuser de profonds cylindres. Dans ces trous, un piston descend et force l’eau à remonter dans un tuyau connecté entre les deux extrémités de la colonne d’eau. Et on obtient de l’électricité. Aux heures creuses, on en dépense pour remonter le piston jusqu’à la surface. Et le tour est joué.

Bien évidemment, pour manipuler des quantités importantes d’énergie, il faut de grands volumes d’eau. Et comme le but est de réduire l’occupation au sol, il faut des réservoirs de grande profondeur. Gravity Power planche sur deux modèles, formés de huit réservoirs chacuns. L’un, de 500 mètres de profondeur (et de dénivelée) peut stocker 68 MWh d’énergie (et délivrer 200 MW de puissance maximale). Il occupe moins d’un hectare en surface. L’autre est profond de 2000 mètres et, pour un hectare en surface, stockerait 4800 MWh d’énergie (1200MW de puissance). Bref, des réservoirs hydrauliques sans déplacement de population, sans destruction de faune et de flore… qu’est-ce qu’on attend?

•Vous pouvez lire plus de détails (en anglais) dans cet article signé de David Reynolds, du fonds d’investissement qui représente l’invention.

• Dans la série «L’eau a de multiples pouvoirs», je vous recommande aussi ce brevet.

47 commentaires


  1. On attend de voir ce qu’une surpression/souspression dans le sous-sol peut provoquer.
    L’idée est intéressante, mais il va y avoir deux-trois points à régler d’abord : le gradient de température, les changements de contrainte, l’étanchéïté du réservoir. Notez que le gradient de température pourrait au final se révéler un avantage : on pourrait coupler ce système mécanique avec un système de récupération de chaleur pour chauffer des installations au sol 🙂

  2. Bonjour,
    Quelle énergie veut-on stocker dans un tel puits? Tout ce qui sort d’une « centrale » n’a pas besoin de stockage, tout ce qui sort d’une ferme éolienne ou photovoltaïque est trop petit pour être stocké de cette façon.
    J’ai l’impression qu’on a trouvé une solution qui cherche son problème.
    (le deuxième lien est désopilant; en plus l’auteur semble y croire sérieusement).

    1. Le problème existe, et il existe même dans tous les pays développés qui veulent développer des renouvelables intermittents à des fins de production d’électricité (éolien, photovoltaïque).

      Par exemple, si, en France, on voulait produire une puissance électrique significative avec des éoliennes (disons, 30 GW de puissance crête, soit 10 GW en moyenne en prenant en compte le facteur de charge) en couvrant le pays (ou le littoral) d’aéroturbines, alors il faudrait impérativement être capable de compenser l’absence de production lors des inévitables périodes de quelques jours sans vent, par un système de stockage qui soit à la hauteur. Ainsi, en Grande-Bretagne, pays bien venté, des périodes de 4 à 5 jours sans vent ou quasiment, à l’échelle du pays entier, ne sont pas rares (2 à 3 fois par an en moyenne).

      Or si l’on veut pouvoir assurer 10 GW de consommation moyenne pendant 5 jours non stop, il faut un système de stockage d’énergie capable de restituer 10 * 24 * 5 = 1 200 GWh d’énergie. C’est une quantité d’énergie gigantesque. Pourtant, cela ne fournirait à chaque Français qu’un peu moins de 4 kWh par jour pendant 5 jours. C’est-à-dire finalement assez peu au regard de notre consommation actuelle d’énergie.

      Et 1 200 GWh d’énergie, ca veut dire 25 exemplaires du gros réservoir que décrit DDq…

      1. L’Allemagne a 25 GW installé et l’Espagne est à 20 GW (au passage, sans avoir eu à « couvrir le pays » d’éoliennes…), ils sont où vos méga stockage à part dans votre imagination ?

