La sous-industrialisation de l’Afrique devrait au moins avoir un avantage: de faibles émissions de polluants dans l’air. Pourtant, quand il s’agit de PCB (1), l’air africain s’avère chargé à des niveaux surprenants. C’est le verdict d’une étude conduite au large du continent, dans l’Archipel du Cap-Vert, et en plusieurs endroits du rivage africain. L’Afrique émet des PCB, alors qu’elle n’a pas de raison objective de le faire. Moins que dans d’autre région du monde, comme l’Europe, mais c’est intriguant.
Si ce n’est pas une activité industrielle « normale » qui explique ces observations, c’est qu’il y a une source de PCB cachée. Les chercheurs ont étudié une source possible: la combustion de biomasse, qui libèrerait dans l’air des substances qui étaient piégées dans les sols. Mais l’explication ne tient pas, car dans ce cas, les mesures devraient aussi trouver d’autres molécules, des hydrocarbures aromatiques, et ce n’est pas le cas. Autre source, plus vraisemblable celle-là, les cimetières de navire de Mauritanie. Des centaines de bateaux sont échoués près des côtes, abandonnés, ou désossés sans précaution. Or les vieux navires contiennent d’importantes quantités de PCB, qui étaient utilisés dans les câbles électriques, les peintures, ou comme fluide transporteur de chaleur. Enfin, les scientifiques évoquent les déchets électriques (et notamment les condensateurs et transformateurs) exportés par les pays riches en dépit des règlements internationaux sur le commerce des produits dangereux. Traités dans des conditions sanitaires douteuses, de nombreux produits sont brûlés et libèrent des substances toxiques dans l’air, qui sont ensuite transportées par les vents.
(1) Les polychlorobiphényles sont accusés de nombreux maux sanitaires, notamment de favoriser certains cancers
Bonjour,
Merci pour cette information
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