        Rappelons quand même l’avis de RTE…

        « Avec un parc éolien de 10 GW ou 20 GW, pour les journées faiblement ventées, la gestion du Système devrait rester assez proche de ce qu’elle est aujourd’hui […] Ainsi, l’intermittence de la production éolienne ne représente donc qu’un aléa parmi beaucoup d’autres et, sous réserve d’une répartition géographique équilibrée et d’un développement adapté du réseau de transport, l’insertion de 20 000 MW d’éolien dans le système électrique français apparaît réalisable. »

        http://www.debatpublic-eolien-en-mer.org/docs/docs/contribution-rte.pdf

      2. Tilleul, tout est dans le faiblement venté! Que se passe-t-il les jours normalement ventés? et les semaines sans vent du tout, comme récemment? Vous auriez dû être journaliste, spécialisé dans l’extraction des petites phrases détachées de leur contexte. Le calcul de Hollidays est assez voisin de celui qu’a fait David Mackay ( http://www.withouthotair.com ) pour les 33 GW d’éoliennes en mer que veut installer le Royaume-Uni. Entre nous soit dit, David macKay a au moins autant de compétences que vous et vos amis du SER sur ces questions.
        Imaginons que la centrale nucléaire de Blaye, qui produit à peu près 26 TWh par an avec ses 4 réacteurs, occupe avec ses dépendances environ un quart de km2, et est à peine visible depuis la route qui va à Bordeaux, soit remplacée par des éoliennes comme les EMA du coin le serinent continuellement aux habitants. Le facteur de charge des éoliennes y est au mieux de 15%. Une éolienne de 2 MW de 150 mètres de haut produit par conséquent 2,6 GWh dans l’année, et il en faut par conséquent 10 000 pour produire autant que la centrale!
        La quantité à stocker pour une semaine d’absence de vent
        serait de 500 GWh, soit l’équivalent de 10 de ces STEP souterraines.
        Le coût des éoliennes, à 1,3 ME par MW serait de 26 milliards d’Euros, le coût d’un de ces réservoirs, sans doute de l’ordre de 500 millions d’Euros. Le total fait , mettons 30 milliards d’Euros. Or il suffit de deux EPR pour remplacer les 4 réacteurs de Blaye, ce qui fait 10 milliards d’Euros.
        Et où mettre ces éoliennes? Sur les bords de la Gironde? En ce cas, étant donné que l’on peut mettre au mieux 10 MW d’éoliennes par km2 pour éviter leurs interférences, ces 10 000 éoliennes occuperont 1000 km2, ce qui représente 5 éoliennes au km sur les 200 km du pourtour de l’estuaire de la Gironde.
        Bien entendu, tout cela n’est jamais expliqué par les EMA aux braves habitants de la Gironde, parce qu’ils savent qu’ils se feraient immédiatement sortir à coups de pieds au fesses, et peut-être même à coups de fusil.
        Comme le dit Enthalpie, la disparition du pétrole oblige à se creuser la tête, mais si la tête est déjà creuse, ce qui semble être le cas chez beaucoup d’EMA, çà ne sert pas à grand chose. Passer son temps à taper sur le nucléaire et à promouvoir un éolien coûteux et inutile, çà amuse la galerie, mais çà ne fait pas progresser la recherche des solutions.

      3. Oui mais : du vent il y en aura toujours, du combustible pour les centrale nuke non et les éoliennes ne font pas de déchets radioactifs. Il faut donc adapter nos besoins à ce qui est possible, durable, le plus « propre » possible et pas l’inverse.

      4. Tilleul,

        L’Espagne a déjà dû organiser des coupures de la production électrique en provenance de ses fermes éoliennes parce qu’il y avait momentanément « trop de vent » (ce qui ne l’empêche pas d’avoir un parc de centrales à gaz d’une puissance cumulée au moins égale à la puissance crête de l’ensemble de son parc d’éoliennes). Tout cela parce que le réseau espagnol n’aurait pas supporté la chute de production au moment où le vent serait tombé, malgré le fait qu’à ce moment-là, l’Espagne exportait le plus possible d’électricité éolienne en excès vers ses voisins. Par exemple ici : tinyurl.com/3x2kvv

        Si l’Espagne avait construit un système de stockage d’énergie de plusieurs centaines de GWh sur son territoire, cela ne serait pas arrivé. Et plus généralement, l’Espagne serait beaucoup moins dépendante de ses voisins pour sa fourniture d’électricité (que ce soit pour importer l’électricité qui lui manque ou exporter l’électricité qu’elle produit en excès). Et elle aurait aussi beaucoup moins besoin d’une nouvelle interconnexion électrique à haute tension en courant continu traversant les Pyrénées du nord au sud.

      5. Oh mon dieu une dépêche de presse…

        En 2010, plus de 35% de la production électrique en Espagne espagnol était renouvelables (dont 17% d’éolien), donc ils ont l’air de pas trop mal s’en tirer…

        Bon sinon à part ça ces derniers temps ils arrivent à absorber des situations où le vent fait prêt de la moitié de leurs besoins

        http://green.blogs.nytimes.com/2009/03/06/wind-power-record-for-spain/

        mais bon… puisque d’après un blogger sur internet qui veut absolument mettre du stockage partout la réalité de l’Espagne doit se plier à l’imaginaire des commentaires, on va tout de suite ressusciter l’inquisition espagnol pour brûler tous ses vilains ingénieurs qui gère cet éolien sans avoir besoin de centaines de GWh de stockage…

        Même dans le cas que vous avez cité on était pas sur une centaine de GWh de stockage nécessaire mais entre 1 et 2 GWh…

        Sur l’évolution du mix hors productions variables :

        http://www.ree.es/ingles/sistema_electrico/pdf/infosis/Avance_REE_2010_ingles.pdf

        p9 : la part du gaz et du charbon diminuent…. et parmi les énergies polluantes celles qui s’en sort le mieux… c’est le nucléaire!

      6. Là, vous avez raison. Mais la puissance installée en France est plutôt de l’ordre de 100GW. Et comparé aux 6000 éoliennes offshore (pour réaliser vos 30GW crête), les 25 trous ne pèsent pas lourds dans le bilan total.

  3. Si on veut faire marcher des centrales en base il faut forcément un stockage vu que les activités humaines sont plutôt calquées avec l’alternance jour nuit qu’avec un fonctionnement 24h/24 (ce qui est logique, on travaille le jour et on dort la nuit)… Ca coute moins cher de stocker de l’énergie avec pertes plutôt que d’arrêter une centrale ou de changer sa production.

    Deuxième point nécessaire au stockage, il n’existe aucune centrale qui fonctionne 24h/24 7j/7 365j/an, il y a toujours des incidents, des maintenances, des problème sur le réseau… Il faut donc toujours être prêt dans le cas pas si rare que ça où la plus grosse centrale du réseau se mettait subitement à ne plus pouvoir fonctionner.

    Il existe de centrales « hydrauliques » qui ne produisent aucune énergie et sont juste là pour stocker l’électricité des centrales de base et servir de backup : Dinorwig (UK), Kruonis (Lt), pas mal d’aménagement en France (évidemment)… On peut également jouer sur la saisonnalité (typiquement en France pour éviter de fermer des centrales en été), de ce point de vue je suis pas loin de penser que ce qui coûterait le moins cher c’est d’utiliser les stockages gaz naturel qu’on a un peu partout dans le monde plutôt que de faire un investissement aussi lourd…(formation de méthane en combinant CO2 + H2 obtenu à partir d’électrolyse de l’eau et injection directement dans le réseau de gaz… tant qu’à faire autant utiliser les infrastructures du siècle dernier…)

    1. On va faire simple. On prend la France aujourd’hui, avec le réseau tel qu’il est. Quelle valeur ajoutée apporterait un tel puits? Cela ne change rien à la demande (toujours en hausse), cela ne change rien à l’offre. Donc c’est une perte d’argent sans rien en contrepartie.

    2. Tilleul, intéressant votre truc, mais pas clair. D’où vient le CO2? Faites-nous donc un calcul de rendement énergétique. Quant aux stockages de gaz naturel que l’on a un peu partout dans le monde, ils sont dimensionnés pour équilibrer l’offre et la demande de gaz en cours d’année, et il faudrait donc en créer de nouveau. Cela ne se fait pas sur un claquement de doigt ne s’implante pas n’importe où, coûte très cher, et entre recherche et réalisation, il faut pas mal d’années.

      1. Le CO2 peut venir de l’air (pour l’instant c’est comme ça que les pilotes marchent mais ça serait peut être plus pratique de le capter sur les installations biomasse), il y a plusieurs moyen de le capturer mais la voix la plus efficacee c’est celle de l’absorption + régénération… EX: CO2 + 2 NaOH pour récupérer Na2CO3 ; passage à l’acide pour récupérer CO2 et régénération des réactifs par électrodialyse)

        (le ZSW travaille beaucoup là dessus)

        Pour le bilan global en gros on va dire:

        Efficacité électrolyse 75% (=> perte chaleur 25%)
        Efficacité méthanation : 80% (=> perte chaleur 20%)

        Coté génération on est sur du cycle combiné avec cogénération classique…

        Donc en gros une efficacité du cycle entre 28 et 45% selon ce qu’on met en récupérateur derrière… Si on part du principe qu’on va être pas trop bête sur l’exploitation de la chaleur sans pour autant mettre des cycles organiques de rankine un peu partout on peut tabler sur 30% d’efficacité…

        C’est pas forcément intéressant pour des usages immédiats mais c’est très low cost et assez rapide à mettre en place vu qu’on a toutes les infrastructures pour stocker plusieurs centaines de TWh de gaz naturel… Si on veut faire la majorité de nos besoins en EnR c’est pas forcément utile mais si on veut partir assez rapidement sur du 100% renouvelables en mobilité, électricité et chaleur c’est une solution pas mal.

        Pas besoin de créer de nouveaux stockage de gaz naturel, le stockage de gaz naturel c’est du stockage en été pour déstocker en hiver… Si on y stocke du solaire il n’y aura pas vraiment de changement significatif des usages. Simplement au lieu de récupérer du gaz naturel venant d’Algérie ou de Russie, on aura du gaz naturel qui viendra d’Europe (sans avoir à détruire les nappes phréatiques comme avec les gaz de schiste)…

  4. ce qui bien c’est que ceci est la preuve que la disparition des énergies fossiles (ou nucléaire !!) oblige a se creuser les méninges.
    un monde sans nucléaire va devenir possible Merde alors qu’est ce qu’on va en faire de nos tombeaux de bétons ?

    1. Je vous rassure, enthalpie, la disparition de la ressource nucléaire pour produire de l’énergie n’est pas prévue avant plusieurs centaines d’années. Ouf, je vous sens rassuré…

      1. juste une centaine d’année avec les estimations les plus récentes.

        je vous l’accorde comme nous allons stopper plus de 50 % des réacteurs d’ici 10 ans cela fera 200 ans

        je vous sans content
        ce qui ne me rassure pas c’est votre aveuglement et je me demande toujous quand aura lieu la prochaine catastrophe

      2. Ce soir, sur les côtes Australiennes.

  5. DDq Un oubli de taille dans ce genre de projet: les contraintes mécaniques du sous-sol: quand on crée par forage un vide dans le sous-sol, on modifie l’état des contraintes, et le puits se déforme en fonction du tenseur des contraintes. Dans le Bassin de Paris par exemple, on remarque que les puits pétroliers, qui ont un vide de l’ordre de 10 cm de diamètre seulement et qui ont pourtant un revêtement intérieur, s’ovalisent avec le temps, parce que les contraintes horizontales ne sont pas isotropes. Le Bassin de Paris supporte en effet la poussée de l’Espagne et de l’Afrique au Sud. Ces contraintes sont considérables. Je pense qu’un ouvrage souterrain de cette taille n’y résisterait pas très longtemps, et que les joints du piston ne seraient pas longtemps étanches. Je pense que ce Monsieur aurait dû soumettre son projet à un spécialiste de mécanique des roches.
    Tiens, j’ai une autre idée: creusons une immense caverne à 3000 mètres de profondeur dans le Bassin de Paris avec de petites bombes atomiques, qui en même temps vitrifieront les parois. La vitrification donnera une résistance suffisante aux parois pour faire face aux contraintes, ce qui garantira l’étanchéité. On y installe une STEP et on la laisse se remplir d’eau avec les crues de la Seine. On fera monter et descendre l’eau grâce à 50 rangées d’éoliennes construites autour de Paris. L’eau empêchera la radioactivité de remonter( 3 mètres de hauteur d’eau suffisent.).En même temps la chaleur dégagée par l’explosion produira du pétrole dans les roches mères du Bassin de Paris, que l’on pourra récupérer par forage horizontal et hydrofrac. Tout le monde serait content: le BTP, les pétroliers, le SER, les Parisiens qui ne craindraient plus les crues de la Seine et on participerait même au désarmement nucléaire. Qu’en pensez-vous?

    1. mort de rire.

      Et en plus, en remplissant vite après l’explosion, on produirait de la vapeur qu’on pourrait turbiner pour produire de l’électricité d’origine nucléaire. Même BMD serait content 🙂

  6. Le stockage de l’énergie peut aussi se faire en air comprimé. Non pas dans des bidons mais des espaces souterrains comme des anciennes mines .
    L’air comprimé est de l’énergie potentielle restituable dans laquelle on peut puiser ou qui peut se recharger à tout instant, c’est à dire un réserve tampon.
    Ces réservoirs tampons pourrait aussi recevoir de l’air comprimé de touts provenance comme par exemple de l’énergie hydraulique provenant de la micro hydraulique.

    1. Par rapport à la STEP, l’air comprimé a une densité énergétique bien meilleure (de mémoire, de l’ordre de 10 fois plus en ordre de grandeur), mais par contre, son rendement énergétique est franchement mauvais (inférieur à 20 %, au lieu de 70 % pour une STEP). Ce qui signifie que ce que l’on gagne d’un côté en taille de réservoir et aussi en masse (quoique… la pression subie par le réservoir étant plus élevée, ses parois devront être nettement plus épaisses et mieux renforcées), on le perd de l’autre, puisque le système de production primaire devra être grossi en conséquence… (puisque pour pouvoir restituer 1 200 GWh, ce sont plus de 6 000 GWh qu’il faut injecter dans le système de stockage par air comprimé)

      1. Euh ? 20% ? On parle en stockage classique ou saisonnier ? Parce que le rendement d’un AA-CAES pour l’équilibrage de charge (stockage pour production de pointe) c’est plutôt 70%…

      2. Mais bien sûr… Vous êtes gentils, Tilleul, mais quand vous parlez d’une technologie qui n’existe qu’à l’état de projet, fût-il prometteur, la moindre des choses est de le préciser. Et accessoirement, parler français, ce serait mieux, aussi : utiliser un sigle abscons pour 95% des gens qui lisent, c’est souvent la meilleure preuve que tout ce qu’on essaie de faire, c’est de noyer le poisson en se la racontant, et faire croire qu’on a raison envers et contre tout, même quand on raconte n’importe quoi.

        Pour votre gouverne, aujourd’hui, il n’existe aucun système de « Stockage d’Energie par Compression d’Air Adiabatique Avancée » (votre fameux AA-CAES), à part à l’état de projet de recherche qui n’aboutira pas au mieux avant 2015 à 2020. Et les rares documents publiés sur le sujet suggèrent que le rendement réel d’un tel système est fréquemment de l’ordre de 35 %, et qu’il aurait, au mieux, du mal à dépasser les 55% (source : WF Pickard, NJ Hansing, and AQ Shen, “Can large-scale advanced-adiabatic compressed air energy storage be justified economically in an age of sustainable energy?”, JRSE 1, 033102-1-10, 2009. http://jrse.aip.org/ ).

        Certes, c’est mieux que 20 %, mais vu la complexification du système que cela impose, ce n’est pas encore ça…

  7. Nimch, une éolienne ne fait pas de déchets toxiques et ne produit pas de CO2 directement, mais le mix électrique que l’on est obligé de lui associer, pour compenser son intermittence, en fait., beaucoup plus que le nucléaire. Pensez aux centaines de milliers de tonnes de cendres toxiques produites chaque année par les centrales à charbon allemandes par exemple, ou aux oxydes d’azote des centrales à gaz..
    Même un mix constitué d’une éolienne isolée assistée par batterie produit des déchets à sa construction et doit être un jour démantelé. La quantité de déchets produits par kWh produit pendant la durée de vie de l’éolienne est plus importante que pour les centrales nucléaires. Quant à la nature des déchets, elle est très variée. Le plomb ou le cadmium des batteries les plus courantes sont des produits plus dangereux à long terme que les déchets radioactifs, parce qu’ils sont très mal surveillés ( allez voir dans les eaux et dans les bois) et que leur durée de vie est infinie.
    Il y aura toujours du vent, mais pas toujours des centrales de back-up pour compenser l’intermittence. L’éolien n’est pour l’instant pas plus durable que l’approvisionnement en combustible de ces back-up. Ne pas s’en rendre compte parce qu’on ne connaît rien à ces questions, c’est embêtant mais à la rigueur excusable, encore que s’en tenir à des préjugés sans vouloir se renseigner l’est moins.
    Refuser de s’en rendre compte par idéologie, ce n’est guère intelligent et cela ne fait en rien avancer le Schmilblick.

    1. J’ai dit « Il faut donc adapter nos besoins à ce qui est possible, durable, le plus « propre » possible et pas l’inverse. ». Où ai-je parlé de batterie ?

      Vous êtes quand même formidable : lorsqu’on vous lit on a l’impression que l’utilisation de l’énergie éolienne est apparue après les centrales à gaz et charbon !!! Première nouvelle. En plus vous insistez bien en me faisant passé soit pour un malhonnête soit pour un idiot. Mais bien sûr, les moulins à vents devaient être une invention de Jules Verne, quel visionnaire celui-là !

      Répondez donc à cette question : Imaginons le jour où l’espèce humaine à brulé tous ces combustibles, la fusion est toujours pour dans 50 ans, etc, pensez-vous réellement que les éoliennes s’arrêteront de tourner et que l’Homme n’utilisera plus la force éolienne pour ses besoins en énergie ou au contraire qu’il n’utilisera plus que ça ou presque (enfin plus que le soleil quoi) ?

      1. Le jour où l’espèce humaine aura brulé tous les combustibles, le climat sera irrémédiablement modifié et ce sera la disparition de l’espèce humaine !

        Les batteries ne permettent pas encore de stocker efficacement de l’énergie électrique, en tout cas pour répondre aux besoins de la consommation des logements, et du tertiaire. A moins d’une innovation technologique dont nous sommes plus éloignés que de la fusion.

    2. L’éolien c’est maintenant 5% de la consommation électrique des européens avec des pays où on arrive à 15-20% sans problème… Avec des telles quantité d’énergie produite on devrait en avoir partout de vos « centrales de back-up », mais bizarrement on les attend toujours…

      Au bout d’un moment faudrait peut être mettre à jour ses principes idéologiques avec le principe de réalité…

      1. Oh, mais elles sont là ! Mais pas forcément dans le pays qui produit de l’énergie éolienne. Je signale que tous les pays sont interconnecté et que l’électricité circule pour aller là où elle peut être consommée. Et puis il est vrai que le Danemark est une exception : sa situation géographique, très particulière, fait qu’il dispose de vent réguliers pour faire tourner ses éoliennes.

      2. Désolé je viens de regarder les capacités installés en Europe ces derniers temps et elles existent toujours pas les centrales de back-up…

        Et surtout en Espagne qui a justement pour problème d’être une péninsule électrique…

      3. Comme vous l’a dit Monrdhil, elles sont là les « back up », ce sont les centrales thermiques existantes et suffisantes aujourd’hui pour absorber les variations de la production éolienne. Si on fait de « l’éolien » alors il faudra conserver une production « carbonée » capable de suppléer l’absence ou les variations de l’éolien pour l’adapter à la demande.

        Ce sujet avait déjà été traité mais mille fois sur le métier… il faut rappeler des évidences…


  8. Ne pas vouloir se rendre compte que le monde est condamné au nucléaire, sauf nouvelle découverte majeure très peu probable, est stupide.
    Le nucléaire est propre, et les réserves sont assurées pour des milliers d’années si le bon procédé est mis en oeuvre.
    Le nucléaire actuel correspond à un choix militaire passé. Le « bon » nucléaire utilisera le thorium et les isotopes non radio-actifs de l’uranium, et produira des déchets gérables .
    Mais dans l’état actuel du raisonnement moyen, il faudra arriver à la pénurie pour commencer à vouloir comprendre.
    En tous cas, tenter de résoudre un problème avec des ânes, des moulins à vent et des puits prouve simplement qu’au stade actuel, le problème n’existe pas.

    1. Trés juste.
      Mais il faut bien qu’une frange de la population s’active pour trouver des subventions et pour financer des projets qui les font vivre même si ce sont des âneries.
      Il faut cependant reconnaitre que pour maquiller des stupidités en projets indispensables à l’humanité, il y a des maîtres en la matière dont j’ai reconnu plusieurs fois ici les talents. Dommage que cette intelligence soit dévoyée.
      Pendant ce temps là le monde tourne et d’autres, moins riches, vont à l’essentiel pendant que nous tergiversons sur le sexe des anges avec des pseudo-solutions exotiques et coûteuses.

    2. Une centrale au thorium ou d’autres éléments ressort du domaine « théorique »: aucune centrale de cette sorte n’est opérationnelle aujourd’hui.
      Comme le faisait remarquer Tilleul, on a commencé un (1) EPR en Finlande en 2000, et elle n’est toujours pas opérationnelle. Cela donne une idée de la vitesse de construction d’une centrale nucléaire aujourd’hui.
      En attendant, on fait quoi? On regarde les prix et le niveau de la mer grimper jusqu’à la noyade s’en suive?

      1. Il est inutile d’engager une discussion avec quelqu’un qui a décidé une bonne fois pour toutes, que le nucléaire est dangereux, cher, polluant et non améliorable. Je ne le ferai donc pas : j’attends la pénurie qui sera le meilleur argument…

        En parlant de noyade, certains ont réussi à convaincre quelques gogos que les personnes étaient des arbres…
        Non, non, je ne rigole pas du tout : lorsqu’on redoute de se faire noyer par une mer qui monte de 3 mm par an, c’est qu’on a vraiment la certitude d’avoir des racines profondément enfoncées dans le sol qui vous empêchent de bouger…

      2. Moi je prends le vélo et je me barre. Mais à 3mm par an, d’ici 20 ou 50 ans il n’y a plus ni Marseille, ni Camargue ni Fos: pas de nature, pas d’industrie, pas de PIB. Et on va reloger où, tout cela?

        Vous ne savez pas lire. Je ne dis nullement que le nucléaire est dangereux, cher, polluant et non améliorable. Je dis que le futur « rayonnant » que vous espérez est irréalisable, et votre seule réponse est la fuite et la non-réponse. Cela ne permet pas d’avancer.

      3. A supposer que la mer monte continuellement de 3 mm par an, dans 50 ans ça fera 150 mm soit 15 cm…
        Pas de quoi paniquer tout de suitesurtout que d’ici là, il peut y avoir des plateaux voire un « rafraichissement » global. Malgré les grandes messes climatiques, personne n’en sait rien.

      4. Si, vu le taux de CO2 « dehors », il nous manque quelques dizaines de mètres de niveau de mer. On suppose que cela va mettre quelques siècles, mais toutes les ‘anciennes’ suppositions ont été dépassées par la réalité (un seul exemple, la fonte en Arctique vue en 2007-2010 était prévu pour 2030 ou après).
        3mm/an, c’est la vue aujourd’hui (et même avec si peu les dégâts sont déjà visibles). Demain, cela peut être 4mm, ou 5 ou 6. Le temps de s’assurer que ce vraiment autant, il sera trop tard.
        Le ‘rafraichissement’, c’est physiquement impossible pour les mille ans à venir – hormis un cataclysme géophysique rapide qui serait pire que la perturbation climatique que nous avons mis en route.

      5. Pierre-Ernest n’a aucune idée de ce que peut représenter 3mm d’eau en plus en terme de force, il faudrait qu’il aille constater les effets de ces trois mm sur certaines digues. Il oublie que l’océan n’est pas quelque chose d’inerte. C’est comme pour les voitures à même vitesse l’impact sur un mur d’une voiture de 700Kgs n’est pas le même que celui d’une voiture de 1000kgs.

        C’est quand même pas croyable le manque de réflexions que peuvent avoir certaines personnes.

      6. « C’est quand même pas croyable le manque de réflexions que peuvent avoir certaines personnes« .
        C’est aussi ce que je me dis lorsque je lis que 3 mm d’eau de plus peuvent avoir un impact détectable sur une digue. Pour les voitures, pour être homogène, il faudrait comparer l’impact d’une voiture donnée et celui d’une voiture qui ferait 3 mm de plus de hauteur…
        Vraiment n’importe quoi.

      7. Si la voiture fait la largeur de l’océan, 3mm de plus en hauteur, ça fait quand même pas mal de poids en plus…

    3. Si je considère que le nucléaire peut avoir quelqu’utilité dans un premier temps il est clair que cette technologie atteindra vite ses limites. Le nucléaire ne sera pas accessible à tous les pays, la matière première n’est pas inépuisable et pour l’instant au niveau de la fusion on en est encore qu’au stade de la recherche. De quelque coté que l’on se tourne se pose cette triple équation : ressources, démographie, climat. Il faudra bien un jour se mettre à la résoudre.

      1. Je crains bien qu’il soit trop tard: les ressources sont épuisées, la démographie est galopante, et le climat sévèrement perturbé.

      2. Même en se tournant, une équation, ça a 2 membres…

  9. Bon. Pour voir l’effet sur une digue de 3mm d’eau de plus, il faut faire un peu d’hydraulique.
    On peut déjà remarquer que du coté des vagues, à part si la profondeur de l’eau est inférieure à 2 ou 3 m, la hauteur de celles-ci ne dépend pas de la profondeur : sinon, on verrait des vagues gigantesques au-dessus des fosses océaniques (Aléoutiennes, Marianne).
    La seule force qui agit sur une digue provient donc de la pression hydrostatique.
    3mm d’eau en plus, ça fait 3 kg par m². Sur une digue de 5 m de hauteur, la pression hydrostatique moyenne est environ de 0,25 bar soit 2,5 tonnes par m². Je laisse le lecteur apprécier la différence immense qu’on pourra observer en faisant passer la poussée latérale de 2 500 kg à 2 503 kg par m²…

    1. Tous ces calculs sont idiots et inutiles. La mer, en montant, ne mange pas la terre de manière régulière. C’est lors des grosses tempêtes que les vagues grignotent le plus efficacement la terre et les digues que construisent les hommes… voire franchissent ces mêmes digues en passant par au-dessus. Ce n’est pas un hasard si les grandes inondations côtières récentes dans le monde ont systématiquement eu lieu au moment où une très grosse tempête passait… (en France y compris)

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